Alpha Ophis

Chapitre 1 : Comme si de rien n'était

5319 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/04/2020 18:13


Cette fanfiction se déroule dans l’univers Harry Potter d’après-guerre. Voldemort a été vaincu par Harry Potter lui-même et ses fidèles amis. Maintenant, les élèves de sixième année retournent à Poudlard pour faire leur dernière année, et obtenir leurs diplômes. Nous allons suivre les aventures de Giulia Moretti, une élève de Serdaigle brillante et travailleuse, sur qui le malheur s’est abattu pendant la guerre puisqu’elle y a perdu ses parents ainsi que son grand-frère. Cette année, c’est elle-même qu’elle perdra.


Attention : cette fanfiction comporte du contenu explicite et violent, et est de ce fait déconseillée aux mineurs.


CHAPITRE 1 :


             Les nouveaux vitraux filtraient la douce lumière de la lune à l’extérieur alors que McGonagall faisait un discours sur le retour à Poudlard après la guerre. Je n’écoutais pas un mot de ce qui sortait de sa bouche ridée, mais je me doutais qu’il devait s’agir de quelque chose comme un « nouveau départ », une année placée sous le thème du « pardon » et de la « bienveillance ». Je n’avais pas très envie d’entendre qui que ce soit tenir des propos positifs, si j’étais très honnête, je n’avais pas très envie d’entendre qui que ce soit tout court. M’évadant à nouveau dans mon esprit avant d’avoir une nouvelle fois des pensées que je ne serais pas en capacité de supporter, j’admirais avec sincérité la rapidité avec laquelle les professeurs avaient restauré Poudlard. L’école était comme neuve, comme si rien de terrible ne s’y était passé. Les élèves autour de moi semblaient eux-aussi faire comme si de rien n’était. La plupart d’entre eux étaient souriants, visiblement apaisés et reposés, tout le monde était de bonne humeur et heureux, outre quelques petites exceptions. A la table des Gryffondor, un jeune garçon blond était sur le point de fondre en larme, lui-aussi il avait dû perdre des proches pendant cette guerre. A la table des Poufsouffle, deux filles pleuraient sans dissimulation, se réconfortant l’une l’autre. Au moins, elles n’étaient pas seules. A la table des Serpentard cependant, personne ne pleurait, mais personne n’affichait un air triomphant non plus. A ma table, celle des Serdaigle, tous semblaient apaisés, hormis quelques deuxièmes années qui affichaient des têtes d’enterrement. Les Serdaigle sont fiers, je suppose que plus d’un à cette table souhaiterait pleurer, ou peut-être hurler, ou encore laisser exploser une colère grandissante, mais rien n’y ferait. A quoi bon, de toute façon ? Ce qui est fait, est fait. Nous ne pouvons changer le passé, et nous devons maintenant vivre avec, et faire comme les autres, comme s’il ne s’était rien passé. Pourtant, il s’en était passé des choses.


             En l’occasion de la chute de Voldemort, les professeurs avaient autorisé que les élèves de cinquième, sixième et septième année puissent fêter le retour à Poudlard dans la Grande Salle après le dîner. C’était la seule chose à laquelle je pensais : une occasion de sortir de ma tête, de sortir de moi-même. En laissant mes yeux divaguer une nouvelle fois dans la salle, je me disais que beaucoup d’élèves, comme moi, devaient avoir beaucoup changé. Une guerre ne peut laisser qui que ce soit indifférent, et il me semble qu’une guerre cause autant de ravages durant celle-ci qu’après. On ne parle jamais de l’après. Les gens, comme tous ceux qui sont autour de moi actuellement, maintenant en train de manger l’habituel festin, aiment croire que tout redevient normal, une fois les événements traumatisants passés. Quelle connerie. S’ils pensent pouvoir voir la mort, tuer, se battre, voir leurs proches mourir sous leurs yeux, et rester identiques à eux-mêmes, ils se fourvoient. Je n’ai pas la prétention de penser que je sais ou que je souffre plus que quiconque d’autre. Mais je sais qui j’étais avant cette guerre, et je ressens celle que je deviens maintenant. Je ne suis pas sûre que je vais l’aimer, cette Giulia-là, mais qui suis-je pour juger une fille qui a vu sa famille s’éteindre sous ses yeux ? La seule chose que je peux faire, c’est l’aider à apaiser sa peine. Et si cette nouvelle Giulia a besoin de choses que l’ancienne Giulia méprisait, alors soit. Je ne vais pas me voiler la face et faire comme si tout allait bien, parce que plus rien ne va.


-         Tu ne manges pas ? me demanda mon amie Luce, assise à ma droite, la bouche pleine de rôti.

-         Je n’ai pas très faim, répliquai-je en regardant l’immense buffet devant moi qui me donnait envie de vomir.


Luce était mon amie depuis la première année. Comme moi, et comme beaucoup d’autres élèves, elle était revenue à Poudlard pour faire sa septième année. Luce Peddington était une jolie fille blonde, de bonne famille, qui n’avait perdu personne durant la guerre. En fait, elle n’avait pas participé, et sa famille non plus. Ils étaient partis se retirer dans leur maison de campagne en France, en attendant que les événements se passent. Peut-être avaient-ils bien fait, mais une partie de moi était en colère du choix qu’ils avaient fait. Il me semblait que c’était un acte de pure lâcheté, et que c’était bien facile de revenir la bouche en cœur, maintenant que tout était finit, et que les autres avaient souffert à leur place.


-         Tu devrais prendre des forces pour ce soir, ajouta mon ami Edward.


Edward Bright était mon deuxième ami, meilleur ami en fait. Edward était mon ami depuis la petite enfance, nos parents étaient très proches. Nous étions arrivés à Poudlard ensemble, et ne nous étions jamais quittés. Il était grand et blond, un peu frêle et maladroit, mais tout à fait charmant. En quatrième année il avait fait son coming-out, mais je savais qu’il était gay depuis bien plus longtemps. C’était un garçon très intelligent, bien qu’un peu présomptueux. Lui n’avait pas fui pendant la guerre, mais il n’avait perdu personne. Ses parents sont très riches, ils sont tous deux de célèbres psychanalystes du monde sorcier. De drôles de personnages, si on me demande mon avis, bien qu’adorables. Eux-aussi étaient un peu imbus de leur personne, c’était un trait de famille. Ils avaient essayé d’obtenir ma garde auprès du Ministère de la Magie lorsque mes parents sont décédés, mais c’est mon oncle qui l’avait obtenue. Il aurait mieux fallu pour moi que ce soit eux qui gagnent.


-         Je n’ai pas faim, répétai-je à nouveau, un peu agacée.

-         Tu comptes aller à cette soirée Edward ? demanda Luce avec un air hautain.

-         Oui, je l’ai bien mérité, coupa Edward sans tenir compte du jugement de notre amie.

-         Et toi ? demanda-t-elle à mon adresse, la mine maintenant renfrognée.

-         Oui, je répliquai sereinement, me foutant totalement de ce qu’elle pourrait en penser également.

-         Eh bien moi, je vais aller me coucher. On sait très bien que cette « soirée » n’est que prétexte à beuverie. Les cours reprennent demain, il me semble qu’on est là pour ça, termina Luce la tête haute et le ton emplein de jugement.


Ni Edward ni moi ne relevions. Nous savions tous deux qu’elle n’avait aucune raison de fêter quoi que ce soit, puisqu’elle n’avait participé à rien. Et puis, lui comme moi savions qu’elle passait son temps à juger les autres, et ça, c’était un trait qui n’était pas près de changer chez elle, mais nous nous en fichions. Nous n’avions besoin de l’approbation de personne, et encore moins d’une petite fille de riche qui avait fui quand les choses devenaient moches et était revenue avec son air hautain porté haut sur son visage de poupée en porcelaine.


             Le festin toucha finalement à sa fin, les élèves qui participaient à la soirée partirent se préparer quelques instants pendant que les autres allèrent se coucher. Dans la salle de bain commune des Serdaigle des groupes de filles riaient et se faisaient belles entre copines, visiblement heureuses et bien portantes. Elles semblaient toutes ravies. Elles parlaient de séduire des garçons, quelques-unes de crush qu’elles avaient déjà, d’autres des petits-copains qu’elles avaient déjà qu’elles allaient retrouver. Elles se complimentaient les unes les autres, s’arrangeaient entre elles, se conseillaient. Je n’étais amie avec aucune d’elle, Luce Edward et moi étions le genre de personnes qui aimions être un groupe restreint et le rester. Se mélanger aux autres n’avait jamais été particulièrement notre tasse de thé bien que nous n’étions en mauvais terme avec personne. On parlait aux élèves de notre classe de temps à autre mais ne nous étions jamais appliqués à nouer des liens avec ceux-ci. Seule devant ma parcelle de miroir, je me contemplais, triste. Je trouvais que mon visage avait changé. Il me semblait qu’il fut un temps où j’avais un visage doux, amical même, avec quelque chose de gentil qui en émanait. J’avais l’impression que ce côté-là s’effaçait, que j’avais l’air un peu plus dure, peut-être plus triste. Marquée par la vie. J’appliquai mon rouge à lèvre en me concentrant pour ne pas pleurer. Je détestais ces moments ou j’étais seule avec mes pensées et que celles-ci tentaient de revenir à la surface peu importe à quel point je m’acharnais à les éloigner. Au contraire de toutes ces filles qui profitaient de l’occasion pour porter d’imposantes robes de soirée, j’enfilais un débardeur trop grand pour moi, qui me permettait de le porter comme une robe, que j’assorti d’une veste des plus basiques, le tout noir. J’attachai mes longs cheveux bruns en une queue de cheval serrée pour être sûre que je ne serais dérangé par rien – pas même par une mèche de cheveu – pour boire tout l’alcool dont j’aurais envie. Si j’étais parfaitement honnête avec moi-même, je ne critiquai pas ces autres filles aux robes proéminentes, en fait je les enviais. Elles au moins elles avaient encore l’envie et la force de se faire belles, de porter ce genre de choses, un objectif, une envie quelconque, que ce soit séduire un garçon ou tout simplement se plaire à elles-mêmes. Moi, j’avais beau chercher, je ne voyais pas une seule raison de faire un effort de cette envergure, je me serais même trouvée ridicule de le faire.


Quelques minutes plus tard je retrouvais Edward, habillé d’un costume bleu nuit qui lui allait comme un gant, comme à son habitude, et nous marchions ensemble de notre tour jusqu’à la Grande Salle. Me jetant des regards de côté depuis que nous nous étions retrouvés, il osa finalement :


-         Tu n’avais que ça à te mettre ?

-         Occupe-toi de tes fesses et de celles du mec que tu ramèneras ce soir, et laisse les miennes tranquilles d’accord ?


Il étouffa un rire que je savais sincère. En réalité, Edward ne couchait pas à tout va. Il rêverait de pouvoir le faire et en parle régulièrement, mais la réalité c’est qu’il ne fait pas parti de ces gens qui parviennent à passer à l’acte sans un minimum de sentiments. Il aime se sentir aimé et admiré, et pour ce faire, il a besoin que les gens le connaissent, et puis il doit les aimer aussi. Alors, malgré ses envies et ses grands discours sur comment il va « se faire n’importe quel gars ce soir », il reste en général plutôt raisonnable.


Les quelques minutes qui avaient séparé le dîner à notre arrivée dans la Grande Salle pour la soirée avaient permis aux professeurs de transformer complètement cette dernière : les longues tables et les bancs qui allaient avec avaient disparus, laissant un grand espace libre à notre convenance. Le plafond magique était éclairé par ses habituelles centaines de bougies volantes, des rideaux bleutés encadraient les vitraux neufs, l’accès à l’estrade des professeurs toujours intacte était interdit par des barrières et devant celles-ci se tenait une longue table sur laquelle étaient posés des saladiers remplis de boissons non alcoolisés. Cependant, beaucoup d’élèves avaient devancés les professeurs et avaient apportés leurs propres bouteilles cachées ou dissimulés par des enchantements mineurs, et un groupe de Serpentard avait même rajouté un saladier plein et bien plus gros que les autres dans lequel reposait un liquide sans aucun doute alcoolisé. Des gobelets en plastique avaient été mis à disposition et avant de nous laisser à nos occupations le professeur McGonagall s’était exprimé pour dire qu’elle nous faisait pleine confiance pour être responsables et tout un blabla auquel je ne prêtais aucune attention, mes yeux rivés sur le nouveau saladier. Finalement elle était partie, assurant qu’elle passerait de temps à autre pour s’assurer que tout se passait bien. Je traversai la Grande Salle baignée dans une lumière bleuâtre accompagnée de mon fidèle acolyte, passant devant les chaises qui avaient été disposées le long des murs pour atteindre le fameux saladier remplit d’un liquide couleur ambrée. Devant nous, quelques Serpentard parmi lesquels je reconnu Pansy Parkinson, Drago Malefoy et Blaise Zabini se servaient. C’était certainement eux, je pensais, qui avaient amené ce saladier. Une fois leurs verres remplis ils s’éclipsèrent, nous laissant la place. Edward et moi nous servions donc un grand verre, et partirent nous asseoir sur deux chaises placées le plus proche de ce dernier. Je portais à mes lèvres ce liquide ambré et bu trois longues gorgées qui me brulèrent amèrement l’œsophage, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Une musique dansante résonnait dans la Grande Salle alors que quelques élèves s’aventuraient à danser au milieu de celle-ci, peu souciant de qui pourrait en dire quoi que ce soit. Je les observai avec envie, pensant aux autres fêtes auxquelles j’avais participé à Poudlard, où j’étais toujours ravie de danser avec mes amis, ne buvant pas d’alcool, n’en n’ayant pas besoin pour me sentir un peu moins mal. Leurs visages transpiraient la joie et la paix, ils étaient heureux et insouciants. Le groupe de Serpentard qui nous avait précédé était assit en face de nous, de l’autre côté de la Salle, repliés sur eux-mêmes, discutant entre eux. Eux n’avaient pas l’air très heureux. Je songeais que le retour à Poudlard devait être compliqué pour ce groupe-là, et pour le reste des Serpentard. Après tout, ils avaient étés enfermés dans les cachots pour la plupart lors de la guerre, et d’autres, comme Drago Malefoy, avaient combattu de l’autre côté, puis s’était enfui. Je supposai qu’il n’avait pas vraiment eu le choix, étant donné sa famille, et je supposai également qu’il n’avait rien demandé de tout cela, et que le fait qu’il ai finalement fui était le mieux pour lui et pour son avenir. Je n’éprouvais ni compassion ni antipathie à son égard, en fait, je n’éprouvais tout simplement rien. La plus grande majorité des élèves ici présent n’avaient perdu dans cette guerre que des amis, mais bien peu avaient perdus des parents. Les miens étant des Aurors, ils avaient été obligés de venir combattre à Poudlard, et c’est ainsi que je les avais perdus. Mon frère, lui, était un élève de septième année lorsque la guerre avait eu lieu. Il aurait été un excellent Auror, lui aussi. Cette dernière pensée me poussa à prendre trois grosses nouvelles gorgées du verre que je tenais entre mes mains tremblantes.


-         Tu veux danser ? proposa Edward en sirotant une nouvelle gorgée de son propre verre.

-         Non merci, refusai-je poliment alors que je me levais pour recharger à nouveau mon verre vide.

-         Tu bois vite, tu devrais faire attention, tu n’as rien mangé, remarqua-t-il quand je retrouvais ma place à ses côtés.

-         Tu ne devais pas aller draguer toi ce soir ? je demandai, tentant de l’éloigner pour pouvoir faire ce que bon me semblait sans me prendre réflexion sur réflexion.

-         Je ne vais pas te laisser toute seule Giulia, assura-t-il tel le bon ami qu’il avait toujours été.

-         Ça ne va pas me traumatiser. Je préfère pouvoir t’admirer en action, charriai-je avec un sourire.


Il resta quelques instants à mes côtés, et voyant que je ne manifestais aucune envie de discuter ni de danser, il se résolu à partir à la chasse en me laissant à mon verre. A la fin de mon deuxième je commençais déjà à ressentir les effets de l’alcool. Effectivement, je n’avais rien dans l’estomac, ce qui accélérait le processus pour mon plus grand bonheur. Ma tête tournait légèrement, j’avais le sourire plus facile et la tête bien plus légère sur mes frêles épaules. Toujours seule sur ma chaise, je regardais face à moi Pansy Parkinson qui se dirigeait, à ce qu’il me semblait, droit sur moi :


-         Si tu continues comme ça tu vas nous vider notre saladier, dit-elle sans que j’aie pour autant l’impression qu’elle m’attaque personnellement. Elle prit place sur la chaise laissée disponible par Edward et trinqua avec moi. Tu es seule ?

-         Mon ami est allé danser, je répondais, désintéressée.

-         Tu es Serdaigle, non ? demanda-t-elle en fixant le fond de son propre verre.

-         Ouais. Tu es venue pour que j’arrête de vous piquer votre alcool ? je demandai en ayant un peu peur de la réponse.

-         Non. Si nous voulions le garder juste pour nous, nous ne l’aurions pas posé sur le buffet, répliqua-t-elle amicalement sans néanmoins m’adresser un sourire.

-         C’est très généreux de votre part, ironisai-je un peu. Les Serpentard n’étaient pas vraiment réputés pour avoir ce genre de comportements amicaux.

-         Tu ne danses pas ? demanda-t-elle avec cette fois un semblant de sourire sur son pâle visage.

-         Non.

-         Ouais, il y a trop de gens ici, dit-elle en affichant finalement sa célèbre moue de dégoût en regardant les groupes de gens heureux qui dansaient entre eux. Être témoin de ce spectacle me fit sourire.

-         Qu’est-ce que tu me veux Parkinson ? je demandai sans plus tarder, curieuse de la raison qui l’avait poussée à venir me parler.

-         Comment ça ? elle demanda visiblement surprise alors que ses grands yeux verts me fixaient.

-         Tu n’es pas vraiment du genre à faire copain-copain avec tout le monde, alors qu’est-ce que tu veux ?

-         Rien… C’est juste… Agréable de pouvoir discuter un peu avec une autre fille qui n’a pas de préjugés, mais je vais te laisser.


La mine attristée, elle commença à se lever pour rejoindre son groupe. Pansy Parkinson souffrait visiblement du statut social maintenant rabaissé des Serpentard et tentait de se rattraper aux branches en élargissant son cercle amical. Pensant que je trouverais peut-être là le genre de fréquentations dont j’avais besoin, je la sommais avant qu’elle ne s’éloigne trop :


-         Tu peux rester, j’assurai avec un petit sourire.


Elle me souri en retour, prit mon verre et partit le remplir avec le sien avant de prendre à nouveau place à mes côtés. Nous n’échangions pas vraiment plus de paroles, mais ça m’allait parfaitement. A tour de rôle nous allions remplir les verres, et parfois elle critiquait une fille par-ci et une par-là à cause de leur coiffure, ou de leur robe, ou de leurs fréquentations, et étant donné que j’étais maintenant bien alcoolisée, ça me faisait rire. Pour critiquer autant, elle devait être bien peu sûre d’elle contrairement à ce qu’elle tentait de montrer. D’une certaine façon, c’était attendrissant.


Edward jetait de temps à autre quelques regards à mon égard, s’étonnant de ma bien étrange compagnie, et j’assurai par un regard soutenu que je lui expliquerai plus tard. Lui, il passait la soirée à discuter avec un garçon de Gryffondor dont j’avais totalement oublié le prénom, si jamais je l’avais un jour connu. Soudain, un garçon du nom de Theodore Nott, un Serpentard réputé pour son intelligence et sa malice, mais surtout fils d’un ancien Mangemort maintenant enfermé à Azkaban, arriva dans un beau costume noir, un verre en cristal à la main, et se planta devant Pansy et moi :


-         Pansy, je ne savais pas que tu faisais dans le social maintenant.

-         Bouge Nott, trancha sèchement cette dernière.

-         Tu ne me présentes pas ton amie ? insista ce dernier en jetant vers moi un regard intéressé.


L’alcool parlant, je ne le trouvais pas si vilain. Ses cheveux bruns soigneusement peignés faisaient ressortir ses beaux yeux bleus et lui donnaient un air de fils à papa riche et un peu trop sûr de lui qui semblait me plaire. Il avait l’air de ce garçon à problèmes dont les filles doivent se méfier, et ça avait quelque chose de séduisant pour la nouvelle Giulia.


-         Giulia Moretti, adressai-je à son égard avec un sourire.


La mine boudeuse, Pansy Parkinson se rétracta sur sa chaise, les bras croisés sur sa poitrine mise en valeur par une jolie robe verte bustier fluide. Un grand sourire sur ses lèvres, Theodore Nott tendit sa main libre vers moi, et me fit un baise-main lorsque je tendis la mienne. Ne me lâchant pas du regard, il continua :


-         Theodore Nott. Italienne, je présume ?

-         Il paraît, répliquai-je sur le même ton provocateur qu’il lançait.

-         Je suis étonné que tu n’aies pas invité ton amie à la vraie fête Parkinson, la vraie soirée se déroule dans le parc, principalement avec des Serpentard, mais ça n’a pas l’air de t’effrayer. Peut-être serais-tu intéressée ? adressa-t-il à mon encontre en observant mon verre bientôt vide. 

-         Laisse-la tranquille Nott, tu veux ? coupa sèchement une nouvelle fois Pansy, toujours repliée sur sa chaise.

-         Je veux bien aller voir ce qui se passe là-bas, lançai-je, tentée de voir de quoi il parlait.


Dans un soupir, Pansy se leva en m’imitant. Je parti – tentant de marcher droit – me resservir un verre avant de suivre les pas de Nott et Parkinson, qui, visiblement, ne s’aimaient pas beaucoup. Nous sortions alors du château pour retrouver la fraîcheur extérieure du parc baigné dans la lumière de la lune. Une partie de moi savait que nous n’avions certainement pas le droit d’être là, mais l’autre, et la plus importante, n’en avait rien à faire, et trouvait même ça plutôt excitant. Au pied d’un arbre se trouvait un groupe de Serpentard que je ne connaissais pas, principalement des hommes, il y avait seulement une jolie fille blonde, et Pansy et moi comme gente féminine. Ils tenaient des bouteilles qu’ils se faisaient passer, assis dans l’herbe, discutant de choses et d’autres, rigolant tous ensemble, l’air d’une famille. On aurait dit une secte fermée dans laquelle je faisais mes premiers pas. Quand on atteint leur niveau ils levèrent tous la tête vers nous, ou plutôt vers moi, et Nott m’introduisit :


-         Giulia Moretti, Serdaigle. Elle sera des nôtres pour ce soir.


Personne ne releva ni ne me porta un quelconque intérêt, et je ne m’en plaignais pas. Si j’avais l’opportunité de boire plus dans un groupe de gens qui ne me jugerait pas de le faire, je ne m’en plaindrais pas. Pansy s’assit alors par terre avec les autres qui lui firent une place, suivie de Nott qui me fit signe de la main de prendre place à ses côtés. Il réclama une bouteille à un de ses amis qui la lui tendit immédiatement, prit une gorgée et me la fit passer sans plus tarder :


-         Qu’est-ce que c’est ? je demandai en essayant de sentir le liquide qu’il y avait à l’intérieur.

-         Ah, ici on ne pose pas de questions ma belle, répliqua un Theodore toujours aussi souriant, et tout autant provocateur.

-         C’est juste de l’alcool, affirma une Pansy visiblement excédée par le comportement de son voisin.  


Sans plus me faire prier, je pris une grande gorgée de ce liquide qui avait un goût bien plus fort que celui que je buvais depuis le début de cette soirée. Imitant les autres, je le fis passer à l’adresse du garçon qui était assit à ma droite, qui lui aussi prit une gorgée, et continua de faire passer la bouteille. Face à nous, marchant dans l’herbe, arrivait Drago Malefoy accompagné de Blaise Zabini, chacun une bouteille à la main. Ils prirent place alors que les autres s’écartèrent, et Malefoy, me fixant d’un œil méfiant, déclara à l’intention de Theodore :


-         Il serait temps que tu arrêtes de faire entrer n’importe qui Nott.

-         Je t’en prie Malefoy, c’est une nouvelle année. Tu n’as pas écouté McGonagall ? Un nouveau départ !


Quelques personnes dans le cercle restreint rirent à ces mots, d’autres me regardaient d’un air suspect, mais je n’y prêtais aucune attention, j’étais à présent bien trop bourrée pour m’en soucier d’une quelconque manière. La jolie fille blonde se serra contre Blaise Zabini, et ce dernier l’embrassa rapidement. Ils avaient tous l’air d’être de la haute soudainement, pris à part ils n’étaient rien d’autre que des élèves de Serpentard, mais observant leur cercle de la sorte, ils avaient l’air d’être une sorte d’élite de Poudlard, et très certainement l’élite la plus détestée. J’étais là avec les gens les plus controversés du château, et ça me plaisait. Le reste de la soirée, je ne parlais pas, ne m’imposant pas. Je les observais tous, j’écoutais leurs conversations comme je le pouvais, mon cerveau suivant difficilement. En somme, je pensais qu’ils étaient tous plus ou moins dans le même état d’ébriété que moi, mais ils parlaient de la société comme des aristocrates, comparaient leurs familles et leurs richesses, se moquaient des uns et des autres mais personne ne semblait prendre mal les critiques. Finalement, je m’étais allongée dans l’herbe, observant le spectacle que le ciel étoilé offrait au-dessus de nous, riant à quelques blagues que je percevais au loin, puis Pansy Parkinson envoya Nott promener lorsque ce dernier proposa de me raccompagner à mon dortoir et m’aida à marcher jusqu’à mon lit. Elle dû elle-même répondre à l’énigme pour rentrer dans la salle commune des Serdaigle étant donné l’état dans lequel j’étais, c’est-à-dire finalement heureuse, et me laissa rentrer me coucher en me souhaitant une bonne nuit, et pour une fois, je savais que je passerais une bonne nuit, libre de cauchemars. 


AUX LECTEURS : Je commence tout juste cette nouvelle fiction et ne sait pas encore si je vais la poursuivre, alors si elle vous plaît pour l'instant et que vous voulez en avoir plus, dites-le-moi dans les commentaires !


LivStivrig.

Laisser un commentaire ?