A l'ombre d'un futur aux yeux violets : La Harpe qui jouait toute seule.

Chapitre 2 : Chapitre 2 : La répartition du Choixpeau

9770 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/04/2020 17:25

Excellente lecture !


A l'ombre d'un futur aux yeux violets

Première partie :

La Harpe qui jouait toute seule

Première année


Chapitre 2 : La Répartition du Choixpeau



Hermione et Nina sortirent du compartiment de Potter et Weasley, pour retourner à la chasse au crapaud. Encore un peu tremblante, Nina réfléchissait à toute vitesse. Une harpe, des araignées et un chien. Tout ça, rien qu'en regardant les trois enfants. Ces trois là avaient plus en commun qu'ils ne le pensaient...

Du coin de l'oeil, elle remarqua qu'Hermione ne cessait de lui lancer des regards soupçonneux. La vision avait brève, mais intense, lui brûlant la rétine et embrouillant ses sens. Elle aurait bien eu besoin de manger un carré de chocolat pour se remettre totalement d'aplomb.

-Est-ce que tu pourrais au moins m'expliquer, s'il te plait ?

Hermione avait brisé le silence de sa voix fière. Nina se tourna vers elle, hésitante. La petite fille s'était campé au milieu du couloir désert, les bras croisés, les sourcils froncés.

-Écoutes,... Je sais que ce qui c'est passé était... inhabituel.

-Carrément bizarre, tu peux le dire !! Tu aurais vu tes yeux ! Ils étaient tout brillants, presque phosphorescents, c'était très étrange !

-Oui, je sais... Franchement Hermione, oublie ce que tu as vu, ce.... ça ne te concerne pas.

Elle ouvrit la bouche, l'air de vouloir protester, mais se ravisa et baissa les yeux :

-Très bien. Je suppose que c'est normal, après tout.... on ne se connaît pas encore très bien...

La déception dans sa voix frappa Nina de plein fouet. Cette Sang-de-Bourbe pensait réellement qu'elle et Nina étaient devenues amies !! Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, le fait de la décevoir affecta Nina. Maladroitement, elle lui tendit la man vers et lui toucha délicatement l'épaule.

-Je.... pardon. J'ai pas le droit tu comprends ?

-Pas le droit ?

La curiosité avait transformé lsa voix, ses yeux brillaient. Nina soupira.

-Vraiment. Hermione... ne pose pas de question. Ça vaut mieux.

-Très bien, très bien....

Mais Nina avait piqué la curiosité de la petite fille, elle le voyait bien. Hermione ne lâcherai pas l'affaire tant qu'elle n'en saurait pas plus. Les paroles de son père lui revinrent à l'esprit :

-Aucun élève ne doit savoir que tu as le Troisième Œil.Tu entends Nina ?

Fallait-il, à elle lui dire ? Nina secoua la tête. Non. Certainement pas.

-Nous devrions chercher encore le crapaud du garçon, s'entendit-elle dire.

-Neville, souffla Hermione.

-Oui, qu'importe.

Les deux filles avancèrent dans le couloir sans échanger un autre mot. Hermione avait les yeux baissés, les lèvres pincées, plongée dans une intense réflexion. Nina aperçut dans un compartiment les trois jeunes hommes de tout à l'heure. Elle décida de leur demander s'ils n'avaient pas vu le crapaud du garçon. Enfin, de Neville. Elle frappa doucement à la porte. Hermione souffla derrière elle :

-Ce sont des cinquième année... Tu les connais ?

Nina n'eut pas le temps de lui répondre, le grand garçon brun se leva pour leur ouvrir.

-Oui ?

De plus près comme ça, il était vraiment très grand, et ses larges épaules n'arrangeaient rien. Nina se sentit toute petite et faible. Pourtant, son sourire était chaleureux et ses yeux verts brillaient. Nina en perdit ses mots. Hermione vola à son secours :

-Excusez-nous, nous voulions vous demandez si vous aviez vu un crapaud ? Neville a perdu le sien...

Nina sentit tout de suite qu'il ne saurait pas où était passé l'animal. Ça ne servait à rien d'être là, autant partir vite et éviter de le déranger. Le jeune homme eut une mimique navrée et répondit :

-Ah non, désolé mais nous n'avons pas vu de crapaud...

-C'est pas grave, merci quand même, le coupa presque Nina, dans un empressement qui ne lui ressemblait pas. Elle se sentait mal à l'aise d'être aussi petite...

-Essayez avec le machiniste, dans la locomotive, il sait tout ce qui se passe à bord du train, lança le garçon alors qu'elles s'éloignaient.

Nina se tourna vers lui pour le voir lui sourire et retourner dans son compartiment. Elle avait un arrière goût dans la bouche, un pressentiment étrange, mais elle était incapable de mettre le doigt dessus. Sans doute ses sens étaient-ils encore brouillés par la vision qu'elle avait eu quelques moments auparavant. Elle secoua la tête pour oublier la désagréable sensation et rattrapa Hermione.

-On va à la locomotive du coup ?

-Oui, je suppose que si une personne peut nous aider, c'est bien le machiniste. Même s'il n'a pas vu le crapaud, il pourra vérifier après notre arrivée si le pauvre animal n'est pas resté coincé dans un filet à bagage ou qu'un élève n'a pas voulu faire une mauvaise blague en l'enfermant quelque part.

Nina haussa un sourcil. Elle n'y avait pas pensé. Elle commençait à considérer Hermione sous un nouvel angle. Ses idées semblaient élémentaires lorsqu'elle les énonçait, pourtant elles n'avaient même pas effleurés l'esprit de Nina. Elle devait s'améliorer, ouvrir son esprit aux possibilités comme le faisait la Sang-de-Bourbe. Son père ne cessait de répéter l'importance de la déduction et du raisonnement comme outils pour servir le Troisième Œil. Si une Sang-de-Bourbe devait en être capable mieux qu'elle, alors elle devait s'améliorer.

Hermione marchait d'un pas tranquille devant elle, en direction de la tête du train. Dans les couloirs, des élèves, parfois plus âgés, parfois de leur âge, se couraient après, prenaient l'air. Elles croisèrent même un groupe de sixième année qui fumaient près d'une fenêtre entrouverte et qui les regardèrent passer avec un air méfiant.

-La locomotive est là. Mais la porte est fermée, dit Hermione d'un air résigné.

-Non, la porte est ouverte, répliqua Nina sans réfléchir.

Sa camarade se tourna vers elle dans une volée de boucles brunes.

-Pardon ?

-La porte est ouverte.

-Le verrou est abaissé, protesta Hermione en la dévisageant comme si elle était folle.

Nina se retint de lever les yeux au ciel.

-C'est un truc. Une sorte d'illusion. Tu as essayé d'ouvrir la porte ?

-Non, admit-elle.

-Essaie. Tu verras, c'est ouvert.

Hermione la regarda d'un air soupçonneux, mais abaissa le loquet. Et la porte s'ouvrit. Elle se tourna aussitôt vers Nina, les yeux plissés :

-Comment tu as su ?

Face à l'intelligence perçante de ces yeux bruns, Nina rougit un peu :

-C'est... ce sont mes frères. Quand j'étais petite, ils utilisaient souvent ce sortilège pour m'empêcher de les déranger.

Elle ne répondit pas. Nina se demanda si elle avait gobé le mensonge. Elle en doutait fortement. Ce n'était visiblement pas le genre de filles à qui on peut faire avaler n'importe quoi. Car évidemment, ce n'était pas grâce à un quelconque souvenir d'enfance qu'elle avait deviné la présence de l'illusion, mais bien grâce à son Troisième Œil. Elle se promit de faire plus attention à l'avenir. Il était plus difficile de masquer son pouvoir qu'elle ne l'avait cru.

Elles s'engouffrèrent dans la locomotive. Il y faisait très chaud, et humide. Nina toussa dans sa manche. Où était donc le machiniste ? Soudain, elle sentit quelque chose, une tension dans le champs de vision de son œil droit, une vibration infime de son Troisième Œil. Elle tourna la tête et se retrouva nez à nez avec un torse.

Hermione poussa un petit cri aigü.

Un homme immense et sale se trouvait devant elle. Il était vêtu d'une salopette rouge sombre, ou alors était-ce la suie qui obscurcissait le tissu et d'une chemise sale. D'un énorme doigt calleux, il remonta sa casquette sur ses boucles noires. Il était étonnamment jeune sous la crasse qui salissait les traits délicats de son visage. Deux yeux dorés observaient d'un air étonné les deux petites filles en face de lui.

Un silence gêné s'était installé. Hermione était sur le point de le rompre quand le machiniste prit la parole :

-Sans vouloir être importun... Pourriez vous dégagez le passage ? C'est que je dois rejoindre mon poste si vous ne voulez pas que le train déraille.

Nina et Hermione s'écartèrent prestement. Le géant passa entre elles, charriant derrière lui une odeur de fumée et de charbon. Elles échangèrent un regard, puis se décidèrent à le suivre. L'étroit couloir menait à une petite salle sifflante et pleine de vapeur, suffocante, où le géant prit place sur un tabouret tournant vissé au sol vibrant. Le bruit des machines était assourdissant. Nina sut que jamais sa voix fluette n'arriverait jusqu'aux oreilles du géant. Elle fit de grands gestes à sa partenaire, la suppliant de prendre les choses en main. La Sang-de-Bourbe hocha la tête et cria pour couvrir le bruit des machines :

-EXCUSEZ NOUS !

Le géant se retourna à peine, mais répondit d'une voix tonnante :

-CE N'EST PAS SOUVENT QUE J'AI DE LA VISITE !

-NOUS VOULIONS VOUS DEMANDER QUELQUE CHOSE !

-LA SCIROSE ? NAN JE N'EN SOUFFRE PAS, MERCI DE VOUS EN INQUIETER !

Les sourcils d'Hermione se hissèrent haut sur son front, jusqu'à se cacher derrière sa frange brune.

-NON JE VOUDRAIS VOUS DEMANDEZ UN SERVICE !

-NON JE NE VENDS PAS DE VIS, POURQUOI DONC EN AVEZ-VOUS BESOIN ?

-AVEZ VOUS VU UN CRAPAUD ?

-OUI JE VEUX BIEN DE L'EAU S'IL VOUS PLAÎT. IL FAIT UNE DE CES CHALEURS !!

Nina devez avouer qu'il était difficile de se comprendre dans tout ce vacarme mécanique. Elle même ne devinez les aboutissants de cette conversation de sourd uniquement grâce à son sixième sens surpuissant. Hermione, quant à elle, s'avoua vaincue. Elle était rendue toute rouge par la chaleur émanant de partout.

-TANT PIS. MERCI QUAND MÊME.

-MA MERE VA BIEN MERCI.

-NAN JE VOULAIS DIRE... Ah et puis zut. A PLUS TARD.

-POUDLARD ? ON Y SERA DANS MOINS D'UNE HEURE, PAS DE SOUCIS A SE FAIRE.

Hermione secoua la tête et rebroussa chemin, accompagnée d'une Nina en sueur.

-Quel enfer... marmonna-t-elle en essuyant la suie qui s'était déposée sur sa jupe.

Nina ne pouvait qu’acquiescer. La chaleur et l'humidité ambiante de la cabine brouillaient ses sens et lui tournaient la tête. Hermione se redressa toutefois avec des étoiles dans les yeux :

-Mais au moins, nous avons une bonne nouvelle !

Nina devina aussitôt et ne pu empêcher un sourire de venir éclore sur son visage.

-Nous arrivons à Poudlard dans moins d'une heure !!

Elles reprirent le chemin en sens inverse, recroisant les sixième année et les enfants qui couraient dans les couloirs en riant. Hermione se tourna vers Nina au milieu du joyeux brouhaha :

-Nous devrions le dire à Harry Potter et Ronald Weasley, tu ne crois pas ?

Nina haussa les sourcils. Cette Sang-de-Bourbe s'attachait décidément trop vite. Ça allait lui causer des ennuis...

-Oui, allons-y, répondit-elle dans un souffle de voix.

Elles se dirigèrent vers le compartiment des deux jeunes garçons. En entrant, elles s'aperçurent que le désordre avait pris possession des lieux : les sucreries s'étalaient partout, sur la banquette, sur le sol. Weasley tenait son gros rat dégoûtant par la queue et Harry Potter avait l'air mi-effrayé, mi-en colère.

-Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ? S'exclama Hermione de sa voix claire.

-Je crois bien qu'il est assommé, dit Ron sans lui prêtait attention, tandis que Potter semblait juste remarquer leur présence.

Nina eut un soupir et, après une légère hésitation, regarda par dessus ses lunettes. Des ombres, d'abord fantomatiques, puis de plus en plus consistantes et précises se mirent à mouvoir en juxtaposition avec la réalité. Elle finit par voir Drago Malfoy et ses deux amis. Le garçon blond tendit une main que Potter refusa. La conversation semblait s’envenimer. Les deux gorilles commencèrent alors à tendre des mains avides vers les confiseries sur la banquette, et le rat bondit alors de nul part planter ses petites dents pointues dans la chair tendre. Le gorille poussa un cri et secoua sa main jusqu'à ce que le rat s'envole s'écraser sur le verre de la fenêtre.

Elle remit ses lunettes en secouant la tête. Se mettre le fils d'une des familles de sorciers les plus influentes d'Angleterre à dos dès le premier jour, c'était bien une idée à la Weasley ça. La voix de Ronald Weasley la ramena à la réalité :

-Mon père dit que le père de Malfoy n'a pas besoin de mauvais sort pour se mettre dans le camp des forces du Mal.

Harry et Hermione échangèrent un regard. Nina fronça les sourcils.

-Beaucoup de sorciers ont été forcés durant la Grande Guerre. Ça n'est pas parce qu'on va à Serpentard et qu'on vient d'une vieille famille qu'on est du côté du Seigneur des Ténèbres.

Weasley la regarda d'un air choqué. Elle avait parlé sans réfléchir.

-Je... je n'ai pas dit ça, dit-il d'une voix mal assuré.

-Le Seigneur des Ténèbres ? Demanda Potter. Tu veux dire, Vol...

-Ne prononce pas son nom !!!!

Weasley et Nina avaient crié en même temps. Ils échangèrent un regard. S'il y avait bien une chose qu'ils avaient en commun, c'était bien ça. La peur. La peur, transmises par leurs parents, par le traumatisme, par la blessure encore ouverte dans certaines familles. Toutefois, Nina avait encore envie de hurler sur Weasley. Il ne savait rien. Sa famille pouvait bien se targuer d'avoir été du bon côté, ils ne savaient rien. Aucun d'entre eux. Hermione brisa le silence :

-Vous feriez bien de vous changer. Nous sommes allées voir le machiniste dans la locomotive et il nous a dit que nous étions presque arrivés. Vous ne vous êtes quand même pas battus, j'espère ? Vous cherchez les ennuis avant même qu'on soit là-bas !

Nina eut l'ombre d'un sourire. Les réprimandes d'Hermione sonnaient comme celles d'une mère inquiète.

-C'est Croûtard qui s'est battus, pas nous !

Ron lança un regard noir à la brunette.

-Ça ne vous ennuierait pas de nous laisser tranquilles pendant qu'on se change ?

-D'accord, on s'en va, dit Hermione d'un air hautain. Nous étions venues vous voir parce que les autres ne font que des bêtises, ils courent dans le couloir comme des idiots et toi, tu as une saleté sur le nez, si tu veux savoir.

Elle sortit en trombe du compartiment, suivie par Nina.

-Quelle bande d'idiots ! S'exclama-t-elle.

Nina sourit.

-Mais tu les aime bien. N'est-ce pas ?

Hermione se tourna vers elle, les joues roses :

-Eh bien... c'est comme ça qu'on se fait des amis non ? On parle et euh...

Nina laissa échapper un petit rire. Contre toute évidence, ni Potter ni Weasley n'étaient très emballés à l'idée de devenir amis avec cette fille.

Et elle ? Avait-elle envie de devenir amie avec Hermione ? Nina s'arrêta devant la porte de leur compartiment et regarda Pluton se lover sur les genoux d'Hermione.

-Ton chat est vraiment adorable !

Nina sourit et s'assit à côté d'elle pour caresser le poil noir et brillant. Hermione souriait de toutes ses grandes dents, ses cheveux broussailleux caressant ses joues roses dans la lumière orangée du soleil qui descendait dans le ciel. Le ciel devenait petit à petit pourpre et la nuit d'encre ne tarderait pas à tomber.

Elle reporta son regard sur Hermione. La petite fille lui adressa un grand sourire, les yeux plissés. Pour le moment, elle était ce qui se rapprochait le plus d'une amie pour Nina. Pour le moment, elle la considérait comme telle.

Sang-de-Bourbe ou pas, Hermione était son amie. Ça faisait du bien de l'admettre un peu. Ça enlevait comme un poids. Nina se dit qu'elle devrait plus souvent essayer de penser des choses comme ça, voir si ça enlevait quelque chose ou pas.

Soudain, la voix puissante du machiniste retentit à travers un haut-parleur crachotant :

-Nous arriverons à Poudlard dans cinq minutes. Veuillez laisser vos bagages dans les compartiments, ils seront acheminés séparément dans les locaux scolaires.

Une angoisse familière saisit Nina. A nouveau elle sentait ce pressentiment désagréable, cette anxiété. Elle lutta de nouveau contre l'envie de retirer ses lunettes.

Laisse faire le hasard jeune fille, laisse faire le hasard.

Elle et Hermione se levèrent pour rejoindre la foule d'élèves qui se pressaient déjà dans les couloirs. Le train commençait tout juste à ralentir. Pluton sauta sur les épaules de Nina, mais elle le prit doucement dans ses bras pour lui murmurer à l'oreille :

-Je ne peux pas te prendre avec moi... Reste dans ton panier, tout va bien se passer.

Pluton miaula en plantant ses griffes dans le tissu de son uniforme. Nina eut un sourire triste. Elle le mit de force dans son panier et lui promit de le retrouver le soir même.

Le train s'arrêta complètement. Elle échangea un regard avec Hermione et elles sortirent du compartiment. Emportées par le flot d'élèves, elles se retrouvèrent bientôt sur le quai, dans la nuit désormais sombre et hantée par un vent froid. Hermione lui agrippa la main :

-Je ne sais pas où il faut aller !

Nina entrelaça ses doigts aux siens, comme elle le faisait avant avec sa mère :

-Moi je sais. Suis moi.

Nina se dirigea vers la grosse lampe jaune qui semblait flotter haut dans les airs, à côté d'un visage perdu au milieu d'une barbe hirsute. Ça devait être le garde chasse dont lui avait parlé ses frères. Il était encore plus effrayant en vrai que dans les histoires. Pourtant, lorsque Nina rencontra ses yeux noirs, elle sentit comme une onde de chaleur lui traverser l'esprit et toute son angoisse s'envola. Cet homme était quelqu'un de foncièrement bien, elle n'avait qu'à le voir pour le savoir.

-Les première année sont tous là ? Allez, suivez-moi. Et faites attention où vous mettez les pieds. En route !

Sa grosse voix roulait comme un tambour grave. Nina sentit Hermione se tendre un petit peu à côté d'elle.

Le groupe d'élève se mit en marche sur un chemin glissant. Personne ne parlait. Nina pouvait sentir l'angoisse des enfants et leur peur était si forte que c'était comme si elle pouvait lire leurs pensées au dessus de leurs têtes :

Où allons-nous ? Dans quelle maison je vais être ? Qu'est ce qui vont nous faire ?

Elle ressentit le besoin impérieux de les rassurer. Ne vous inquiétez pas, avait-elle envie de dire, ce n'est rien qu'un chapeau. Un vulgaire chapeau chantant. Arrêtez d'avoir peur, vous me donnez mal à la tête.

Leur peur ramenait la sienne. Elle sentit les doigts froids de l'angoisse se serre à nouveau autour de son cœur. Elle n'était pas habituée à être avec autant de personnes inconnus si près d'elle. Son Troisième Œil était mis à mal, tiraillé de toute part par des histoires, des avenirs et chemins de vie différents. Par deux fois, elle dû tirer Hermione de côté pour pas que la petite fille ne trébuche sur une racine invisible dans la pénombre.

-Vous allez bientôt apercevoir Poudlard, tonna la grosse voix du grade chasse en se retournant vers eux. Après le prochain tournant.

Et soudain elle le vit. Le château. Le meilleur endroit du monde disaient ses frères. Une grosse masse sombre qui élançait vers le ciel indigo des tours pointues, toutes illuminées de points dorées, nimbées de magie. Nina la sentait presque couler entre ses doigts, la magie. Elle était partout, presque palpable. Nina sentit son Troisième Œil se redresser dans un coin de sa tête, frémir sous l'afflux d'énergie incroyable. Nina se sentit revigorée comme jamais. L'angoisse était loin d'être partie, mais la fatigue du voyage elle, l'avait bel et bien quitté.

Hermione laissa échapper un « oh » d'admiration.

-Pas plus de cinq par barque, lança le garde chasse en montrant une flotte de petits canots alignés le long de la rive d'un immense lac noir qui s'étendait entre eux et le château.

Nina et Hermione montèrent dans une barque avec, par le plus grand des hasards, Potter, Weasley et le garçon qui avait perdu son crapaud, Neville.

-Tout le monde est casé ? cria le géant qui était lui-même monté dans un bateau. Alors, EN AVANT !

Sa grosse voix fit frémir la surface miroir de l'eau et en même temps, tous les canots se mirent à avancer en glissant silencieusement sur l'eau. La nuit était silencieuse, le clapotement de l'eau autour du bois des petits bateaux omniprésent. Les enfants gardaient les yeux fixés sur le château et Nina ne faisait pas exception.

Sur une directive du géant barbu, les enfants baissèrent la tête pour passer un rideau de lierre qui masquait une entrée souterraine dans la roche. Les canots glissèrent encore sur quelques mètres, avant d'accoster sur un rivage rocheux. En levant la tête, Nina remarqua qu'ils se trouvaient dans une sorte de grotte, uniquement éclairée par la grosse lampe du garde-chasse.

-Hé toi là-bas ! C'est à toi ce crapaud ?

En regardant dans le fond des barques pour vérifier que personne n'avait rien oublié, le géant avait apparemment trouvé le crapaud de Neville. Nina eut un léger sourire. Elle savait bien qu'il n'avait pas été perdu. Le garçon joufflu se précipita vers son animal visqueux :

-Trevor !

Nina se retint de justesse à ne pas éclater de rire. Le groupe continua sa marche et le passage creusé dans la roche qu'ils suivaient depuis un petit bout de temps déboucha enfin sur une grande pelouse. De l'autre côté, une volée de marches majestueuses menaient à une immense porte en bois massif, frappée des armoiries de l'école : une lettre P gothique, entourée d'un lion portant une bannière rouge, d'un serpent entouré d'une bannière argenté, d'un blaireau et de sa bannière jaune et d'un aigle qui tenait entres ses serres une bannière bleue.

Nina caressa du bout des doigts l'élégante gravure. Elle ressentait comme des picotements au bout des doigts. La voix du garde-chasse fit sursauter Hermione à côté d'elle :

-Tout le monde est là ? Toi, là-bas, tu as toujours ton crapaud ?

Neville hocha frénétiquement la tête. Le géant approuva d'un air bourru, puis leva son énorme poing et frappa par trois fois à la porte du château, qui s'ouvrit aussitôt sur une grande sorcière en vert émeraude, les cheveux rassemblés en un étroit chignon, qui fronçait les sourcils d'un air sévère.

-Professeur McGonagall, voici les élèves de première année, annonça le garde-chasse.

Minerva McGonagall, la directrice de la maison Griffondor. Nina se souvenait que ses frères lui en avaient parlé. Une des meilleures professeure de cette école selon eux. Une sorcière hors-pair et une ancienne joueuse de Quidditch formidable. Nina sentit aussitôt naître en elle un profond respect pour cette femme.

Les enfants quittèrent ainsi le garde-chasse pour suivre le professeure à l'intérieur du château. Le hall était immense, éclairé par des torches fixées aux vastes murs, qui illuminait le tout d'une chaude lumière dorée. Un grand escalier de marbre partait se perdre dans les étages. Tout était vide, silencieux et les talons du professeur McGonagall claquaient contre le sol de marbre. Elle les conduisit dans une petite salle, probablement réservée aux premières années. De l'autre côté d'une porte sur leur droite, on percevait la rumeur de conversations de centaines d'élèves. Nina devina qu'il 'agissait de la Grande Salle. Elle n'avait qu'une hâte, y entrer. Mais le professeur McGonagall semblait avoir deux trois mots à leur dire avant. Elle leur expliqua le principe des maisons et de la coupe des points, et termina sur les efforts à faire sur leur tenue à améliorer pour certains. Nina eut un sourire féroce en pensant à Weasley et sa tâche sur le nez. Hermione ne tourna vers elle d'un air paniqué :

-Ça va ? Chuchota-t-elle. Ma robe est bien mise ? Mes cheveux... bah, tant pis pour mes cheveux.

Elle semblait extrêmement stressée. Nina eut un sourire doux. Elle-même n'était pas au mieux de sa forme, mais c'était surtout l'angoisse des autres qui la contaminait et la rendait anxieuse. La présence constante des élèves autour d'elle lui donnait mal à la tête.

-Je reviendrai vous chercher lorsque tout sera prêt. Attendez-moi en silence.

Le professeur quitta la pièce en longue enjambées. Le silence s'abattit sur le groupe. Personne ne parlait, sauf Harry Potter et Weasley qui chuchotait à voix basse, plus blancs l'un que l'autre. Hermione aussi chuchotait pour elle même, se répétant tous les sorts qu'elle avait appris. Nina levait les yeux au ciel. Elle avait lu l'Histoire de Poudlard, mais ne savait pas comment se passait la Répartition ? Les Sang-de-Bourbe étaient tous les mêmes. Soudain, Nina sentit un souffle froid dans le dos. Elle se retourna pour voir des fantômes traverser le mur derrière les élèves, ce qui fit hurler quelques élèves de surprise. Elle les fixa, complètement captivée. Les fantômes était l'un des grands mystères du monde des sorciers. Ils les fascinaient. C'étaient des échos du passés, des ombres douées de conscience qui erraient, sans but. Ils avaient vu tant de choses et avaient tant à apprendre. Ils la captivaient d'autant plus qu'ils échappaient à son Troisième Œil, invisibles à son pouvoir, insaisissables, de la fumée que l'on voudrait attraper avec les mains. Elle aurait voulu leur poser mille questions, mais pour le moment, ils semblaient en plein milieu d'une dispute. Soudain, un grand homme noblement vêtu, le cou entouré d'un fraise, remarqua leur présence.

-Ce sont les nouveaux élèves, lui répondit un petit moine gras. Vous attendez la Répartition j'imagine ? J'espère vous voir à Poufsouffle. C'était ma maison dans le temps...

Nina se tourna vers la gauche, juste à temps pour voir professeur McGonagall entrer brusquement dans la pièce :

-Allons-y maintenant. La cérémonie va commencer.

Nina regarda les fantômes quitter la pièce en traversant le mur d'en face. Hermione lui secoua la manche en lui faisant signe de suivre le professeur.

Le groupe d'enfants entra alors dans la Grande Salle. C'était magnifique, à couper le souffle. Des chandelles flottaient au dessus des longues tables où étaient assis des élèves plus âgés, devant des couverts en or, vides et propres. Le professeur McGonagall les fit s'arrêter en face des élèves, sous les regards inquisiteurs des garçons et filles attablés. Chaque maisons possédait sa table. Nina se tourna pour croiser le regard de ses deux frères. Ils avaient revêtus leur uniformes. Caïn lui adressa un clin d’œil et l'estomac de Nina se noua. Elle reporta son regard sur la table des professeurs à l'extrémité de la pièce. Dumbledore y était assis. Sa vue lui rendit la gorge toute sèche. C'était un vieil homme, à la barbe argentée. De là où elle était, elle ne pouvait distinguer ses traits. Anxieuse, elle détourna les yeux et les leva vers le plafond... enfin, l'absence de plafond. La Grande Salle semblait être ouverte sur le ciel étoilé. Nina sut qu'il devait s'agir d'un plafond magique. Elle se demanda à quelle hauteur se trouvait le plafond. Au moment où elle se posait la question, la réponse s'imposa d'elle-même et lui sembla totalement disproportionné. Elle se promis que en sept ans, elle trouverait le moyen de toucher, ne serait-ce que d'effleurer ce plafond magique. A côté d'elle, elle entendit Hermione baragouiner quelque chose à propos du plafond.

Elle reporta son attention vers le professeur McGonagall qui posait le Choixpeau sur un tabouret. C'était un très vieux chapeau pointu, miteux et rapiécé. Exactement comme Nina l'avait vu. Elle entendit des murmures de surprise autour d'elle, mais resta imperturbable. Le silence régna, pendant quelques secondes. Puis, comme une déchirure, une large ouverture s'ouvrit d'elle-même dans le tissu noir du chapeau. Et une voix aigrelette se mit à chanter :


Je n'suis pas d'une beauté suprême

Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit

Je veux bien me manger moi-même

Si vous trouvez plus malin qu'moi

Les hauts-d'forme, les chapeaux splendides

Font pâl'figure auprès de moi

Car à Poudlard, quand je décide,

Chacun se soumet à mon choix.

Rien ne m'échapp'rien ne m'arrête

Le Choixpeau a toujours raison

Mettez-moi donc sur votre tête

Pour connaître votre maison.

Si vous allez à Gryffondor

Vous rejoindrez les courageux,

Les plus hardis et les plus forts

Sont rassemblés en ce haut lieu.

Si à Poufsouffle vous allez,

Comme eux vous s'rez juste et loyal

Ceux de Poufsouffle aiment travailler

Et leur patience est proverbiale.

Si vous êtes sage et réfléchi

Serdaigle vous accueillera peut-être

Là-bas, ce sont des érudits

Qui ont envie de tout connaître.

Vous finirez à Serpentard

Si vous êtes plutôt malin,

Car ceux-là sont de vrais roublards

Qui parviennent toujours à leurs fins.

Sur ta tête pose-moi un instant

Et n'aie pas peur, reste serein

Tu seras en de bonnes mains

Car je suis un chapeau pensant !


Nina avait toujours adoré les chansons. Qu'importe l’interprète, elle était toujours capable de chanter en même temps, sur le même ton, et heureusement pour les autres, relativement juste. Décidément, le Choixpeau lui plaisait de plus en plus.

Le professeur McGonagall sortit un parchemin, sur lequel était marqué les noms des premières années :

-Quand j'appellerai votre nom, vous mettrez le chapeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret. Je commence: Abbot, Hannah !

La fille aux nattes blondes fut envoyé à Poufsouffle et Nina commença à vraiment avoir mal à la tête. Ça lui demandait toute son énergie de ne pas « voir » les maisons dans lesquelles les enfants allaient être envoyé. Elle détourna les yeux du Choixpeau en essayant de toute ses forces de penser à autre chose. Elle ne voulait pas prendre le risque de voir par inadvertance sa maison.

Et soudain. Soudain, ce fut son tour.

-Flintey, Nina !

Le silence était retombé. Elle glissa un coup d’œil du côté de Caïn et Alexandre. Ils la regardaient avec une sorte de fierté. Peut-être était-ce une impression, mais elle avait la sensation que les Serpentards la regardaient avec insistance. Elle respira un grand coup et regarda la table des professeurs, où Dumbledore s'était redressé et la regardait avec attention. Nina évita soigneusement de regarder le Choixpeau. Son mal de crâne l'élançait mais elle devait tenir. Une seule petite vision, une minuscule intuition et c'était fini. Elle s'assit sur le tabouret, tremblante. Elle croisa le regard d'Hermione qui lui sourit, malgré la pâleur qui traduisait son malaise. McGonagall posa le Choixpeau sur sa tête. Il était bien trop grand et lui tomba sur les lunettes, qu'elle retint de tomber. Et une petite voix aigrelette lui chuchota soudain à l'oreille :

-Aaaah, c'est donc toi la petite dont tout le monde parle ! Très bien, très bien.... Alors Flintey, où t'envoyer ? Tu as une idée ?

Nina ne répondit pas. Elle ne voulait pas répondre.

-Hum, je vois... Tu as peur, tu as très peur... Et ce pouvoir que tu ne maîtrise pas encore... Tu pourrais accomplir de grandes, grandes choses ! Hum, voyons... oui, je pense que c'est la meilleure solution... GRIFFONDOR !

Et le monde s'écroula autour de Nina.


Il lui sembla évoluer dans un monde de coton lorsqu'elle enleva le Choixpeau, descendit du tabouret en chancelant, sous les applaudissements enthousiasmes de la table rouge et or. Elle se dirigea vers eux à l'instinct. La seule chose qu'elle voyait, qu'elle entendait, c'était la phrase définitive du Choixpeau.

Griffondor.

La maison des lions. Elle ne se sentait pas bien du tout. Elle se laissa tomber sur un banc. En levant les yeux, elle cru faire face à un cauchemar. Des Weasley lui souriaient de toutes leur dents, leur faces constellées de tâches de rousseur illuminées par un grand sourire.

Non.

Ça ne pouvait être vrai. C'était un mauvais rêve. Elle ne pouvait pas être dans la même maison que la fratrie Weasley. Non ! Sa mère allait la renier, son père allait la regarder avec dégoût et ses frères allaient la détester.

Elle avait envie de pleurer. Le silence était revenu dans la Grande Salle, mais elle, elle criait dans sa tête. Plus rien n'était silencieux. Ses défenses s'étaient complètement écroulées. Les sentiments des élèves autour d'elle la submergeaient, l'engloutissaient, la noyait. Elle était devenue complètement perméable et son mal de tête était d'une violence à lui donner la nausée. Elle se sentait prête à s'évanouir.

Assiette

Elle baissa les yeux vers son assiettes d'or, instinctivement. Là où auparavant il n'y avait que son reflet déformée par la courbure de l'or, se trouvait une petite fiole de potion violette. Elle s'en saisit en espérant que personne n'ai rien remarqué et tourna la tête vers la table des professeurs. L'infirmière, Mrs Pomfresh, lui adressa un petit signe de tête. Envahie par la gratitude, elle déboucha la fiole et but le contenu rapidement.

D'un coup, tout lui sembla plus net. Son mal de tête s'envola et ses défenses se reconstruisirent d'elles-mêmes. Elle put à nouveau prêter attention à la cérémonie et à ce qui se passait autour d'elle. C'était justement le tour d'Hermione. Elle courut presque jusqu'au Choixpeau et l'enfonça d'un air déterminé sur sa tête. Après un court instant, le Choixpeau cria : GRIFFONDOR.

Évidemment, pensa Nina. Hermione vint s'asseoir à côté d'elle avec un grand sourire, sourire qu'elle lui rendit sans réfléchir. Alors que la liste des prénoms continuait, elle leva son regard vers ses frères.

Caïn et Alexandre la fixaient, les yeux brûlants. Nina eut à nouveau envie de pleurer. Elle les avait déçu, elle le voyait bien. Ils avaient l'air trahis, blessés. Elle se sentait tellement coupable, mais elle avait tout fait pour ne pas connaître le résultat, pour respecter le choix du chapeau magique. Qu'y pouvait-elle, vraiment ? Rien, mais le poison de la culpabilité s'insinuait lentement dans ses veines. Alors qu'une nouvelle salve d'applaudissement s'élevait, Hermione lui prit le bras, l'air inquiète :

-Ça va ? Tu n'as pas l'air bien...

-Je vais bien. Je suis juste... surprise.

-D'être à Griffondor ?

-On peut dire ça comme ça, oui.

-Ne t'en fais pas. Les maisons sont égales, le chapeau l'a dit. Une ne vaut pas mieux qu'une autre, alors il n'y a pas de préférences à avoir.

Nina la regarda comme si elle venait subitement de se transformer en âne. C'était la chose la plus stupide qu'elle n'avait jamais entendu. Bien sûr que si, certaines maisons valaient mieux que d'autres ! Qui avait envie de se retrouver à Poufsouffle, la maison des incapables ? Elle ouvrit la bouche pour exposer son point de vue à la brunette, mais le voix de McGonagall la coupa dans son élan :

-Potter, Harry !

Une chape de silence épaisse comme du sirop tomba sur la Grande Salle. Le professeur Dumbledore était assis sur sa chaise du bout des fesses, l'air extrêmement attentif. Comme tous les autres élèves, Nina tourna le regard vers le petit garçon maigre. Sous sa touffe de cheveux noirs, ses yeux verts brillaient d'inquiétude derrière ses lunettes rondes. Il s'avança lentement vers le Choixpeau, d'un pas hésitant.

Serpentard, Nina pensa aussitôt. Une bouffée d'angoisse la saisit à cette prémonition. Sans qu'elle sache pourquoi, il lui semblait vital qu'il ne soit pas envoyé à Serpentard. N'importe quelle autre maison, mais pas Serpentard. Ironique, se dit-elle.

Il s'assit sur le tabouret bancal et plaça le Choixpeau sur sa tête. Un moment passa.

Griffondor. La vision avait changé. Cette fois, Harry Potter se présentait au Troisième Œil de Nina portant les couleurs rouge et or de la maison du courage.

-GRIFFONDOR ! Cria le Choixpeau.

Et la désormais maison de Nina explosa de cris de joie, de fierté, de sifflements heureux. Hermione à côté d'elle s'était levée et applaudissait de toute ses forces. Les jumeaux Weasley étaient debout sur leur banc et scandaient joyeusement : « POTTER AVEC NOUS ! POTTER AVEC NOUS ! ». Nina applaudit aussi, un sourire brillant plaqué sur le visage. Le futur avait été trouble un instant. Un faible instant, tout avait vacillé. Un instant, Harry Potter aurait pu choisir un tout autre chemin de vie.

Mais ça n'avait duré qu'un instant et à présent, il se tenait là, en face d'elle, souriant, tout ébouriffé de partout. Et elle avait la certitude qu'il avait fait le bon choix.

Nick-Quasi-Sans-Tête, le fantôme des Griffondors, tapota amicalement l'épaule de Potter, qui fit une grimace de dégoût au contact du fantôme. Nina rit et il la regarda avec chaleur.

Il restait peu d'élèves à répartir. Nina regarda sa maison., examinant chaque visage avec attention. Là-bas, il y avait un préfet, probablement encore un Weasley à en juger par ses tâches de rousseur et ses cheveux carottes. En matière de Weasley, il y avait encore les jumeaux, accompagnés de leur ami avec les dreadlocks et la fille au joli sourire. Les quatre échangeaient des coup de coudes et des clins d’œil, cachant des rires étouffés dans leurs manches. Elle revit aussi le grand garçon aux yeux vert, et son ami blond. Elle devait ne pas bien avoir suivi la répartition, car elle s'aperçut que le garçon qui avait perdu son crapaud, Neville, était également assis à la table des Griffondors.

-Weasley, Ronald !

Elle n'eut pas besoin de se tourner vers le plus jeune des Weasley pour deviner qu'il devait avoir le teint verdâtre, ni de tendre l'oreille pour entendre qu'il était envoyé à Griffondor. De toute façon, tous les Weasley allaient à Griffondor.

Tandis que Ronald allait s'asseoir à côté de Potter, Nina fut prise d'un frisson. Elle ne se faisait pas à l'idée d'être à Griffondor. Le plus étrange restait qu'elle se sentait à sa place. Elle savait, du plus profond de son être que c'était la maison qui lui correspondait. Mais être à Griffondor, la maison du sang et de l'or, de la gloire et du combat lui faisait étrange. Un sentiment affreux de trahison et de culpabilité l'emplissait, lui collait aux veines sans qu'elle parvienne à s'en débarrasser. Ses frères, sa mère, son père avaient été à Serpentard, la maison de l'émeraude et de l'argent, de la fierté et de l'intelligence. N'en était-elle pas digne ?

Et si c'était ça ? Et si c'était une question de dignité ? Elle faisait honte à sa famille, et elle avait en plus l'outrecuidance de se sentir à sa place, de sourire ? Cette pensée ôta toute traces de joie de son visage. Elle leva les yeux vers ses frères. Caïn et Alexandre discutaient vivement avec leurs amis, applaudissant à peine lorsque Zabini, Blaise fut envoyé à Serpentard, et lui jetant de fréquents regards. Dans ces regards, Nina lut le dégoût, la colère, le rejet. Elle fut prise d'une violente envie de pleurer. Ses frères, ses grands frères la détestaient maintenant. Elle qui les aimait tant... Une larme roula silencieusement sur sa joue. Elle ne prit pas la peine de l'essuyer. Elle savait que personne ne prêtait attention à elle. A elle, la petite traîtresse, la briseuse de famille. Une seconde larme suivit, et bientôt, elle pleurait doucement, cachée derrière le voile de ses cheveux blonds.

-Bienvenue, fit soudain une voix puissante, mais douce, qui résonnait dans la Grande Salle.

Elle releva la tête. Dumbledore s'était levé et regardait ses élèves avec un immense sourire. Sa barbe argentée semblait luire à la lumière des chandelles.

-Bienvenue à tous, continua-t-il, pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant que le banquet commence, je voudrais vous dire quelques mots. Les voici: Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! Je vous remercie !


Nina laissa échapper un rire par dessus ses sanglots. Elle applaudit faiblement, mi-rieuse, mi-en larmes. Elle ne savait vraiment plus où elle en était. Elle redoubla de confusion lorsque Potter demanda d'une voix peu assurée au Préfet-Weasley si le vieil homme n'était pas un peu fou. Elle ria en ayant l'impression que son visage n'était plus en accord avec lui même : sa bouche riait toute seule, envoyant des ondes de joie dans son nez, tandis que ses yeux pleuraient, pleuraient à n'en plus finir évacuant la tristesse dévastatrice qui l'habitait.

Devant elle, les plats en or s'étaient remplis de nourriture qui semblait délicieuse. La bonne odeur rappela à Nina le poulet rôti que sa mère faisait elle-même les dimanches pluvieux. Cela redoubla ses pleurs. Maintenant que ses parents la détestaient sûrement, sa mère n'accepterait sûrement pas de faire la cuisine pour sa traîtresse de fille. Une pensée horrible la frappa. Et si ils ne l'acceptaient simplement plus dans la maison ? Où irait-elle ? Elle tremblait, aveuglée par ses larmes, quand elle sentit un froid intense couler le long de son bras. Elle redressa la tête et tomba nez à nez avec la figure translucide de Nick-Quasi-Sans-Tête, qui avait « posé » sa main sur son épaule. Sa fine moustache bougea quand il lui adressa la parole :

-Tout va bien jeune demoiselle ?

Nina se trouva dans l'incapacité de mentir. Elle était fascinée par le fantôme devant elle, ne trouvant plus ses mots.

-Objectivement non, reprit le fantôme avec une certaine perspicacité. Tenez. Mangez du chocolat.

Il désigna des brownies disposés en montagne sur la table. Nina en prit un d'une main tremblante et mordit dedans. Le gâteau était moelleux, incroyablement bon. Le chocolat fondait sur la langue, un pur délice. Une chaleur se répandit dans le corps de Nina et elle se rendit compte à quel point elle se sentait fatiguée.

-Ça va mieux ? Demanda le fantôme.

Nina hocha la tête, reconnaissante. Ses yeux avaient arrêter de couler, mais elle sentait le sel de ses larmes coller à sa peau.

-Le chocolat a toujours été un excellent remède contre la plupart des maux de la tête et du cœur, déclara le fantôme. Je ne sais définitivement pas le trouble qui vous hante...

Il eut un petit rire, comme ce qu'il venait de dire était hilarant, puis reprit contenance :

-Mais au moins nourrissez-vous.

Il leva la main vers le visage de Nina, comme pour essuyer ses larmes, mais sembla se rappeler qu'il n'était plus matériel et arrêta son geste. Nina essuya les traces de larmes. Elle se sentait épuisée, avec une seule envie, s'endormir dès maintenant. Mais elle se retint et rempli à la place son assiette avec du poulet rôti, du steak, des pommes de terres sautées et des haricots verts. Tout était délicieux. Au fur et à mesure que son estomac se remplissait, elle se sentait stupide d'avoir perdu son calme. Tout allait bien se passer. Elle avait trouvé sa maison et ce n'était pas sa faute si elle s'était avérée être Griffondor à la place de Serpentard. Elle décida de tendre l'oreille aux conversations autour d'elle. Un garçon blond de son âge demandait justement à Nick-Quasi-Sans-Tête qui se tenait toujours derrière elle :

-Comment peut-on être quasi sans tête ?

Nina se tourna vers le fantôme qui avait l'air assez offensé.

-Comme ceci.

Nina sourit en sachant d'instinct ce qu'il s'apprêtait à faire. Il montra sa décapitation ratée et obtint en réponse de nombreuses exclamations étouffées. Il eut un sourire satisfait et remit sa tête en place. Hermione était devenue très blanche.

-Alors, les nouveaux Gryffondor, dit Sir Nicholas, j'espère que vous allez nous aider à gagner la coupe des Quatre Maisons, cette année ? Il y a tellement longtemps que Gryffondor ne l'a pas obtenue ! Les Serpentard l'ont remportée six fois de suite ! Le Baron Sanglant en est devenu insupportable de prétention. C'est lui, le fantôme des Serpentard.


Nina se souvenait. Ses parents et ses frères lui en parlaient souvent. Lors du premier séjour de ses frères à Poudlard, alors qu'elle avait à peine 5 ans, ils étaient revenus pour les vacances de la Toussaint avec pleins d'anecdotes effrayantes sur cet affreux fantômes. Mais la réaction de leur père n'avait pas été celle attendue. Il s'était assis avec précaution et de sa voix grave, en rembourrant sa pipe :

-Lorsque j'étais élève à Poudlard, le Baron était déjà là. A moi aussi, il me faisait peur. Mais un jour, alors que je devais avoir quinze ans, je me suis perdu dans le château, la nuit. Je cherchai mon chemin et c'est là que je l'ai vu. Le Baron Sanglant, errant dans les couloirs. Je me suis dis qu'il pourrait m'aider. Mais en m'approchant, j'ai entendu un bruit. Un brui étrange. Et je me suis rendu compte qu'il pleurait. Le Baron Sanglant sanglotait dans des couloirs vides et demandait pardon.

Les yeux de Caîn et Alexandre s'étaient écarquillés. Dans les bras de sa mère, Nina enregistrait chacune de ses paroles.

-Il n'a jamais su que j'étais là. J'ai fini par retrouver mon chemin tout seul. Ne jugez pas le Baron sur son apparence mes garçons. Derrière le voile transparent qui le recouvre et les tâches de sang qui le marquent, il y a un homme brisé, tourmenté par un passé qu'il ne peut changer. Je ne sais de quoi il en retourne, mais sachez une chose. Vous ne devez pas craindre le Baron Sanglant. C'est lui qui saigne d'une blessure inguérissable, pas vous.


Les mots de son père avaient énormément marqué Nina, qui n'avait eu de cesse de les retourner dans sa tête, tant et si bien que sa peur enfantine des morts s'estompa vite au fil des âges.

Nina évita soigneusement de tourner la tête vers la table des Serpentards, comme le faisait Potter.

-Comment il fait pour être couvert de sang ? Demanda le garçon blond qui décidément, savait poser les bonnes questions.

-Je ne le lui ai jamais demandé, répondit Sir Nicholas avec diplomatie.

Au même moment, quand tout le monde eut fini de manger, les plats se vidèrent tous seuls, les assiettes se remirent à étinceler et d'un coup, des desserts de toutes sortes apparurent. La seule chose qui n'avait pas bougé, c'était les brownies. Nina en reprit une belle part. Hermione avait une conversation apparemment passionnante avec A côté, les autres se mirent à parler de leurs familles. Elle les écouta d'une oreilles discrète, jusqu'à ce que :

-Et toi ? Tes parents, ce sont des sorciers ?

Nina releva la tête vers Seamus, qui venait de lui poser la question. Les autres enfants, dont Potter et Weasley s'étaient tourné vers elle, un sourire accroché aux lèvres. Elle n'avait pas autant l'habitude d'être au centre de l'attention chez les gens de son âge. D'habitude, c'étaient plutôt les adultes qui s'intéressaient à son cas.

-Je... Mes deux parents sont des sorciers.

Seamus et Harry eurent un sourire, mais Neville parut vouloir insister sur quelque chose. Nina sut de quoi il s'agissait et sentit une onde de panique lui traverser l'échine. Toutefois, elle ne put le stopper...

-Tu... tu t'appelles bien Flintey non ?

Sur sa droite, Nina sentit quelques personnes, dont les jumeaux Weasley et leurs amis se figer. Elle répondit prudemment !

-Oui. Et si tu me pose la question, oui, mon père est bien Andrew Flintey.

Elle scruta la réaction de Neville à travers ses lunettes. C'était un garçon timide, joufflu, mais en cet instant, ses yeux avait l'allure de deux billes de granit.

-Ton père...

-A été acquitté par le Magenmagot. Il n'y a rien d'autre à dire.

Elle regarda avec gratitude le préfet roux qui venait de prendre la parole. Le coin de table où elle était assise était silencieux. Le plus âgé des Weasley promena un regard sévère sur l'ensemble des enfants. A côté de lui, Hermione fixait Nina avec une curiosité inquiète.

Oh non, faites qu'elle ne change pas d'opinion à propos de moi !

Elle s'étonna elle-même de penser ça. Elle se demandait en même temps pourquoi Weasley l'avait défendu. Neville lui lança un regard méfiant, puis retourna à son assiette. Nina baissa les yeux sur la sienne, en se cachant derrière ses mèches blondes. Les conversations reprirent petit à petit.

-Merci, souffla-t-elle à l'intention du préfet.

Il se tourna vers elle l'air surpris et un peu gêné. Il remit ses lunettes en place d'un geste nerveux :

-Oh euh... c'est mon devoir de préfet, ne t'en fais pas...

-Aïe !

Ils se tournèrent vers Harry Potter, qui avait plaqué une main contre son front, à l'endroit de sa cicatrice. Une peur aussi brève qu'intense traversa Nina comme une aiguille empoisonnée, puis s'envola aussi vite qu'elle était arrivée, si bien qu'elle se demanda si elle ne l'avait pas rêvé.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Weasley.

-R...rien.

Nina observa le visage de l'Elu.

Il nous a tous sauvé, lui répétait souvent sa mère. Nina trouvait que pour un sauveur, il avait vraiment l'air mal nourri. Son visage maigre était pourtant illuminé par deux grands yeux verts en amandes, qui portaient en leurs prunelles un espoir, une curiosité et surtout, un courage incroyable. Il demanda à Weasley qui était le professeur à côté du professeur Quirrell.

Nina savait par ses frères qui si Quirrell était très drôle à faire tourner en bourrique, il n'était pas le meilleur enseignant au monde. Ce professeur de Défense contre les Forces du Mal était connu pour sa couardise et sa désagréable odeur d'ail. A côté de lui siégeait Rogue.

Weasley expliqua à Potter comment Rogue convoitait le poste de Quirrell.

Severus Rogue, le directeur des Serpentards. Un grand homme, disaient ses frères. Alexandre et Caîn avaient beaucoup de respect pour ce professeur. Ils le citaient souvent comme exemple lorsqu'ils racontaient leurs anecdotes à Nina, mais ils avaient la formelle interdiction de prononcer son nom devant leur père. La première fois que par le plus grand des hasards, Alexandre avait prononcé le mot « Rogue » devant Andrew, ce dernier s'était mis dans une colère folle et avait fini par envoyer une lettre furieuse au professeur Dumbledore pour X raisons. Nina s'en souvenait seulement car c'était la première fois qu'elle avait eu peur de son père, qui, blanc comme un linge, criait des obscénités en faisant de grands gestes avec les bras, les poings serrés. Seule la mère de Nina, Camille, avait été capable de le calmer.

Penser à ses parents lui faisait mal, alors Nina reporta son attention vers les assiettes d'or qui, une fois de plus se vidaient et se remettaient à étinceler de leur propre chef. Dumbledore se leva alors à nouveau et reprit la parole :

-Maintenant que nous avons rassasié notre appétit et étanché notre soif, je voudrais encore dire quelques mots en ce qui concerne le règlement intérieur de l'école. Les première année doivent savoir qu'il est interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure le collège. Certains de nos élèves les plus anciens feraient bien de s'en souvenir.

Nina eut la très nette certitude que le vieil homme avait tourné brièvement ses yeux vers les jumeaux Weasley, qui échangèrent un regard complice.

-Mr Rusard, le concierge, m'a également demandé de vous rappeler qu'il est interdit de faire des tours de magie dans les couloirs entre les cours. La sélection des joueurs de Quidditch se fera au cours de la deuxième semaine. Ceux qui souhaitent faire partie de l'équipe de leur maison devront prendre contact avec Madame Bibine. Enfin, je dois vous avertir que cette année, l'accès au couloir du deuxième étage de l'aile droite est formellement interdit, à moins que vous teniez absolument à mourir dans d'atroces souffrances.

Potter éclata de rire, mais se tut bien vite lorsqu'il s'aperçut que personne n'esquissait même un sourire. Nina avait un horrible pressentiment. Elle sentit les yeux perçants du directeur posés sur elle et elle dû se retenir de ne pas baisser ses lunettes pour voir ce que leur cachaient les professeurs. Mais elle n'avait pas besoin de voir pour savoir que, quel que soit la nature du secret, il était sombre, sombre et horrible.

-C'est bizarre, entendit-elle le préfet dire à Potter, d'habitude il nous explique pourquoi on n'a pas le droit d'aller dans certains endroits. La forêt, par exemple, est remplie de bêtes féroces, tout le monde le sait. Il aurait au moins pu nous le dire à nous, les préfets.

Nina se demanda s'il y avait des centaures dans la forêt Interdite... Ses frères, même en ayant passé de nombreuses retenus là-bas, n'en avaient aperçus aucun.

-Et maintenant, avant d'aller nous coucher, chantons tous ensemble l'hymne du collège ! s'écria Dumbledore, en levant sa baguette, d'où s'échappa un long ruban doré.

Nina ne put s'empêcher de ricaner en voyant la tête des autres professeurs. McGonagall et Rogue semblaient avoir avalé un citron sans la peau. Une professeur à l'air dynamique, aux courts cheveux gris, laissa même tomber sa tête entre ses mains, l'air désespéré.

-Chacun chantera sur son air préféré, dit Dumbledore d'un ton joyeux. Allons-y !

Puis l'école tout entière se mit à hurler les paroles de l'hymne :


Poudlard, Poudlard, Pou du Lard du Poudlard,

Apprends-nous ce qu'il faut savoir,

Que l'on soit jeune ou vieux ou chauve

Ou qu'on ait les jambes en guimauve,

On veut avoir la tête bien pleine

Jusqu'à en avoir la migraine

Car pour l'instant c'est du jus d'âne,

Qui mijote dans nos crânes,

Oblige-nous à tout étudier,

Répète-nous c'qu'on a oublié,

Fais de ton mieux, qu'on se surpasse

Jusqu'à c'que nos cerveaux crient grâce.


Nina connaissais la chanson par cœur, pour le nombre de fois où ses frères l'avaient chantonné avec elle. Elle chanta sur un air de chanson triste. C'était le seul air qu'elle avait dans la tête et le cœur en ce moment. Elle prit son temps, et s'aperçut bientôt que les frères Weasley l'avaient suivie. Ils finirent par chanter tous les trois, sous l’œil ému de Dumbledore et l'oreille attentive de toute l'école. Les applaudissements crépitèrent lorsque retentit la dernière note.

-Ah la musique, s'exclama le directeur. Elle est plus magique que tout ce que nous pourrons jamais faire dans cette école. Et maintenant, au lit. Allez, tout le monde dehors.

Les élèves de Griffondor se levèrent et les premières années furent sommés de suivre Weasley. Nina se sentait rassasiée, épuisée, chez elle, et triste à la fois. Elle estimait qu'elle avait vraiment besoin d'une bonne nuit de sommeil. Hermione vint la voir, en lui attrapant le bras :

-Ouah dis donc, tu as une de ces voix ! Bravo, c'était... Magique !

Elle avait un sourire de tous les diables.

-C'est la plus belle école du monde ! J'ai tellement hâte de commencer les cours, pas toi ?

Nina hocha faiblement la tête. Hermione continua, mais sa voix se fit plus sérieuse :

-Tu sais Nina, je t'ai vu tout à l'heure. Si... enfin, si quelque chose ne va pas, tu sais que tu peux compter sur moi.

Nina leva ses yeux violets pour rencontrer ceux, bruns d'Hermione. Elle était très sérieuse. Nina se fendit d'un vrai sourire.

-Merci.

-Humhum, excusez-moi ?

Nina et Hermione se retournèrent. Derrière elles flottait Sir Nicholas, très digne dans sa fraise.

-Je suis désolé de vous déranger, mais le professeur Dumbledore voudrait vous voir Miss Flintey.


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