Padma Patil et le prisonnier d'Azkaban

Chapitre 0 : Comme mon frère

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1678 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 01/06/2021 11:37

Ce chapitre est en prélecture...

Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling. Seuls les OCs (que vous reconnaîtrez) sont de moi.


Quelques informations utiles :

L'histoire se passe en 2002, c'est à dire quatre ans après la fin de la guerre. Il n'y a normalement pas de changements au canon. Cette fic n'est pas une romance. Ce chapitre est un prologue bien antérieur à l'histoire. Bonne lecture !


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Padma Patil et la prison d'après-guerre


Chapitre 0

Les chaînes de l'accusé



Des murmures excités couraient le long des gradins du Magenmagot. Il était réuni au complet : c’était un procès important, peut-être même un des plus importants. Car ce n'était pas tous les jours qu'on jugeait un Mangemort.

Ils avaient choisi quelqu'un de pas très connu, un certain Mulciber. Son frère était connu pour être un expert du sortilège de l'Imperium, mais lui, il n'avait pas fait grand-chose, à part quelques meurtres et des attaques de Moldus. Une broutille, s'il l'on comparait à ce que le monde des sorciers avait dû endurer pendant la guerre.

Mais un Mangemort à Azkaban, même aussi inconnu, en valait toujours mieux que pas du tout. Et quatre procès de Mangemorts en deux semaines, cela démontrait à quel point les Aurors étaient efficaces, et à quel point la Justice Magique faisait bien son travail.

En haut de son estrade, Bartemius Croupton toisait l’assemblée d’un regard sévère. Toujours parfait, robe noire de sorcier impeccable, chaussures cirées, visage fermé, il paraissait plus déterminé que jamais. Et lorsque de temps en temps, un sorcier ou une sorcière du Magenmagot levait les yeux pour croiser son regard, le contact visuel ne durait pas plus d’une seconde, car il faisait peur même aux innocents, Barty Croupton.

Une fumée argentée sortit de l’estrade, enveloppa les gradins d’un globe protecteur, puis sembla s’effacer. Les protections anti-Détraqueurs s’étaient enclenchées : ils arrivaient. Quelques éminents sorciers firent cependant apparaître leurs Patronus, ne faisant pas confiance aux sortilèges de protection : un chien argenté se mit à tourner autour de son protégé, un faucon se posa sur l'épaule d'une vieille dame. Le volume sonore de la salle d’audience augmenta d’un cran, puis s’éteignit aussitôt ; une longue main grise et squelettique agrippa le bord de la porte de pierre. Puis l’on vit la cape noire en lambeaux, puis le vide sombre qui cachait la tête. Le Détraqueur semblait glisser dans l’eau, à quelques centimètres du sol. Grâce aux protections, l’effet que produisait habituellement les Détraqueurs se réduisit à un léger frisson. La créature poussa un long râle pendant qu’un second Détraqueur venait la rejoindre. Il traînait un jeune homme aux cheveux noirs à son bras. Ce dernier essayait de se tenir droit, mais la proximité du Détraqueur le maintenait prostré, presque évanoui. Lorsque le gardien d’Azkaban lâcha son bras, le Mangemort s’affala sur le fauteuil en métal ouvragé de l’accusé. Les chaînes ensorcelées s’enroulèrent autour de ses bras. Il avait des cheveux noirs et sales. Ses yeux étaient ternes, éteints, ouverts. Des larmes séchaient le long de ses joues. Il était très pâle et tremblait. Il paraissait avoir passé plusieurs semaines en prison avant qu’on décide enfin de lui faire un procès. Car pour les crimes si horribles qu’il avait commis, il ne semblait même pas nécessaire de le juger. Mais le ministère ne l’avait pas laissé dans sa cellule. Non, ils avaient besoin d’un exemple : arrêter un des fidèles partisans de Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom était déjà un exploit ; mais le juger puis le condamner à être enfermé à Azkaban à vie donnerait une immense satisfaction à tout le monde… et serait très bon pour les médias.

Bartemius Croupton se racla la gorge.

- Audience du 13 novembre 1981.

Le directeur du Département de la Justice Magique marqua une pause, toisant avec dégoût l'accusé tremblotant sur le fauteuil.

- Vous êtes bien Ivan Aleskander Mulciber, locataire du 7 rue des Augureys, Tinworth ?

Pendant un moment, on n’entendit rien que le râle des Détraqueurs et les bruissement des capes. Puis l’accusé répondit d’une voix rauque et faible :

- Oui.

Croupton reprit :

- Ivan Aleskander Mulciber, vous comparaissez devant le Conseil de la Justice Magique pour répondre à des accusations de meurtre, de torture et de participations aux actes criminels des Mangemorts. Vous êtes accusé de complicité aux meurtres de Benjy Fenwick, de quatre gobelins et de Fabian et Gideon Prewett et de la torture puis de l'assassinat d'un Moldu nommé Lucian Whalley ainsi que sa famille. Avez-vous commis ces crimes ?

Mulciber ne répondit pas, rejetant la tête en arrière et fermant les yeux. Il murmurait des paroles inaudibles. Croupton saisit cependant quelques mots dans une langue slave : "Zmienił się. Blada. Jego oczy są czerwone.". Il traduisit intérieurement en "Il a changé. Pâle. Ses yeux sont rouges." et comprit soudain : Mulciber parlait de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Il L'avait donc vu ? À quoi ressemblait-t-Il avant sa défaite ? Croupton se reprit. La question n'était pas là. Il reprit d'une voix plus forte :

- Avez-vous commis ces crimes ?

Cette fois-ci, Mulciber eut un sourire étiré, dément, qui laissait voir une partie de sa dentition.

- Oui.

Croupton éprouva un sentiment de triomphe. Le Mangemort avait avoué.

- Oui, oui, oui, oui...

Crouton regarda l'accusé en fronçant les sourcils. Ce dernier avait continué à parler, son sourire dément toujours sur les lèvres.

- Qu'est-ce que-

- Oui ! hurla subitement le Mangemort. Il s'était redressé, apeuré, comme s'il se réveillait d'un cauchemar. Oui, je

l'ai tué, je l'ai tué, il est mort, mort, mort, mort, mort... mort...

Mulciber se mit à pleurer silencieusement et s'affaissa sur le fauteuil en métal. Croupton, implacable, lui demanda :

- Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

Mulciber parut soudain un peu plus sérieux, plus lucide, mais continua à pleurer. Quand il parla, ses mots furent entrecoupés de sanglots.

- Vous… vous comprenez pas. Tu peux pas résister au Sei… au Seigneur des Ténèbres. Tu peux pas. Tu peux

pas.

- Vous plaidez coupable ? demanda Croupton d’une voix tranquille.

- Non ! Tu l’as jamais vu, tu sais pas comment il est ! C’est les Détraqueurs ou… ou lui ! Sa punition ! J’ai vu

Goyle… Quand il s’est trompé...

- Aviez-vous le choix de commettre ces crimes ou de ne pas le faire ?

- Oui… non ! Quand le Maître dit de… de faire quelque chose, tu... obéis... ou tu meurs !

Le silence qui suivit les mots du Mangemort fut assourdissant. On pouvait presque entendre les pensées des sorciers du Magenmagot. Les terribles crimes que Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom avait commis lorsqu’il était au pouvoir étaient si horribles, si cruels, qu’on pouvait très bien se représenter un Mangemort torturé par lui pour avoir commis une faute. Trop bien.

L’accusé se tortilla sur sa chaise en essayant en vain de se libérer. Puis il s’arrêta net et fixa Barty Croupton d’un air terrible.

- Mais toi, Croupton, tu t’y connais, hein, en crimes ! T’es comme eux ! T’es comme moi, Croupton ! Ça sert à rien

de le nier ! Tu te crois du bon côté mais t’es qu’un criminel ! Un criminel… Et vous aussi vous êtes des criminels !

Vous, les gens du ministère ! Ça sert à quoi, tout ça, hein ? Combattre le feu avec le feu, Avada contre Avada...

Avada contre Avada.

Croupton le regarda fixement, puis demanda :

- Ceux qui sont pour une condamnation ?

Croupton leva la main, et tous les autres membres du Magenmagot, sans exception, l'imitèrent.

- J'imagine qu'il ne sert à rien de demander qui veut l'innocenter, commenta Crouton avec un sourire narquois. Ivan

Mulciber, le Magenmagot vous condamne à la prison à perpétuité.

- Non ! hurla Mulciber pendant que les Détraqueurs l’emmenaient. Criminels ! Criminels ! CRIMINELS !

Son dernier mot résonna comme un coup de gong dans la salle d’audience.

« CRIMINELS ! »

Pendant que la fumée protectrice se dissipait, les sorciers du Magenmagot prirent leurs affaires et sortirent en silence. Bartemius Croupton fut le dernier à partir. Il ferma la porte de l’amphithéâtre à clé.

« CRIMINELS ! »


~~⋅~~


Ivan Mulciber marchait dans les couloirs d’Azkaban. Un Auror l’escortait jusqu’à sa cellule. Plus il essayait de se rappeler, plus il ne parvenait pas à se souvenir comment il était arrivé ici. Un peu comme dans un rêve. On ne sait pas comment est-ce qu’il a commencé.

Il vit défiler les cellules, les prisonniers qui pleuraient, qui tremblaient dans un coin, qui marmonnaient des mots sans suite. Il vit leurs yeux éteints, leurs âmes détruites. Il entrevit des visages terriblement familiers derrière les barreaux : Bellatrix Lestrange, Antonin Dolohov, Amycus et Alecto Carrow, son frère, le visage émacié, couvert de cicatrices, le regard dément. Des visages de cauchemar. Il pouvait se rappeler avec exactitude les cris de Bellatrix l'exhortant à tuer.

- Allez ! Ce n'est qu'un sale Moldu ! Tue-le ! Qu'est-ce que tu attends ?

À Poudlard, il avait déjà fait de la magie noire.

- Tue-le ! Tue !

Mais il n'était jamais allé jusque-là.

- Je ne peux pas...

- Idiot ! Vas-y ! Tue-le !

- Av... Avada... Avada...

Il n'avait jamais tué.

- Av... Avada... imita Bellatrix. C'est pitoyable ! Allez, tue-le, Mulciber !

Il aurait voulu changer le passé. Il aurait voulu ne jamais prononcer cette formule maudite.

- Avada... tenta Mulciber.

Mais c'était trop tard. C'était déjà fait.

- Avada Kedavra !

Un éclair vert illumina la pièce. Le Moldu terrifié tressauta et mourut.

- Je suis un criminel.

Mulciber sourit, puis fondit en larmes.

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