Annastasia et l'ultime affrontement

Des yeux sombres comme les enfers semblaient la suivre partout où elle allait, à présent. Anna savait que ce n'était qu'une question de temps avant que Voldemort ne souhaite se venger. Il avait perdu la pierre de résurrection et cela n'allait pas arranger les choses. Alastor Maugrey la suivait partout dans le château à présent et elle se sentait prisonnière. Ses amis étaient tous un peu chamboulé par ce qui était arrivé.

Le samedi après-midi, ils se retrouvèrent tous à la table des Gryffondors sous l'oeil suspicieux des professeurs. Taylor s'était joint à eux.

Anna, Harry, Ron, Hermione, Ginny, Luna et Taylor étaient assis de part et d'autre de la table.

- Je n'ai pas encore eu l'occasion de le dire, dit doucement Anna, mais merci à tous... vraiment.

- Tu n'as pas besoin de dire merci, franchement, Anna, répondit Hermione. C'est normal.

- Je ne pensais jamais connaître quelqu'un prêt à risquer sa vie pour moi, déclara Anna. Quand j'étais petite, c'était chacun pour soi.

- Les choses ont bien changé, n'est-ce pas ? dit Harry en souriant légèrement.

- Oui, répondit Anna en lui rendant son sourire.

- Nous sommes tes amis, à la vie, à la mort, affirma Ginny. Et puis... nous n'avons pas fait tous ces cours cette année pour rien. Nous sommes prêts à nous battre.

- Il le faudra encore bientôt, c'est certain, soupira Anna.

- Nous sommes prêts, dit Taylor. Personne ne trouvera la paix tant que Voldemort sera en vie.

- Nous avons le plus gros des avantages, de toute façon, déclara Luna en lisant son journal à l'envers.

- Quoi ? demanda Anna.

- Et bien, répondit la blonde sur le ton de l'évidence, nous sommes unis et Voldemort est seul.

- Bon point, fit Ron.

- Nous avons Dumbledore de notre côté, aussi, ajouta Hermione. Si vous-savez-qui vient vraiment à Poudlard...

- Il n'aura pas beaucoup de chance, finit Ron.

- Pourquoi tu ne l'appelle pas par son nom ? demanda soudainement Taylor à Hermione.

La jeune sorcière haussa les épaules.

- Ce n'était qu'un gosse comme nous, au début, dit Taylor.

- En plus pourri, dit Anna.

Il y eut un petit silence dans lequel tout le monde s'imaginait ce qu'avait pu être l'enfance de Voldemort.

Ils passèrent ensuite quelques heures à discuter de tout et de rien. Anna tentait de continuer à vivre normalement et le support de ses amis l'aidait beaucoup. Jamais elle n'aurait pensé, il y a cinq ans, qu'elle pouvait avoir autant d'amis qui tiennent à elle. Cela la remplissait d'amour et de force.

Sirius était étendu sur son divan et regardait le plafond. Il savait que Maugrey gardait son oeil magique sur Anna et Harry. Il avait confiance en lui. Mais son coeur était complètement apeuré de ce qui les attendait. La dernière fois que Voldemort était aussi puissant, il avait perdu James et Lily. Et en même temps, il avait perdu Anna et Harry.

Il ne s'en était jamais vraiment remis et même s'il avait pu rattraper le temps perdu, il s'en voulait toujours pour son absence. Seulement, il ne pouvait rien y changer. Maintenant, son seul but était que rien n'arrive à ces deux enfants si précieux pour lui.

Trois petits coups se firent entendre à la porte et il se leva lâchement. Il alla ouvrir et aperçut Livia Scott sur le pas de sa porte. Elle avait détaché ses longs cheveux blonds et portait un haut rouge qui lui allait merveilleusement bien.

- Salut, dit-elle.

- Salut, répondit Sirius sans trop savoir quoi dire d'autre.

- Je voulais juste voir comment tu allais, dit Livia en souriant timidement. J'ai été mis au courant des derniers événements... puisque je dois m'occuper de ta fille. Je comprend mieux maintenant pourquoi tu m'avais posé toutes ces questions.

Sirius resta quelques secondes figé de surprise puis il reprit contenance. Il se tassa et lui fit signe d'entrer. Elle le fit en souriant. Sirius alla prendre place à côté d'elle sur le divan.

- Merci de te soucier de moi, dit-il. J'imagine que tu sais quel lien l'unit à Voldemort ?

Livia hocha la tête gravement.

- Je ne sais plus depuis combien de temps que je m'inquiète autant... chaque seconde qui passe, je me demande ce qui pourrait arriver. Anna est tellement... impulsive.

- Oui, mais elle le sait, justement. Je pense qu'elle a agit de la sorte parce qu'elle croyait ne pas avoir le choix.

- Elle croit toujours ne pas avoir le choix, soupira Sirius.

- Tu as besoin de te détendre, dit Livia. Si on allait boire un verre dans la cuisine ?

Sirius fut surpris par sa proposition. Il bégaya de façon totalement idiote qui donna un coup à son orgueil. Il avait toujours été celui qui draguait, celui qui rendait gêné l'autre...

- En plein après-midi ? dit-il finalement.

- Pourquoi pas ? Nous ne travaillons pas, répondit Livia en souriant. Nous pourrons parler davantage.

Sirius se sentait toujours sous analyse avec cette femme. Son métier semblait la suivre partout où elle allait. Il se sentait légèrement intimidé, d'autant plus qu'elle était belle. Il finit par hocher la tête et ils se dirigèrent ensemble vers la cuisine de Poudlard, au sous-sol.

Anna, Harry, Ron et Hermione profitaient du beau temps qui tentait de s'installer parmis le restant de neige fondante. Le soleil brillait fort dans le ciel et Anna se sentait ressourcé. Ils jouaient une partie de bataille explosive sur une des petites tables qui avaient été installé par Hagrid. D'ailleurs, celui-ci était encore entrain de les installer et il leur fit de grands signes de main en les voyant. Anna aimait bien Hagrid, il était attachant. Il se dirigea vers eux.

- Salut, les jeunes, dit-il d'un ton bourru.

- Salut, répondirent les gryffondors.

- Il fait beau, hein ? gromela Hagrid.

- Ouais, répondit Ron.

- J'ai été chercher les tables dans les cuisines, dit Hagrid. Les elfes m'ont aidés. Ils sont gentils, ces minuscules créatures.

- Très gentil, approuva Hermione.

- J'ai croisé Sirius et la Livia, grogna Hagrid. Ils étaient mignons à voir.

- Sirius et Livia ? répéta Harry.

- Ouais, répondit Hagrid. J'imagine que le pauvre Sirius a besoin de se détendre. Tu fais beaucoup de soucis à ton père, ajouta-t'il en direction d'Anna.

Celle-ci se sentit mal et fuya son regard. Son père prenait du bon temps avec sa psychomage. Elle échangea un regard avec Harry, puis haussa les épaules. Son père avait bien le droit d'être avec des amis, tout comme elle.

Hagrid les laissa et ils passèrent l'après-midi à se détendre dehors. Lorsqu'ils s'apprêtèrent à rejoindre la grande salle pour le souper, ils croisèrent la bande de Malfoy. Celui-ci leur bloqua le chemin avec son air arrogant.

- Faites attention, dit-il d'un ton narquois, il y a une voleuse dans le coin.

Anna fronça les sourcils et le défia du regard. Était-il au courant de toute l'histoire avec Voldemort ?

- On ne peut pas voler quelque chose qui n'appartient à personne, répliqua Harry.

- Le balafré s'en mêle, ricana Malfoy avec ses amis.

- Je te conseille de mieux choisir dans quel camp tu es, Malfoy, dit alors Anna. Parce qu'un des deux camps ne s'en sortira pas.

Malfoy sembla déstabilisé un moment.

- Qui dit que c'est toi qui ne choisi pas le bon camp ? répliqua finalement le serpentard.

- C'est évident que nous sommes dans le bon, répondit froidement Anna.

Ils se défièrent du regard quelques instants puis Moony arriva.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t'il d'emblée.

- Rien, répondit Anna. On s'en allait.

Elle sourit à Moony et contourna Malfoy et ses amis. Harry, Ron et Hermione la suivirent jusque dans l'école.

- Il n'a pas sa place dans notre camp, déclara Ron.

- Il peut toujours changer d'avis, répondit Anna.

- Les nés moldus ne méritent pas de vivre selon lui, répliqua Ron avec hargne.

- Je me fiche bien de son sort, au fond, répondit Anna en haussant les épaules.

Ils se rendirent jusque dans la grande salle pour souper. Une fois cela terminé, Anna alla rejoindre Taylor à la table des serpents sous le regard noir de Rogue.

- Il paraît que mon père et Livia s'entendent bien, soupira la jeune fille en s'assoyant.

- Tu ne vas pas en faire tout un plat, j'espère ? répondit Taylor, le sourire aux lèvres.

- Bien sûr que non, soupira Anna.

- Je me demande quelque chose, depuis ce matin, dit alors Taylor d'un air sérieux.

- Quoi ?

- Comment tu te sens quand tu te rend compte à quel point tes amis tiennent à toi ? demanda Taylor.

- Euh... je me sens, eh bien... c'est dur à dire, tu sais. Je me sens envahi d'amour.

- Et comment tu te sens, en sachant que tu peux tout perdre d'un instant à l'autre ?

- D'après toi ? grogna Anna. Enfin, que t'arrive t'il, Taylor ?

- Rien, rien... seulement, je dois avouer que je t'envie un peu. Tu as tellement de personnes qui tiennent à toi.

- Toi aussi, Taylor, répondit Anna.

- Non, ce n'est pas comme toi... répondit doucement Taylor. Je veux seulement que tu comprennes tout ce que tu as, Anna. Lorsque Voldemort viendra, il faudra t'en souvenir.

- Tu n'as pas à me dire tout ça. Je le sais déjà, tu sais.

- Je ne pense pas, dit alors Taylor. Si tu le savais, tu ne voudrais pas risquer ta vie comme ça.

- Tu ne peux pas comprendre, répliqua Anna. Je veux risquer ma vie justement pour tout ceux qui m'aiment.

- Mais si tu meurs, tu perdras tout, répondit Taylor.

- Je préfère que ce soit moi qui meurt plutôt que l'un de vous, répondit Anna.

Taylor secoua lentement la tête et semblait abattu.

- Il y a d'autres façons de le vaincre, Anna. Le sacrifice d'une vie n'en vaut pas la peine.

- Pas la peine ? fit Anna. Tu ferais quoi, toi ? Tu resterais caché en regardant tout le monde se battre ?

- Je ne peux pas le savoir car je ne saura jamais ce que c'est que d'avoir des amis comme les tiens.

- Tu as de vrais amis aussi, Taylor, dit Anna. Moi, par exemple, ajouta-t'elle en souriant.

Taylor lui rendit son sourire.

- Quoi qu'il en soit, dit-il, je serais toujours derrière toi.

- Non, répliqua Anna. C'est moi qui sera toujours derrière toi.

Elle lui fit un clin d'oeil et rejoignit ses amis lions. Elle ne savait pas trop pourquoi Taylor lui avait parlé ainsi, comme si elle ne savait pas qu'elle avait des amis extraordinaire... mais le franc parler était une des qualités qu'elle aimait le plus chez l'être humain. Elle se demandait cependant ce que Taylor ressentait vraiment par rapport à elle. Depuis qu'elle avait utilisé son don sur lui, il avait changé mais était toujours aussi loyal.

Le soir venu, après avoir été escorté par Maugrey, elle se rendit chez Padfoot avec ses amis. Celui-ci était assis au salon entrain de lire un journal.

- Hé, salut, dit-il.

- Salut, répondirent les jeunes d'une même voix.

Anna s'assit près de son père tandis que les autres s'assirent de part et d'autre.

- Alors, dit soudainement Anna, tu voudrais nous parler de quelque chose ?

Anna fixa son père d'un air suspicieux et celui-ci la regardait d'un air surpris.

- Euh... fit-il.

- À propos de Livia, ajouta alors Harry.

- Ah, dit Padfoot.

- Hagrid leur a dit qu'il vous avait vu dans la cuisine, expliqua Hermione en levant les yeux au ciel.

Padfoot eut alors un rire qu'il tenta de dissimuler. Ce qui s'était passé dans la cuisine avec Livia resterait leur secret à jamais. Il s'était entendu avec elle pour dire que c'était un événement isolé...

- Il ne se passe rien, repondit-il finalement. On voulait juste parler d'Anna tranquillement.

Anna leva un sourcil, légèrement vexé.

- Alors, dit-elle, comment je vais ?

- À toi de me le dire, répondit Padfoot.

- Livia ne m'aime pas, lâcha Anna.

- Tu te trompe, dit alors Padfoot. Elle te trouve plutôt fantastique.

- Oh... fit Anna sans savoir quoi dire d'autre.

- Tout le monde te trouve fantastique, lâcha alors Ron. Tu ne t'en rend pas compte.

- Ginny m'a dit que Collin avait attendu toute la journée de la saint-valentin que tu lui adresse la parole, déclara Hermione.

- Collin, en deuxième année ? demanda Anna.

- Oui, répondit Hermione en ricanant.

Anna fit une grimace.

- On sait bien que tu aimes les garçons plus vieux, taquina Harry.

Anna leva les yeux au ciel.

- Je prend congé des garçons pour un bout, dit-elle sous le regard ravie de Padfoot.

- Olivier Dubois dit que tu es la plus belle fille qu'il n'ait jamais vu, dit Hermione.

- Dubois ? se surprit Anna. Comment ça se fait que tu sois au courant de tout ça et pas moi ?

Hermione haussa les épaules.

- Franchement, dit Ron, Hermione est au courant de tout, tout le temps.

- Ne sois pas si étonné, dit Padfoot. Tu retiens de moi, c'est normal que tu sois aussi populaire.

Anna eut un rire et secoua la tête tandis que tout le monde rigolait.

- Et vous, alors ? demanda Anna à ses amis. Ron, quelqu'un en vue ? Luna, peut-être ?

- Luna ? Jamais de la vie ! Cette fille est folle ! s'exclama le rouquin.

- C'est quand même grâce à elle que nous avons eu le diadème, dit Hermione.

- Elle est folle quand même, grogna Ron. Ma réputation en prendrait un coup...

- Et Lavande, alors ? dit Anna.

- Euh, qui ? dit bêtement Ron.

Harry ria vivement.

- Je t'avais dit qu'il n'avait rien remarqué, dit-il.

- Elle est dans notre classe, expliqua Anna. Elle te regarde toujours en gloussant.

- Cette fille est la plus stupide au monde, déclara Hermione, agacé.

- Je ne sais même pas qui c'est, dit Ron. Elle est mignonne ?

- Pas si mal, répondit Harry.

Padfoot écoutait les jeunes parler de choses de jeunes et en fut très heureux. Ils étaient des adolescents avant tout et avaient besoin de moment comme celui-ci. Anna avait assez de tracas comme ça, elle devait également avoir du bon temps avec ses amis.

Elle se coucha sur les genoux de Padfoot et il se mit à lui jouer doucement dans les cheveux. Harry et Ron se disputaient à propos de Cho Chang, qui selon Ron était la plus belle fille de Serdaigle. Mais Harry n'était plus du tout intéressé à présent. Anna et Hermione discutaient d'un jeune Poufsouffle qu'Hermione croisait assez souvent à la bibliothèque.

Anna réussit à oublier l'instant d'une soirée qu'une grande menace planait sur Poudlard. D'un jour à l'autre, Voldemort pouvait décider d'attaquer avec sa troupe de mangemort. Anna se sentait prête à l'affronter. Elle se sentait prête mais avait terriblement peur de perdre quelqu'un qu'elle aimait.