Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 2 : Une entrée fracassante

1806 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/08/2020 13:43

Une entrée fracassante


Radimir avançait dans un couloir sombre. Il était seulement habillé d’un peignoir en satin mais il avait si chaud que les battements de son cœur ralentissaient. Il ne savait pourquoi il marchait dans ce funeste couloir où de nombreux sorciers peints dans des tableaux le fixaient d’un regard angoissant. Il pressentait qu’il fallait qu’il se dirige vers cette petite lueur qui lui semblait pourtant bien loin. Radimir Vynoque continua son chemin, la lueur devenant de plus en plus éclatante à mesure qu’il s’en rapprochait. Elle provenait en réalité d’une porte entrouverte. Arrivé à sa hauteur, Radimir poussa la porte qui lui faisait face à l’aide de son ventre bedonnant, comme il en avait l’habitude. La lumière était si forte qu’elle en devint aveuglante. Plissant ses petits yeux de taupe, il distingua néanmoins une silhouette dans cet éclat flamboyant. La personne qui se tenait dos à lui avait une longue chevelure d’un noir profond et envoûteur qui lui tombait sur des épaules d’une carrure et d’une musculature avantageuses. Sans qu’il n’en comprenne la raison, Radimir eu l’impression subite que la température ambiante augmenta encore d’un cran. Décidément il faisait vraiment chaud ! L’homme se retourna lentement et Radimir, en sueur, pu apercevoir un nez en forme de bec de corbeau. « Snape » pensa-t-il. Oui, c’était bien là l’homme qu’il avait rencontré au banquet de bienvenue de Poudlard. Le même qui lui avait tendu froidement la main en lui assénant son nom : « Snape » se répéta-t-il. Le sang du gros Vynoque ne fit qu’un tour quand il aperçut que le sorcier ténébreux ne portait alors qu’une serviette autour de la taille, laissant découvrir un torse d’une pâleur intense. « Mais quel homme sublime » marmonna Radimir, chamboulé et conquis. Snape lui adressa un sourire et se dirigea vers un divan tapissé de velours rouge.


« - Rejoins moi, lança-t-il au Vynoque qui laissa échapper un gémissement d’envie en voyant la posture allongée et entreprenante qu’avait pris l’objet de son désir."


Il s’apprêtait à aller à sa rencontre lorsqu’un bruit agaçant vint lui perturber l’oreille. « Mais enfin, mais qu’est-ce que… ! »


Vynoque ouvrit les yeux et comprit instantanément que ce charmant moment qu’il venait de passer n’était qu’un rêve. Ce qu’il ne saisit pas en revanche fut le fait que le personnage planté dans le tableau en face de lui n’était qu’à moitié présent dans son cadre. C’est d’ailleurs de là qu’émanait le bruit qui l’avait réveillé. Le petit personnage alternait les coups d’œil vers Radimir, allongé dans un lit à baldaquin, puis sortait la tête du tableau en parlant visiblement à quelqu’un d’autre. Radimir, déjà, très dur de la feuille, ne saisit que les mots « gémissement…est réveillé… je ne crois pas… ». Plus qu’agacé par cette étrange mascarade qui, de plus, l’avait dérangé dans ce si beau rêve, Radimir, reprit bien vite ses esprits, puis commença à bouillir de rage et à devenir plus rouge qu’une tomate sous le coup de la colère.


« - Croyez-moi, jeune homme, ceci sera rapporté au directeur ! Je suis Le Directeur en chef du gouvernement de la maisonnée des Archives et du fonds antiques de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard bon sang d’bois ! Ah tout fout l’camp d’nos jours ! A l’instant où je vais lui rapporter vos agissements, Dumbledore fera décrocher votre tableau sur le champs. Oui Monsieur, moi je suis dans les bonnes grâces du directeur ! Pourquoi donc pensez-vous que je loge dans sa chambre personnelle ! »


Ragaillardi dans son orgueil par ses propres paroles, Radimir se redressa, non sans mal, et entreprit de quitter ce lit, qui en effet, était bien celui de Dumbledore. Celui-ci lui avait d’ailleurs très chaleureusement fait grâce de ses appartements la veille, sans que Radimir ne sache où le directeur avait pu bien se loger pendant ce temps là. Ce qui était sûr pour lui, c’était que le directeur semblait le reconnaître à sa juste valeur et il ne pouvait que s’en féliciter. 

Certes, la journée avait mal débutée, mais aujourd’hui il allait enfin commencer son mandat de directeur et allait remettre cette école en bon ordre. Tout devait filer droit. Et puis, il allait sans doute pouvoir revoir ce fameux Snape qui ne cessait de hanter ses pensées depuis la veille. Il avait eu un véritable coup de foudre. Sûr de son charme, Radimir ne tardera pas à faire chavirer le cœur du beau brun, il en était du moins convaincu.

 

 

« - VOUS ALLEZ LES ABIMER ! SORTEZ MOI DE LA BANDE D’IGNARES ! »


Cela faisait seulement quelques heures qu’il avait pris ses fonctions et voilà déjà le quatrième groupe d’élèves qu’il chassait de ses pattes. Il avait passé en revue toutes les pièces du château qui pouvaient bien contenir des livres anciens. Les élèves ne savaient pas manipuler des livres, c’était un scandale ! Et ce n’était sans compter sur le fantôme nommé Karl, qui venait de débouler dans la réserve, tandis que Vynoque, qui se croyait enfin tranquille, s’occupait à dénombrer les taches brunes sur les esperluettes. 


« -Vous voyez ce livre ? commença le fantôme en positionnant son corps translucide à quelques pas seulement de Radimir Vynoque, qui se retourna, choqué que l’on vienne encore le déranger. Eh bien si je vous dis que c’est un livre de cuisine du XVIe siècle hein ? Vous ne le saviez pas ? Vous savez pourquoi ? Parce que dedans on y parle de recettes de faisan. Mais vous n’avez jamais dû en manger du faisan vous. Le faisan on en cuisinait souvent mais ça n’avait aucun goût et c’était dur comme du chien. »


« -Mais qu’est-ce que c’est que ce baratin ?! »  


Plus le fantôme parlait et plus il s’agitait et bougonnait fort. Le brave Radimir ne comprenait plus rien à cette situation grotesque.


« -Mais vous n’avez aucune raison de me croire, n’est-ce pas ? Parce qu’après tout, pourquoi croire ce que je dis ? Si je vous exposais en détails quel goût peuvent avoir des Schtroumpfs par exemple… »


« -Mais Monsieur, vous ignorez avec qui vous débattez ! Je suis un expert ! D’ailleurs j’ai été nommé Directeur en chef du gouvernement de la maisonnée des Archives et du fonds antique de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard. Maintenant sortez de mon antre ! »       


Mais le fantôme Karl avait déjà entrepris, sans son accord bien sûr, de saisir des livres au hasard, déposant sur ceux-ci une substance visqueuse et fantômatique. Ah non, si il y avait bien une chose à ne pas faire avec le Vynoque c’était bien d’abimer de précieux livres ! Ni une, ni deux, il s’empara de son balai, seul instrument de travail qu’on lui avait d’ailleurs laissé, et chassa le fantôme à grands coups !


Le balai au-dessus de sa grosse tête, essoufflé comme un bœuf, il n’eut de repos avant que le Karl en question ne soit sorti de plusieurs mètres de la réserve de livres. C’est alors qu’il entendit une jeune élève, qui passait par là, dire à sa compagne : « Le cours de potion de Snape commence dans cinq minutes, dépêche toi ! »


Le cours de Snape ? S'il suivait ses jeunes donzelles, il allait pouvoir revoir l’élu de son cœur. Il fallait à tout prix qu’il se rende à ce cours de potion.


Arrivé devant la porte d’entrée de la salle du cours de potion, la respiration saccadée, Radimir sentait son cœur s’emballer à toute vitesse. La, derrière cette porte, se trouvait Snape, son grand amour, il en était certain après le rêve qu’il avait fait. « Mes dons de sorciers sont si développés dans cette école que je fais des rêves prémonitoires, assurément » marmonna-t-il entre sa barbe.


Ni une, ni deux, il attendit que des élèves passent la porte pour se faufiler à leur suite. Le brave Radimir, bien fier de lui, pensant être des plus discrets, bien que son ventre ait bousculé au passage de nombreuses personnes indignées, alla se poster tout au fond de la salle et prit place sur un tabouret. Snape le remarqua tout de suite :


« - Eh bien, eh bien, eh bien, que nous vaut cet honneur ? lança Snape, d’une voix teintée d’ironie et de colère.


-  Mmmm euuuuh, bbbrrrr, marmona le Vynoque, qui n’avait pas prévu de plan et n’avait fait que suivre son instinct. En tant que Directeur en chef du gouvernement de la maisonnée des Archives et du fonds antiques de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard, je dois… oui je dois assister à votre cours !”


Snape joua la carte de l’ignorance et ne jeta plus un seul regard au bedonnant Vynoque, les mains repliés sur son ventre au fond de la salle. Le grand sorcier brun donna un cours magistral et théorique sur les philtres d’amour. Radimir, n’écoutant pas un mot, se surprit à observer avec attention la bosse que l’on pouvait deviner à l’entrejambe du professeur Snape. « Ca vaut son pesant de cacahuètes » susurra-t-il, songeur.

Snape continuait son cours :


« - Ce philtre est le plus puissant pour attirer l’amour d’une personne, il suffit de couper une racine de mandragore, de la mélanger avec du curcuma et… »


« Brrrrr », grogna Radimir en prenant conscience que le contenu de ce cours pourrait lui être très utile. 


Oui, il allait prendre des notes et concocter un philtre d’amour qu’il allait donner à Snape. Non pas qu’il ne soit pas sûr de son charme, il avait séduit le très célèbre Père Purgold durant sa jeunesse après tout, mais il voulait accélérer les choses. Il ne pouvait pas passer une nuit de plus sans se trouver dans les bras de l’élu de son cœur. Et puis, il n’avait encore jamais confectionné de potion et il allait pouvoir encore une fois démontrer ses talents extraordinaires de sorcier. 


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