Annastasia et l'ultime affrontement

Chapitre 2 : Médaillon et drôle de vision

2638 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/09/2020 18:06


Padfoot réapparut avec sa fille et son filleul dans le salon de leur maison. Anna faisait mine de s'intéresser à ses ongles, ignorant les explications que son père semblait attendre. Harry, quant à lui, décida de rompre le silence qui devenait de plus en plus long.


- Tu vas nous dire pourquoi tu as fait ça aux jumeaux ? demanda-t-il en soupirant.

- Ils voulaient m'enlever ma veste même si leur ai dit de me lâcher ! dit alors Anna, sur la défensive.

- C'est vrai qu'ils sont insistants... déclara Padfoot. Ils m'ont déjà parlé de leurs pétards pendant toute une semaine pour que je leur en achète. Ils m'envoyaient même des lettres...

- Leurs pétards ? répéta Anna, intriguée.

- Ils pensaient que tu allais faire quoi avec ça ? s'étonna Harry.

- Que j'allais en faire exploser dans le bureau de Rogue... répondit Padfoot en ricanant. J'en avais presque envie... Mais il faut que je montre l'exemple, à ce que Moony m'a dit...


Anna rigola en s'imaginant son père se retenir d'acheter un tel produit. Elle enleva soudainement sa veste et tout son être la remercia pour son geste. Elle se laissa tomber lâchement sur le canapé, imité tout aussi peu gracieusement par Harry. Padfoot s'assit avec un peu plus de classe et tourna son regard vers Anna.


- Tu sais que tu attires beaucoup plus l'attention en t'habillant comme ça par une chaleur pareille ? dit-il en arquant un sourcil.


Anna haussa les épaules d'un air désinvolte. Padfoot et Harry s'échangèrent un regard.


- Je pense que Rogue a beaucoup plus de raison de cacher son bras que toi, dit soudainement Harry. Personne ne va penser que c'est la marque des ténèbres, Anna...

- Peut-être bien, fit Anna.

- Pas peut-être bien, gronda doucement Padfoot. Accepte ce qui t'es arrivé une fois pour toute... tu sais qui tu es réellement et c'est ça l'important.

- Tu as raison, soupira Anna.

- Bien sûr que j'ai raison, rétorqua Padfoot avec un sourire.


Il se mit à taquiner Anna en la chatouillant un peu partout. S'en suivit d'une bataille de chatouilles auquel Harry se mêla avec joie.

Quelques heures plus tard, Padfoot avait été convoqué à une réunion de l'Ordre du Phénix encore une fois. Depuis leur dernière rencontre avec Voldemort, les réunions de l'Ordre se succédaient jour après jour. Anna et Harry savaient qu'ils parlaient des Horcruxes lors de ces réunions.

Ils furent donc laissés à eux même dans le salon du 12, square Grimmaurd lorsque tous les membres de l'Ordre furent arrivés. La réunion avait débutait depuis quelques minutes et Anna commençait à s'ennuyer. Elle balaya la pièce du regard pour trouver de quoi s'occuper et ses yeux tombèrent sur le présentoir d'objet qui ornait le mur.

Elle se souvenait bien de la dague de Serpentard que Padfoot avait placé là quelque temps voilà des années. À présent, la dague était dans le bureau de Dumbledore.

Anna eut soudainement un sursaut. La dague de Serpentard pouvait sûrement être un Horcruxe. C'était un objet puissant- bien qu'Anna n'ait jamais su quel était sa puissance exacte - et il avait appartenu à Serpentard. Voldemort l'aimerait sans aucun doute.

Anna se mit alors à regarder les autres objets dans le présentoir. Il y avait un petit couteau en argent et une boule avec de la fumée rouge à l'intérieur. Il y avait également un médaillon massif et un peu sinistre. Il intrigua Anna plus que les autres objets et elle le toucha légèrement.


- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Harry.

- Je pensais à la dague de Serpentard. Cela pourrait être un des Horcruxes de Voldemort... et puis, regarde, ce médaillon. Il a l'air bourré de magie noire...


Harry se leva et alla regarder le médaillon. Il fronça les sourcils.


- Je ne l'avais jamais remarqué, dit-il, un peu déçu de lui-même.

- Tu crois qu'il appartenait à qui ? Demanda Anna en prenant le bijou.

- Aucune idée... sûrement pas Padfoot. Peut-être à sa mère...

- Il faudrait lui demander.

- On dirait qu'il peut s'ouvrir...


Anna observa davantage le médaillon et constata qu'il pouvait effectivement s'ouvrir. Elle tenta donc de l'ouvrir sans attendre et un immense frisson lui parcourut tout le corps. Tout à coup, elle sentit une rafale de vent et tout devint noir. C'est alors qu'une image lui vient... Elle voyait un homme grand, les cheveux longs, entrer dans la pièce.


- Papa ? appela-t-elle.

- C'est bien moi, répondit l'homme aux cheveux noirs. Mais ne m'appelle pas comme ça... je déteste ça.

- Quoi ? dit Anna, sous le choc.

- Je n'ai jamais voulu être ton père, Annastasia. Personne ne voudrait quelqu'un comme toi dans sa vie.

- Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qu’il t’arrive ? paniqua Anna, en le regardant alarmé.

- Mais rien du tout... répondit Padfoot. Je dis seulement ce que je pense. Viens ici, Annastasia.

- Tu ne m'appelle pas comme ça d'habitude !

- Non, tu n'es pas toi-même !

- Viens ici.

- Non... répliqua Anna, sachant pertinemment que quelque chose n'allait pas avec son père.

- Annastasia... gronda Padfoot d'une voix colérique. C'est une chance pour ta mère de ne plus être là. Elle ne peut pas voir la lamentable fille que tu es.

- Papa... gémit Anna d'un ton plaintif.

- Ça te rend triste ? Je m'en fiche ! Tu viens ici, maintenant.

- Non ! Cria Anna.


- Anna ! Anna ! s'exclama une voix.


Elle sentait quelqu'un lui effleurer le visage et la secouer doucement. Elle ouvrit péniblement les yeux et constata qu'elle était couchée au sol, dans le salon. Padfoot se tenait au-dessus d'elle avec Harry. Il semblait très inquiet et Anna le regarda d'un air blessé. Ses souvenirs étaient un peu embrouillés mais elle savait qu'il s'était passé quelque chose de pas très agréable. Moony, Tonks, Molly, Arthur et Maugrey étaient derrière Padfoot et Harry. Anna se sentit tout à coup gênée par tout ce monde et elle s'assit lentement.


- Est-ce que ça va ? demanda Padfoot.

- Oui, répondit Anna, un peu brusquement.


Elle regarda le visage de son père et tout lui revint clairement en tête. Il était entré dans le salon peu de temps auparavant et s'était mis à lui dire des bêtises... Elle fronça les sourcils.


- Qu'est ce qui t'a pris ? demanda-t-elle brusquement.

- Quoi ? dit Padfoot, perplexe.


Anna ne comprenait pas ce qui se passait. Elle se sentait perdu. Elle tourna son regard vers Harry.


- Tu as pris le médaillon et tu t'es évanouie, expliqua-t-il, l'air inquiet. Tu as rêvé ?

- Je pense que oui... répondit Anna, perplexe.


Elle regarda Moony et aperçut qu'il tenait le médaillon dans sa main.


- À qui il est, le médaillon ? demanda Anna.

- À mon frère, répondit sinistrement Padfoot. C'est un objet de magie noire... tu n'aurais pas dû y toucher.

- Je pensais que ça pourrait être un Horcruxe, répondit pensivement Anna.

- Pardon ? s'exclama soudainement Molly. Comment se fait-il que tu connaisses les Horcruxes ?!

- Je l'ai découvert moi-même, répondit Anna. J'ai même tué Nagini... Ne faites pas cet air-là, Mrs Weasley... Harry et moi sommes au courant de tout.

- Suis-je surprise ? grinça Molly en plissant ses yeux en direction de Padfoot. Ils ont treize ans et sont au courant de la chose la plus ignoble de l'humanité. Bravo, Sirius !

- Il n'a rien à voir là-dedans ! s'exclama Anna.


Son choc de s'être évanouie était passé et la mauvaise humeur avait pris sa place. Molly Weasley l'énervait déjà pas mal en temps normal, mais quand elle s'attaquait à son père, c'était trop. Même si Anna n'était toujours pas certaine de ce qui c'était passé, elle n'acceptait pas que Molly s'en prenne à son père.


- Occupe-toi de tes enfants, Molly, et je m'occuperais des miens, gronda Padfoot en essayant d'avoir l'air calme.

- Harry n'est pas ton enfant, répliqua Molly.


Un malaise s'était infiltré dans la pièce. Harry ne semblait plus savoir où se mettre et Moony regardait son meilleur ami d'un air sérieux.


- Je le sais, c'est une façon de parler, dit Padfoot entre ses dents.

- Ça ne dérange pas Harry, n'est-ce pas ? se permit de dire Anna.


Harry ouvrit de grands yeux et évita le regard de Molly. Il secoua négativement la tête et Padfoot eut un petit sourire.


- Tu devrais écouter les conseils de quelqu'un qui s'y connait, lâcha Molly.

- J'écouterais les conseils que je demande, répliqua Padfoot.

- Ce n'est pas pour rien qu'Anna se retrouve toujours dans des situations dangereuses ! Tu vas finir par les perdre si tu continues comme ça.

- Je pense que ce n'est pas le moment de... commença Tonks.

- Je n'ai jamais souhaité qu'ils se mettant dans des situations dangereuses ! coupa furieusement Padfoot. Seulement, je ne suis pas idiot. Ils sont au centre de tout ce qui se passe avec Voldemort. Ils doivent être au minimum au courant.

- Les Horcruxes, ce n'est pas le minimum, grinça Molly.

- Je ne leur ait pas dit, rétorqua Padfoot.

- Bon, trêve de bavardage, lâcha soudainement Maugrey. Je pense que nous tenons quelque chose.


Il pointa le médaillon dans la main de Moony.


- C'est exactement le genre d'objet que Voldemort convoite. Et je ne crois pas me tromper en disant que Regulus Black avait de mauvaises fréquentations...


Il fixa son œil normal et son œil de verre sur Padfoot, qui lui fit un bref regard noir.


- Tu ne te trompes pas, dit-il.


Il se retourna vers Anna en ignorant superbement Molly qui continuait de le regarder, l'air furieuse.


- Tu vas bien ? demanda Padfoot.

- Oui, répondit Anna.

- Je vais m'occuper du médaillon, déclara Maugrey. Je vais l'apporter à Dumbledore pour qu'il y jette un œil.

- Pourquoi n’était-il pas à la réunion, d'ailleurs ? demanda Tonks.

- Raison personnelle, grogna Maugrey.

- Ah, répondit Tonks.


Maugrey fit un signe de tête et prit le médaillon que Moony lui tendait. Il partit ensuite sans plus de cérémonie.

Tout le monde partit ensuite peu à peu. Molly enlaça Harry exagérément au moment de lui dire au revoir. Harry lui fit un sourire quelque peu forcé et la mère de famille quitta la maison avec son époux. Padfoot, Anna et Harry retournèrent dans leur maison avec Moony, Tonks et Teddy. Les adultes prirent place sur les divans du salon tandis qu'Anna et Harry s'occupèrent de Teddy par terre.


- Je me demande qui Dumbledore va prendre comme prof de défense cette année, dit pensivement Padfoot.

- Quelqu'un de confiance, assurément, répondit Tonks.

- Pourquoi tu ne te propose pas, Moony ? fit Padfoot.

- Moi ? répéta Moony. Jamais de la vie, voyons.

- Pourquoi ? demanda Anna, surprise. Tu ne pourrais jamais être pire que Tamara, il y a deux ans, ajouta-t-elle en faisant une grimace.

- Ou Lestrange, fit Harry.

- Il était super bon, répliqua Anna, offusqué.

- Remus serait encore mieux, fit Tonks en l'embrassant sur la joue.

- Aucun parent ne voudrait qu'un loup-garou enseigne à leur enfant, dit Moony en secouant la tête d'un air désespéré.

- Mais si ! fit Harry avec force. Tu n'es pas un loup-garou tous les jours.

- Si, Harry, je suis un loup-garou tous les jours, soupira Moony. Quoi qu'il en soit, Dumbledore ne me l'a pas demandé et je ne voudrais pas passer autant de temps sans Teddy.

- On viendrait à Poudlard tout le temps, dit Tonks avec enthousiasme.

- Ce serait trop cool ! commenta Anna.


Moony secoua la tête en riant. Il resta encore quelques heures et partit finalement avec sa petite famille. Anna perdit alors son sourire et se rappela ce qui c'était passé avant de s'évanouir. La vision qu'elle avait eue la troublait. Maintenant qu'elle était seule, il était dur de ne pas y penser. Elle alla dans sa chambre lorsque Padfoot et Harry entamèrent une partie d'échecs. Padfoot, Moony et Tonks n'avaient pas voulu parler des Horcruxes en leur présence. Mais cela n'était pas en priorité dans les pensées d'Anna. Peut-être que le médaillon renfermait les vraies pensées de Padfoot. Peut-être qu'en fait, il n'avait jamais voulu d'elle et s'était senti obligé de s'occuper d'elle. Mais non, se dit-elle, le médaillon est plein de magie noire, il est maléfique.

Alors qu'elle débattait mentalement quant à la vérité de sa vision, la porte grinça lentement et Padfoot apparut dans l'entrebâillement.


- À quoi tu penses ? demanda-t-il.


Anna était couchée dans son lit et jouait distraitement avec sa baguette magique. Elle haussa vaguement les épaules en évitant de regarder son père. Celui-ci s'approcha et s'assit près d'elle sur son lit.


- Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais me dire ? demanda Padfoot d'un ton encourageant.

- Non, répondit Anna en plissant les yeux.


Padfoot retint un soupir. Anna ne semblait pas vouloir lui parler mais il savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec elle.


- Dis-moi alors pourquoi tu m'as regardé comme ça après t'être réveillée tout à l'heure ? dit Padfoot en arquant un sourcil.

- Regardé comment ? soupira Anna.

- Comme si j'avais fait quelque chose de mal, répondit Padfoot.


Anna croisa le regard acier de Padfoot et vit de l'inquiétude. Elle poussa un autre soupir et s'assit sur son lit.


- C'était étrange, dit-elle, quand j'ai touché au médaillon... tout est devenu noir mais ensuite, je t'ai vu entrer dans la pièce.

- Moi ?

- Oui... Tu m'as dit de ne plus t'appeler papa, que tu n'aimais pas ça. Tu m'as aussi dit que tu ne voulais pas être mon père, que personne ne voudrait de moi dans sa vie...

- Hé, calme-toi, gamine, dit doucement Padfoot. Jamais je n'aurai dit ça, ajouta-t-il, un peu sous le choc. C'était assurément une vision à cause du médaillon. Tu es ma plus grande fierté, Anna.


Anna leva un regard mouillé vers lui. Padfoot ouvrit ses bras et Anna s'y jeta.


- Tu as aussi dit que ma mère aurait honte d'avoir une fille lamentable comme moi, murmura Anna d’une voix brisée.

- Premièrement, ce n'était pas moi, gamine. Deuxièmement, ta mère serait extrêmement fière de toi. Cette illusion était uniquement faite pour te blesser... ce n'est pas du tout la réalité. Tu me crois, j'espère ?

- Oui, répondit Anna. Mais on aurait tellement dit que c'était vrai.

- Anna... je n'ai pas les mots pour expliquer à quel point tu es importante pour moi.

- Je t'aime, papa, répondit Anna en le serrant très fort.

- Moi aussi, répondit Padfoot avec émotion.


Anna se sentit rassurée et était maintenant furieuse contre le médaillon. Il avait créé une illusion qui avait réussi à la perturber au plus haut point. Padfoot la serra longuement dans ses bras, souhaitant lui enlever toute sa peine. Ils restèrent ainsi de longues minutes, chacun perdu dans ses pensées.


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