Une nouvelle vie avec Severus Rogue

Chapitre 0 : Le cauchemar

2377 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/08/2019 14:06

La semaine passa relativement vite, profitant autant que possible des cours que nous avions en commun pour épier Severus discrètement… il était droitier et avait une écriture assez élégante pour un garçon, les courbes de ses lettres rappelant plus une écriture féminine, tout en sensibilité… il était attentif aux cours et très bon élève, je n’étais pas étonnée qu’il s’entende aussi bien avec Lily qui possédait les mêmes qualités. Lily… parlons-en de Lily ! Elle avait commencé à changer de place en classe, permutant d’une chaise, se retrouvant ainsi en bord de pupitre au lieu d’être au milieu entre Severus et moi, comme par hasard vous direz-vous, oui ben c’est ce que je me suis dit aussi ! Oh je ne m’en plains pas, loin de là mais outre le fait que lui ait l’air de s’en fiche comme d’une guigne, moi du coup je n’arrive plus à me concentrer en cours !


Cette promiscuité avait la fâcheuse tendance à m’habituer à sa présence et lorsque nous nous retrouvions dans des cours séparés je rêvassais, me demandant ce qu’il pouvait bien écrire de sa jolie écriture là bas si loin de moi (allez sortez les violons!)… pendant les repas dans la grande salle par contre, je tentais de me mettre à un endroit qui me permettrait de le regarder discrètement; je me nourrissais de son image et de sa présence, son absence me laissant, elle, de plus en plus vide et affamée. C’est d’ailleurs presque en lisant dans mes pensées que Lily me lâcha une fois au diner :


  • « Dit, l’amoureuse transie, c’est pas en le bouffant des yeux que ça va te nourrir, manges quelque chose ! » au début je faisais genre de rien mais c’était inutile alors à la longue j’ai arrêté de chercher de fausses excuses, préférant l’envoyer promener proprement.
  • « Lâches-moi… »
  • « Moi je dis ça…. Je dis rien hein ! »
  • « Ouais ben dis rien… »
  • « Je ne suis pas étonnée après tout qu’il te plaise autant… vous avez vraiment tous les deux un caractère de Gobelin ! »
  • « Gnégnégné ! » c’est sur qu’il aura fallut que je fasse cette hideuse grimace pour qu’il se décide à jeter un oeil dans ma direction… ma vie c’est de la merde !


La soirée d’Halloween arrivait à grands pas, dans trois jours nous y serions, quelle excitante aventure en perspective ! Dans un monde sans magie, la nuit d’Halloween pouvait paraître grotesque, faire semblant d’être des trucs que l’on est pas comme des sorciers par exemple… ben ça fait bizarre de se retrouver dans un monde de sorciers justement et devoir se dire qu’il faudrait peut-être du coup pour l’occasion, se déguiser en moldus ! Je finis par me retourner sur LA créature mystique qui me fait rêver depuis gamine (à part mon futur professeur de potions bien entendu !) : le vampire ! En plus avec nos costumes d’écolier hyper sexy (sérieux, ils devraient quand même revoir leur garde-robe) j’ai déjà la cape; ajouté à cela l’une des robes trouvées au Gaichiffon, mes grosses boots… il ne manquerait qu’un sort qui puisse transformer mes jolies petites quenottes en canines acérées pour la soirée ! Je suis certaine de pouvoir trouver cela quelque part, le soucis principal étant que je ne suis pas très à l’aise non plus de devoir diriger vers ma bouche une baguette qui risquerait, par un malencontreux soucis de m’exploser les ratiches ou me faire sauter le coco; non merci, je ferais bien sans mais pas sans mes dents !


Le soir tant attendu enfin venu, je fit simple, de toute façon en s’en cogne personne devine jamais en quoi t’es déguisé alors… la grande salle décorée pour l’occasion avec un ciel sombre, nuageux et emplit d’éclairs était dans tous les sens du terme MA-GI-QUE ! Les chandelles qui éclairent normalement la salle furent remplacées par des citrouilles décorées et le souper nous offrait un menu d’Halloween spécialement concocté par nos braves petits elfes… le reste du repas étant principalement composés de bonbons et de desserts ! Encore un truc que je pourrais barrer sur ma liste des choses à faire avant de passer l’arme à gauche… merci Merlin !


Malgré cette soirée fabuleuse, une certaine mélancolie m’envahit soudain… j’étais entourée de personnes géniales, qui plaisantaient, qui riaient… Lily me faisait beaucoup rire aussi, elle arrivait même à faire rire Severus venu manger avec nous, les tablées pouvant exceptionnellement en ce soir de fête se mélanger à leur guise, mais quelque chose me manquait sans pour autant savoir quoi exactement. Peut-être êtes-ce dû au fait qu’il n’y a pas si longtemps encore, j’étais mère de famille, sans doute que sans vouloir fouiller trop loin dans ces sentiments négatifs, mes enfants me manquaient? Bien sûr j’avais demandé dans le « contrat » de les « transférer » dans ma nouvelle vie, je les porteraient et les auraient tous les quatre, vivants et en bonne santé, même les deux anges qui n’avaient eu cette chance dans mon ancienne vie… il suffirait que j’attende encore une dizaine d’années et ils me reviendraient. Mais cette pensée ne suffit pas à chasser ce malaise et m’excusant de m’éclipser un moment, me levais et me dirigeais vers un endroit plus calme… la cour de l’Horloge.


Cette cour était aussi belle à présent réelle devant mes yeux qu’à travers les souvenirs que les films m’en avaient laissé jadis. Plus longue que large, elle possédait en son centre une fontaine passablement en ruine, le bassin se remplissait naturellement d’eau de pluie et quatre vestiges de gargouilles ou de je ne sais quel animal mystique encerclaient ce qui semblait être devenu à présent un abreuvoir géant à oiseaux. Je vins m’asseoir près du bassin, profitant du calme de l’extérieur, aucun autre élève que moi ne se trouvant dans la cour… il faisait déjà sombre, l’hiver vient comme dirait l’autre (riant intérieurement malgré moi de ce clin d’oeil qui me paraissait si lointain à présent). La porte s’ouvrit alors, laissant sortir semble-t-il une unique personne… qui vint me rejoindre sur le rebord du bassin.


  • « Bonsoir Severus »
  • « Salut »
  • « Toi aussi tu avais besoin de respirer un peu au calme? »
  • « Hm » puis un long moment plus tard « le calme c’est bien aussi » je souris et nous restâmes un bout de temps encore sans parler.
  • « Ma famille me manque… enfin, je crois » fis-je morose.
  • « C’est bientôt Noël… tu retournes chez toi non? »
  • « Hein? Non… enfin peut-être, je ne sais pas… je… c’est compliqué. Et toi? »
  • « C’est compliqué. Franchement je resterais bien ici… mais sans Lily ça ne serait pas pareil, chez moi je pourrais la voir, elle habite à côté… ici je serais tout seul»
  • « Et si je restais moi? »
  • « Ta famille te manque, tu dois rentrer chez toi » dit-il, les yeux dans le vague.
  • « Tu sais… la vraie famille que tu auras jamais, c’est celle que tu te crée toi-même alors… si tu le souhaites, je resterais ici avec toi… pour toi… »
  • « Tu… tu ferais ça? », dit-il, s’étant soudainement tourné vers moi, un sourcil relevé et une nouvelle lueur dans le regard.
  • « On est amis non? Et les amis c’est une famille qu’on choisit! »


Il baissa la tête, un léger sourire flottant malgré tout sur ses lèvres. En se réajustant sur la pierre, il posa par inadvertance sa main sur la mienne posée non loin de lui et quand il s’en rendit compte, il leva de nouveau les yeux vers moi, se demandant certainement pourquoi je n’avais pas retiré ma main à son contact… il finit par se lever et partir, sans un mot de plus. Quel garçon bizarre décidément… je décidais de rentrer moi aussi, Lily allait finir par s’inquiéter et puis je commençais à être fatiguée, j’allais remonter dans la tour d’ici très peu de temps ! Une fois récupéré mon amie, nous saluâmes quelques camarades de classe et partîmes; sur le chemin elle me demanda si j’allais bien, insistant pour que je lui parle si un quelconque soucis me chamboulait l’esprit… je lui dit pour la rencontre avec Severus dans la cour de l’Horloge et elle parut étonnée, il lui avait dit qu’il partait se coucher et non pas traîner dans une cour ou l’autre… une fois dans mon lit, je m’endormis directement, la journée avait été bien trop longue et excitante pour que mes nerfs n’en soient pas tout retournés, une bonne nuit de sommeil devrait tout arranger.


J’ouvris les yeux dans la cour de l’Horloge, il faisait jour… Severus était assit à mes côtés sur le vieux bassin, sa main sur la mienne, nous discutions ensemble des cours de la journée en riant. Soudain le ciel s’assombrit, des éclairs le zébrèrent et une fine pluie se mit à battre. Severus se leva pour que nous puissions rentrer nous mettre à l’abri mais quelque chose le fit s’arrêter quelques pas plus loin, une douleur dans son avant-bras gauche le fit hurler et il tomba à genoux; je me précipitais vers lui en tentant de l’aider à se relever mais il me dit en pleurant que c’était trop tard, répétant encore et encore cette phrase… relevant sa manche le coeur battant je découvris une marque profondément gravée dans sa chaire, ressemblant vaguement à un serpent sortant d’un crâne.


Il leva la tête vers moi et je fus face au Severus d’une trentaine d’années, le visage perdu de douleur et de peur, il me dit qu’il était désolé, que tout était de sa faute. Je tentais de nouveau de le soulever mais il était bien trop lourd, je l’embrassais, lui disais qu’il fallait qu’il se relève, qu’à deux nous pouvions réparer ses erreurs ! Un bruit derrière moi me fit me retourner, la fontaine semblait en ébullition sauf que l’eau qui l’a remplissait n’était plus de l’eau mais du sang, un sang chaud et visqueux qui s’écoulait de la fontaine, remplissant peu à peu la cours de son odeur cuivrée. Me relevant alors, je pus distinguer les corps qui flottaient inanimés à sa surface… Lily, ma pauvre Lily… James aussi… et d’autres personnes que je ne parvenaient pas à reconnaître.


Je me jetais aux côtés de Severus le suppliant, en larmes, de se lever et de me suivre; mais au lieu de cela, il se tint soudain la gorge, terrifié, alors que du sang giclait d’entre ses doigts. Je me mis à hurler, essayant de stopper l’hémorragie mais sans jamais y arriver, c’est alors que je vis l’énorme serpent noir sortant de la fontaine, glissant vers nous pour une étreinte funeste; anéantie par ce que je ne pouvais changer, je partis chercher une aide quelconque, traversant la cour en courant, me jetant sur la lourde porte qui refusait de s’ouvrir, je me retournais pour voir où le serpent se trouvait et c’est à ce moment que Dumbledore tomba du ciel pour s’écraser sur le sol devant moi; je me mis à hurler de plus belle secouant toujours plus fort ces portes qui refusaient de s’ouvrir, hurlant pour que l’on nous vienne en aide… un bruit derrière moi… j’avais si peur de me retourner… mais comme souvent dans ses rêves où l’on ne peut qu’être spectateur de ce qui nous arrive… je me retournais malgré moi… et c’est là que le serpent me mangea.


J’avais l’impression que ce serpent me secouait de plus en plus fort, me faisant aller d’avant en arrière comme on secoue une poupée de chiffon, la gueule grande ouverte sur un hurlement semblable au mien… non… ce hurlement était le mien, je le sentais dans ma gorge. J’ouvris les yeux, suffoquée, hurlant comme une possédée le nom de Severus, celui de Lily, qu’il fallait que tout s’arrange; Lily, elle, me secouait par les épaules pour tenter de me réveiller, Meril roulée en boule aux pieds de son lit se bouchait les oreilles, un air terrorisé sur le visage… quand je commença à revenir sur Terre, elle se leva et courut hors de la pièce, Lily, toujours à mes côtés, en sueur arrêta de me rudoyer.


  • « Bon sang Sarah qu’est-ce qui t’as pris de hurler ainsi? Tu m’as fichu une trouille monstre !! » dit-elle encore tremblante.
  • « Il faut.. il faut… il faut… » j’aurais voulu lui parler mais rien d’autres ne sortait de ma bouche, les larmes brulantes irritant mes yeux de plus en plus.
  • « Quoi? Il faut quoi?! Dit-le moi! »
  • « Il faut… »


Meril revint alors suivie du Professeur McGonagall, tentant de maintenir fermée autant que possible une robe de chambre posée en vitesse sur ses épaules et les cheveux en pagaille, l’air inquiet.


  • « Que se passe-t-il ici par Merlin ?! Vous comptez réveiller tout l’étage ?! »; puis ça me revint :
  • « Il faut… que je parle au Directeur… tout de suite ! »

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