Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 6 : Le père Noël, ce vieil homme moustachu et rondelet

2402 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/09/2020 14:18

Les jours avaient passés depuis ce malencontreux accident du philtre d’amour. Le Vynoque avait fini par retrouver ses esprits et tous soupçons à l’encontre de sa personne avait été écartés. Sa joie retrouvée, il se surprenait à siffloter dans les couloirs, tout en pensant à l’élu de son cœur. Ses journées passées à veiller à la sécurité des livres et à s’extasier devant des reliures en veaux blond le comblaient de bonheur. Il avait même mis au point un ingénieux système de chariotte, permettant de se déplacer en compagnie des livres dans tout le château, afin que personne ne lui chipe ! Ah ça, il n’avait pas confiance en ses élèves. Ces ignares, Ces fumigènes !


A la table des professeurs, il ne s’était jamais tant goinfré et son ventre avait pris des proportions jusqu’alors inégalées. Il tâchait tout de même de faire des efforts lorsque Snape était présent à la tablée, et n'engloutissait pas tout ce qui était devant lui, bien qu’il ne pouvait s’empêcher de mettre à l’abri quelques petits pains dans ses poches, en prévisions. Il était toujours dans les bonnes grâces du directeur de l’école et il terrifiait toujours autant les élèves, qui n’osaient plus s’approcher des livres de peur de devoir se frotter à son charisme. Même le dénommé MacMolsby ne pouvait s’empêcher de lui proposer des « Cup of tea » très régulièrement. Quel succès fou ! Pour ce qui était de son bien-aimé Snape, il tâchait le plus possible de se trouver dans les mêmes pièces que lui, dès que l’occasion se présentait. Il lui lançait des regards langoureux, se passait le doigt sur la moustache en lui adressant des clins d’œil. « Je n’aurai pas dû me frotter à faire une potion d’amour, je le ferai succomber grâce à mon charme » se marmonnait-il souvent. Il n’avait pas pu s’empêcher de penser que ses sentiments étaient partagés depuis sa dernière entrevue avec le grand et ténébreux Snape. « Il est encore trop timide pour avouer ses sentiments. »


En somme, tout allait pour le mieux pour notre cher Radimir, tandis que l’hiver approchait à grands pas. Juste avant Noël, une réunion avait été prévue réclamant la présence de tout le personnel de l’école, et Radimir n’était pas peu fier d’y être convié. C’est avec entrain qu’il s’y rendit, saluant même le fantôme Karl d’un grognement amical au passage.

 

« - Comme vous le savez, commença Dumbledore tandis que Vynoque se frayait un chemin jusqu’à une chaise, toutes les années nous organisons une loterie de Noël pour le personnel de l’école. Cette année, nous avons décidé que chaque personne tirerait au sort une autre personne à qui elle devra faire un cadeau de Noël. Les cadeaux seront remis la semaine prochaine. Oh, Monsieur Vynoque, nous feriez-vous l’honneur de commencer ?

 

- Mmmmmbrrrrr… d’accord ! rugit-il sous l’effort (il se levait de sa chaise)

 

Vynoque, bousculant cette bécasse de Desboudre au passage, se dirigea vers Dumbledore, qui venait de faire apparaître, d’un coup de baguette magique, une grande coupe d’où s’échappaient des flammes bleues. Le directeur s’adressa ensuite à Vynoque :

 

- La personne qui sera indiquée sur le bout de papier sera la personne à laquelle vous devrez offrir un présent. Elle en aura de la chance, ne put s’empêcher de dire le directeur d’une voix que Vynoque aurait juré être sensuelle.  

 

Impressionné, Vynoque vu alors jaillir un papier de la petite coupe. Dumbledore attrapa au vol ledit bout de papier. Il l’ouvrit tandis qu’un regard de colère traversa ses pupilles un court instant. Puis le directeur se retourna prestement en marmonnant. « Je n’arrive pas à lire, il me faut de la lumière». Dumbledore semblait, de dos, donner un coup de baguette sur le papier en question. Quand il se retourna un sourire illuminait son visage.

 

- Dumbledore ! Il est écrit Dumbledore ! Mon cher Vynoque, vous allez devoir m’offrir un cadeau, rayonnait-il. Tenez, regardez !

 

En donnant le papier à Vynoque, leurs mains se rencontrèrent, et notre bedonnant Radimir aurait juré voir, à ce contact, le tissu de la robe de Dumbledore se soulever au niveau de son entrejambe. « Rien qu’un mauvais souvenir de notre malencontreuse aventure avec la potion d’amour », pensa-t-il. Vynoque, un peu déçu, aurait préféré que le nom de Snape soit sorti de la coupe. Il retourna à sa place en bougonnant.

 

Après que la farouche Madame Fèche s’était vu attribuer le nom du fantôme Karl, ce qui provoqua un tollé de la part du Radimir beuglant que ses ancêtres se retournerait dans leurs tombes si ils entendaient qu’un énergumène pareil était considéré comme un membre du personnel au même titre que lui, ce fut alors au tour de Snape de se présenter devant la coupe.


Quelle ne fut pas la joie de notre bienheureux Vynoque lorsque le professeur de potion, une fois le papier tombé dans ses mains, marmonna « Monsieur Vynoque ».

 

- Quoi ? Attendez, vous êtes sûr ? Faites moi voir ça, grommela Dumbledore.

 

- Non non monsieur le directeur, il n’y a pas d’erreurs, croyez moi, riposta Snape. »

 

C’est ainsi que Vynoque, tout guilleret attendit Noël avec plus d’impatience que jamais. Il allait avoir un présent de Snape. Il n’en revenait pas de sa chance. Pour le cadeau qu’il allait faire à Dumbledore, c’était une autre affaire. Une nouvelle robe pour le directeur ? C’est vrai que parfois il était vraiment habillé comme un pâtier, ça ne lui ferait pas de mal. Mais les robes de sorciers coutaient cher, et il voulait économiser. A vrai dire, il avait même ouvert une quête avec son elfe Astruk, à qui il avait fait croire que l’argent sera reversé au petit peuple, pour pouvoir s’offrir l’édition du First Folio de Shakespeare qu’il convoitait depuis que son cousin germain, né en 1516, s’était avéré être ami avec ledit William Shakespeare. Mais cette quête menée dans toutes les salles de classe avant que les professeurs ne débarquent en cours, n’avait pas été, pour l’instant, un franc succès.



Finalement, la veille de Noël, notre Vynoque avait élaboré un plan et s’était infiltré dans la serre de Madame Desboudre, à la recherche d’une fleur, ou d’une plante. Cela lui permettrait d’économiser tout en faisant un vilain coup à cette couenne de professeur de botanique. « Un affreux jojo, un affreux jojo », chantonnait-il tout en marchant sur la pointe des pieds. A vrai dire notre grassouillet Vynoque faisait un boucan de tous les diables. Non seulement chacun de ses pas avaient la délicatesse d’un éléphant, mais ses grognements habituels n’arrangeait pas la chose. Heureusement pour lui, les alentours étaient déserts. Il choisit une plante, brandit sa scie préférée et coupa une fleur à l’énorme bulbe en pensant qu’elle ferait bien l’affaire. Puis, il la mis dans un pot vide qu’il trouva à terre, et reparti, fier de lui, dans l’enceinte du château où l’attendait son elfe de maison criant à tue tête « Bon Grêveillon ! Bon grêveillon ! Joyeuuuuux Grêveillon ! »

 

Le lendemain, Vynoque s’éveilla avec une érection magistrale. Tout excité de sa nuit remplie de rêves érotiques, et à l’idée folle de recevoir un cadeau de son bien-aimé Snape, il s'autorisa quelques caresses personnelles. Après avoir fait marcher son imagination en repensant aux draps de velours de Snape et avoir marmonné des “Snape, rongez-moi le trognon jusqu’au bout!”, il se leva avec toute la grâce et la décence que lui permettait sa magnifique et proéminente bedaine, et se rendit à la grande salle, où l’attendait le sapin de Noël, et donc, les cadeaux.


Quelle fut la déception de Vynoque lorsque, non seulement, il s'aperçut que Snape n’était pas présent, mais qu’en plus, rien ne lui était destiné sous le sapin ! Il y avait anguille sous roche, ce n’était pas possible, son Snape, son valeureux Snape ne pouvait pas l’avoir abandonné ainsi. Il noya son chagrin dans un petit déjeuner beaucoup trop copieux et regagna sa chambre.


« Comment a-t-il pu ? Comment ? sanglota-il. Avant de se rappeler que si il pleurait trop il ne pourrait définitivement plus respirer. »


Affligé de tout le malheur du monde, il se jeta sur son lit dans l’espoir d’y mourir de chagrin.


« BRRRRAAAAAM » Le lit s’effondra sous son poids. Non seulement le Vynoque se retrouva au sol, emberlificoté dans des lattes de bois qui avaient cassées et des draps qui avaient voldingués. Mais en plus, ce choc avait causé un tremblement de terre, que certains élèves diront plus tard avoir ressenti jusque dans l’aile Est du château. Cela provoqua également la chute d’un bureau et l’envol de bon nombre de papier dans les airs. Vynoque se retrouva noyé à terre sous des décombres de papiers, de lattes en bois et de draps. On aurait dit un mouton à cinq pattes auquel on aurait enfilé des feuillets ! Que de malheurs ! Notre Vynoque, au comble du désespoir n’arrivait décemment plus a respirer sous le coup du chagrin.


« IL M’A TRAHI, MON SNAPE M’A TRAHI ! BRRRR….JE VAIS MOURIR DE CHAGRIN ! JE VAIS LUI DIRE QUE SI IL NE ME PRENDS PAS SUR LE CHAMPS JE MMMMM… MEUUUURS ! »


Au milieu de ce mélodrame, il couina :


« M’enfin, qu’est-ce que c’est que ce truc dur que j’ai dans le dos ? »


Vynoque en sortit une petite boite bleu assortie d’un petit noeud, qu’il avait un peu écrasé avec son derrière. Ses yeux s’arrondirent, plus globuleux que jamais, derrière ses petites lunettes rondes. Il s’empressa d’ouvrir la boîte qui contenait un petit bijoux et un mot. « Pour monsieur le Directeur en chef du gouvernement de la maisonnée des Archives et du fonds antiques de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard, de la part de Severus Snape». Le petit bijou au fond de la boite était une pince de cravate. Une pince de cravate en forme de serpent. 


C’est ainsi que, fou de joie, affublé de sa plus belle cravate marbrée et de sa pince à cravate serpent ainsi que des ses plus beaux dessous en dentelles, Radimircoura dans les couloirs afin d’aller remercier l’élu de son cœur. Comment avait-il pu penser que Snape ne penserait pas à lui ? Comment avait-il pu douter de lui ? Dans sa course effrénée, chaque saut provoquait des tremblements, et les élèves affolés, pensant à des répliques du précédent tremblement de terre fuyaient à toutes jambes afin de procéder à l’évacuation du bâtiment. Perdu dans ses pensées, il percuta de plein fouet une masse qu’il ne distingua pas. Ce choc entraina la chute de Vynoque mais aussi de la personne qu’il venait de renverser : Dumbledore.


« MBRRRRR…. ECARTEZ VOUS DE MON CHEMIN… BON SANG… VOUS ÊTES NIOLU OU QUOI ! AIDEZ MOI A ME RELEVER ! »


Toujours au sol, Vynoque se rendit compte avec horreur, qu’il était couché sur le directeur de l’école. Celui-ci le regardait avec un œil des plus lubriques. Vynoque cru sentir une main palper son grassouillet arrière train.


« Oh euhm ah…ah… c’est vous Monsieur le Directeur… Je vous prie de m’excuser… Je… Je ne me sens pas très bien… » 


Vynoque se leva et s’enfuit à toutes jambes. Pas de temps à perdre. Il eut tout juste le temps de percevoir les quelques mots lancés par le directeur "attendez, je voulais vous dire, pour la fleur…." Décidément, il était à deux doigts de penser que le directeur n’avait pas eu de remède à son philtre d’amour. Arrivé devant les appartements de Snape, il se retrouva de nouveaux nez à nez avec l’Amolissante, ce tableau exaspérant. 


« - Snape n’est pas la. Je me suis fait gronder la dernière fois parce que je vous avais laissé entrer. grinça-t-elle, les lèvres pincées, je n’aime pas me faire gronder, après je perds toute confiance en moi.” 


- MAIS QU’EST CE QUE C’EST QUE CA ENCORE ? BON SANG, LAISSEZ MOI ENTRER VOUS DIS-JE! ESPECE DE PATHETIQUE DONZELLE ! rugit notre bon Vynoque. 


- Je ne fais ça que pour soulager Snape ! Pour le soulager ! Vous comprenez pas, il a trop de travail et moi je l’aide en tenant sa porte d’entrée… Et vous… et vous…. vous me grondez, vous voyez ! 


L’Amolissante éclata en sanglots et Vynoque, grognant, soufflant, battant des bras dans sa veste en velours trop grande, ne put rien en tirer. 


- Ecoutez, finit-il par dire, est ce que au moins vous pouvez lui transmettre un message quand il rentrera ? Dites lui… Dites lui que je l’attends aux bains ! »


Sur ce, Radimir Vynoque parti au bain, bien décidé à remercier son bien aimé comme il se devait. Il comptait lui faire la meilleure gâterie de sa vie. Et les bains seraient un endroit rêvé pour leurs ébats. Il se mit nu, se glissa dans la salle des grands bains où il comptait faire couler un bain de mousse rose. C’est alors qu’il remarqua que quelqu’un se trouvait déjà dans la salle des bains. Quelqu’un debout, de dos, et… complètement nu. Il pouvait voir son fessier galbé et huilé. Mon dieu, quel homme bien bâti ! Puis, lorsque cet individu se retourna, brusquement, tout lui revint en mémoire…



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