King's Cross... Vraiment ?

Chapitre 1 : King's Cross... Vraiment ?

Chapitre final

2550 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/01/2021 23:25

Nous sommes la nuit du 2 mai 1998, Harry s'est présenté face à Lord Voldemort désarmé, dans le but de se laisser tuer, afin que ce dernier anéantisse le seul Horcruxe qu'il n'avait pas prévu de créer et dont, on suppose, il n'a jamais soupçonné l'existence ; Harry lui-même.


Le mage noir lança le sort sans se douter de ce que ce geste aurait comme impact sur sa propre vie.


 Il fallut plusieurs minutes à Harry pour se rendre compte qu'il avait toujours un corps. Mais quelque chose était étrange, il n'y avait plus de bruit autour de lui. Plus de mangemort qui hurlait de joie, pas même le rire strident de Voldemort. La surface sur laquelle il était allongé était plate et lisse, alors que la forêt interdite était parsemée de racines, de mousse et de feuilles... il finit par ouvrir les yeux.


 Tout était blanc, il ne faisait ni chaud, ni froid. Était-ce ça le paradis ? Ou encore une épreuve qu'il devait franchir pour savoir s'il atteindrait l'enfer ou le paradis ? Il s'aperçut qu'il était nu. Cela ne le dérangeait pas, il était seul. Il regarda en détail autour de lui... Harry apercevait des arches, le blanc éclatant l'empêchait de voir convenablement. Un bruit derrière lui le fit sursauter, il n'était pas seul, à peine eut-il pensé l'envie d'avoir des vêtements, qu'ils apparurent à ses pieds. Il les enfila avec hâte pour aller voir d'où provenait le bruit. Plus loin, il vit une créature difforme recroquevillée sur elle-même, la peau à vif, qui gémissait de douleur. Son sang se glaça. Avant qu'il eût pu faire quoi que ce soit d'autre face à cette créature, il entendit une voix derrière lui.


 Quand il se retourna, il fut tellement stupéfait de voir qui était là, qu'il s'effondra à genoux sur le sol. Pas d'étape pour Harry, c'était bien le paradis.


 Lily et James Potter étaient debout, devant leur fils, le visage rayonnant.


 Cela lui rappela une vision qui avait eu lieu 7 ans plus tôt, à Poudlard, devant le miroir du Riséd. Il se remémora les heures passées devant ce miroir, à admirer ses parents, à mémoriser chacun de leurs traits, à imaginer qu'ils n'eurent jamais croisés la route de Lord Voldemort. À la différence que, cette fois-ci, il n'y avait pas la barrière du miroir, et ils pouvaient communiquer. Quand Harry comprit cela, il se leva et prit ses parents dans les bras. Une étreinte tellement rêvée. Elle dura un moment, sans que personne ne parle à par l'émotion. 


 Une fois l'étreinte finie, ils se regardèrent, puis Lily engagea la conversation.


  -Nous sommes fièrs de toi mon chéri, dit simplement Lily.


  -C'est vrai Harry, nous avons toujours su que tu étais doté d'un courage immense, tu as honoré la maison Gryffondor ce soir, et pas seulement ce soir, depuis que tu es né !


-Merci, mais... J'ai toujours reçu de l'aide... Sans Ron et Hermione...


  -Ne dis pas ça, Harry, on était toujours là, avec toi, on a vu ce que tu as fait, le coupa James.


  -Oui, d'accord, bon, assez parlé de moi, je veux tous savoir sur vous, sur nous, sur... Ce lieu ! Où sommes-nous ? On dirait la gare de King's Cross, mais, plus propre, et sans tous les trains, s'exclama Harry, gêné et perturbé.


-King's Cross... Vraiment ? s'amusa Lily.


-Harry, regarde par là, lui indiqua James.


 Harry regarda dans la direction que lui montrait son père, puis s'approcha lentement. Plus il s'approchait, plus l'endroit se matérialisait. Ils n'étaient pas à Londres dans la gare de King's Cross, mais dans son village natal, Godric's Hollow. Ils étaient devant la maison de son enfance. 


  -Nous sommes...


  -Oui, à la maison. Tu veux entrer ?


  -Évidemment !


 La maison était bien différente de celle qu'il avait vu quelques mois plus tôt, avec Hermione le jour de Noël. Le toit était intact, l'herbe bien coupée, mais il y avait quelque chose qui était similaire à celle qu'il avait vu, les messages d'encouragements et de condoléances sur la porte. Harry sourit en les voyants.


 James passa devant Harry et posa la main sur la poignée. Harry ne pu s'empêcher de penser à ce qu'il avait vu dans la Pensine, dans les souvenirs de Severus, l'image de son père, étalé, sans vie dans l'entrée de la maison, le corps surement encore tiède. La panique le gagna plus vite qu'il ne l'aurait pensé, comme si, dès que son père ouvrirait la porte, il tomberait tel qu'il l'avait vu.


 Il se dressa devant son père pour l'empêcher d'ouvrir la porte.


  -J'aimerais que vous me racontiez, votre vie, mon enfance, l'Ordre...


  -Harry... n'ai pas peur, tout va bien, nous allons discuter dans la maison, le rassura James.


  -Non ! S'il te plait, papa. (dire "papa" lui parut étrange, et les larmes commençaient à lui monter aux yeux) Parlons dehors, et entrons après.


 En voyant la panique et l'émotion monter en son fils, il sourit et se dirigea vers le banc, devant la maison.


  -Bien, viens ici.


 Tous les trois étaient aassis sur le banc, Harry au milieu, James à sa droite, et Lily à sa gauche.


  -Donc, je suis mort, commença Harry.


  -Il semblerait en effet, lui répondit Lily.


  -Et Voldemort ? s'interrogea Harry. Il reste le serpent et Voldemort lui-même, bon, je fais confiance à Ron et Hermione, j'ai même informé Neville pour le serpent. J'espère qu'ils vont y arriver, Voldemort protège le serpent avec une cage magique, il lui faut un moment d'inattention pour s'en occuper. Et Voldemort... Même affaibli il est redoutable, comment vont-ils s'en sortir?


  -Ne t'occupe plus de ça Harry, ton combat est terminé, tu as fait tout ce que tu pouvais. Maintenant c'est à l'Armée de Dumbledore et à l'Ordre du Phoenix de s'occuper de ça, lâche prise, lui dit James.


  -Oui... Oui tu as surement raison, se résigna Harry.


  -Alors, que veux-tu savoir ? demanda Lily.


 Harry réfléchit, il avait tant de questions, tant d'incompréhensions, que demander en premier ?


  -Severus.


  -Oui, Severus, je me doutais bien que tu allais en parler, dit James en posant son regard sur ses pieds.


  -Pourquoi vous êtes vous acharné sur lui ?


  -Eh bien... Je n'ai pas vraiment d'excuse pour cela... J'étais arrogant, j'aimais le regard des autres, j'aimais être apprécié de tous. Et Severus... Je voyais les regards qu'il donnait à Lily. Sans m'en rendre compte, j'étais attiré par elle, dès notre rencontre, donc il était comme un ennemi, bien que son seul tort était qu'il avait lui aussi des sentiments pour Lily, depuis plus longtemps que moi. J'étais jaloux de leur complicité, donc j'ai fait l'idiot... Ce que l'on peut faire par amour... Je n'en suis pas fièr, je ne cherche pas d'excuse, je ne demanderais jamais ton pardon, car je ne me pardonne pas moi-même. Je ne pense pas non plus que ce soit de sa faute que tu sois devenu orphelin. C'est ma faute à moi. Si je n'avais pas été un sombre idiot avec lui, il serait resté proche de Lily, et n'aurait probablement pas rejoint la bande de Lucius, et donc, pas rejoint les rangs de Voldemort. Malgré cela, il a fini par rejoindre l'Ordre, et a su tromper Voldemort, tout en sachant qu'il pourrait un jour être démasqué. Il portait ce fardeau pour se faire pardonner.


 Ils restèrent silencieux quelques minutes.


  -Severus t'aimait, tu le savais maman ? (sa gorge se serra à nouveau au mot "maman")


  -J'ai fini par m'en rendre compte, mais pour moi, Severus était un ami très cher à mes yeux, comme un frère.


  -Comme moi avec Hermione.


 -Exactement, sauf qu'Hermione et toi partagez le même sentiment fraternel. Severus m'a expliqué ce que j'étais, m'a expliqué tout ce qu'il y avait à savoir sur le monde des sorciers, comme le ferait un membre de la famille. Il m'a pris sous son aile. Je l'aimais, comme un frère. Lui, est devenu insistant, et voyant mes réticences, il a fini pas s'éloigner de moi et être insultant, pour se convaincre qu'il n'était plus attiré par moi. Je l'ai laissé faire car j'étais en colère, mais mon ami me manquait. Et me voyant triste, James a tout fait pour me réconforter, ce qui pouvait parfois me rendre dingue quand cela consistait à malmener Severus, que je défendais à chaque fois. Il a fini par me rejeter complètement, j'ai fini par faire pareil, à contre cœur.


 Harry se souvenu de sa 4ᵉ année, quand Ron s'est éloigné de lui par jalousie, il ressentit le mal-être qui l'avait envahi en ce début d'année scolaire. Il imagina ce mal-être chez sa mère, qui connaissait Severus depuis plus longtemps.


  -Pourquoi Peter comme Gardien du Secret ? demanda Harry.


  -Encore une erreur de ma part, dit James. J'aurais dû remarquer que Peter avait changé, j'aurais dû voir. Mais j'ai mis ça sur le stress engendré par la guerre contre Voldemort. C'était mon ami et, après le refus de Sirius et Remus, il ne me restait plus que Peter. Oui ce n'était pas pareil avec lui, il était plutôt suiveur. Mais il a été si heureux quand je lui ai proposé ce fardeau. Un fardeau très lourd, et je n'en veux pas à Sirius et Remus d'avoir refusé, j'aurais moi-même décliné l'offre.


  -Pourquoi ne pas avoir choisi Albus? demanda Harry.


  -Ah, mon fils, pour choisir un Gardien du Secret, il faut choisir une personne qui n'est pas vraiment connu de l'ennemi duquel on se cache. Et Albus était en première ligne ! lui répondit Lily.


 Nouveau silence, Harry comprenait.


  -Qu'avez-vous ressenti quand vous avez su que Peter vous avait trahi ? Que faisiez-vous avant que Voldemort arrive ?


  -Oh, eh bien, nous n'avions pas le droit de sortir, et la communication avec les membres de l'Ordre était uniquement réservée aux urgences. Mais ce soir là comme tu le sais, c'était le soir d'Halloween, et nous avions fait des activités en famille, fabrication de masques "façon Moldu", confiserie maison ; patacitrouille, fondant du chaudron, dit Lily en souriant.


 Harry eut la vague impression de sentir l'odeur douce de la cuisson des fondants du chaudron, un très lointain souvenir.


  -Plus tard dans la soirée, nous avions inventé un jeu, pour t'apprendre les couleurs, nous faisions jaillir de la fumé colorée tout en disant la couleur qui apparaissait, cela te faisait beaucoup rire !


 Nouveau souvenir lointain, les couleurs apparaissaient dans sa tête, et le son du rire de ses parents résonnait dans ses oreilles.


  -Puis, nous avons entendu quelqu'un frapper à la porte, Peter venait nous rendre visite, alors j'ai couru pour vite le faire entrer. Mon sourire s'est vite estompé en voyant Voldemort à cette porte. Je ne me suis pas douté un seul instant que Peter nous avait trahi, j'ai pensé qu'il lui était arrivé malheur, j'ai cru en son amitié jusqu'au bout. Voldemort avait dû lui infliger de la torture ou pire... Ni une ni deux, j'ai hurlé à ta mère de te mettre à l'abri au plus vite, mais il n'y avait aucunes issus, je m'apprêtais à aller chercher ma baguette, restée sur le canapé, mais c'était trop tard, le sortilège de la Mort m'a touché avant que je puisse faire quoi que ce soit, commença James.


  -J'étais effondrée, je n'entendais plus ton père, Voldemort était dans la maison, et toi, tu ne comprenais pas ce changement d'humeur soudain. Je suis montée avec toi dans ta chambre, je t'ai mis dans ton lit et je t'ai supplié d'être fort, je t'ai dit que nous t'aimions, moi et James, que tu devais résister à Voldemort, que je te protègerais toujours, que nous serions toujours là. Voldemort est entré dans la chambre. J'ai pointé ma baguette sur lui, je lui ai supplié de te laisser, de ne pas e toucher. Il m'a ris au nez et m'a traité d'idiote, j'ai donc lâché ma baguette. Je savais que c'était la seule chose à faire. Le sacrifice d'une vie, pour une vie. Très vieille magie, mais efficace. Et ça a fonctionné, termina Lily.


 Nouveau silence, Harry se souvint du cri de sa mère, et du flash vert qui a illuminé sa chambre.


  -Tu comprends Harry ? demanda James.


  -Je...

 

 - Ce que tu as fait ce soir, lui dit Lily, radieuse.


  -Je ne comprends pas.


  -Tu t'es sacrifié ce soir, pour sauver tes amis, mais la part de Voldemort qu'il y avait en toi ne voulait pas se sacrifier.


  -Mais... dit Harry en regardant autour de lui, je suis mort, vous êtes là avec moi, je ne suis pas dans la forêt interdite, je suis à la maison.


  -Mais tu t'es sacrifié, une vie pour une vie, tu as lâché prise, mais l'âme de Voldemort non, c'est lui qui a pris le sort de plein fouet, dit James en montrant la créature qui, étonnamment, était toujours là, Harry l'avait complètement oublié.


  -Cela veux dire que je peux y retourner ?


  -Je pense que oui, si tu le veux, dit Lily.


  - Et si je veux rester avec vous ?


  -Tu peux faire ce choix, et tu peux aussi faire le choix de retourner en bas, et de revenir dans plusieurs années, quand ton heure sera vraiment venue, dit James.



   - Comment je fais pour y retourner ?



  -Je pense que le seul moyen est de prendre la seule issue possible, dit Lily en montrant la porte d'entrée de la maison.


 Harry se leva aussitôt, imité par ses parents. Il avait le cœur serré, mais il reverra ses parents dans un avenir incertain. Il prit de nouveau ses parents dans les bras, se dirigea vers la porte et posa la main sur la poignée.


  -Dites-moi une dernière chose, dit-il en se retournant. Est-ce réel ? Ou ceci a-t-il lieu dans ma tête ?


  -Bien sûr que tout ceci a lieu dans ta tête, mais pourquoi donc cela devrait signifier que ce n'est pas réel ? dirent James et Lily à l'unisson.


 Harry se retourna vers la porte, lut les encouragements anonymes, prit une grande inspiration puis, ouvrit la porte.


[...]


Et vous connaissez la suite donc : 


FIN

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