Une nouvelle vie avec Severus Rogue

Lily revint par le Poudlard-Express au matin du 1er janvier, nous partîmes Severus et moi l’attendre à la grille du domaine où nous la vîmes arriver moins d’une heure plus tard au milieu des autres élèves qui revenaient certains ronchonnants de la fin trop rapide des vacances d’autres contents de revenir dans leur 2e maison. Elle avait les bras chargés d’une énorme caisse qu’elle peinait à porter seule, soufflant comme un hippogriffe en rut, les joues vermeilles. Nous nous dépêchâmes de la rejoindre, afin de prendre le relai jusqu’au château.

• « Tu déménages? » fit Severus, d’un ton taquin.
• « Non bande de boursoufs ! C’est votre cadeau de Noël en retard, désolée d’ailleurs, j’aurais voulu vous le faire parvenir mais vu le poids comme vous pouvez le constater… les hiboux auraient eut du mal ! »
• « Ça se mange? » demandais-je souriant d’une oreille à l’autre.
• « Pfff qu’est-ce que tu peut être gourmande décidément… et oui, ça se mange ! »

Severus et moi nous nous regardâmes, ravis, s’il y avait bien une chose que nous avions également en commun c’était bien notre estomac, bien qu’il ait moins de difficultés que moi à garder sa ligne, fichu métabolisme masculin ! Une fois dans le hall, nous avons déposé la lourde caisse au sol, prenant un moment pour étirer notre dos douloureux et en chasser cette courbature lancinante. Lily ouvrit alors la mystérieuse boîte et en sortit un à un les deux paquets plus petits s’y trouvant.

• « Voiiiilà ! Tiens Severus, un pour toi… et un pour toi Sar » nous tendant chacun une caisse.
• « Hum, juste pour savoir… pourquoi tu n’as pas fait ça directement en bas de la colline? » demanda-t-il, sarcastique.
• « Heu eh ben je… »
• « Non moi j’ai une autre question… » fis-je « pourquoi ne pas avoir directement rapetissé cette caisse?! »
• « Vous n’êtes jamais contents tous les deux ! J’étais tellement excitée de vous revoir, je n’y ai pas pensé, voilà tout ! Alala ! »

Nous nous regardâmes, non convaincus avant de nous décider à ouvrir notre caisse… se trouvait à l’intérieur un pur cauchemar pour diabétique ! Des patacitrouilles, des chocogrenouilles, des bonbons surprises de Bertie Crochue, des fizwizbiz, des suçacides, des gommes limaces, des chocoballes et des gnomes au poivre !

• « T’as décidé de provoquer la fermeture de Honeydukes? » fit Severus, hilare.
• « De rien » répondit-elle, acerbe
• « Merci Lily » dis-je, envoyant un coup de coude à Severus qui la remercia également.

Nous nous dirigeâmes alors dans notre dortoir respectif, afin d’aller y ranger notre caisse anti-fringale en lieu sur. Une fois arrivées dans notre tour, Lily, égale à elle-même voulut tout savoir de ce qu’il s’était passé durant les vacances.

• « Alors? » demanda-t-elle.
• « Alors quoi? »
• « Ben je sais pas moi, y a du nouveau? Tu ne disais pas grand chose dans tes lettres je te rappelles ! »
• « Ben tout s’est bien passé, le menu de Noël était vraiment délicieux et les décorations, par Merlin tu aurais vraiment du voir - »
• « Tu te fout de moi en vrai? » me coupa t-elle « je te parle de Severus ! »
• « Ooh… Severus… on a passé les vacances ici ensemble… »
• « Oui, je sais, c’est justement pour ça que je demande si… tu vois? hum? » fit-elle insistante; soupirant et levant les yeux au ciel j’hésitais à répondre…
• « Ben on a passé de chouettes moment… on a lus pas mal de livres à la bibliothèque et hum… on a étudié ensemble bien sûr… on a fait une bataille de boules de neige aussi… et hum peutetrequilmaembrassé… » finis-je en toussotant. Elle écarquilla les yeux avant de se mettre à sautiller sur mon lit comme une excitée en hurlant.
• « Rhaaaa c’est géniaaaaal ! Racontes ! »
• « Ben y a rien à raconter hein… » secouant la tête.
• « T’es pas drôle tu le sais ça?! »

Après ces retrouvailles chaleureuses, nous partîmes diner avant de remonter préparer nos affaires pour la reprise des cours du lendemain. Elle tenta encore à plusieurs reprises d’obtenir des confessions que je ne comptais pas lui faire avant de laisser tomber en râlant. Nous nous couchâmes tôt, pour être certaines d’être fraiches et dispo pour la rentrée, après avoir avalé pas mal de chocogrenouilles et de patacitrouilles en écoutant ses souvenirs de vacances… je l’écoutais d’une oreille distraite, secouant la tête machinalement, mon esprit lui, vagabondait dans cette cour enneigée où sous un baiser furtif, quelque chose en moi partit depuis longtemps refit surface : l’espoir.

Après cela, la danse folle des cours reprit, nous laissant peu de temps pour nous amuser, les examens de fin d’année seraient bientôt là, amenant avec eux angoisses, nuits blanches et boulimies! Severus était ravi de ses nouvelles plumes et moi je pouvais de nouveau me perdre dans les boucles alambiquées de son élégante écriture… McGonagall semblait plus détendue à ma vue, cessant d’éviter mon regard constamment, ses cours étant quand à eux pour la plupart et à mon sens un peu inutiles comme celui nous apprenant à changer un animal en verre à pied par exemple; j’attendais avec impatience que les cours se corsent un peu, qu’ils prennent du sens… sans doute l’année prochaine ou celle d’après?

Nous n’avions que le week-end pour nous retrouver vraiment tous les trois, alors nous en profitions Lily et moi pour organiser nos sorties à Pré-au-Lard ou dans les environs, faisant de son mieux pour multiplier les rencontres entre Lui et moi, si ça n’était pas de l’obsession ça ! C’est ainsi qu’au détour de l’une de nos escapades près d’une des cabanes d’Hagrid nous finîmes par découvrir une brèche dans la muraille ceignant le domaine, celle-ci une fois franchie, nous pouvions avoir une tranquillité à toute épreuve, à l’ombre qui plus est et avec une vue magnifique sur le lac aux sirènes !

Nous nous rendîmes régulièrement dans ce qui était devenu à présent notre « terrain privé », pour étudier quand le temps dehors le permettait ou pour respirer loin de l’école tout simplement… c’est d’ailleurs sur place, quelques semaines avant la fin des cours que se souleva de nouveau le voile d’un possible avenir. Alors que Lily était tombée endormie sur son bouquin à l’eau de rose en ronflant bruyamment (d’ailleurs comment cela se faisait-il qu’une si petite chose puisse faire autant de bruit?), Severus regardait le lac et sans le quitter des yeux se mit à parler :

• « C’est bientôt la fin de cette année scolaire… déjà… »
• « Oui, c’est sûr… elle est passée vite… on sera déjà en 4e à la rentrée, c’est dingue » je ne savais trop quoi lui répondre d’autre et je me sentais un peu niaise d’un seul coup.
• « Tu comptes aller à la fête? »
• « Je ne sais pas… peut-être oui, pourquoi? »
• « Pour savoir… »

Les ronflements de Lily fluctuaient selon la brise qui venait du lac et nous faisait frissonner ou selon le nombre d’oiseaux qui venaient nous siffler aux oreilles, planqués dans les arbres en bordure de forêt, nous faisant parfois sursauter quand elle accentuait les décibels. Severus regardait toujours la vaste étendue aqueuse, que pouvait-il bien y avoir de si fascinant qu’il n’en détournait que rarement les yeux? Il faut reconnaître que c’est un très joli endroit mais de là à le fixer sans ciller des heures durant… je tournais la tête pour jeter un oeil à Lily qui faisait moins de bruit, ce faisant je cru la voir refermer les yeux prestement, comme si elle faisait semblant de dormir. Sans doute une impression, je devais commencer à fatiguer. Soudain, il reprit :

• « Tu veux y aller avec moi? »

Mon coeur se mit à cogner fort dans ma poitrine, l’adrénaline emplissant ma bouche d’un goût de métal; je baissais les yeux vers Lily, en quête d’un signe… et quel signe ! Elle plissa fortement les yeux et partit dans un ronflement que je devinais à peine feint ! Ben merci les copines ! Je pris donc mon courage à deux mains et me lança :

• « Ça serait avec un immense honneur, Severus »
• « Ne dit rien à Lily pour le moment… je lui dirais moi-même… un peu plus tard »
• « Hm ok, pas de problème » dis-je en jetant un regard vers elle, qui après m’avoir fait un clin d’oeil plein de concupiscence émit de nouveau un ronflement simulé avant de pousser un grognement, s’étirer et faire comme si elle venait à peine d’émerger.

Sur le chemin nous ramenant au château, elle n’eut de cesse de me donner des coups de coude dans les côtes, accompagnés de clins d’oeil insistants lorsque Severus regardait ailleurs. Qu’elle gamine, sérieusement, mais je l’adorais cette folle, elle était comme une petite fée rousse, survoltée et virevoltante, heureuse de vivre sa petite vie et ce, chaque jours et quoi qu’il arrive; dans ces moments là je me rappelais du sort qui l’attendait et priais tous les saints pouvant exister que Dumbledore puisse agir avant qu’il ne soit trop tard. 

• « Tu vas porter quoi? » me demanda-t-elle une fois revenues dans notre salle commune.
• « Je ne sais pas du tout, pour tout te dire je n’avais même pas pensé rester jusque là… c’est bien le dimanche suivant la clôture des cours non? Beaucoup d’entre nous serons déjà partis la veille… je pensais rentrer aussi mais là… pourquoi pas après tout ! »
• « On devrait aller faire un tour chez Gaichiffon, on trouverait peut-être de quoi porter pour le bal »
• « Le bal… danser… » du coup hésitante, je soupirais « j’aime pas danser et je sais pas danser… »
• « Oui mais c’est avec Lui que tu y vas » me rappela-t-elle dans un sourire exagérément béat, papillonnant des yeux comme un personnage de dessin-animé.
• « Ouais ben justement, je vais avoir l’air de quoi moi? »
• « Tu sais, je pense que c’est plus pour la forme qu’il l’a fait, je ne l’imagine pas savoir danser non plus et puis… tu l’a déjà vu faire quelque chose comme ça? Je veux dire, il ne se met jamais à découvert alors… arrêtes de t’en faire pour ça » tenta-t-elle de me rassurer.
• « C’est vrai… même si c’est con d’inviter quelqu’un à un bal si c’est pas pour danser… »
• « On a notre après-midi demain, on ira toutes les deux chercher notre robe » fit-elle en souriant.
• « Tu as un cavalier? »
• « Non, je ne compte pas danser, MOI » se mit-elle à rire de manière machiavélique; je la fusillait du regard et elle repartit de plus belle.
• « Pourquoi n’irais tu pas avec Potter? » dis-je, acide.
• « Potter? Ça va pas ou quoi, je préfère encore y aller avec Rusard ! »
• « Juré? »
• « Juré ! »
• « Ok, je note hein ! » sure de moi; on en reparlerait d’ici deux ou trois ans tiens !
• « Tu peux bien le noter, ça n’arrivera jamais », si tu le dis pensais-je pour moi, il aurait fallut que je lui fasse parier quelque chose dessus !

Le lendemain après-midi nous nous dépêchâmes de nous rendre à Pré-au-Lard afin de pouvoir rentrer avant l’heure du dîner; Severus, trop content de pouvoir s’épargner une après-midi essayage de robes, resta travailler à la bibliothèque. Une fois à l’intérieure de la boutique, nous errâmes au milieu des rayons, montrant l’une à l’autre nos trouvailles au fur et à mesure de nos découvertes, demandant l’avis de l’autre quand le nom de Severus prononcé deux rayonnages plus loin nous firent tendre l’oreille.

• « Je vais lui demander de m’accompagner au bal » fit l’une des voix.
• « Il serait peut-être temps, c’est dans moins de deux semaines ! »
• « Je lui demanderais ce soir dans notre salle… »

Lily jeta un regard inquiet dans ma direction, me connaissant fort bien…

• « C’est avec toi qu’il y va, tu n’as pas à t’inquiéter… » me fit-elle, rassurante.
• « C’est sur mais… elle le cherche quand même… s’il changeait d’avis? »
• « Pourquoi il irait avec une autre après te l’avoir demandé? Puis c’est avec nous qu’il reste constamment je te rappelle, relaxes-toi et fait pas de bêtises s’il te plait » insistant surtout sur les derniers mots.

Après avoir levé les yeux au ciel devant le peu de confiance qu’elle avait en moi, nous continuâmes nos fouilles; l’oreille aux aguets j’écoutais la conversation qui continuait à côté, se rapprochant toujours un peu plus de nous.

• « C’est vrai qu’il est mignon… il faut que tu tentes une approche !» elles gloussèrent comme deux dindes et mon sang se mit à bouillir malgré moi, Lily se rapprochant, mit sa main sur mon bras et me fit « non » de la tête.
• « Et s’il était déjà prit pour le bal? » fit la première.
• « Prit? Par qui? L’une de ces deux sangsues de Gryffondor? » elle se mit à ricaner, rejointe rapidement par son amie.

Je dévisagea Lily en silence, lui faisant un signe de la main dans leur direction l’air de lui dire « Alors?? ».

• « Oui, tu as raison, il serait peut être bien de remettre quelques pendules à l’heure dans le coin » 

Et avant que je ne lui demande ce qu’elle prévoyait, elle se dirigea bille en tête vers les deux serpentards.

• « Bonjour ! » leur fit-elle une fois en face d’elles; je me dépêchais de la rejoindre, bien que douce et gentille elle pouvait se changer en strangulot une fois poussée à bout…
• « Oh ! Bonjour, vous êtes là… aussi » dit celle qui nous avait traitées de sangsues, presque pas gênée.
• « Oui et nous avons entendu ce que vous disiez à notre propos » continua Lily, serrant ses petites poings contre ses hanches.
• « Patty, parle beaucoup trop vite et souvent sans réfléchir à ce qu’elle dit, n’est-ce pas Patty? » dit la seconde jeune fille, cherchant sans doute à éviter le conflit.
• « Oui, apparement ! Mais ça n’est pas de sa faute, il faut avoir un cerveau pour réfléchir ! » continua mon amie; je devais rire mais tâchais de m’en abstenir, prête à m’interposer si nécessaire.
• « Je n’ai peut-être pas de cerveau mais au moins je ne suis pas une sang-de-bourbe… » Lily devint encore plus pâle que d’habitude et porta la main à sa baguette.

À cet instant, la gérante ayant entendu nos intonations de plus en plus scabreuses, se dirigea vers nous et nous demanda de bien vouloir régler nos problèmes dehors et non pas à l’intérieur de son magasin. Nous sortîmes donc toutes les quatre alors que la tension devenait plus que palpable.

• « Je m’excuse vraiment pour le comportement de mon amie » insista la première jeune fille, tentant vainement de la rappeler à la raison.
• « Ben tu ferais mieux de la tenir en laisse dans ce cas et pour votre information Severus est avec Sarah, donc laissez tomber » 
• « Lui avec elle? » dit Patty, moqueuse, une moue de dégout sur le visage « Violette est plus jolie qu’elle, il n’y a même pas à en discuter » son amie lui prit le bras, lui demandant silencieusement d’en rester là, ce que je ne comptais pas faire pour le coup…
• « Elle a beau être jolie, les goûts et les couleurs tu sais… mais je ne pense pas qu’un troll des montagnes puisse comprendre ce genre de choses… » lui fis-je avec dédain.
• « Oses répéter ! » fit-elle, la main fouillant sa poche.
• « Troll - des - montagnes » articulais-je en la fixant dans les yeux « à moins que tu ne veuilles que je le dise encore moins vite histoire que tu en-re-gis-tres? »

Lily et Violette s’étaient reculées d’un pas, ne sachant ni l’une ni l’autre que faire en cet instant précis. Patty sortit sa baguette et m’en menaça alors :

• « Toi aussi, tu n’es qu’une impure, une sale sang-de-bo - » elle ne finit pas sa phrase que mon poing venait s’écraser sur son nez, l’envoyant au sol, les mains sur le visage.
• « Tout à l’heure c’était ton unique joker, tu l’a utilisé c’est dommage… donc à partir de maintenant à chaque fois que tu emploieras ce terme je te pèterais le nez ! Ça marche? »

Elle releva la tête, mauvaise, tentant de se remettre à genoux pour reprendre sa baguette tombée non loin d’elle; m’en apercevant, je soupirais, levant les yeux au ciel avant de terminer :

• « Hey, Patty, les trolls au fait, ça a des boutons ! » dis-je en sortant la mienne « Furunculus ! »

Elle fut frappée de plein fouet, retombant sur le sol et se mit à gémir; Violette accourut pour la relever, dévoilant ainsi que le sort avait été correctement dispensé : d’énormes furoncles purulents couvraient tout son visage, descendant dans son cou où sans doute poursuivaient-ils leur chemin jusque dans les moindres recoins de son anatomie? Je l’espérais bien en tout cas !

• « Qu’est-ce que tu m’a fait?! » touchant son visage douloureux du bout des doigts.
• « J’ai ajouté le détail qui manquait à ta laideur intérieure ainsi qu’à ta cervelle de moineau »
• « Tu vas me le payer ! » cracha-t-elle.
• « Je peut te promettre que tu n’as réellement aucune envie de me menacer; tu ne me connais pas du tout; attaques-moi et je riposterais d’un cran supplémentaire, je ne pense pas que tu veuilles passer le reste de ta scolarité à jeter un oeil derrière ton épaule en attendant que je te tombe dessus… » mon regard fixé au sien sans ciller la fit frissonner, elle se tint à son amie pour se redresser et elles partirent rapidement sans se retourner.

Une fois devenues de petits points à l’horizon, Lily parut se remettre à respirer :

• « Tu sais que tu vas avoir des emmerdes hein? »
• « Nan tu crois? » répondis-je, acerbe.

Puis elle se mit à rire à gorge déployée, me prenant par le bras pour retourner dans la boutique finir nos achats.

• « Quel caractère ! Tu aurais dû être une Serpentard ! » s’amusa-t-elle.
• « J’ai horreur qu’on s’en prenne à moi et encore plus à mes amis… »

Une heure après nous retournions toutes deux avec plusieurs tenues sous le bras, prêtes à être très certainement appelées chez McGonagall et effectivement, elle nous attendait déjà sur les marches.

• « Mesdemoiselles, dans mon bureau, tout de suite ! » fit-elle de son éternel air pincé.
• « Oui, Professeur… » et nous la suivîmes.

Une fois dans son bureau, elle referma la porte et d’un geste nous invita à nous asseoir.

• « Puis-je avoir votre version des faits je vous en prie? »
• « Nous étions parties chercher une robe pour le bal lorsque nous sommes tombées sur Patty et Violette de la maison Serpentard qui, s’en savoir que nous étions dans la boutique également, se sont mises à se moquer de nous… » commença Lily.
• « Et cela justifie je suppose le nez cassé et les bubons? » demanda-t-elle, courroucée.
• « Non » fis-je « l’insulte de Sang-de-bourbe à justifié son nez cassé; les bubons elle les doit uniquement à son obstination… »
• « Mademoiselle Evans, avez-vous pris part à cela vous aussi? » dit-elle, se tournant soudainement vers Lily.
• « Hum… à vrai dire… je… c’est bien moi qui ai engagé la confrontation » dit-elle, baissant la tête.
• « La responsabilité m’en incombe, Professeur, Lily n’a rien à voir là-dedans »
• « Bien… dans ce cas, vous pouvez regagner votre dortoir Mademoiselle, mais vous » dit-elle me regardant « j’ai encore quelques mots à vous dire » mon amie sortit après m’avoir jeté un dernier regard désolé, je lui répondis d’un clin d’oeil.
• « Mademoiselle… ou Madame peut-être, quoi qu’en cet instant vous ne semblez pas faire grand honneur à ce titre … quoi qu’il en soit je ne tolérerais pas cette insolence ni que vous agressiez des élèves ! »
• « Je dois donc et à jamais me laisser insulter et rabaisser par de petites connes qui ne savent pas à qui elles s’adressent? »
• « Et à qui pensez-vous qu’elles s’adressaient?! Ce sont de jeunes filles, à l’âge idiot je n’en disconvient pas, mais des jeunes filles tout de même; je vous rappelle que vous avez cassé le nez de l’une d’elle ! »
• « Et? Ça se répare facilement ici, non? » 
• « Écoutez… je n’ai pas envie de devoir vous punir, vous avez fait énormément pour nous, pour nous tous… mais je ne peut vous laisser agir comme si de rien n’était, s’il vous plait, prenez-sur vous, vous avez ici bas des pouvoirs qui peuvent faire énormément de torts, utilisez-les donc en conséquence !»
• « Je comprends, Professeur, je tâcherais de… mettre plus d’eau dans mon vin… »
• « Je vous remercie »
• « Je ne serais pas punie? »
• « Vous pouvez rêver ! Vous aurez trois heures de retenues vous et Patty Grant ! Maintenant sortez de mon bureau et tâchez de vous calmer !»

Je sortais en refermant la porte du bureau derrière moi et soupirais… trois heures ?! Je vis du coin de l’oeil une personne adossée au mur, les mains dans les poches, me retournant j’y découvris avec étonnement Severus.

• « Paraîtrait que t’aurais ré-agencé le visage de Grant? » fit-il, un sourire en coin.
• « Qu’est-ce que tu fait ici? »
• « En fait… j’ai croisé Patty qui partait pour l’infirmerie; Violette m’a dit que tu les avait agressées, alors je suis remonté vers le hall et je suis tombée sur Lily qui sortait d’ici » fit-il en montrant le bureau de la tête « elle m’a dit que tu y étais toujours alors je suis venu jeter un oeil »
• « Dans quel but? Me dire que j’aurais du laisser cette grande cruche et ton amoureuse secrète se foutre de nous allègrement?! » il me toisa, manquant de s’étrangler :
• « Amoureuse? » puis après un petit moment de réflexion : « T’as fait ça par jalousie ? » demanda-t-il, incrédule.
• « Jalousie? Tu te fout de moi ?! Elles nous ont insultées Severus ! Le fait que ta chère petite Violette veux t’inviter au bal à mes dépends n’a rien à voir dans l’histoire… »
• « Elle veut aller au bal avec moi? » me regardant, étonné.
• « Oui, pourquoi? Tu veux changer d’avis et aller avec elle?! »
• « Par Merlin ! Certainement pas ! » puis après un long moment de silence cette fois-ci, nous dirigeant vers la grande salle pour le diner, il me lâchât dans un sourire taquin « donc… tu es jalouse »

Je le poussait en râlant, préférant ronger mon frein en silence plutôt que de lui lâcher des horreurs que j’aurais tôt fait de regretter amèrement, quand revenant vers moi en riant tout bas, il entrelaça doucement ses doigts avec les miens me rendant incapable de penser à quoi que ce soit d’autres que la sensation de sa peau contre la mienne. Arrivant près de la grande salle, il me lâcha et après un dernier clin d’oeil entra s’asseoir à sa table. Je rejoignis pour ma part Lily qui attendait que je revienne avec une impatience non dissimulée, me faisant de grands gestes pour m’indiquer l’endroit où elle se trouvait. Je lui dit que tout s’était bien passé si j’oubliais les trois heures de colle, elle acquiesça, me remerciant de lui avoir épargné la même punition et nous mangeâmes ce soir-là du bout des dents…

Les deux jours suivant ne virent pas revenir Patty en cours, toujours à l’infirmerie avec Madame Pomfresh qui tentait tant bien que mal de venir à bout des pustules énormes, qui revenaient encore deux à trois fois après avoir été vidées et je dois avouer j’étais très fière de moi, elle réfléchirait à ses actes la prochaine fois, du moins j’espérais pour mon temps libre. La retenue se fit le samedi suivant, avec une Patty Grant couverte de petites cicatrices et quelques derniers boutons s’accrochant avec désespoir… elle n’aurait pas récupéré sa belle peau avant des mois… quel dommage! Pensais-je faussement. Maintenant que j’y songeais, j’avais de la chance de ne pas être punie de fête de fin d’année, McGonagall aurait très bien pu nous en priver. La semaine d’après servit à nous faire passer nos examens; se terminant le vendredi, la plupart des élèves rentreraient déjà chez eux le samedi matin et ceux qui le désiraient pouvez rester le dimanche pour participer au bal de clôture, le dernier train partant de Poudlard le lundi en fin de matinée…

La musique s’entendait jusqu’au deuxième étage, je descendis avec Lily dans le grand hall, elle en robe or et moi en mauve. Nous avions chacune remonté nos cheveux en un chignon élégant d’où partaient quelques mèches rebelles. Un maquillage léger mais présent ainsi que quelques discrets bijoux et nous fumes prêtes pour la grande soirée, la dernière soirée de l’année. Severus était au bas des marches et nous attendait, enfin non, m’attendait moi. Cela me fit bizarre de me rendre compte que c’était vraiment moi qu’il était venu chercher ici dans ce hall, portant un costume noir et blanc classique faisant sur lui terriblement distingué. Il tendit les mains vers nous, embrassant la notre tour à tour avant de nous proposer chacune un bras, un sourire amusé sur les lèvres. Une fois dans la grande salle aménagée pour l’occasion (ils avaient remplacé les longs bancs habituels par une multitude de tables rondes pouvant accueillir une dizaine de personnes), il recula nos chaises pour nous aider à nous installer avant de les rapprocher de la table.

Lily me regarda, toute excitée par la soirée qui s’annonçait, ne pouvant s’empêcher de rire gentiment de la situation. Severus sortit alors de sa poche un écrin minuscule qu’il agrandit d’un coup de baguette, avant de la remettre dans sa manche. Devant moi une boite de la taille d’une boite à bijoux fit son apparition et l’ouvrant délicatement, il en sortit une superbe pivoine couleur argent qu’il attacha à l’une de mes bretelles. Je ne savais quoi dire ou quoi faire, sinon le remercier chaleureusement pour ce présent splendide. Lui embrassant la joue, il rougit.

Une partie du bal commença avant le souper, moins d’une heure après notre arrivée, nous laissant le temps de parler entre nous et de profiter de notre ultime soirée avant deux longs mois à la maison ! Il faudrait que je m’arrange pour me rendre chez Lily aussi souvent que possible, je ne comptais pas rester ainsi deux mois sans pouvoir voir mes deux amis (« et plus si affinités ») ! Au son de la première danse qui s’élevait dans les airs, Severus s’excusa auprès de Lily et se leva, me tendant la main pour m’inviter à danser. Le coeur battant mes tempes comme un millier de tambours de guerre, la bouche sèche et métallique, je déposais ma main dans la sienne, n’oubliant pas de fustiger Lily du regard pour son optimisme de merde qui m’avait presque fait oublier qu’il y avait une faible chance après tout pour qu’il décide de me faire danser !

Nous arrivâmes au milieu de la piste, entourés par quelques autres couples d’élèves mais surtout par nos professeurs, qui se laissant aller plus que d’habitude, nous mettaient quand même vachement mal-à-l’aise ! Je posais alors une main tremblante sur son épaule et l’autre dans sa main, il remarqua mon émoi et s’en inquiéta :

• « Tu vas bien? »
• « Je ne sais pas danser… enfin j’ai déjà dansé mais… c’était il y a tellement longtemps… une autre vie presque… » lui fis-je en souriant timidement.
• « Ne t’inquiète pas, tu n’as qu’à me suivre » dit-il sûr de lui.

Posant sa seconde main dans le bas de mon dos, il se mit à tourner en suivant la musique, m’entraînant avec lui à travers l’espace qui nous était réservé. Les yeux perdus dans les siens, je me laissait porter par cette mélodie féérique, contre celui qui était tout pour moi, retenant une larme tant bien que mal de ce bonheur que je pouvais enfin toucher du doigt.

• « Tu es magnifique » dit-il et elle roula sur ma joue.
• « Désolée, je n’ai pas l’habitude… » m’excusais-je, concentrant alors mon esprit sur les lustres lourdement ornés au dessus de nos têtes.
• « Je danse si mal que ça? » fit-il, taquin.
• « Tu danses très bien, c’est un moment magique pour moi, vraiment… merci ! »
• « C’est un réel plaisir »
• « Qui t’as apprit à danser? »
• « Ma mère… c’est sans doute la seule chose qu’elle m’ait apprit en fin de compte… »
• « Être parent n’est pas facile… » il me regarda, interrogateur alors je rectifia « enfin, ça ne doit pas l’être tous les jours… »
• « Sans doute… »

Ses yeux glissèrent des miens vers mes lèvres et se penchant doucement vers moi, vint sceller sa bouche à la mienne en un baiser qui me parut durer une éternité et une seconde à la fois; m’ôtant à regret de son contact. La musique prit fin et il nous raccompagna à notre table où le repas venait d’apparaitre devant nous. Nous mangeâmes en riant tous de nous raconter des anecdotes de l’année écoulée, nous rappelant tel ou tel souvenir… Severus toucha ma cuisse du bout du doigt, je le remarquait et rapprocha ma main posée sur mes genoux, il l’a prit en me souriant. Je ne pouvais pas rêver un endroit plus merveilleux que celui-ci et encore moins en cet instant-ci… ignorant qu’une année chaste encore nous séparait de la 5e année où enfin les choses prendraient un tournant pour le moins drastique !