Une nouvelle vie avec Severus Rogue

Chapitre 0 : Dumbledore

2899 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/08/2019 14:31

Il me fallut un certain temps avant que McGonagall n’accepte de faire réveiller le directeur, mettant ma crise d’hystérie sur une overdose de sucreries hier soir. Je dû lui dire que je possédais des informations susceptibles d’aider l’Ordre… personne à notre niveau ne connaissant même l’existence de leur groupement, elle me dévisagea un moment avant d’ordonner au tableau le plus proche de faire réveiller Dumbledore de toute urgence, non sans me rappeler que si cela était une mauvaise blague, elle me le ferait payer et ce très cher.


Il était presque 5h du matin lorsque McGonagall me déposa, pieds nus et en robe de chambre dans le bureau d’Albus Dumbledore. Ayant été avertit pas l’intermédiaire des divers tableaux qui communiquaient entre eux, nous le trouvâmes déjà installé derrière son bureau, nous attendant devant trois tasses de chocolat chaud brûlants.


  • « Asseyez-vous, je vous en prie Sarah… » fit-il de sa voix profonde, m’invitant d’un geste de la main à prendre place devant lui.
  • « Je suis désolée Monsieur mais je ne vous dérangerais pas si ce que j’avais à vous dire n’était pas de la première importance » je les regardais tout deux tour à tour, recherchant un signe m’encourageant à divulguer mes informations.
  • « Oh mais j’en suis certain, je vous écoute Mademoiselle »
  • « Je sais que ce que je vais vous dire va vous paraître complètement dingue et que vous aurez sans doute beaucoup de mal à me croire… »
  • « Vous savez le nombre de choses complètement dingues que j’ai pu voir, entendre ou vivre ces 93 dernières années? » ce grand homme était tellement intemporel qu’il pouvait avoir 60 ans tout autant que 4000 cela ne changeait rien à ce qu’il dégageait.
  • « Beaucoup de gens vont mourir, vous allez mourir, l’homme que j’aime va mourir… Voldemort prévoit encore deux guerres d’ici aux dix prochaines années… » McGonagall choquée d’entendre ce nom prononcé à haute voix, hoqueta, portant une main tremblante à sa bouche.
  • « Êtes-vous médium Mademoiselle? » Dumbledore, posa fixement son regard bleu glacé sur moi par dessus ses lunettes aux verres en demi-lune.
  • « Non… je viens en fait… d’une autre… Seigneur, vous allez me prendre pour une dingue… écoutez, on va faire plus simple, l’esprit ne peut mentir n’est-ce pas? Je veux dire les souvenirs ne mentent jamais? »
  • « Non, en effet » il joint ses doigts entre eux, ne me lâchant pas du regard.
  • « Bien, dans ce cas, je veux que vous utilisiez votre pensine et la legilimancie sur moi, c’est la seule solution pour que tout vous soit dévoilé sans omission ou oubli de ma part » un long silence s’installa dans lequel seuls me semblaient être distincts les battements de mon propre coeur.
  • « Bien… Minerva? La pensine s’il vous plait, nous l’utiliserons après au besoin » puis se tournant vers moi « je vais analyser votre esprit, tenter d’en ressortir des informations utiles, détendez-vous, cela peut être perturbant la première fois ».


La seconde suivante une onde me percuta, je vis alors défiler dans mon esprit ma vie actuelle à l’envers comme un film que l’on passerait dans le mauvais sens, mon interlocuteur en tournant les pages à sa guise; les dernières semaines, nettes étaient riches en détails, en couleurs, en odeurs et en sens… puis un léger voile ralentit l’avancée, comme si l’on s’était empêtré dans une toile d’araignée visqueuse qui freinait nos mouvements… il dut se concentrer encore plus pour qu’elle cède légèrement permettant d’y voir alors les derniers mois, ma première année, mon entrée à Poudlard, la lettre reçue, mon enfance dans ce monde fictif… tout cela au travers d’une brume qui atténuait couleurs et netteté. L’onde s’éloignât, me retrouvant de nouveau assise devant lui, le bureau et les chocolats entre nous.


  • « Etrange, étrange… » dit-il pour lui-même, son menton coincé entre ses longs doigts osseux « ce voile posé sur votre prime enfance, c’est la première fois que je ressent cette sensation… un peu comme si… cette partie de votre vie avait été tissée ou réinventée mais pas réellement vécue, c’est très étrange, vraiment ! Vous êtes pourtant trop jeune pour pouvoir maîtriser des sorts qui camoufleraient vos véritables souvenirs, alors ce voile… Soit ! Quoi qu’il en soit, Mademoiselle…» dit-il, l’air ennuyé « je n’ai malheureusement rien vu permettant de pouvoir corroborer vos appréhensions… »
  • « Justement , vous n’avez été assez loin » insistais-je.
  • « Sarah, j’ai pu remonter jusqu’à vos premiers pas, je ne vois pas où cela nous mènerait de continuer… » malgré le fait qu’il avait apparemment été tiré du sommeil trop tôt pour rien du tout, il gardait un sourire et un regard bienveillant; McGonagall elle, me foudroyait du regard, cherchant sans doute une punition à la hauteur du dérangement occasionné.
  • « Professeur… je vous demande de tenter d’aller plus loin, d’aller au-delà de ça, de remonter le film d’avant ma naissance… » McGonagall soupira, mécontente et c’est elle qui répondit sèchement :
  • « Avant votre naissance? Mais enfin Mademoiselle, que voudriez-vous que l’on puisse bien y trouver?! Aucune recherches à l’heure actuelle ne permet de confirmer ou d’infirmer que les réincarnations existent et même si c ‘était le cas, qui pensez-vous bien être, je vous le demande ?! » Je regardais Dumbledore implorante, il fallait qu’il voit que je ne mentais pas.
  • « Sil vous plait, Monsieur… il faut que vous arriviez à passer de l’autre côté » McGonagall avança alors vers moi, me toisant de toute sa hauteur.
  • « Venez ! Je vous raccompagne à vos appartements et je vous veux dans mon bureau à 10h tapante, prenez de quoi écrire, la journée pour vous sera longue ! » prenant mon bras, elle me tira de la chaise, alors prise en dépourvu, je tentais une dernière fois :
  • « Je ne viens pas de votre monde ! » criais-je à l’encontre de Dumbledore, puis me défaisant de l’emprise du professeur d’un geste de l’épaule, je revenais vers l’imposant bureau, m’y appuyant pour le fixer dans les yeux « je suis ici parce que j’ai passé un marché, je suis ici pour Le sauver, je suis ici pour moi-même, je vous en prie entendez-moi! » les larmes qui menaçaient de poindre jusqu’à présent, se mirent à rouler sur mes joues avant de s’écraser sur le bureau.
  • « Bien… bien » dit-il en caressant sa barbe « je vais réessayer, asseyez-vous » McGonagall revenant près de nous, semblait plus contrariée que jamais.
  • « Albus, je pense que c’est une perte de temps, quoi qu’ai bien pu voir ou penser voir cette jeune fille, il est évident que rien de tout ça n’est réel ! »
  • « Minerva… la vérité est propre à chacun de nous savez-vous, ce qui est vrai pour moi ne pourrait pas l’être pour vous… ce qui est vrai pour Sarah en cet instant, bien qu’échappant à notre compréhension, ne peut être ignoré alors… je vais réessayer. » soulagée des efforts que cet homme merveilleux faisait pour tenter de m’aider, je me cala dans le fond du siège, ferma les yeux et attendis la nouvelle vague me submerger.


Je fut moins surprise du contact de l’onde de choc psychique qui résulte d’une âme scrutant la vôtre, après un fouillis d’images et de scènes défilants mélangées, imbriquées les unes dans les autres, il remonta aussi loin que le pouvait cette nouvelle mémoire… jusqu’avant cette naissance… jusqu’au néant. Les ténèbres nous submergeaient, épaisses, glaciales, profondes… aucun bruit ne parvenait à nos oreilles, aucune lueur à laquelle raccrocher son regard; était-ce là la mort? Le néant d’avant la vie? Dumbledore s’apprêtait à faire demi-tour, ne trouvant rien de plus ici que ce sombre abîme lorsque deux yeux incandescents s’ouvrirent au milieu de cette noirceur et la chose tapie dans l’ombre, d’une voix pleine de brume parla :


  • « Que me veux-tu, humaine? »
  • « Je désirerais une autre vie » m’entendit-il dire d’une voix tremblante, une voix qu’il reconnut sans peine être la mienne même si elle était plus âgée que moi en ce moment.
  • « Une autre vie? Qu’entends-tu par là? »
  • « Je n’en peut plus de celle-ci, je veux pouvoir tout recommencer à zéro, effacer mes erreurs, avoir enfin la chance de connaître le bonheur que cette vie-ci m’a refusé »
  • « Croyez-vous que vos tracas m’importent d’une quelconque manière? Vous n’avez rien à me donner en échange…»
  • « Et si… si je vous donnais mon âme? »
  • « Votre âme? Savez-vous réellement ce que vous êtes en train de me vendre, humaine? »
  • « Oui, je me doute… »
  • « Des soupçons ne vous renseignent aucunement sur l’importance de l’échange ! Vendez-moi votre âme et vous aurez la vie que vous désirez… mais en contre-partie vous me devrez son équivalent au centuple en des lieux où la souffrance est telle que celle que vous aurez ressentie sur cette terre vous semblera avoir été le plus grand des plaisirs… »
  • « Mais… vous pouvez réellement me donner TOUT ce que je veux?! »
  • « Oui, je le peux »
  • « Dans ce cas… » prenant une profonde inspiration, je me jetais à corps perdu vers cette nouvelle chance « Je suis d’accord »
  • « Très bien… qu’elle est l’ampleur de la vie que vous désirez? Richesse? Gloire? Demandez-moi et j’exaucerais mais dépêchez-vous, je suis extrêmement demandé, je n’ai que faire de perdre du temps!»
  • « Je veux que ma nouvelle vie se déroule dans un autre univers que celui-ci »
  • « Un autre univers? » les yeux dans l’obscurité se froncèrent « J’ai peur de ne pas comprendre »
  • « J’aime un homme… qui n’existe pas dans cette dimension, je veux le rejoindre dans la sienne, je veux être certaine de le rencontrer, pouvoir le sauver » après avoir scruté mon esprit en profondeur il demanda :
  • « Sorcellerie comprise? »
  • « Oui, bien sûr, je voudrais être envoyée à l’époque où il était encore un jeune élève, être intégrée disons vers la 3e année mais avec des souvenirs hein ! Je ne veux pas être balancée telle quelle sans savoir ce que je fait et je veux être sur de pouvoir le rencontrer, ne m’envoyez pas dans une autre école ou que sais-je encore… »
  • « Je ne puis faire en sorte qu’il vous aime, leur dimension m’est… difficile à atteindre et ce malgré mes incommensurables pouvoirs, si vous voulez son amour, ça sera à vous de le gagner ! Je pense déjà faire suffisamment pour votre demande peu courante… c’est d’ailleurs parce qu’elle me change énormément de mes habitudes que je vais vous l’accorder! »
  • « Aussi… » 
  • « Quoi encore? Vous ne pensez pas que votre dette devient déjà suffisamment lourde à rembourser? »
  • « Justement, si elle doit être la dernière chose que je dois vivre alors qu’elle en vaille la peine ! »
  • « Hmm… je vous écoute… »
  • « En quittant cette vie, je vais laisser deux enfants, j’aimerais que vous les transposiez au moment opportun dans mon nouvel univers; je veux retrouver mes enfants, les porter, les mettre en monde, les élever, je n’irais nulle part sans eux »
  • « Tous les quatre? » je me figeais alors, tremblante.
  • « Vous… vous pouvez me les rendre aussi? »
  • « Je peux tout, je vous l’ai dit… il se pourra que vos nouveaux souvenirs vous reviennent par à-coups, cela pourra prendre quelques heures ou quelques jours, leur dimension m’est difficile d’atteinte… mais il vous reviendrons»
  • « Ok, ça marche, je signe ! Que dois-je faire? »
  • « C’est déjà fait… »


La voix se tut et les yeux disparurent; quelques instants plus tard, Dumbledore revivait à la première personne ma naissance, mes premiers pas, mes premières années, le flou des images s’éclaircissant de plus en plus jusqu’à être d’une clarté totale le jour de mon réveil dans la tour Gryffondor, il y a moins d’un mois. Revenant à nous, haletants, nous nous regardâmes sans rien dire durant un long moment, lui caressant sa barbe perdu dans ses pensées et moi attendant qu’il décide enfin à parler.


  • « Minerva, très chère… amenez-nous trois verres et ma bouteille de Pur-Feu s’il vous plait »
  • « Albus? Qu’avez-vous vu? » dit-elle soudain très inquiète.
  • « Nous découvrirons vraiment l’ampleur de la gravité quand Sarah nous offrira de quoi verser dans la pensine, mais je pense que le Whisky ne sera pas de trop ! » jetant un regard vers moi, il me dit dans un sourire « Je pense que vous avez l’âge pour un petit verre, Madame? » Je lui souris, tellement soulagée qu’il me croit enfin.


Je pris les deux heures suivantes à concentrer toutes les informations que j’avais en mémoire concernant Voldemort, les noms, les dates, les lieux, les attaques, l’identité des Mangemorts dont je me souvenais et leurs victimes… tout souvenirs utiles pouvant détruire ce salopard avant qu’il ne déclenche les deux prochaines guerres. Je parlais de Lily, de James, de Harry bien-sûr, des Horcruxes et du grand homme en devenir pour lequel j’avais signé ce pacte, un peu coupable de détisser cet univers si bien réalisé par JKR mais respirant mieux à chaque vie que j’espérais avoir sauvée.


Une fois que tout cela fut remis dans un ordre lisible, romans, films et informations tout confondu, il prit une profonde inspiration et plongea la tête dans la pensine… les quelques minutes qu’il y passât, pour lui se vécurent en jours, passant peu à peu au crible chaque ligne des romans, chaque minute des films… quand il ressurgit, blême et nauséeux de l’expérience pour se laisser tomber dans son fauteuil, les bras ballants de chaque côté des accoudoirs.


  • « Albus? Allez-vous bien? Est-ce si terrible que cela? » demanda McGonagall, les traits tirés.
  • « Oh bien pire que vous ne pourriez l’imaginer très chère, bien bien pire… le Lord reviendra d’ici peu, par deux fois encore, exterminant toujours plus d’innocents sur son passage, femmes et enfants compris… »
  • « Qu’allons-nous faire? » demanda-t-elle de plus en plus pâle, s’asseyant pour ne pas tomber.
  • « Nous devons mettre ces informations en lieu sûr Minerva et ce au plus vite ! Il nous faut également contacter l’Ordre, du moins les membres en qui nous pouvons avoir confiance et il faut que je contacte aussi mon cher ami, Nicolas»
  • « Bien, bien » fit-elle, toujours choquée avant de se lever chancelante pour quitter la pièce en silence.
  • « Qu’allez-vous faire Professeur? » demandais-je, inquiète.
  • « Oh… il y a tant de choses qui devront changer et vite durant ces prochains mois ma chère, ne vous en inquiétez plus, je prend le relai, vous avez bien fait de venir m’en parler. » puis se passant la main dans les cheveux d’ajouter « jusqu’à aujourd’hui je ne pouvais même pas imaginer qu’un monde calqué sur le notre où nous n’aurions pas de vie propre pourrait exister… et maintenant je ne sais que penser du fait que je ne suis rien d’autre qu’un personnage sortit de l’imagination d’une jeune femme… il me faudra sans doute un moment pour digérer l’information, c’est pour cela que je ne divulguerais que le strict nécessaire aux autres, il ne servirait à rien de les choquer inutilement vous comprenez? »
  • « Je comprends Professeur »
  • « Appelez moi Albus… du moins ici ou en attendant d’avoir recouvert de nouveau 18 ans ! » fit-il sur un clin d’oeil complice.
  • « Que vais-je dire à Lily et Meril? Elles étaient dans la chambre quand j’ai fait ce cauchemar, elles m’ont vues partir… »
  • « Je comprends… pour plus de tranquillité je pense que la meilleure solution serait de les oublietter »
  • « Oui je pense aussi Professeur… Albus » je lui souris et il y répondit pareillement, m’aidant à me relever pour me raccompagner jusque dans mes appartements.


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