Une nouvelle vie avec Severus Rogue

Chapitre 0 : Les vacances de Noël

3278 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/08/2019 18:33

Ça y est, Noël était à nos portes, d’ici deux jours la grande salle serait décorée avec faste pour ce jour unique entre mille; il y a déjà deux semaines que le Professeur McGonagall avait fait passer dans ses classes un parchemin servant à récolter le nom de celles et ceux qui resteraient à Poudlard pour les vacances de Noël, c’est sans remord aucun que j’y apposais le mien, en dessous de celui de Severus. Depuis mon entrevue avec Dumbledore elle ne pouvait s’empêcher de me fixer bizarrement, comme si ma place ici parmi eux n’était plus légitime… je n’avais d’ailleurs aucune nouvelle provenant du Directeur concernant ses éventuelles recherches, tout ce que je savais c’est qu’il s’absentait régulièrement à l’étranger, confiant dès lors la régence de l’école au Professeur McGonagall. Les filles quant à elles, oubliettées, s’étaient réveillées comme à l’accoutumée le lendemain matin, n’ayant plus aucune conscience des événements de la nuit précédente.


Les élèves, partis en très grand nombre rejoindre leurs familles respectives pour les fêtes, laissaient l’école vide et étrangement calme. J’avais envoyé un hibou à mes parents peu avant de prendre mes dispositions pour rester ici avec Severus, leur demandant la permission de rester ici afin de pouvoir travailler très assidument pour la rentrée qui serait vite de retour; ils acceptèrent naturellement, heureux que je puisse autant m’investir dans mes études même si ces vacances sans moi leur seraient sans conteste très difficile. Severus n’eut aucun mal à convaincre ses parents de rester à Poudlard durant ces deux semaines mais Lily, elle, nous quitterait pour ne revenir que le 1er Janvier, avec le Poudlard-Express. Elle nous serra fort contre elle, tous les deux, avant de nous promettre de nous faire envoyer un cadeau par hiboux postal. Mes parents également m’avaient demandé ce que je désirais pour ma Noël, ne sachant exactement car n’ayant besoin de rien, je leur demandais plutôt de m’envoyer un nouveau set de plumes et d’encres pour la rentrée, ayant une petite idée de qui en ferait bon usage.


Nous étions en train de déjeuner dans la grande salle Severus et moi, assis à la même table, le manque d’élèves permettant de nous installer où bon nous semblerait quand un elfe de maison apparut entre nous soudainement, évitant de justesse la soupière de porridge.


  • « Bonjour à vous » fit-il de sa petite voix aiguë « Rudygar vient déposer les menus à choisir pour le grand repas de Noël »
  • « Merci » fit-je, étonnée « On les remplit et après? »
  • « Après vous les mettre dans le grand bol » dit-il en nous montrant un énorme vase posé à la place du pupitre de Dumbledore.
  • « Ok, merci… Rudygar, c’est ça? »
  • « Rudygar, oui, à votre service » il effectua une petite révérence, se servant du bas du chiffon lui servant de robe comme d’une jupette, puis, claquant des doigts, il disparut.


Je regardais Severus d’un air amusé et étonnée, prenant l’un des deux parchemins qu’il avait laissé devant nous.


« Bonjour,

C’est avec un grand plaisir que nous vous offrons une fois de plus l’occasion de choisir votre repas de midi pour ce grand jour qu’est Noël.


Pour la peine, veuillez cocher dans les propositions suivantes votre préférence pour le plat principal et le dessert.


Bien à vous, 


Twanky,

Elfe en Chef. »


Retournant le petit papier nous pouvions y découvrir le menu proposé :



« Dinde en sauce onctueuse aux pommes croquettes et confiture d’airelles

OU

Carré d’agneau en croute d’herbes fraiches, fagots de haricots et purée de potimarrons à la crème

OU

Saumon à l’oseille, riz aux épices et légumes d’hiver

:::::::::::::::::

Pudding de Noël

OU

Bûche de Noël »


Nous levâmes les yeux de notre fiche respective pour nous regarder.


  • « Que de choix… » dis-je hésitante.
  • « Oui, je suis content d’être resté après tout » me sourit-il.
  • « Tu dis ça pour moi ou pour le menu? » répondis-je en rigolant.
  • « Les deux ! Mais j’aurais jamais eu un tel repas si j’étais rentré chez moi » dit-il, baissant les yeux.
  • « Je suis contente d’être ici aussi… tu vas prendre quoi?», tentant de lui changer les idées.
  • « Hm… agneau et pudding je pense » fit-il encore un peu hésitant « et toi? »
  • « C’est exactement ce que j’allais prendre » mon sourire appelant le sien bien que plus timidement.


Nous cochâmes magiquement les repas choisis à la baguette et Severus les fit voleter tels de petits papillons vers le vase où ils tombèrent.


  • « Wow, comment tu fais ça?! » ébahie de voir qu’il put faire une telle chose si simplement.
  • « Oh, ça… c’est pas difficile, je t’apprendrais si tu veux ! »
  • « Ouais un peu que je veux ! »


Il s’amusa de mon enthousiasme et passa le reste de la soirée à plier de petits bouts de serviettes pour m’apprendre à les faire voler, sans réel succès.


  • « J’y arriverais jamais, c’est un truc de Severus ça ! » dis-je en soupirant.
  • « Y a pas que moi qui sache faire des trucs ainsi tu sais… Avery sait faire geler l’eau en y mettant la main et Regulus, tu sais de 2e, ben lui il peut contrôler le vent… et regarde Lily… »
  • « Lily? »
  • « Elle t’a jamais montré ce qu’elle fait avec les fleurs? » me souvenant vaguement qu’elle pouvait contrôler leur croissance, j’acquiesçais.
  • « Oui, c’est vrai, j’avais oublié ça»


L’heure avançant, les tables se vidèrent de tous les plats les recouvrant avant que le Professeur Flitwick ne vienne taper dans ses mains pour attirer l’attention des dernières personnes se trouvant dans la grande salle afin de nous demander gentiment de bien vouloir regagner nos tours respectives, ce que nous fîmes un peu à contrecoeur. Jetant un dernier regard en arrière nous vîmes les elfes commencer à décorer les sapins que Hagrid avait déposé quelques heures plus tôt à grand renfort de grognements et de jurons; j’avais hâte de voir à quoi ils ressembleraient une fois entièrement décorés. Arrivés dans le hall, nous discutèrent encore un petit moment, puis je souhaitais la bonne nuit à Severus qui descendit vers les cachots et prenant une grande inspiration j’entamais pour ma part l’ascension de ses 7 interminables étages.


Le jour de Noël, je me leva plus tôt que les autres jours, ouvris les lourds rideaux, remarquant au passage l’épais manteau de neige qui tapissait tout autour du château et descendis en vitesse, encore en pyjama dans notre salle commune afin de vérifier l’arrivée du paquet m’étant destiné sous le sapin joliment décoré. Trois paquets à mon nom y étaient nichés, je m’en saisis en trépignant d’excitation et remonta avec jusque sur mon lit. Sans savoir lequel renfermait les plumes demandées, je défis les emballages d’un coup de baguette de peur de déchirer le précieux contenant et entrepris d’ouvrir les boites disposées devant moi.


Un des paquets provenait de mes grands-parents, j’y découvris avec émerveillement une sublime cape de soie noire doublée de velours peau de pêche violet glacé. Les deux autres provenaient de mes parents, dans l’un je découvrais un ouvrage de pratique pour effectuer divers petits sortilèges faciles et utiles; dans le second j’y trouvais les plumes demandées, si joliment décorées que je n’aurais su m’en défaire si elles n’avaient pas été pour une personne plus importante que quiconque pour moi. Dans le coffret se trouvaient trois variantes de plumes à pointes d’argent, toutes taillées différemment de manière à pouvoir produire une écriture fine, une épaisse et une incurvée. La première, vert émeraude, provenait sans doute d’un Augurey, une sorte de phénix irlandais; la seconde d’un bleu profond ne pouvait provenir que d’un jobarbille et la dernière rouge feu, provenait quant à elle d’un phénix. Le tout accompagné de trois encriers remplis d’encre bleue, verte et rouge.


Cela allait forcément lui plaire, un tel écrin ne devait pas être facile à dénicher sans compter que la sienne, ayant déjà été achetée de seconde main et tenu tant bien que mal les deux premières années, venait de tirer sa révérence en se fendant tout du long, l’obligeant à maintenir le tout d’une manière qui non seulement lui laissait les mains pleines d’encre mais de plus transformait sa si belle écriture en une espèce d’épaisse patte de mouche. Je remballais celui-ci d’un coup de baguette et couru à la douche, me dépêchant de me laver puis de m’habiller afin de descendre; je passais la cape reçue sur mes épaules, pris le paquet et descendis jusqu’aux cachots. Une fois devant le mur de pierres suintantes servant aussi de porte à la salle commune des Serpentards je me souvins de ce mot de passe qui nous faisaient tant polémiquer Severus, Lily et moi et dis tout bas :


  • « Sang-pur », levant les yeux au ciel à ce code de mauvais goût !


À ces mots le mur s’ébranla et une porte se traça dans la paroi avant de disparaître, laissant l’entrée libre vers leur salle commune. En temps normal je n’aurais jamais osé franchir cette porte, les Serpentards étant bien trop pernicieux pour autoriser une intrusion dans LEUR maison, surtout si l’intrus en question était de « sang-impur » ! Mais avec les fêtes de Noël, tous étaient repartis chez eux à l’exception de deux filles avec qui je m’entendais relativement bien. Hésitant un court instant de pénétrer ainsi dans son intimidé, je posais le regard sur le paquet entre mes mains et faisant fi de mes appréhensions me mis à graver les marches menant à sa chambre… pour une curieuse raison les filles pouvaient entrer dans le dortoir des garçons mais pas l’inverse ! Changeant ainsi à mi-chemin les marches en toboggan de pierre et revoyant à la case départ le jeune téméraire !


Il était à peine 8H, c’est donc naturellement que je le trouvais toujours endormi. Le regardant quelques instants, agrippée au pied de son baldaquin, je me surpris à penser à la chance que je pouvais avoir d’être ici, de pouvoir le connaître si jeune et de pouvoir vieillir avec… d’ici à une trentaine d’années, si tout se passait bien, nous pourrions dire que nous avons toujours vécus ensemble et cela m’émeut énormément. Après avoir réfléchis à la manière de le réveiller sans l’effrayer, je m’assis doucement près de lui, espérant que le changement de pression sur le matelas pourrait peut-être le faire réagir… sans succès. Je respirais à fond et serrant des dents, déposa ma main sur la sienne, au dessus des couvertures pour le secouer doucement.


  • « Severus » chuchotais-je « Seeeeeverus…» aucune réponse.


 J’ôtais délicatement une mèche de sa joue du bout des doigts et me pencha pour déposer un délicat baiser sur son front. Il fronça des sourcils dans son sommeil, grommelant légèrement… je l’imaginais déjà, professeur de potions ronchon, que j’aurais certainement un peu plus de crainte à réveiller de si bon matin un jour de congé et cela me fis rire tout bas. À ce son, il ouvrit lentement les yeux.


  • « Sarah? » demanda t-il d’une voix ensommeillée, se hissant difficilement dans son lit pour s’y asseoir avant de s’étirer et de ramener les couvertures sous son menton.
  • « Joyeux Noël Severus ! »
  • « Hum Joyeux Noël à toi aussi ! » puis se frottant les yeux et en baillant : « quelle heure il est? »
  • « Heu un peu plus de 8H je dirais »
  • « 8H… et que me vaut cette agréable surprise… matinale? »
  • « Ben c’est Noël ! » dis-je surexcitée.
  • « Heu ouais, mais… au déjeuner il sera encore Noël hein » tentant de se réveiller un peu plus.
  • « En fait, j’ai quelque chose pour toi et je ne pouvais pas attendre le déjeuner ! » lui dis-je exaltée en lui tendant le cadeau. Il ouvrit les yeux d’étonnement, passant de mon visage au paquet et inversement.
  • « Pour moi? »
  • « Oui!!! Ouvre !! Allez !»


Il me prit le présent des mains, l’installa sur ses genoux et le déballa précautionneusement, non sans me jeter des regards interrogateurs jusqu’à ce qu’il ai entièrement ouvert l’emballage, ce faisant il souleva le couvercle de la boîte y jetant un oeil avant de la refermer, me regardant avec un air indéchiffrable sur le visage. Il la rouvrit alors.


  • « Sarah… elles sont… elles sont magnifiques… merci… » il semblait plus qu’embarrassé, osant à peine les toucher.
  • « Joyeux Noël » lui dis-je une seconde fois.
  • « Je… je suis désolé, je n’ai rien pour - »
  • « J’ai pas besoin de cadeau Severus, je t’ai pour ami, c’est déjà en soi un cadeau irremplaçable… »


Ne sachant plus quoi me répondre, il resta plusieurs minutes à les contempler avant de lever son regard vers moi et de me serrer contre lui très fort.


  • « Merci… pour tout… » me chuchota-t-il 
  • « Tout le plaisir est pour moi »


Il finit enfin par les sortir de leur écrin, caressant leur longueur de ses fins doigts avec délicatesse.


  • « Bon, je vais te laisser tranquille maintenant, je vais aller déjeuner, on se voit tout à l’heure? »
  • « Laisse moi quelques minutes et je te rejoins en bas »


Je redescendis l’escalier en colimaçon, lui rendant l’intimité nécessaire pour lui se préparer et allais l’attendre à la sortie de leur salle commune. J’étais satisfaite de mon cadeau, il en avait bien plus besoin que moi et rien sur cette Terre ne serait jamais trop cher pour pouvoir revoir cette lueur dans ses yeux. Il me rejoint rapidement et nous nous rendîmes ensemble à la grande salle, découvrant tout deux avec fascination les décorations que les elfes avaient terminés d’installer : pas moins de 12 sapins étaient répartis dans la salle, décorés d’étoiles et de guirlandes d’or; une gigantesque couronne de Noël trônait fièrement au dessus de la cheminée dans laquelle crépitaient joyeusement d’énormes bûches; de la neige magique tombait du plafond, fondant avant de nous atteindre mais rendant ce spectacle magique.


  • « Après le déjeuner ça te dirait d’aller faire un tour dans la cour de l’Horloge? » lui demandais-je.
  • « Heu… ouais… »
  • « Il a neigé cette nuit, j’ai envie de voir ça ! »
  • « D’accord ! »


Nous terminâmes de manger notre cake aux fruits confits et nous dirigeâmes vers la-dite cour où une autre vision magique s’ouvrait devant nous; les statues portaient un lourd manteaux neigeux, le bassin scintillait de mille éclats telle un diamant poli et la cour toute entière était d’un blanc immaculé. Je le pris par le bras et couru à travers cette immensité polaire, le trainant bon gré mal gré derrière moi.


  • « Hey doucement tu vas nous faire tomber ! » me dit-il les yeux grands ouverts
  • « Rhoo allez hein, tu n’as pas d’équilibre? »
  • « Pas si tu glisses la première et que tu m’entraînes dans ta chute ! », un sourcil levé.
  • « Rabat-joie ! » je me mis à rire avant de le serrer contre moi, effervescente de tant de blanc.


Il se laissa faire, profitant un peu de notre chaleur mutuelle puis se détacha de moi et partit inspecter la surface du bassin, passant ses doigts sur le miroir de l’eau gelée. Joueuse je me déplaça silencieusement jusqu’au banc derrière moi, ramassant à pleines mains un paquet de neige que je commençais à tasser doucement en une boule de la taille d’un oeuf d’autruche. Ajustant mon tir, je la lui lança, la regardant s’élever dans les airs pour lui atterrir à la base du cou, le faisant hurler de surprise. Il se retourna vers moi, ne sachant s’il devait se fâcher ou en rire avant de se décider et de se baisser au sol où il commença à en façonner une également. Je me mis à courir à travers la cours en hurlant, tentant d’éviter les projectiles qu’il tassait beaucoup plus que les miens, essayant de nous toucher l’un l’autre en tournant tout autour du bassin, nous cachant derrière les statues et rigolant comme deux idiots, sous le regard amusé de Dumbledore qui nous regardait depuis l’immense vitrail quelques étages plus haut.


Après près d’une demie heure nous avions les doigts engourdis et les joues en feu, les vêtements trempés d’eau glacée et le souffle court, c’est moi qui rendis les armes en premier :


  • « C’est bon on arrête, on a qu’à dire que t’as gagné » dis-je en riant.
  • « Comment ça « on a qu’à dire »? Mais J’AI gagné ! » répondit-il, joueur.
  • « Si tu veux oui, allez vient, j’ai froid » insistais-je, bien que non satisfait de mon manque de fairplay il acquiesça tout de même et me précéda vers la lourde porte, moi sur ses talons.


Il posa le pied sur la première marche glacée et sans comprendre ce qu’il nous arrivait, glissa et m’atterrit dessus, nous faisant tomber tout deux dans la neige.


  • « Ca va? Tu n’as pas eu mal? » demanda-t-il, inquiet tentant de se relever avant de retomber sur moi de nouveau.
  • « Aïe ! Ben je dois t’avouer que j’ai connu plus délicat comme rentre-dedans » il secoua ses cheveux au dessus de mon visage pour y faire tomber de l’eau glacée « alleeeez, c’est froid par Merlin ! »
  • « Avoue que c’est moi qui ai gagné alors! »
  • « Non, jamais ! » fit-je en riant « et dire que tu prétendais que TON équilibre serait mit en jeu par MON manque d’équilibre » continuais-je, taquine.
  • « Chuut, silence sorcière !» Fit-il avec une moue boudeuse.
  • « Oooh désolée d’avoir atteint le serpent dans sa - » et ma phrase fut coupée par ses lèvres soudainement sur les miennes.
  • « Tais-toi ! » chuchota-t-il.


Et je me tus.

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