Alpha Ophis

Chapitre 15 : Un Jour

8281 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/09/2021 16:32

1991.


             J’avais tout parfaitement bien préparé : je m’étais levée avec une heure d’avance pour être certaine d’arriver à ma première heure de classe à temps. J’avais préparé mon sac la veille dans lequel j’avais mit tous les livres pour assurer la journée en fonction de l’emploi du temps que l’on m’avait donné, même si le sac pesait finalement plus lourd que moi. Je m’étais rendue dans la Grande Salle pour prendre mon petit déjeuner comme tous les autres élèves, nouveaux et anciens. Je n’avais pas pu beaucoup manger, stressée de commencer enfin ma scolarité à l’école de Sorcellerie Poudlard. J’avais attendu ce moment depuis longtemps. J’étais très heureuse de la maison dans laquelle j’étais : Serdaigle. Je savais que c’était la maison des érudits, celle des esprits travailleurs et supérieurs. Mon Frère était en deuxième année chez les Serdaigle également, même si je pensais qu’il aurait tout aussi bien eu sa place chez les Gryffondor. Il n’avait pas peur de grand-chose, malgré son jeune âge. J’étais donc remontée dans mon dortoir après avoir trop peu mangé, stressée et excitée à la fois, pour aller chercher mon sac de classe après m’être lavé les dents pour la deuxième fois de la matinée. Lorsque j’en redescendais, tous les premières années de Serdaigle avaient quittés leurs dortoirs, j’avais trop tardé. Je regardais à nouveau mon emploi du temps et y lisait que je devais me rendre dans la salle de classe du professeur Flitwick, le directeur de ma maison, pour mon tout premier cours de Sortilèges. Je ne pouvais décemment pas y arriver en retard, mais je n’avais aucune idée d’où se trouvait cette salle. Maintenant réellement paniquée, je descendais à toute vitesse les marches qui me menèrent dans le hall principal de l’école, recherchant désespérément un professeur, quelqu’un qui saurait m’indiquer la direction. Je trouvais à la place un groupe de garçons de chez Serpentard qui étaient en première année également, donc probablement pas d’une grande aide. L’un deux, un garçon à la peau noire et aux yeux ténébreux me regardait avec amusement. Je me tournais vers lui et lui dit alors que l’anxiété me gagnait de plus en plus :


-         Au lieu de t’amuser de ma détresse, tu n’aurais pas une idée d’où se trouve la classe de Sortilèges du Professeur Flitwick ?


Il se démarqua un peu du groupe de garçon qui se tenait derrière lui en s’avançant vers moi avec un sourire dessiné sur le visage.


-         Peut-être bien que oui, me défia-t-il sans perdre son sourire charmant. Comment tu t’appelles ? demanda-t-il.

-         Je suis en retard en classe ! m’impatientai-je.


Je n’avais vraiment pas le temps de jouer avec un garçon Serpentard qui se prenait pour on ne savait trop qui. Il rigola à ces mots, bien qu’il ne s’agît pas d’un rire méchant, plutôt gentiment moqueur. Il leva vers moi des yeux amusés et dit :


-         Tu es en avance. C’est pour ça qu’il n’y a pas encore grand monde. Tu n’as pas de montre ? se moqua-t-il.


Gênée et me sentant bien bête, je demandai sans me laisser démonter :


-         Où est la salle ?


Il m’adressa un sourire doux et répliqua en me faisant un signe de la tête :


-         C’est la porte à droite.


Je remerciai rapidement le garçon ténébreux et me rendit devant la porte qu’il m’avait indiquée sans plus attendre, même si la classe ne démarrait pas avant encore une bonne demi-heure.

 


1992.


             Le Professeur Lockhart, réputé pour ses multiples péripéties, se présenta à nous lors du premier cours qu’il nous donna pour ce début de deuxième année. Il était vrai qu’il était plutôt bel homme, même s’il n’était pas vraiment à mon goût, contrairement à toutes les autres filles de la classe. Je le trouvais un peu trop vaniteux, affichant plusieurs portraits de lui-même dans sa salle de classe, et ne nous recommandant que de lire ses propres récits. Il me semblait que même s’il était particulièrement intéressant, d’autres l’étaient également. Un enseignement ne pouvait être complet et profond s’il n’était basé que sur le point de vue et l’expérience d’une seule personne. Prenant place à côté de mon amie Luce, j’ouvrais mon livre en attendant les directives de notre professeur. Il avait décidé, apparemment, de nous faire une frayeur pour son premier cours, seulement il s’était fait peur à lui-même. Alors qu’il lâchait une cage de lutins de Cornouailles excités dans la classe, certains élèves partirent rapidement, voyant le professeur dépassé par les événements. Mon amie Luce faisait parti de ces élèves qui avaient décampé rapidement. Voulant faire mes preuves, je me cachais sous mon bureau, mon livre de classe sur les genoux, cherchant frénétiquement la page qui comportait le sortilège pour arrêter ce carnage. J’imaginais qu’étant donné que le professeur Lockhart nous avait amené ces lutins, c’était qu’ils étaient au programme. Ne trouvant rien dans mon manuel et mettant cela sur le compte de la précipitation ne me permettant pas ma précision habituelle, je me décalais de sous mon bureau quand un lutin m’attrapa une petite poignée de cheveux et les tira fort. De la main qui ne tenait pas ma baguette j’attrapai la racine de mes cheveux alors que le lutin s’énervait de plus en plus sur mes cheveux et me faisait d’autant plus mal. L’étudiant qui, il me semblait, répondait du nom de Monsieur Zabini attrapa son livre de classe et frappa le lutin qui m’arrachait les cheveux en pleine tête, passa un bras autour de mes cheveux alors qu’il m’entraînait avec lui en dehors de la classe.


-         Il faut aider le professeur à les remettre en cage ! protestai-je alors qu’il m’entraînait au dehors de la classe.


Je levai ma baguette en direction des lupins et tentai les sortilèges que nous avions appris jusqu’ici. J’en connaissais d’autres, mais je ne les avais encore jamais testés, et étant donné qu’il s’agissait d’êtres vivants je n’avais pas très envie de les essayer sur eux sans m’être entraînée une seule fois. Les sorts que nous connaissions étaient pour l’heure inutiles sur les lupins acharnés.


-         C’est le professeur, m’hurla-t-il à travers le capharnaüm bruyant des lutins. Tu veux perdre tous tes cheveux à 12 ans ?


Je lui accordai ce point et quittai la salle en courant alors qu’il protégeait toujours mes cheveux en les bloquant grâce à son bras enroulé autour de mon cou.


-         Merci, soufflai-je alors que nous étions parvenus à sortir de cette salle de classe transformée en champ de bataille.


Il m’adressa un charmant sourire alors qu’il remettait en place sa robe de sorcier d’un coup de main.



1993.


             Malgré les propositions incessantes de Luce et d’Edward pour que je n’aille à la bibliothèque qu’une fois le repas terminé, je m’y étais rendue seule à l’heure du déjeuner, parce que c’était souvent à ce moment-là qu’elle était le plus calme, ainsi que le plus vide. Je n’avais rien contre le fait d’être entourée d’étudiants, mais lorsque je travaillais, et je travaillais beaucoup, j’avais besoin que le silence soit total autour de moi. Je n’étais pas facilement distraite, mes parents se moquaient d’ailleurs beaucoup de moi pour cela. Il arrivait parfois qu’ils me parlent alors que j’avais la tête dans un bouquin et il fallait plusieurs minutes pour que je m’en rende compte. Cependant j’aimais être dans un environnement calme et pas tant peuplé que la bibliothèque de Poudlard lorsque les cours étaient finis. Alors parfois je m’y rendais à l’heure du repas, pendant que tous étaient trop occupés à manger pour se soucier de leurs études. Pendant ce temps-là, moi, j’étais libre et relativement tranquille dans la somptueuse bibliothèque de l’école. De plus, j’adorais mes amis, mais j’appréciais également un peu de temps seule. Ils étaient parfois un peu exaspérants, bien que tout à fait sérieux dans leur travail. Luce était du genre à se faire jolie tous les jours, elle commençait à s’intéresser aux garçons et prêtait de l’attention au fait de leur plaire. Elle en parlait beaucoup, et bien que j’essayai de soutenir mon amie, je ne comprenais pas ce qu’elle trouvait de plus intéressant en les garçons plutôt que dans le Savoir. Pour mon ami Edward, c’était la même chose, sauf qu’il ne disait pas encore qu’il aimait les garçons, même si c’était d’une évidence déconcertante. Je ne lui en parlais pas, je supposai que si lui n’amenait pas le sujet c’était qu’il n’y était pas encore prêt, ou qu’il n’avait tout simplement rien à en dire. En ce qui me concernait, il n’avait rien besoin de me dire à ce sujet. Mais ils passaient du coup pas mal de temps tous les deux à parler de garçons, à fantasmer et rêver de certains élèves de l’école, et je trouvais ça barbant. Je m’étais donc rendue à la bibliothèque quand tout le monde était allé manger, et j’avais travaillé pendant près d’une heure et demie dans un calme royal avant de me lever pour aller prendre un petit quelque chose dans la Grande Salle que je mangerai en me dirigeant dans mon prochain cours. Le nez plongé dans un livre incroyablement intéressant sur l’arithmancie, je quittai la bibliothèque lentement. J’adorais cette nouvelle matière. Il me semblait que les chiffres, les mathématiques, étaient le langage de l’Univers. Tout dans la nature était construit à partir d’une formule mathématique définie et applicable à toutes les catégories vivantes. Je trouvais cela passionnant que… J’heurtais quelqu’un et faisait tomber mon livre au sol, perdant la page que j’étais en train de lire. Enervée, je me baissai pour le ramasser immédiatement, cherchant frénétiquement la page que j’étais en train de lire avant que cette personne ne se mette sur ma route. Soulagée lorsque je la retrouvais, laissant un petit sourire prendre place sur mon visage, je levai finalement les yeux et découvrait Blaise Zabini se tenant droit devant moi, amusé, les yeux rieurs, les bras croisés sur sa poitrine, attendant visiblement que je m’excuse de lui être rentré dedans.


-         C’est une bibliothèque, me défendis-je sans m’excuser le moins du monde. Les gens ont le nez dans des bouquins, c’est les autres qui doivent se pousser.


Il leva ses sourcils bien au-dessus de ses yeux pour m’exprimer sa surprise mais n’effaça pas le délicat sourire qui était dessiné sur ses lèvres.


-         Généralement les gens n’ont pas le nez dans leur bouquin quand ils marchent, s’amusa-t-il clairement.


Il faisait parti de la maison Serpentard et avait intégré leur équipe de Quidditch. Il était ami avec le célèbre Drago Malefoy, et c’était là à peu près tout ce que je savais de ce Blaise Zabini. Si je m’en tenais à ce que je savais, j’imaginais qu’il ne devait pas être un garçon fréquentable. Être ami avec le fils Malefoy n’était pas très bon signe. Pourtant il avait l’air d’être quelqu’un de plutôt gentil, tout du moins je ne me sentais pas en danger en sa compagnie. Je me souvenais qu’il m’avait enlevé un lupin des cheveux l’année précédente, et songeai qu’il ne devait pas faire parti de ces Serpentard qui ne faisaient rien de leur journée hormis répandre leur venin dans les veines de toutes les personnes qu’ils croisaient. Je me détendis donc un peu en lui répondant avec un ton plus doux :


-         Tu ne dois pas connaître beaucoup de Serdaigle.


Il laissa un petit rire s’échapper de sa bouche et me regarda pendant quelques secondes. Je remarquai volontiers qu’il avait énormément grandi depuis la deuxième année, et qu’il avait également prit un peu de muscles. J’imaginais que le Quidditch faisait cet effet-là, même si je n’avais aucun intérêt pour ce sport, ou pour le sport de façon plus générale.


-         Giulia Moretti, c’est ça ? demanda-t-il finalement en me regardant avec des yeux chaleureux.


J’acquiesçai avec un sourire pincé.


-         Moi c’est Blaise, se présenta-t-il.

-         Je sais, répliquai-je malgré moi.


Je n’avais aucunement l’intention de lui donner l’impression que je m’intéressais à lui, ou même que je savais quoi que ce soit de lui. J’avais simplement une fâcheuse tendance à répondre « je sais » ou « je le savais » à chaque phrase que quelqu’un me sortait en pensant m’apprendre quelque chose. Ce devait être un truc de Serdaigle. Lui, il eu clairement l’impression que je m’intéressai à lui lorsque son sourire s’élargi en ma direction.


-         Oh ne te sens pas flatté, on partage la classe de Défense Contre les Forces du Mal depuis trois ans, je serais vraiment idiote si je ne connaissais pas ton nom après tout ce temps.

-         On est aussi dans le même cours de Potions, amena-t-il avec une voix doucereuse.


A nouveau, j’acquiesçai en pinçant les lèvres. S’il ne s’en rendait compte que maintenant, l’heure était grave pour lui.


-         Est-ce que tu vas voir le match cette après-midi ? demanda-t-il avec des yeux en amande qui avaient l’air d’essayer de me transmettre bien des choses.

-         Est-ce que Serdaigle joue ? questionnai-je en n’étant pas concernée le moins du monde.


Il ri à ma question, comme si c’était quelque chose de dingue à Poudlard de ne pas s’intéresser au Quidditch.


-         Non, finit-il par me répondre. Mais moi je joue, ajouta-t-il.

-         Alors tu souhaiteras bonne chance à l’équipe adverse de ma part, lui adressai-je alors que je me frayais finalement un chemin hors de la bibliothèque.



1994.


             Le Professeur McGonagall fut chargée en cette année si particulière de nous faire un cours particulier en préparation du bal de Noël. Il y avait des élèves de deux écoles différentes qui étaient venus à Poudlard pour le Tournois des Trois Sorciers. Toutes les filles de Poudlard étaient sous le charme des garçons qui nous étaient venus de Durmstrang et tous les garçons de Poudlard étaient ensorcelés par les filles qui arrivaient de Beauxbâtons. Tout le monde était distrait par les aventures que représentaient les épreuves, et tous les élèves de Poudlard cherchaient à rencontrer l’âme sœur, alors j’en profitais pour prendre de l’avance sur le programme alors que tous prenaient un retard monumental, y compris mes deux meilleurs amis Luce et Edward. Je trouvais donc ce cours improvisé par le Professeur McGonagall pour nous apprendre à danser pour le bal tout à fait inutile. Il me semblait que j’étais la seule élève de cette école qui allait à l’école pour apprendre, et non pas pour trouver l’amour. McGonagall ridiculisa donc Ron Weasley, le célèbre copain d’Harry Potter sur la piste de danse pour nous montrer à tous comment faire, puis elle ordonna aux garçons d’aller se chercher une cavalière pour s’entraîner à danser convenablement. Assise bien confortablement sur mes gradins, je croisai les bras en espérant que mon langage corporel parlerait pour moi. Je n’avais aucune intention de me ridiculiser de la sorte devant tous les quatrièmes années de Poudlard, et je ne comptais même pas me rendre au bal. Il me semblait donc que je pouvais être dispensée de me retrouver sur une ridicule piste de danse avec on ne savait qui pour faire une activité aussi futile que la danse. Les filles s’étaient levées précipitamment alors que les garçons prenaient leur temps pour les inviter à danser, aussi gênés que moi. Soudain, Blaise Zabini, le sourire aux lèvres et l’air conquérant s’avança jusqu’à moi dans mes gradins, toujours sagement assise, et me tendis une main en se penchant devant moi. Pendant un instant je le regardais en songeant que je le détestais, parce que McGonagall me somma d’accepter son invitation, mais d’un autre je trouvais cela assez drôle. Je ne le connaissais pas particulièrement, je l’avais simplement croisé quelques fois dans des couloirs au fil des années, mais il m’avait l’air d’être un garçon taquin. Je savais très bien qu’il faisait cela pour m’embêter, probablement parce qu’il avait vu mon entrain phénoménal à l’idée de danser devant tout le monde avec un garçon contrairement aux autres filles. Je posai donc à côté de moi les livres que je tenais jusqu’ici sur mes genoux et me levait sans prendre sa main, descendant les gradins qui me permettaient d’arriver sur la place qui avait été dégagée pour que nous puissions faire ce ridicule aparté. Fier de lui et un sourire vainqueur ancré sur son visage, il plaça son bras droit en angle droit, attendant que je m’empare de sa main, ce que je fis en soupirant. Il s’autorisa donc ensuite à placer sa main gauche au creux de mes hanches, se prit une frappe bien sentie sur cette main placée trop bas à mon goût, il la remonta donc d’un petit centimètre en souriant à pleines dents.


-         Bien, cheffe, commenta-t-il toujours aussi amusé.


Il m’entraîna dans la danse alors que la musique retentissait dans la salle. Il était net qu’il n’en était pas à sa première valse, il n’avait rien à apprendre du Professeur McGonagall alors qu’il me menait au rythme de la musique sans difficulté aucune. Pour ma part je n’y connaissais rien, mais je supposais qu’avec un cavalier comme Blaise Zabini au bal, on n’avait pas besoin de savoir quoi que ce soit. Je lui marchais quelques fois sur les pieds, ce qui le fit à nouveau rire, et le décida à me soulever et me déposer sur ses pieds, comme si j’étais une enfant. Il jouait au Quidditch dans l’équipe des Serpentard et si déjà l’année passée il avait gagné en carrure, cette nouvelle année il avait l’air d’un sixième année avec ses larges épaules et ses muscles formés. Surprise et gênée de soudain me retrouver si proche de lui alors qu’il m’avait soulevée avec une facilité déconcertante, j’évitais son regard alors qu’il continuait de mener la valse. Me voir gênée l’amusait encore plus, c’était une évidence et il remarqua alors que je me dégageais de son emprise et retrouvai le sol :


-         On dirait que personne ne t’a jamais emmené danser Moretti.

-         Je ne sais pas si ta perspicacité est censée m’étonner ou me désoler, commentai-je pour lui faire remarquer que son commentaire était aussi évident qu’inutile.


Il souri de plus belle alors que McGonagall passait près de nous pour nous donner plus d’instructions. Une fois qu’elle se fut un peu éloignée il reprit à voix basse :


-         Tu sais que même les filles intelligentes ont le droit de s’amuser de temps en temps ?


Je levai les yeux vers lui alors que son audace me déconcertait et répondit avec un ton mauvais :


-         Ce n’est pas parce que je ne m’amuse pas avec toi que je ne m’amuse jamais Zabini.


Il accusa le coup en pinçant les lèvres et en acquiesçant, comme pour attester que j’avais du répondant et que cela ne le gênait pas, il en avait l’air plutôt content en fait. Je ne savais pas exactement pour qui ce garçon se prenait, il était l’ami de Drago Malefoy et s’était de fait forgé une réputation qui n’était pas des plus lisses. Visiblement, il avait également pris la grosse tête.


-         Il faut de sacrées épaules pour aborder une fille comme toi, un de ces mecs a réussi à t’inviter au bal ? demanda-t-il sur un ton amusé.

-         Il y en a eu quelques-uns, répliquai-je en levant le menton.

-         Et tu as déjà accepté une invitation ? continua-t-il alors.

-         Pour passer une partie de la nuit dans une robe hideuse et ridicule avec un garçon qui passera son temps à essayer de m’embrasser, à avoir mal aux oreilles de la musique bien trop forte qui raisonnera et assister à la débauche des étudiants qui boivent une goutte d’alcool pour la première fois pour essayer d’oublier leur pauvre petite vie et faire les intéressants ? Non merci.


Il rit à ces mots, continua de me faire valser puis renchérit sur un ton nouveau, plus bas encore alors que nous dansions toujours :


-         Et si le garçon promettait de ne pas t’embrasser et qu’il serait ravi de te voir arriver au bal en pantalon ?


McGonagall annonça la fin du cours alors que je répondais à Blaise qui se tenait toujours devant moi :


-         Alors je lui dirais que mon ami Edward est toujours libre.


Je m’inclinais en une révérence exagérée et disparaissait rapidement de cette piste de danse pour retrouver les bancs d’une véritable salle de classe.



1995.


             Depuis qu’Ombrage avait prit la tête de l’école tout était plus stricte, y comprit les notations des élèves. Je ne me faisais pas une inquiétude démesurée, j’avais toujours de très bonnes notes, mais je refusais de les voir baisser sous la pression d’une dame qui avait si mauvais goût qu’elle ne portait que du rose. Je passais donc encore plus de temps à la bibliothèque que les années précédentes, ce qui était une bonne chose pour plusieurs raisons : premièrement cela me permettait de sortir de l’horreur qu’était devenue Poudlard maintenant qu’Ombrage prenait toutes les décisions et deuxièmement cela faisait fuir les garçons. Maintenant que j’étais en cinquième année, les garçons se montraient (encore) plus intéressés par les filles que lors de mes précédentes années, et ne supportant toujours pas cela j’étais ravie d’avoir l’étiquette « rat de bibliothèque » collée sur le front. Ce soir-là j’avais travaillé tard sur un devoir pour le cours de Métamorphose du Professeur McGonagall et j’arpentai les couloirs de l’école bercés dans la noirceur de la nuit à une heure du matin pour rejoindre mon dortoir. C’est là que je tombais sur Drago Malefoy, Blaise Zabini, Theodore Nott ainsi que trois autres garçons de leur maison qui se faisaient plus discrets au niveau des ragots qui tournaient à leur sujet, ainsi je ne connaissais guère leurs noms. Ils se baladaient en troupeau et ne marchaient pas droit. Visiblement, ils étaient ivres.


-         Eh Miss ! me somma Malefoy. T’as pas le droit d’être dans les couloirs à cette heure tardive ! déclara-t-il alors que tous ses copains explosaient de rire.


J’aurais pu avoir peur, mais ce n’était pas le cas. Ils étaient pitoyables et une moue de dégoût s’était dessinée sur mon visage sans même que je ne m’en rende compte.


-         Tu veux venir te promener avec nous ? me proposa un blond aux cheveux bouclés et au sourire charmeur.

-         Arrête Fynn, dit Zabini en le poussant plus loin de moi.


Malefoy et les trois garçons, dont le prénommé Fynn me passèrent donc devant et continuèrent leur route alors que Blaise Zabini s’arrêtait devant moi et que Theodore Nott approchait. Ce dernier me regarda de la tête au pied.


-         Les petites intellos rigides… souffla-t-il en analysant mon corps, … dans le fond c’est elles les plus sauvages.

-         Dégage Nott, répondit Blaise sans rire du tout, et son ami tout à fait dégoûtant et pour le coup plutôt flippant s’en alla rejoindre le reste du groupe.


Je restai plantée dans le couloir, serrant mes livres contre ma poitrine alors que Blaise Zabini, lui aussi, se tenait devant moi, tentant de tenir convenablement sur ses pieds.


-         Désolé pour lui, dit-il finalement au bout de quelques secondes, c’est un enfoiré. Un jour il récoltera la monnaie de sa pièce, ajouta-t-il avec haine.

-         Charmante façon de parler de ses amis, commentai-je avec dédain.


Il m’empêchait de continuer mon chemin et en plus il se montrait incroyablement déloyal envers les gens avec qui il passait tout son temps. Je ne savais pas ce qu’il me voulait, mais j’avais hâte qu’il s’écarte et que je puisse retrouver mon lit.


-         C’est quoi ton problème Moretti ? me demanda-t-il en me souriant.


Je lui indiquai en fronçant mes sourcils que je ne voyais pas où il voulait en venir avec sa ridicule question et il continua alors :


-         Les rares fois où j’ai pu échanger quelques phrases avec toi tu t’es toujours montrée aussi froide et fermée, alors je te demande : c’est quoi ton problème avec moi ? Est-ce que je ne suis pas assez beau ? demanda-t-il en riant et en me montrant un biceps qu’il contractait en se moquant de lui-même.


Je laissai malgré moi un petit rire étouffé s’échapper de mes lèvres, il était ridicule.


-         Oui, ça doit sûrement être ça, répliquai-je en me moquant de lui.

-         Ou est-ce que tu préfères les filles ? demanda-t-il bien plus sérieusement.


Cette fois je laissai un véritable rire sortir de ma poitrine.


-         Parce que c’est si dingue que ça qu’une fille ne soit pas intéressée par toi ?


Il ne répondit pas avec des mots mais ne pu s’empêcher de laisser une petite moue sur son visage qui en disait long. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui résiste et j’imaginais que cela heurtait son petit ego, surtout maintenant qu’il était ivre.


-         J’imagine qu’étant donné que je ne t’ai jamais vraiment draguée tu ne peux pas savoir si tu es intéressée ou non, finit-il par dire avec une voix soudain bien plus suave.


Il s’était rapproché physiquement de moi mais pas assez près pour que je me sente en danger. Il essayait juste d’user de ses misérables charmes sur moi, ce qui ne m’étonna pas. Sa réputation n’était plus à faire.


-         Tente ta chance avec mon amie Luce, tu auras plus de chances, commentai-je avec une voix que je voulu hautaine.

-         Ton amie Luce ne m’intéresse pas, continua-t-il avec sa voix suave alors qu’il enfonçait ses yeux profondément dans les miens.


Un peu gênée, je fus forcée de baisser les yeux, mais les relevai à la seconde où je m’en rendais compte.


-         Tu toques à la mauvaise porte pour rajouter un nom sur ta liste, répliquai-je alors.


Il rit à nouveau, cette fois à pleine voix, puis me demanda sincèrement :


-         J’ai si mauvaise réputation que ça ?


Je levai les sourcils en guise de réponse et pinçait mes lèvres. Il acquiesça de bonne foi et continua :


-         Et si je te disais qu’il n’y a que toi qui me fait cet effet-là ?

-         Je te dirais que c’est triste parce que toi tu me fais pitié, répliquai-je lassée de cette conversion avec un garçon de chez Serpentard ivre en pleine nuit. Maintenant j’aimerais aller me coucher, dis-je en le poussant de mon chemin.


Je sentais son regard sur moi le temps que je traverse et quitte finalement ce couloir.



1996.


             Tout le dortoir des filles de la maison Serdaigle fut réveillé par de multiples bruits d’explosion dans le château. La panique gagnant le dortoir, la plupart d’entre nous nous levions pour courir dans le château et aller voir ce qu’il se passait. Dans les escaliers qui menaient vers la Grande Salle les élèves des autres maisons étaient également entassés, paniqués, en pyjama, l’air endormis. Soudain, un groupe de Mangemort parmi lequel se trouvait le Professeur Rogue ainsi que Bellatrix Lestrange arrivèrent au loin. La plupart des élèves remontèrent les escaliers et partirent se cacher en les apercevant tandis que la panique grandissait en moi. Mes parents étaient des Aurors et ils m’avaient assuré qu’il n’y avait absolument aucun moyen que les Forces du Mal pénètrent les portes du château. En bas des escaliers au niveau du hall du château je regardai le Professeur Rogue arriver dans ma direction avec ses collègues. Je n’y croyais pas, il faisait parti de l’Ordre du Phoenix, Dumbledore lui faisait confiance. Où était-il d’ailleurs, Dumbledore ? Comment était-il possible que le plus grand sorcier de tous les temps ne soient pas présent alors que des Mangemorts avaient envahi son château ? Deux bras musclés me saisirent et me soulevèrent du sol alors que des sortilèges étaient lancés là où je me trouvais quelques secondes plus tôt. Me tenant fermement contre son torse et faisant bouclier entre les Mangemorts et moi de son dos, Blaise Zabini venait peut-être bien de me sauver la vie. Il m’attrapa ensuite le bras et me tira dans les escaliers en courant. Je trébuchais sur une marche et il me releva sans aucun mal en tirant mon bras qu’il n’avait toujours lâché, me souleva du sol ainsi et me reposa alors que nous reprenions notre course en se frayant un chemin parmi les élèves qui étaient venus et qui regardaient le spectacle, ceux qui cherchaient encore à comprendre ce qu’il se passait, et ceux qui essayaient de s’enfuir en courant. Je me prenais soudain quelqu’un de pleine face et relevait la tête pour découvrir mon frère.


-         Giulia ! s’exclama-t-il.

-         Luca, qu’est-ce qu’il se passe ? demandai-je.

-         Dumbledore est mort, nous apprit Blaise Zabini. Vous devez vous cacher, continua-t-il.


Mon frère regarda Blaise avec une mine d’incompréhension et le poussa pour se frayer un chemin et descendre les escaliers à toute allure.


-         Luca ! m’exclamai-je alors que je m’élançai à sa poursuite.


Blaise me retint en m’attrapant le bras et sans réfléchir un quart de seconde j’envoyais mon poing en direction de son visage. Il me lâcha et j’entrepris de continuer de courir derrière mon frère, repérant ses cheveux bruns portés mi-long flotter dans la foule d’élèves. Nous courions ainsi jusque dans la cour de l’école, et nous fument obligés de constater que les Mangemorts et le Professeur Rogue étaient partis. Mon frère se tourna alors vers moi et me serra dans ses bras en soupirant :


-         La prochaine fois tu vas te cacher grande folle.



1997.


             Les jumeaux Carrow faisaient régner l’ordre et la panique à Poudlard sous la direction de Rogue. Rien n’était plus comme avant. Mes parents avaient voulu nous retirer de l’école mon frère et moi depuis le meurtre de Dumbledore, mais nous avions réussi à leur faire entendre raison en leur expliquant quel atout nous représentions pour eux à l’intérieur de l’école lorsque la Guerre éclaterait. Mon frère qui avait terminé sa septième année l’an passé avait fait exprès de rater ses ASPIC pour redoubler, et être certain de ne pas me laisser seule au milieu de tout cela. Je n’avais jamais passé autant de temps avec lui de toute ma vie cette année-là, il ne me lâchait pas d’une semelle. Il me protégeait comme le grand-frère aimant et attentionné qu’il était. Il régnait dans toute l’école une atmosphère de peur et de chaos qui était irrespirable, personne ne connaissant l’issue qu’aurait cette Guerre. Nous comptions tous sur Harry Potter et ses amis Ron Weasley et Hermione Granger. Nous savions qu’ils étaient partis de l’école et de fait qu’ils faisaient quelque chose d’important, surtout étant donné comment ils étaient recherchés. Nous ne savions pas quoi, mais je décidais de leur faire confiance. La vie de toute ma famille dépendait de l’issue de ce combat, et de ce qu’Harry Potter pourrait faire pour stopper cette Guerre. Je décidais donc de croire en lui, parce que je n’étais même pas en capacité d’envisager l’idée que quelqu’un de ma famille pourrait y laisser la vie. Ce n’était tout simplement pas une option. Alors mon frère et moi nous protégions l’un l’autre autant que nous le pouvions. Etant donné que nous étions les enfants d’Aurors, les jumeaux Carrow aimaient bien nous torturer, Luca et moi, comme bien d’autres élèves d’ailleurs. La moindre petite chose était suffisante pour nous imposer dans Endoloris sans fin, jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Ce soir-là j’avais besoin d’un livre pour terminer un devoir qui se trouvait à la bibliothèque. Même si c’était des temps sombres et que notre scolarité ainsi que le contenu de nos classes avaient largement changés, c’était la seule chose à laquelle je m’accrochais et qui me permettait de ne pas crouler sous l’angoisse. J’étais toujours à l’école, alors j’étais toujours là pour étudier. Après tout nous obtenions toujours des notes, il fallait donc fournir un travail égal à mes années passées. Je m’étais donc rendue, le plus discrètement possible et sachant que cela me vaudrait peut-être une séance de torture de plusieurs heures, en direction de la bibliothèque. Je n’avais croisé personne jusqu’à ce que j’arrive devant celle-ci. Blaise Zabini se tenait là, et m’attrapa par le bras dès qu’il m’aperçut. Beaucoup d’élèves Serpentard travaillaient pour les jumeaux Carrow, sans grande surprise. Il me dégoûtait. Je ne l’avais jamais vraiment côtoyé, mais j’avais cru pendant quelques temps que ce n’était pas un garçon totalement débile et détestable. Je m’étais trompée.


-         Putain qu’est-ce que tu fous là ? me chuchota-t-il sur un ton accusateur.

-         J’ai besoin d’un livre pour le devoir de Rogue, lui crachai-je à la figure, c’est bien toujours une école ici, non ?

-         Tu ne peux pas te balader dans les couloirs à cette heure-là, si quelqu’un te voit les jumeaux vont se faire un plaisir de te faire ta fête, chuchota-t-il à nouveau en regardant partout autour de lui.

-         Eh bien, qu’est-ce que tu vas faire ? le défiai-je.


Il se faisait passer pour un gentil alors qu’il était du côté des méchants, et il pensait que j’étais censé lui dire merci ? Un lâche, voilà tout ce qu’il était.


-         Te raccompagner à ton dortoir en essayant de ne pas nous faire remarquer, suis-moi, me somma-t-il.


Je restai plantée là où j’étais alors qu’il avançait tout seul à pas de loup. Il se retourna vers moi et me questionna du regard.


-         Je vais chercher mon livre, lui annonçai-je comme une vérité absolue et il soupira en attendant que je sorte de la bibliothèque à nouveau.

-         Surtout prend ton temps, commenta-t-il une fois que je fus sortie de la bibliothèque avec le livre que j’étais venue chercher.


Je le dépassai et déclarai avec dégoût envers lui :


-         Les traîtres pensent toujours que les résistants ont peur des agresseurs, mais ce que les traîtres oublient c’est que les résistants ont déjà tout vu. Reste à ton poste, le sommai-je alors que je m’éloignai de lui, on ne sait jamais si un autre étudiant faisait la connerie ultime de vouloir travailler en pleine nuit, il ne faudrait pas qu’il échappe aux Carrow.


Il ne répondit rien, et je rejoignais mon dortoir.



1998.


             Blaise m’avait sauvé bien plus d’une fois, et de plus d’une façon différente. Depuis que j’avais rejoint Alpha Ophis il avait toujours été présent pour moi, même lorsque je ne le demandai pas, et surtout lorsque je ne le voulais pas. Mais cette fois-là, il m’avait abandonnée. Il les avait laissés m’emporter. Il les avait laissés m’enlever les seules choses qui me restait, les seules choses qui me permettaient de tenir : l’alcool et lui. Je détestais le reconnaître, mais je serais probablement morte depuis bien longtemps si Blaise n’avait pas forcé son entrée dans ma vie. Mais ce qu’il les avait laissés me faire là, c’était m’envoyer à l’abattoir. Je n’avais rien, je n’avais pas d’alcool, je n’avais pas d’ami, je ne pouvais pas dormir, je ne pouvais pas penser, je ne pouvais pas respirer, je ne pouvais rien faire d’autre que de ressasser toutes les raisons pour lesquelles je me retrouvais attachée à ce lit d’hôpital à Ste Mangouste. Il ne me restait qu’à contempler le vide angoissant qu’était ma vie, à quel point j’étais seule, à quel point j’étais faible, à quel point tout était royalement parti en vrille. Mes parents m’avaient abandonnée. Mon frère m’avait abandonnée. Blaise m’avait abandonnée. Je m’étais abandonnée.


             Une machine postée à côté de mon lit d’hôpital était reliée à mon bras, on m’avait dit qu’elle était chargée de me nourrir. Je regardai l’aiguille enfoncée dans ma veine en pleurant. Je ne faisais que cela depuis j’étais arrivée dans cette chambre, je pleurais. J’étais sobre depuis bien trop longtemps, une nuit et une moitié de journée, et je n’en pouvais déjà plus. Je voulais mourir. Si c’était ainsi que j’étais obligée de vivre, je voulais mourir. Je voulais que ça s’arrête. Je ne pouvais que penser à la merde que j’étais, et à la merde qu’était ma vie. Que mes parents avaient perdu la vie sous mes yeux, et je le voyais et je le revivais en boucle. Que j’avais achevé mon propre frère, lui qui s’était trouvé là pour la seule et unique raison qu’il voulait me protéger, et je le voyais en boucle, et je le revivais en boucle. Ils mourraient, ils mourraient encore et encore. Et moi j’étais seule, je n’avais plus rien, je n’avais plus personne. Je n’avais ni présent ni futur, tout ce que j’avais c’était un passé que je ne pouvais plus atteindre. Puis je me revoyais perdre la tête, et j’étais obligée de constater quelle déception j’étais pour mes parents et mon frère, et je me revoyais incapable de gérer ce qu’il était arrivé à ma famille, et je ne pouvais que penser à quel point mes parents et mon frère devaient être dégoûtés de moi. Et je repensais à Theodore, lui qui m’avait ouvert les portes à la seule et unique chose qui m’avait permis une bouffée d’air frais parmi cette incommensurable douleur. Il m’avait permis de survivre, il m’avait donné une porte de sortie. Et puis je le revoyais me violer, me frapper, m’agresser, et je le revoyais se vider de son sang sur le sol de ma chambre, et je me souvenais que j’avais fait cela. Que j’étais une meurtrière. Que j’avais mêlé Blaise à tout cela. Et qu’il m’avait abandonnée à son tour. Et c’était là tout ce que je pensais, tout ce que je voyais et que je revivais en boucle, sans cesse, à chaque instant de chaque minute, et je pleurais, et je voulais mourir. Je voulais que ça s’arrête, il fallait que ça s’arrête. Ma tête ne me permettait pas une seule seconde de répit, elle m’envoyait image après image, commentaire acerbe sur commentaire acerbe, et je ne pouvais que subir, parce que je n’avais aucune échappatoire. Ils pensaient tous me sauver, mais ils étaient en train de me tuer. Il fallait que je meure, il fallait que ça s’arrête.


             La porte de ma chambre d’hôpital s’ouvrit et Blaise y entra. J’inspirai à nouveau pour la première fois depuis trop longtemps. Je m’asseyais sur mon lit alors qu’il s’approchait tout doucement de moi. Ses yeux rouges m’indiquaient qu’il avait pleuré et alors que mon visage était inondé de larmes il posa une main sur ma joue alors que je le suppliai en chuchotant, lui attrapant la main :


-         Blaise… Blaise je t’en supplie, il faut que tu me sortes d’ici…


Une larme coula sur sa propre joue alors qu’il me regardait avec une mine de douleur.


-         Blaise, je vais mourir si je reste ici. Je ne peux pas, chuchotai-je à travers mes sanglots, je ne peux pas.


D’autres larmes coulèrent le long de ses joues alors qu’il fixait maintenant le sol, incapable de me voir dans un tel état de détresse.


-         Je les vois, continuai-je comme je le pouvais, je n’arrête pas de les voir… Je les vois mourir, je les vois mourir et ça n’arrête pas.


Les sanglots et la douleur m’empêchèrent de parler quelques instants avant que je ne puisse reprendre sous les yeux pleins de larmes de Blaise :


-         Je ne peux pas Blaise, je vais mourir si je reste ici…


Il pinça ses lèvres et je cru le voir acquiescer doucement de la tête. Il ne réfléchit pas plus longtemps, enleva l’aiguille qui était enfoncée dans mon bras, me détacha du lit d’hôpital d’un coup de baguette magique et me souleva du lit en me portant contre son torse. 


J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu ! Dites moi ce que vous en avez pensé dans les commentaires et si c'est le cas vous pouvez aussi voter pour ce chapitre ! Merci beaucouppp à très vite,

Liv Stivrig


Laisser un commentaire ?