Radimir courait partout dans les couloirs, (faisant résonner des couinements stridents), affublé d’une terreur telle qu’il n’en avait jamais connue. Il venait de commettre une erreur sans précédent, et pour la première fois de sa vie, il éprouvait de la culpabilité. Il avait par mégarde renversé un philtre particulièrement puissant sur le très célèbre et très renommé Albus Dumbledore. Après avoir installé le professeur sur un banc, il était parti chercher de l’aide dans toute l’aile ouest. Pourquoi ces fichus couloirs étaient-ils déserts tout à coup ? Il n’osait à peine penser à la scène qui venait de se jouer sous ses yeux. Il fallait qu’il règle ça à tout prix, sous peine de perdre son poste tout ça à cause d’une malheureuse incartade. Et puis, si cette potion avait fait eu un effet si puissant c’était encore une fois le fait de ses capacités magiques surdéveloppées.
Voilà, son talent allait finir par le perdre !
Radimir se retrouva, il ne su trop comment, dans les appartements du directeur. Ah non, il perdait son temps à chercher de l’aide, il savait exactement où en trouver : il lui fallait emmener le directeur au bureau de Snape, lui seul saurait comment l’aider. Radimir esquiva le souvenir de la monstrueuse protubérance qui avait soudain poussé sous la robe du directeur de Poudlard. Plus tard. Il y penserait plus tard. « Il va lui arriver des bricoles » marmonna-t-il en prenant une sucrerie sur le bureau, à l’intention de Dumbledore, avant de repartir vers les lieux du crime.
«- Vous voulez un sucre d’orge ? » questionna le bedonnant Vynoque, soufflant comme un boeuf, en tendant sa sucrerie à Dumbledore.
-Mon cher ami, je n’attend que ça, de pouvoir goûter à votre gros bâton sucré, susurra le directeur au Vynoque qui ouvrait des yeux ronds."
A ces paroles, notre gros bonhomme s’étouffa, n’arrivant plus à retrouver sa respiration, il hoqueta :
« - Monsieur le directeur, vous n’êtes plus vous-même, mais ne vous inquiétez pas, j’ai la situation bien en main.
-Oh oui, vous m’avez bien en main, allez-y, SAISISSEZ MOI ! apostropha le cher vieillard à lunettes se jetant sur lui."
Et voilà que la chose que le Vynoque avait à tout prix cherché à effacer de ses souvenirs, ce sexe gonflé et dur comme du bois, vint se coller, à travers leurs robes de sorciers, contre son ventre d’une façon pressante et irrésistible. Le Vynoque avait beau avoir élu comme âme soeur un autre homme, il n’en était pas un saint pour autant, et une bouffée de confusion s’empara de lui au contact de ce sexe viril. “Il espère faire la culbute!” réalisa-t-il
Cette potion était décidément beaucoup trop puissante et n’avait pas les effets escomptés. Il avait dû se tromper, un tel assaut n’était pas censé résulter de ce breuvage. Ce n’était pas les symptômes décrits par Snape lors de son cours. Un cri vint sauver le Vynoque de cette situation des plus embarrassantes.
“-OH MY GOD!” s’exclama une voix suraïgue
Une femme échevelée qui gesticulait les bras dans tous les sens se dirigeait droit vers les deux vieils hommes qui s'étreignaient quelques secondes auparavant. Le brave Radimir essaya tant bien que mal de lisser sa robe de sorcier de manière frénétique, pris de la peur insensée que l’empreinte du membre viril du directeur, si proéminent, ne se soit imprimée sur son vêtement.
“-I knew it ! gronda cette femme, que Vynoque n’avait jamais vu, mais qui portait une insigne la désignant comme : “Madame Desboudre, professeur de botanique”, je le savais, vous me cachiez des choses Monsieur le Directeur, je vous ai pris la main dans le sac ! ”
-Mmmm c’est bien ma veine, grogna Radimir
-J’avais bien dit à mes collègues : quelque chose ne tourne pas rond en ce moment avec le Directeur, il est très perturbé, il nous couve quelque chose ! Eh bien je ne m’étais pas trompé, l’amour est la première des maladies, eh oui. Je vais vous le dire en français : vous voilà amoureux. Et ça mon l’instinct me l’avait dit. Ne me cachez plus ce genre de choses, parce que je pressens tout !
-Quelle affreuse bonne femme! s’exclama Radimir, interrompant ce monologue. Ne vous trompez pas Madame, (à ces mots il gonfla un ventre destiné à impressionner son adversaire), il n’y a pas d’entourloupes là derrière ! Maintenant circulez, circulez, y a rien à voir, et bon sang, n'essayez pas de parler anglais, tous mes ancêtres britanniques se retournent dans leur tombes à vous entendre !”
Ni une, ni deux, Vynoque saisit le directeur par ce qu’il pensait être son bras pour l'entraîner ailleurs, en direction du bureau de Snape.
“-Radimir, Radimir, mon très, très cher ami, vous me comblez, serrez, serrez plus fort, oh ! gémissait Dumbledore, tout juste avant que notre Vynoque, tout chose, ne se rende compte que le membre qu’il avait saisi n’était pas le bras du directeur.
-Oh bon sang!”
C’est un Radimir écarlate de gêne qui arriva devant la porte des appartements de Snape, accompagné d’un Dumbledore toujours au comble de l’excitation sexuelle. Au moins, toute cette histoire serait pour lui un excellent prétexte pour se rapprocher de l’élu de son coeur. Il réalisa qu’il allait d’ailleurs bientôt entrer dans ses appartements privés. Quel dommage que ce soit à l’occasion d’une situation si embarrassante! Ce que le Vynoque ignorait c’était la présence d’un affreux tableau accroché sur la porte d’entrée.
Cette peinture représentait une jeune fille, frêle et malingre, qui observait les deux vieils hommes d’un regard de fouine derrière des lunettes plus rectangulaires qu’un terrain de football Moldu.
“- Bonjour, dit la jeune fille, d’un air désespéré et larmoyant, vous êtes venu me voir ? Comme c’est gentil. Parce que je ne vais pas bien du tout en ce moment, d’ailleurs j’ai eu mal à la tête hier, je pense que c’est les prémices d’une dépression, se plaigna-t-elle en plissant la bouche d’un air pincé et autoritaire et en contorsionnant ses doigts dans des positions incongrues. Surveiller les appartements de Snape c’est une trop lourde responsabilité, je m’en remettrai pas, d’ailleurs regardez, vous me stressez! éclata-t-en sanglots.
-Je désire m’entretenir avec le professeur Snape, c’est urgent!”
Ce ne fut seulement qu’à cet instant que Dumbledore réalisa qu’ils allaient rencontrer le professeur Snape.
“-Ah non Radimir! l’interrompit-il. Non, je ne pourrais le supporter, je ne vous partagerai pas avec cette charogne de Snape!
-Ne vous inquiétez pas, grommela notre bonhomme, toujours à court de souffle, et à présent dépourvu de tout raisonnement.
-Aaaah! le visage de Dumbledore s'éclaira d’un regard nouveau. Vous voulez qu’on aille souiller ses draps. C’est ingénieux, oh oh oh! Petit coquin !
-OUVREZ CETTE PORTE! hurla le Radimir, au bord de la mort tant son souffle lui manquait."
D’un mouvement sec, la porte sortit de ses gonds et s’ouvrit sur une pièce aussi sombre et lugubre que le personnage qui l’habitait. Au fond de cette pièce trônait un lit à baldaquin d’un rouge sombre, qui mit le feu au joues du Vynoque qui s’imaginait déjà son beau Snape dans ces draps de velours. Sauf que Snape...n’était pas là.
Vynoque n’y tenait plus, il fallait qu’il s’assoit, ce voyage aux quatres coins du château l’avait plus essoufflé que jamais et il grognait encore plus qu’à son habitude “Mmmm...brrrrr….Ohffff….”, ce que bien-sûr le directeur Dumbledore interprétait comme des signes d’un désir irrépressible. Le Vynoque lui se perdait dans des pensées qui partaient en tous sens, il se demandait comment se dépatouiller de ce calvaire, mais il était aussi très excité à l’idée de se trouver dans l’intimité de son aimé. Il aurait fallu se débarrasser du directeur, pour pouvoir se retrouver seul avec le ténébreux Snape à son retour. Mais il en allait de son poste, se rappela-t-il, il ne pouvait pas l'éjecter de la pièce en attendant que les choses s’arrangent d’elles même, il fallait qu’il les répare. Il enjoint Dumbledore à se poster sur une chaise. Très fière d’avoir trouvé une duperie il lui lança :
"-Je vous ai préparé une surprise mais maintenant il nous faut attendre”.
Oh oh oh, il était si malin! Oui, malin comme un singe, un affreux jojo !
Dumbledore, très enjouée le cru sur parole. L’attente fut longue, et le Radimir finit par s’assoupir, assis au coin du lit de son précieux Snape, dont il pouvait humer l’odeur dans chaque recoin de la salle, les mains croisées sur sa bedaine.