Annastasia et les fleurs du mal

Padfoot avait de la difficulté à rester concentré. Il était en route avec les autres pour aller au château des Hawell. Moony avait tout de suite voulu les accompagner, laissant Tonks seule avec Teddy.

Padfoot n'arrivait toujours pas à croire que sa fille était partit seule dans le repaire de Voldemort... Quand allait enfin lui parler avant de faire une bêtise pareil ? Pourquoi croyait elle autant qu'elle devait se sacrifier pour les autres ? Padfoot ne savait pas encore s'il allait la secouer ou la prendre dans ses bras lorsqu'il la retrouverait. Il ne voulait même pas penser à ce que Voldemort ou Bellatrix pourraient lui faire...

Anna était aussi têtu que lui à son âge. Il aurait vraiment souhaité que sa fille ait le caractère réfléchi de Katherine... Mais cela était loin d'être le cas. Elle plongeait tête baissé vers le danger sans se soucier du reste. Padfoot ne savait plus comment agir avec elle pour qu'elle comprenne. Il se maudissait presque tous les jours de la vie que sa fille avait eu avec Tracy Hawell. Il aurait tant voulu qu'elle vive avec lui mais le destin en avait décidé autrement.

Il se secoua mentalement en constatant que Moony l'observait depuis un moment. Il devait se concentrer sur une seule chose, à présent ; sauver sa fille.

Anna devisageait ses amis, l'air ahuris. Que faisaient ils ici ?! Elle n'aurait jamais accepté qu'ils viennent... Harry et Taylor avaient leur baguette sortit également mais Anna craignait qu'ils n'aillent aucune chance face aux Mangemorts et Voldemort. Elle leur jeta un regard furieux.

- Laissez nous repartir, dit Harry d'une voix blanche.

II observa un instant l'immense serpent qui rampait autour de Voldemort et il eut un frisson. Anna savait qu'il repensait à ses rêves. Taylor avait un air de défi qui ne présageait rien de bon pour Anna.

- Mais je te connais, toi, lança soudainement Bellatrix en direction de Taylor. Tu es un Lestrange, fils du traître de cousin de mon mari.

- Nous ne sommes pas des traîtres, répliqua farouchement Taylor.

- Vous êtes quoi, alors ? Rétorqua Bellatrix.

- Vous avez fait une grande bêtise en venant ici, sussura Voldemort. Celui là, on peut le tuer, déclara t'il ensuite en pointant Taylor.

- Non ! Cria alors Anna.

- C'est ton amoureux ? Lâcha Bellatrix. Je croyais que c'était Potter !

- Ne faites de mal à personne ! Cria Anna d'une voix désespéré.

Taylor regardait tour à tour Voldemort et Bellatrix, qui le menaçait de sa baguette. Anna pensa de toutes ses forces ne lui faites pas de mal. Elle eut une soudaine migraine et Bellatrix se mit à trembler. Voldemort s'approcha d'Anna d'un air menaçant.

- Tu oses utiliser ton pouvoir contre nous ? Dit il lentement.

- Ne faites pas de mal à Taylor ! Répliqua farouchement Anna.

- Tu n'as pas d'ordre à me donner, sale gamine, rétorqua Voldemort.

Il leva sa baguette et la pointa vers Taylor. Anna se précipita devant lui avec un air de défi.

- Non, Anna, murmura Taylor.

- Si tu engages un combat, ca ne se finira pas bien pour vous, grogna Voldemort.

- Maître, si vous me permettez... sussura Bellatrix. Nous perdons beaucoup trop de temps avec ce gosse.

- Merci, Bella, répondit Voldemort d'un air agacé. Annastasia, pousse toi de là.

Anna ne savait plus quoi faire. Pourquoi diable Taylor et Harry étaient venu ici ?! S'ils étaient là, cela signifiait peut être que Padfoot et le reste de l'ordre étaient en route. Elle devait alors gagner du temps... Elle ferma les yeux un instant et prit une décision.

- Si vous laissez Taylor et Harry partir, proposa t'elle, je deviendrais Mangemort.

- Non ! Cria brusquement Harry.

- Tu deviendrais Mangemort pour sauver tes amis ? Demanda Voldemort.

- Oui, répondit Anna.

Voldemort semblait réfléchir mais Anna aperçut dans ses yeux noirs que cela ne marchait pas comme ça avec lui.

- Quel humble fillette, lança t'il d'un ton moqueur. Sache que les contes de fées n'existent pas. Tes trois années avec ce fou Sirius Black t'ont ramollie ! Je vais tuer ces deux garçons et tu vas devenir Mangemort !

- Si vous les tuer, je vous tuerais, répliqua alors Anna en perdant tout son sang froid.

Bellatrix se mit à ricaner de façon hystérique. Narcissa regardait Anna d'un air ébahis tandis que Pettigrew tremblait comme une feuille. Harry semblait paniqué et Taylor semblait chercher une solution. Voldemort se rapprocha encore d'Anna et la fixait dans les yeux.

- Tu te crois plus forte que moi ? Vociféra t'il. Cette fillette de douze ans pense pouvoir me tuer ! Lança t'il en direction de ses Mangemorts.

Ceux ci éclatèrent de rire et Anna se vexa. Voldemort se tourna vers son serpent et chuchota quelque chose dans la même langue qu'utilisait Harry. Le serpent se mit à ramper en direction d'Anna qui se mit à trembler brutalement. Le serpent lui faisait vraiment peur... Il se tortilla jusqu'à elle et Anna se figea. Taylor lança soudainement un sort muet et le serpent alla se réfugier derrière Voldemort. Celui ci se tourna vers Bellatrix et lui fit un petit signe vers Taylor. Bellatrix se précipita vers lui et lui agrippa les cheveux en lui en arrachant plusieurs. Elle leva ensuite sa baguette vers lui.

- Endoloris ! Cria t'elle d'une voix exité.

Taylor tomba au sol et se mit à hurler brusquement. Harry s'accroupis à côté de lui, impuissant. Anna sentit quelque chose en elle exploser. Son coeur martelait partout dans son corps et sa tête voulait exploser. Elle concentra alors toute sa puissance et une vive aura verte s'échappa d'elle. Elle fixa tous les Mangemorts et tout le monde tomba au sol, le regard absent. Anna prit un mâlin plaisir à regarder Tracy, soumise à elle. Voldemort regarda furieusement les mangemorts quelques secondes. Il regarda ensuite Anna, l'air surpris et satisfait. Celle ci avait les yeux complètement vert à présent et son regard était furieux.

- Tu es puissante, déclara Voldemort.

- Laissez les partir, ordonna Anna.

- Ça ne marche pas avec moi, rétorqua Voldemort.

- Je vais dire à tes satanés Mangemort de t'attaquer ! Hurla Anna.

Voldemort eut un rictus mauvais. Il agita sa baguette et Harry et Taylor furent brusquement cloué au mur, incapable de bouger.

- Tu veux jouer à ça ? Murmura Voldemort.

- Je veux juste qu'ils puissent s'en aller, répliqua Anna.

Elle sentait son énergie baisser lentement et se demandait combien de temps elle pourrait contrôler les mangemorts... Elle se tourna vers Pettigrew, le plus facile à contrôler, et lui demanda mentalement où était le remède. Elle entendit une voix masculine lui répondre que le remède était dans le bureau de Tracy. Anna retourna son attention vers Voldemort, qui s'était dirigé vers Harry.

- Harry Potter, dit il lentement. Comment un simple bébé a t'il pu me vaincre ?

- Parce qu'il a quelque chose que tu n'auras jamais, répondit brusquement Anna.

- Quoi donc ? Demanda Voldemort en se tournant vers elle.

- De l'amour, répondit Anna.

Voldemort eut un rictus.

- L'amour, vraiment ? Fit il. L'amour rend faible et aveugle. Je regrette que tu puisse ressentir cette émotion... Mais je sais qu'au fond de toi, Annastasia, tu es comme moi.

- Non.

- Tu as le même plaisir que moi de soumettre les gens à tes pieds, dit Voldemort en pointant les Mangemorts au sol. Tu aimes la puissance, le pouvoir...

- Non... dit Anna. Je ne suis pas comme toi !

- Tu pourrais t'accomplir avec moi bien plus qu'avec tes supposés amis.

- Tu dis n'importe quoi ! Tu fais du mal à tout le monde, jamais je ne...

Anna se tut brusquement en entendant de nombreux bruits de pas. Elle se tourna et aperçut plusieurs personnes débouler dans la pièce. Padfoot était devant, suivit de près par Moony et Maugrey. Il y avait également Mondingus, Arthur Weasley, Podmore et Kingsley. Anna jubilait mentalement en voyant le regard surpris de Voldemort. Harry et Taylor retombèrent soudainement au sol et Voldemort se volatilisa avec son serpent dans un mouvement de cape. Tous les mangemorts présents se relevaient péniblement tandis que Padfoot et Moony tira les enfants derrière eux. Padfoot semblait étonné qu'Harry et Taylor soient présents mais les explications viendraient plus tard... Anna se débattit ; elle avait d'abord quelque chose à faire. Une lutte s'engagea entre l'ordre du phénix et les mangemorts. Taylor lançaient des sortillèges d'attaque derrière les membres de l'ordre tandis qu'Harry s'était fait poussé un peu plus loin. Anna remarqua que Padfoot s'était particulièrement acharné sur Pettigreew avant de s'en prendre à Bellatrix...

Anna se précipita dans le bureau de Tracy tandis que le duel n'en finissait plus. Elle fouilla rapidement dans tous les tiroirs et trouva un petit flacon. Elle le prit aussitôt et le mit dans sa poche, en souhaitant que c'était le remède... En se retournant vers la sortie, elle constenta que quelqu'un l'avait suivit ; Tracy. Anna serra les poings. Elle détestait cette femme plus que tout.

- Nous avons quelque chose à régler, toi et moi, déclara Tracy d'une voix froide.

- Tu vas retourner en prison, cracha Anna. Tu ne mérites pas la liberté !

- Tu n'as pas compris ce qu'était la vie, Annastasia, répliqua sèchement Tracy. On ne fait pas ce que l'on veut, si on veut survivre.

- Pourquoi survivre si c'est pour mener une vie comme la tienne ? Cingla Anna.

- Fais bien attention, grogna Tracy en levant sa baguette.

- Ta baguette ne me fais pas peur, lâcha Anna en riant légèrement. Tu as voulu que je devienne mauvaise... Regarde bien ça.

Anna se concentra et avant que Tracy n'ai pu lancer un sortillège, elle tomba au sol et fit glisser sa baguette vers Anna. Tracy leva son regard vers elle. Elle semblait désemparée. Anna sentait sa propre puissance bouillir en elle.

- Comment... Comment oses tu faire ça à ta mère ? Demanda péniblement Tracy.

- Tu n'es pas ma mère ! Cria Anna.

- Je t'ai élevé depuis que tu es bébé, dit Tracy, toujours au sol. Je t'ai élevé pendant neuf ans...

- Tu ne m'aimais même pas ! Rugit Anna. Tu as voulu me tuer et tu as tué Axel !

- Ce n'était pas mon intention... dit alors Tracy à voix basse.

- N'essaie pas de faire pitier...

- C'est vrai, Annastasia. Axel ne... Il y a un moyen de faire revenir Axel.

- Quoi ?

- Tu le sais, dit Tracy. La pierre...

- Où est elle ? Demanda brusquement Anna.

Elle se mit à penser à son grand frère et à Soleine. Les retrouver tous les deux relevaient du miracle. Si Tracy savait réellement où elle était... Mais celle ci se mit à ricaner.

- Tu vois, le seigneur des ténèbres a raison, dit elle. Tu veux le pouvoir... Qui donc ressuscite les morts ? Certainement pas toi !

Anna sentit son sang la quitter et elle donna un coup de pied dans la chaise de bureau. De l'autre côté, elle entendait les sortillèges de toutes parts er les cris. Elle pensait à faire du mal à Tracy, à la faire souffrir comme elle avait souffert, elle. Tracy se tordit alors de douleur, serrant son estomac en gémissant.

- Que fais tu ? Rugit elle.

Anna plissa les yeux en ignorant sa migraine et souhaita que Tracy souffre davantage. Voir cette femme se tordre de douleur lui faisait du bien. Cette vue la faisait presque jubiler. Elle comprit, dans un moment d'horreur, qu'elle aimait lui faire du mal. Sa tête l'élança brusquement et elle tomba à genoux. Padfoot et Moony entrèrent alors dans la pièce. Tracy disparut dans une fumée noire dans un dernier regard de haine. Anna sentit ses yeux se fermer tout seul et elle perdit conscience...

Lorsqu'elle reprit conscience, elle reconnu l'odeur habituelle de l'infirmerie de Poudlard. Il y avait de l'agitation autour d'elle. Sa tête lui faisait encore très mal et elle gémit. Puis, tout lui revient brusquement en tête. Elle ouvrit les yeux et aperçut immédiatement son père. Il avait l'air inquiet. Elle vit également Moony, Dumbledore, Rogue, Mc Gonagall, Harry, Thomas, le père de Taylor et Laura. Anna s'assit sur son lit.

- Tu te sens comment ? Demanda Padfoot.

Anna entendait un bourdonnement dans ses oreilles. Elle cligna plusieurs fois des yeux et regarda dans les lits autour d'elle. Hermione était toujours étendu, inerte. Taylor était allongé dans l'un d'eux et semblait dormir.

- Qu'est ce qu'il a ? Demanda t'elle à voix basse.

- Rien de grave, répondit Laura.

- Il a reçu un sortillège, précisa Harry.

- Pourquoi... Pourquoi vous êtes venu ? Demanda Anna d'un air furieux.

- Pour te sauver ! Répondit Harry. Pourquoi toi, tu es partie ?!

Anna sentait le regard de tout le monde sur elle et elle savait qu'elle était en faute. Son père la regardait d'un air furieux et même Moony avait l'air en colère. Le regard de Dumbledore la brûlait et elle évita son regard. Elle sortit alors le flacon de sa poche et le montra à Padfoot.

- C'est le remède, dit elle.

- Comment tu l'as trouvé ? Demanda Padfoot.

- J'ai demandé à Pettigrew... répondit Anna.

Laura prit le flacon de ses mains et l'observa. Dumbledore échangea un regard avec Padfoot. Anna frotta ses yeux un instant et se souvenu de sa dispute avec Taylor. Elle était furieuse contre lui... Et il était partit pour venir la chercher quand même. Anna regarda Dumbledore.

- Pourquoi vous ne m'avez pas dit pour Taylor ? Demanda t'elle en parlant de la bague.

- Parce que tu n'aurais pas accepté, répondit sincèrement Dumbledore.

- C'est évident, répondit Anna avec un petit sourire.

- Tu peux retirer la bague si tel est ton désir, dit Dumbledore.

- Euh... dit Anna, mal à l'aise. C'est déjà fait... j'ai été un peu impulsive, là dessus.

- Parlons en, de ton impulsivité, dit alors Padfoot d'un ton furieux. Tu imagines ce qui se serait passé si nous n'étions pas arrivé ?

- Je sais... dit Anna, l'air fatigué. Je ne supportais pas de voir Hermione comme ça... C'est moi qu'il voulait.

- C'est une raison suffisante pour t'offrir à eux comme ça ? Répliqua Padfoot.

- Je pense qu'Annastasia a besoin de repos, déclara soudainement Laura. Les tests que je lui ai fait me disent qu'elle a utilisé beaucoup de magie et que son corps doit se reposer.

Padfoot lança un regard noir à Laura.

- Mademoiselle Laura a raison, déclara Dumbledore.

- Je ne veux pas me reposer, dit vivement Anna. Il faut soigner Hermione et les autres.

- Je vais m'en charger avec madame Pomfresh, dit Laura.

- Personne ne t'a demandé ton avis, de toute façon, ajouta Padfoot.

Anna n'aimait pas quand son père était en colère. Il semblait lui en vouloir à mort. Elle savait bien qu'il avait été inquiet pour elle, mais elle devait faire certaine chose comme ça parfois.

Elle aurait voulu lui expliquer pourquoi elle était partie comme ça, mais il y avait trop de monde pour qu'elle puisse lui parler librement... Elle voulait également lui parler de tout ce que Voldemort lui avait dit, mais le moment était mal choisi. Elle aurait souhaité être à la maison. Elle se contenta de le regarder longuement, mais ses yeux étaient durs. Padfoot avait finalement choisi de lui faire comprendre que son comportement était innaceptable. Elle ne devait pas se sauver comme ça parce qu'elle croyait que c'était la chose à faire.

Laura et Pomfresh allèrent donner le remède aux victimes du poison.

- Pourquoi mon fils est parti à ta recherche ? Demanda Thomas.

- Il faudrait lui demander, répondit Anna. Comment êtes vous venu ? Demanda t'elle ensuite à Harry.

- Il y a un autre hyppogriffe dans la forêt, répondit Harry.

- Cool ! Souffla Anna.

- Ce n'est pas cool, grogna Padfoot. Comment Taylor connaît son existence ?

Harry haussa les épaules d'un air maladroit. Il ne souhaitait apparemment pas s'étendre sur le sujet.

- Monsieur Potter, dit alors Mc Gonagall, répondez. Personne ne doit aller dans la forêt interdite.

II y eut un petit silence.

- C'est toi qui lui a dit pour Buck ? Demanda alors Padfoot en direction d'Anna.

- Non, répondit Anna, j'ai rien dit.

- Buck ? Répéta Mc Gonagall. Sirius, tu es dans le coup ?

- Ce n'est pas important, soupira Padfoot.

- Tel père, telle fille, dit sournoisement Rogue. Aussi ignorant l'un que l'autre.

- Severus, dit fermement Dumbledore alors que Padfoot ouvrait la bouche.

- Au fait, vous n'étiez pas à la fête de Voldy ? Demanda Anna à Rogue d'un air moqueur.

Celui ci plissa les yeux furieusement. Anna se moquait délibérément de Voldemort pour le faire enrager.

- Annastasia, j'aimerais que tu répondes à quelques questions, dit Dumbledore.

- Oui ?

- Comment faisaient ils pour se cacher sans être vu ? Demanda le directeur.

- Sortillège d'invisibilité. Ils l'ont enlevé quand je suis arrivé.

- Pourquoi ont ils fait ça aux élèves de Poudlard ?

- Ils disent que les nés moldus ne méritent pas de vivre, répondit Anna avec haine.

- Pourquoi tu as dit que c'était toi qu'ils voulaient ?

Anna ne répondit pas tout de suite et finit par hausser les épaules. Elle repensa au moment où Voldemort allait lui faire la marque des ténèbres... Elle frisonna. Padfoot prit doucement sa main et Anna ressentit sa chaleur dans tout son corps. Elle regarda son père et toute la peur et l'inquiétude qu'elle avait ressentit et refoulé lui revient.

- Je pense que ça va prendre quelques heures avant que cela ne fasse effet, déclara soudainement Pomfresh. Quant à miss Black et monsieur Lestrange, ils doivent se reposer.

- Merci, Pompom, répondit Dumbledore en inclinant la tête. Grâce à Annastasia, ils pourront reprendre conscience très bientôt.

II sourit à Anna et celle ci lui rendit son sourire. Elle regarda ensuite Hermione. Elle avait tellement hâte de pouvoir lui parler à nouveau.

- Cependant, la manière dont tu t'y es prise n'était pas la meilleur solution, ajouta Dumbledore d'un air sévère.

- Je devais y aller moi même, répliqua Anna. Personne d'autre ne doit courir le risque de mourir...

- Toi non plus, tu ne dois pas courir ce risque ! Lâcha Harry avec force.

- Voldemort ne veut pas me tuer, déclara Anna.

- Vous croyez vraiment ? Fit alors Rogue. Il vous fait croire que vous êtes importante mais il va se débarrasser de vous le moment venu !

- Il aurait pu le faire mais il ne l'a pas fait ! Rétorqua Anna.

- Il a voulu te faire la marque ? Demanda Dumbledore.

Mc Gonagall et Laura mirent une main devant le bouche, l'air scandalisé. Anna secoua brusquement la tête.

- Je n'ai pas envie d'en parler, dit elle.

- Je comprend, repondit doucement Dumbledore.

Padfoot prit Anna par les épaules et planta son regard acier dans celui identique de sa fille.

- Ne refais plus jamais ça, Anna, dit il. Tu ne peux pas imaginer à quel point je déteste ça.

- Je sais, papa, répondit Anna. Mais c'est plus fort que moi... ajouta t'elle à voix basse. Ils ont empoisonné ceux qui ne méritaient pas de vivre selon eux pour que je vienne à leur rencontre... Je le savais... Hermione ne méritait pas ça.

- Je sais, Anna, répondit Padfoot. Mais tu n'es pas obligée d'agir toute seule. Je suis là, moi, et tous les autres aussi. Tu es une enfant. Quand va tu enfin le comprendre ?

- Je ne veux pas que personne d'autre souffre à cause de moi, dit Anna, les larmes aux yeux.

Elle ne voulait pas pleurer devant autant de monde et pourtant, elle en avait bien besoin. Le regard de Rogue lui fit cependant ravaler ses larmes. Il la regardait d'un air hautain.

- Les actions de Voldemort ne sont pas de ta faute, dit Padfoot. Tu ne peux pas porter la responsabilité de tout ce qu'il fait.

Anna ne savait pas quoi répondre et elle hocha doucement la tête. Padfoot lui flatta doucement la joue.

- Je pense qu'il est temps d'y aller, déclara Rogue d'un ton froid.

II tourna les talons sans plus de cérémonie et quitta l'infirmerie. Dumbledore et Mc Gonagall en firent de même, après les avoir salué. Anna resta donc seule avec Padfoot, Moony et Harry.

- T'es vraiment trop impulsive, déclara alors Harry. En plus, tu as utilisé ton pouvoir contre moi.

- Je suis désolé... soupira Anna. Vraiment désolé...

Elle se laissa tomber sur son lit et passa une main sur son visage. Tout c'était bien terminé et pourtant, elle ressentait de la tristesse. Elle avait réussi à trouver le remède mais tout ce que Voldemort et Tracy lui avaient dit restaient dans sa tête.

- Tu te sens bien ? Demanda Moony.

- Oui, répondit automatiquement Anna.

- Anna, répondit doucement Moony, c'est normal de se sentir mal...

Anna frotta de nouveau ses yeux en retenant un soupir.

- Je me demande juste quand tout ça va finir... dit elle finalement.

- Si tu arrêterait de te jeter dans la gueule du loup, ça irait peut être mieux, lâcha Padfoot.

- Je n'avais pas le choix... répliqua Anna.

- Si, tu avais le choix, rétorqua Padfoot, énervé. Tu as le choix à chaque fois et tu choisis toujours le mauvais ! Est ce que ça t'arrives de penser à nous ?

- Oui, mais...

- Si tu penserais à moi, tu ne ferais pas ça, gamine.

- Je sais que tu t'inquiète, papa, mais c'est plus fort que moi...

- Que penses tu qu'il arriverait, Anna, si tu meurs ? Demanda Moony.

- Vous serez tristes, répondit Anna.

- Démolis, corrigea Moony.

- Tu es ma fille et je ne me pardonnerais jamais s'il t'arriverait quoi que ce soit, dit Padfoot avec émotion.

- Si tu meurs, je mourrais aussi, déclara Harry.

Anna sentit une boule dans sa gorge et les larmes envahirent ses yeux. Elle les essuya brusquement.

- Je suis désolé, dit elle piteusement. Je voulais pas...

Padfoot la prit aussitôt dans ses bras et Anna se mit à sangloter dans son cou. Harry alla se coller avec eux et Moony flatta doucement son dos. Anna ne se sentait bien qu'avec eux et elle ne savait pas pourquoi elle avait été si impulsive. Si elle avait su qu'Harry la suivrait, elle ne serait pas parti... Son père la serrait fort dans ses bras et elle se laissa porter par sa respiration. Quoi que son père en dise, elle était incapable de laisser ses amis souffrir à sa place. Voldemort la voulait, elle. Elle n'allait pas laisser des innocents mourir à sa place. Allait elle finir par rejoindre les Mangemorts pour que Voldemort laisse tranquille tout ceux qu'elle aime ?

- Anna, tu es toute ma vie, lui chuchota Padfoot dans l'oreille. Je ne veux jamais te perdre.

- Moi non plus, répondit Anna avec émotion.

Son coeur se serra davantage et elle souhaitait tellement être une autre personne. Padfoot aurait sûrement plus apprécié avoir une fille normale... Elle se serra contre lui en souhaitant fortement que tout cela se termine avant qu'elle ne perde la tête. Elle sentait, plus que ce qu'elle voyait, la petite marque noir sur son bras... Cela lui rappela à quel point elle avait aimé voir Tracy souffrir. Mais cela pourrait être bien normal après que celle ci ait tué son frère. Elle n'était pas comme Voldemort... enfin, elle le souhaitait fortement.