Aut vincere, aut mori

Chapitre 15 : Fille d'Isis

2095 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/10/2020 18:38

Sirius et Remus sursautèrent à l'entente de ce nom.

- Qui est Ron ?

Hermione sembla reprendre ses esprits en un instant. Quelle erreur stupide ! Elle aurait dû mieux protéger l'horcruxe en le prenant sur elle, elle savait très bien les effets néfastes qu'il pouvait avoir ; Ron en avait fait les frais lors de leur année de cavale...

- Un ami.


- Et que vient-il faire ici ?


- Où est l'artefact ? demanda-t-elle, ignorant royalement la question.


Sirius se tourna vers l'endroit où il avait jeté le tissu, avant de s'en emparer malgré les protestations alarmées d'Hermione.


- Ne le touche pas directement ! s'écria-t-elle.


Remus avertit son ami du regard, avant de retourner vers l'intrigante jeune femme. En l'espace de quelques secondes, elle avait révélé qu'elle connaissait leurs plus profonds secrets, qu'elle était au courant de sa nature de lycanthrope et qu'elle savait parfaitement que l'objet qu'elle transportait puait la magie noire. Il s'écarta pour la laisser se redresser, tout en gardant sa baguette à portée de main.


- Hermione, personne en six ans excepté les trois imbéciles qui me servent d'amis n'a découvert ma nature, et encore moins sait ce que lesdits imbéciles ont fait. Comment pourrais-tu savoir cela ? Qui te l'a dit ?


- Je le sais, c'est tout. Je suis désolée pour mon comportement, j'aurais dû faire plus attention. Mais cela ne fait que prouver mon point de vue : vous ne pouvez m'accompagner. J'aurais pu vous blesser et personne ne vous aurait retrouvés avant longtemps.


- Tu n'as pas le choix, intervint Sirius. On est à deux contre un, et on ne va sûrement pas te laisser continuer seule. Ne crois pas que ce soit de la confiance, au contraire on veut s'assurer que tu ne fasses rien qui pourrait menacer l'école.


- Très bien, suivez-moi. J'espère que vous êtes en forme, on va combattre un basilic géant.


- Quoi ?!


- Vous ne voulez pas me lâcher, à vos risques et périls. Vous allez m'écouter très attentivement et ne pas faire un pas de travers. Si vous déviez du plan, vous êtes morts. Je m'apprête à aller dans la chambre pour détruire le basilic, le monstre élevé pour terrasser les nés-moldus. Je dois récupérer ses crochets pour détruire cet objet qui émane de magie noire.


- C'est quoi cet objet, d'ailleurs ? D'où vient-il ?


- Je vous en ai déjà trop dit, je ne laisserai pas un mot de plus s'échapper de mes lèvres. Vous venez ou non ?


- Oui, acquiescèrent-ils simultanément.


Ils emboîtèrent le pas à Hermione, alors qu'elle s'avançait à travers les soubassements rocailleux et déglutirent à la vue de la mue de serpent de plusieurs mètres de long. Avait-elle seulement un plan ?


- Euh, Hermione, loin de nous de douter de tes compétences, mais... tu as un plan ? Ou on se jette juste dans la gueule du loup ? enfin du serpent ? questionna Remus.


- Le plan est de métamorphoser un des nombreux rats de cette chambre en un coq, de réussir à avancer son horloge biologique pour lui faire croire au lever du jour et attendre son cri, pendant que je distrairai le basilic. Essayez de ne pas trop tarder, je n'ai pas de larmes de phénix à ma disposition pour guérir en cas de blessure malencontreuse.


Sirius jusque-là avait tenté tant bien que mal d'accepter la foule d'informations qu'ils avaient reçues depuis une dizaine de minutes, et voulait passer outre toutes ses questions pour se focaliser sur leur mission inopinée. Mais il ne pouvait décemment accepter qu'Hermione se transforme en appât pour un serpent de plus de quinze mètres.


- Hermione, enfin ! Tu es complètement inconsciente ! Un objet peut justifier que tu prennes autant de risques ? Va voir Dumbledore, demande-lui de l'aide, au moins tu ne risqueras pas ta vie pour un truc ridicule ! A quoi ça ressemble, d'ailleurs ?


- Non !


Trop tard. Sirius avait déroulé l'étole qui protégeait l'horcruxe, dévoilant le diadème perdu de Rowena Serdaigle. La soirée ne faisait qu'empirer. Elle se demandait comment elle avait pu faire autant d'erreurs en si peu de temps. Il fallait à tout prix qu'elle reprenne le contrôle de la situation, où elle pouvait dire adieu au futur.


- J'ai beau ne pas être aussi fort que Moony en histoire de la magie, j'ai suffisamment de culture sorcière pour reconnaître ce diadème, lâcha Sirius.


- On n'a pas le temps, rends-le-moi. S'il-te-plaît.


Un milliard de question traversait l'esprit du brun, tandis que la sidération était un faible mot pour décrire la réaction de Remus. Les laissant en plan, elle avança vers la lourde porte en pierre ornée de serpents aux yeux d'émeraude. Lorsqu'elle eut prononcé les sifflantes lui accordant l'entrée dans la chambre, Remus et Sirius lui dirigèrent un regard admiratif et inquiet. Qui savait combien de secrets elle cachait encore ?


- A partir de maintenant, plus un bruit. Je vais devoir appeler le basilic. Vous ne devez pas le regarder. Je vais me charger de l'aveugler, et vous courrez me trouver une saleté de rongeur pour le métamorphoser. Je vous donnerai le signal. J'espère que ça ne prendra pas trop de temps, je tiens à ma vie.


Ces dernières paroles rendirent fébriles les deux maraudeurs, qui néanmoins s'esquivèrent pour se mettre en quête d'un volontaire.


La lionne s'avança au milieu de l'allée, devant le bassin, et émit les sifflements caractéristiques du fourchelang.


Sors de ton antre.


Elle était terrorisée. Elle savait que le basilic pouvait l'attaquer à tout moment, et elle doutait que son bouclier d'aura la protège longtemps. Mais à sa grande surprise, elle entendit une réponse à sa demande.


Qui ose m'invoquer ?


Hermione Granger, étudiante à l'Ecole de sorcellerie de Poudlard.


Et ne crains-tu pas mon courroux ? Je sens ton sang nouveau, mais pourtant tu parles la langue de mon maître.


Elle fut en effet choquée lorsqu'elle réalisa que les mots lui venaient naturellement. Comment par Merlin avait-elle pu maîtriser cette langue noire au vu de son origine ?


Je ne suis pas là pour atteindre à l'honneur de Seigneur Serpentard.


Se concentrant, elle informula un patronus pour contacter ses acolytes, afin de les empêcher de tenter quoi que ce soit. La situation prenait une tournure inattendue, mais pouvait tourner à son avantage.


Dans ce cas, humaine, pourquoi puis-je sentir une magie noire sur toi ?


Je suis ici pour détruire cet horcruxe, créé ignoblement par une personne qui t'a déjà invoqué, Tom Jedusor, il y a plus de trente ans auparavant. J'ai besoin de ton aide. Je ne peux le détruire que par un feudeymon ou un de tes crochets envenimés.


Les yeux toujours fermement clos, elle sentit avec peur le basilic l'approcher, humant sa magie. Elle pouvait entendre sa respiration sifflante. S'il décidait de l'attaquer, elle était complètement à sa merci.


Ton aura est intéressante, humaine, inhabituelle. Mon premier maître avait la même, teintée de magie égyptienne. Il avait expérimenté avec une prêtresse d'autres formes de sorcellerie.


Il marqua une pause, réfléchissant à son verdict.


Je ne vais pas te tuer. Pas pour l'instant. Mais je ne vois pas en revanche pourquoi je devrais t'aider.


- La personne qui t'a réveillé il y a des décennies a créé sept de ces infâmies pour atteindre l'immortalité. Et il tue sans distinction les sorciers qui s'opposent à lui. Si personne ne l'arrête, le monde court à sa déchéance. Je ne te blesserai pas, j'ai juste besoin d'utiliser tes crochets pour annihiler cette magie. Si tu mords dedans tu empêcheras des familles de sorciers de longue lignée d'être décimés dans une guerre sans fin.


Tu requiers donc mes services pour la préservation des lignées pures sorcières, alors que tu n'en fais point partie... Mais après tout tu en bénéficieras aussi. C'est d'accord, humaine, je vais t'aider. Et ne crains rien, ouvre les yeux alors que je ferme les miens. Tu n'auras pas de peur lorsque tu entreras ici la prochaine fois. Maintenant, donne-moi ce mal.


Encore grisée par la tournure des évènements, Hermione attrapa fébrilement l'horcruxe elle le déposa sur le sol carrelé de la chambre, avant de reculer de plusieurs mètres. Les eaux se déchaînèrent lorsque le basilic mordit furieusement dans le diadème, envoyant, une déflagration de mage dans toute la chambre. Bien dissimulés derrière une des statues reptiliennes, Sirius et Remus, qui avaient assisté à toute la scène sans toutefois en comprendre un traître mot, comprirent tout de même qu'Hermione avait réussi.


Merci, roi des serpents. Je reviendrai bientôt, lorsque j'aurai trouvé l'horcruxe suivant.


Sois tranquille, fille d'Isis, je t'attendrai.


Tiquant à son appellation, Hermione ne perdit pas de temps et s'échappa de la chambre, remontant les couloirs sombres, bientôt rattrapée par les deux maraudeurs. Encore sonnée par les derniers évènements, elle resta sourde à leurs interrogations avant que la lourde porte ne se referme derrière eux. Elle poursuivit son chemin sans relâche et remonta à l'air libre, dans les toilettes de Mimi.


- Bon sang, Hermione, c'était quoi, ça ? Tu viens de te taper une conversation avec un basilic de quinze mètres ! Et que s'est-il passé à la fin ?


- Je ne sais comment, mais j'ai réussi à parler Fourchelang, soupira-t-elle.


Elle rectifia ses propos en voyant l'air dubitatif de ses interlocuteurs.


- Je ne sais pas parler fourchelang. Enfin, j'en ai appris les rudiments pour ouvrir la chambre, mais je ne sais comment les mots me sont venus. Je vous le jure !


Ils lui tournèrent le dos, prêts à repartir dans leur dortoir, fatigués de ne pas avoir de réponses. Mais c'était l'occasion qu'attendait Hermione.


Petrificus totalus ! Impedimenta !


Le blond et le brun se retrouvèrent à terre, roulant des yeux furieux. Hermione s'agenouilla au-dessus d'eux, le regard déterminé.


- Je suis désolée, je n'ai pas le choix. Je sais que dans ma situation vous auriez fait la même chose. Je ne peux pas risquer que vous révéliez ma mission. Oubliettes.


Le voile qui passa devant leurs yeux lui confirma la réussite de son sort. Elle les libéra rapidement pour qu'ils ne se doutent de rien, et les entraîna loin de l'entrée de la chambre.


- Bon, vous venez ? Je pense qu'on a réussi à semer Rusard, maintenant. Notre promenade nocturne était chouette, mais on ferait mieux d'aller dormir. Merci de m'avoir fait faire un tour du château en pleine nuit, c'était... instructif !


Elle accéléra, remerciant le ciel qu'ils soient encore suffisamment hébétés pour ne pas percevoir les vibrations d'émotion dans sa voix.


Les trois Gryffondor remontèrent à leur étage, ignorèrent les protestations de la grosse dame et se faufilèrent dans leurs dortoirs respectifs. Allongée dans son lit, Hermione relâcha enfin toute la pression de cette soirée, agitée de tremblements incontrôlables. Elle n'oublia pas ses sorts de protection, sachant pertinemment que les évènements de cette nuit lui provoqueraient des cauchemars sans aucun doute plus violents que d'habitude. La proximité avec la magie noire l'avait épuisée, drainant une partie de son bâ. Elle devrait le recharger ce week-end sans faute par de longues séances de méditation.

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Bonsoir !


Voilà donc la scène de la chambre des Secrets... assez éprouvante pour notre Hermione ! Qui parle par ailleurs fourchelang LV1 (ce n'est pas de moi, je n'ai malheureusement pas un aussi bon humour, dédicace à un ami cher ^^)


Si je dois être honnête, je commence à m'inquiéter sur comment je vais bien pouvoir relier tous les éléments de cette histoire... Mon imagination est bien plus importante que mes capacités d'écriture ou de logique... ^^' Priez pour moi !


Il me reste à vous remercier pour toutes vos lectures et vos votes !


Je vous dis à dimanche prochain <3


Cassiopeia Von Black


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