Une nouvelle vie avec Severus Rogue

Chapitre 0 : Le réveil

1545 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/08/2019 12:24

Des bruits indistincts résonnaient tout autour de moi, devenant de plus en plus clairs au fur et à mesure que je m’éveillais.


Un oiseau quelque part dehors, entamait un concerto de Cui-Cui, bientôt rejoint par un second puis par un troisième… quelqu’un non loin de moi remuait des objets en silence… j’ouvris un oeil puis l’autre, mon coeur commençant à cogner dans ma poitrine car je ne retrouvais rien de familier dans la vue que m’offrait cette chambre.


Il me fallut quelques minutes pour réaliser où je me trouvais, pour réaliser que cela avait fonctionné, alors un mélange de sentiments contradictoires me submergea, passant de l’excitation à la joie, de l’appréhension à la peur, emplissant mes yeux de larmes brûlantes.


Il me faudrait certainement m’acclimater un moment, découvrir ce monde qui n’était pas le mien jusqu’à aujourd’hui, apprivoiser ce nouvel univers qui s’ouvrait devant moi.


Je renifla discrètement et me sécha les yeux, attirant par la même occasion l’attention de ma copine de chambre qui se tourna vers moi, inquiète.


  • « Sarah? Ça ne va pas? »
  • « Hum? Si, si. Excuse moi, j’ai fait un drôle de rêve et j’étais un peu perdue en me réveillant voilà tout. »
  • « Tu as une drôle de mine en effet. Tu as rêvé de quoi? »
  • « Hum… que j’avais une autre vie, une vie horrible, j’étais abandonnée de tous, j’étais plus vieille et j’avais des enfants, que j’élevais seule… c’était un rêve vraiment bizarre. »
  • « Wow, ouais bizarre tu l’as dis ! C’est sans doute les neuf paquets de chocogrenouilles que t’as engouffré hier soir » dit-elle en riant.


Neuf paquets?? Si je voulais garder ma ligne nouvellement acquise il fallait absolument que je freine sur ces cochonneries, puis maintenant qu’elle me le dit, je me rend compte que j’ai l’estomac un peu barbouillé… mais c’est peut-être aussi tout ceci qui est nouveau et flippant pour moi.


Je regarde autour de moi… trois lits identiques, le mien comprit étaient disposés en demi lune dans cette pièce ronde aux murs de pierres; une haute fenêtre de chaque côté de mon lit, apportaient une lumière agréable quoi qu’assez froide; le troisième lit était vide de propriétaire dans l’immédiat et mon amie quant à elle (d’ailleurs est-on amies?) s’affairait à fouiller dans une énorme malle au pied du sien en soupirant… je suis très embêtée, je ne sais même pas son nom, il m’avait bien dit que je pourrais mettre quelques jours à assimiler les informations, qu’elles arriveraient relativement vite, me permettant de m’immerger entièrement dans ma nouvelle vie sans avoir de fausses notes qui pourraient griller ma couverture.


Je l’examine discrètement en souriant de la voir mettre un tel bazar dans ses affaires; c’est une jolie fille, rousse, aux yeux d’un vert comme la mousse sur les arbres, la peau pâle comme la plupart des rousses… Attends…. Rousse? Yeux verts? Un doute m’enserre le coeur et fige mon sourire avant de le faire disparaitre complètement. Il aurait poussé le bouchon jusque là??? Je sais que je lui ai demandé de l’aide pour faciliter ma rencontre avec Severus mais là… serait-ce Elle? Vraiment Elle??


Je prend une longue inspiration et expire le plus lentement possible afin de tenter de calmer les battements anarchiques de mon coeur et ce gout de métal qui envahit ma bouche, il faut que je sache… alors je tente dans un souffle :


  • « Lily? » ma voix n’est pas très assurée et ressemble plus à un chuchotement.
  • « Oui? quoi? »


Je l’a regarde interdite, il faut que je réagisse, j’ai l’air d’une profonde imbécile à la regarder ainsi, la bouche ouverte !


  • « Ça ne vas pas? Tu es plus pâle que moi Sar ! »
  • « Je crois… je crois que je vais être malade ! Où sont les toilettes?» Je me rendis compte de ma bourde à son regard inquiet, presque horrifié.
  • « Heu, au même endroit que depuis ces trois dernières années, là-bas… » dit-elle en pointant du doigt une porte à côté d’une grande armoire rouge et or.
  • « Merci » dis-je en me levant, vacillante, il fallait que je me rafraîchisse le visage.
  • « Sar tu me fait peur là, tu devrais peut-être aller voir Madame Pomfresh, je sais qu’elle n’est pas encore très expérimentée mais elle saura peut-être ce qui t’arrives? »
  • « Heu ouais, ouais… je vais… je vais aller me rafraichir et si ça ne passe pas, tu voudras bien m’y accompagner? S’il te plait? »
  • « Ok, mais promet moi qu’on ira si ça ne passe pas ! »
  • « Ouais, promis »


Je me dirige vers la salle de bain, qui en réalité est plutôt un petit cabinet de toilette, dans le style kot d’étudiant avec un plan de travail ressemblant à du marbre blanc moucheté de noir accueillant en son sein une vasque de pierre noire polie; dans un renfoncement à droite, un wc en faïence blanche et en face une Walk-In douche pouvant s’en peine accueillir trois personnes qui seraient assez peu pudiques que pour se laver ensemble.


Je fait face au lavabo, posant mes mains sur le plan de travail pour me soutenir et tente un regard vers le miroir… incroyable… je touche ce visage que je n’avais pas vu depuis une quinzaine d’années, il est réel, je suis réelle, je suis ici… parfois les rêves ont l’air si vrais que l’on pourrait s’y m’éprendre facilement, alors j’approche mon pouce et mon index droit de mon bras gauche et me pince sans ménagement.


Aussitôt une vive douleur me transperce à l’endroit martyrisé de la sorte, je lève de nouveau les yeux vers le miroir, un dernier essai on ne sait jamais, j’hésite un instant avant de décider à me coller une bonne gifle… la douleur termine de me convaincre et je me regarde haletante, la rouge rouge vif et les yeux brillants.


J’ouvre le robinet et laisse couler de l’eau froide sur l’intérieur de mes poignets, puis emplis mes mains et passe cette eau fraiche sur mon visage, une fois, deux fois, trois fois; je cherche à tâtons une serviette, l’a trouve et me sèche lentement, tentant de rassembler mes esprits, essayant de me souvenir de souvenirs devant m’appartenir mais dont je ne sais encore rien, je sent une angoisse me prendre; et si ce que j’étais censée savoir ne venait jamais? Et si un problème était survenu et que j’étais juste ici mais humaine? Je ferme les yeux à m’en faire mal et tente de faire venir des souvenirs de ma nouvelle vie… mais rien… si ce n’est…


Une silhouette…


Une femme…


Elle s’approche…


Je suis si petite, elle est si grande…


Une douleur soudaine me terrasse, me pliant en deux, ma tête me brulant comme si elle était sur le point d’éclater; des voix, des odeurs, des couleurs, tout emmêlé, tournant encore et encore et martelant mon esprit perdu dans cette cacophonie.


Cette femme… ma mère… elle me prend dans ses bras… j’ai quatre ans tout au plus… un autre jour… je fait du cheval… je tombe… j’ai tellement mal… mon père accoure vers moi… il m’aide à me relever et sèche mes larmes… des anniversaires… 1, 2, 5, 8, 11…


Quand cela va-t-il s’arrêter? Une nausée m’envahit, la pièce semble tourner autour de moi, j’entend une voix derrière la porte qui me demande si je vais bien, j’aimerais lui répondre mais je n’y arrive pas, un nouveau souvenir surgit…


Une lettre est arrivée pour moi, à la maison, je suis une sorcière ! Quelle merveilleuse nouvelle, avant ce jour nous ne savions même pas que cela existait en dehors des contes de fées ! Les boutiques, les baguettes, les livres, tout cette enchantement autour de moi ! La gare, le train et là, majestueux au milieu des eaux, Poudlard… la peur, la cérémonie, tout ces élèves… le choixpeau sur ma tête et sa voix tonitruante criant pour l’assemblée « Gryffondor! »… Les cours, les classes… Lily, ma chère amie Lily… et soudain… Lui, il est là, devant moi… Ils sont très proches, elle me le présente… Severus.


Toutes ses émotions revenues en quelques minutes m’empêchent de respirer, je tente de me relever mais tout tourne autour de moi, je m’avance pour poser ma main sur le lavabo, elle le rate de peu, je perd l’équilibre, ma tête rencontre le marbre et tout devint noir.

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