Les quatre cités cachées

Chapitre 33 : L'allégeance de Seto

3214 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/07/2023 14:33

L’allégeance de Seto.  


Elsa se sentait nerveuse de marcher aux côtés de Seto, depuis cet étrange moment dans la forêt interdite, elle avait tout fait pour ne pas se retrouver seule en sa compagnie. Le prêtre royal la troublait plus qu’elle ne le voulait, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle n’avait jamais ressenti ce genre de choses. Est-ce qu’elle était amoureuse ? Elle jeta un coup d’œil vers Seto. Elle vivait depuis des milliers d’années et plus, mais alors qu’Atem lui avait avoué retomber amoureux de Néné à chacun de ses réincarnations, jusqu’à il y a 3000 ans, où son âme avait été enfermé dans le puzzle du millénium. Et Néné avait été « seule » pendant 3 000 ans.

 

De son côté, Elsa avait suivi Anna et ses réincarnations parfois de loi et parfois de plus prés. Elle avait le choix de ne pas intervenir directement dans sa vie, et puis il y a seize ans, « Anna » était née dans la nouvelle famille royale d’Arendelle. Lorsqu’elle avait fermé le royaume au reste du monde « Anna » était avec elle, elle avait foncé une famille qui avait régné depuis sur Arendelle, Elsa veillant sur eux, jusqu’à ce qu’Anna renaisse dans cette même famille. Elsa était heureuse de la retrouver si prés d’elle, mais cela l’avait aussi inquiété. Surtout quand Zia était venu lui parler de la naissance de Zao. Ensuite, elles avaient découvert l’existence de Néférouré et de Sakura. C’était la première fois depuis 5 000 ans que les quatre étaient nés en même temps. La jeune reine avait compris qu’il allait arriver quelque chose, mais elle n’aurait jamais pensé que… cela conduirait à ça.

-         Vous êtes bien songeuse, fit Seto.

-         Je pensais… à tout ce qui nous a conduit à ce moment précis. Parfois, je me dis qu’une force plus… grande nous guide.

-         Vous parlez du destin ?

-         Que tout est déjà décidé à l’avance.

-         Pourtant, « Anna », vous a montré que ce n’était pas le cas.

-         Oui… pourtant… cette impression ne me quitte pas.

-         Je pense que nous construisons notre monde petit à petit. Le tout est fait de choix. La vie nous met à genoux, mais on le choix de rester à terre ou de se relever.

-         Je comprends l’idée ! Le destin nous met face aux choix qu’on a faire au cours de sa vie.

-         Vous avez une vie longue… de nombreux choix se sont offerts à vous.

-         Peut-être un peu trop …

-         Oui, c’est cette abondance de choix qui vous donne l’illusion que vous n’avez, paradoxalement pas le choix.

-         Top de choix, tue le choix, fit Elsa dans un soupir.

-         Quelque chose comme ça !

-         Je comprends pourquoi, Atem ne souhaite pas se séparer de vous. Vous avez un esprit particulièrement critique et très fin.

-         Merci du compliment, Nééfren !

-         Oh là, ça fait bien longtemps qu’on ne m’a pas appelé de cette façon.

-         Je ne connais pas beaucoup de mots en premier langage, mais je sais qu’ils ont beaucoup d’impact. Et je suis sûre de mon choix. Vous êtes Nééfren, tout comme Atem est Nayfren. Accepterez-vous mon serment d’allégeance ?

Elsa se figea sur le chemin, il tira la jeune femme dans la première salle de cours vide. Il posa le genou au sol. Elle ouvrit de grands yeux, il prononça les premiers mots. Elsa devait lui répondre, mais elle fut incapable d’en faire autant. Est-ce qu’elle avait envie ? Est-ce qu’elle pouvait accepter ce serment ? vis-à-vis d’Atem ? Vis-à-vis de Seto ? ou vis-à-vis d’elle ?

-         Je… peux pas. Je suis désolée, fit Elsa en fuyant les lieux en courant.

 

La jeune femme courut jusqu’au bord du lac, elle s’assit sur la rive et laissa quelques larmes coulaient. Elle vit qu’elle avait laissé un chemin de glace là où elle était passé. C’était pire que le petit poucet pour la suivre. Elsa ne savait si elle voulait qu’il vienne la rejoindre ou qu’il laisse seule. D’où pouvait venir le problème ? Cela faisait tant d’années que personne n’avait mis un genou devant elle pour dire ces mots. Le méritait-elle ? Devait-elle accepter ? refuser ? Elle ne savait plus ce qu’elle devait faire ou ne pas faire. Ça fait un moment qu’elle se posait des questions sur ses choix. Entre les Chyb qui étaient abandonné alors qu’elle aurait dû veiller sur eux ? Et puis toutes les créatures magiques ignorés ou maltraités par les sorciers ? N’auraient-ils pas dû veiller sur eux ? Zia lui avait dit qu’il restait si peu de géants sur la terre. Mais de qui est-ce vraiment la faute ? Des romains qui n’avaient rien fait ? ou d’eux d’être partis ? Elle qui s’était enfermé dans un cocon… si confortable, dans une routine… si ordinaire, afin de garder le contrôle.

-         Puis-je ?

Elsa se retourna vers Dumbledore, elle hocha la tête et prit une grande inspiration pour chasser ses questions et se donner courage.

-         Je suis désolée. Je crois que je ne pose trop de questions, dit Elsa en fixant le lac.

-         Il y a un an, quand Voldemort est revenu d’entre les morts, j’ai su qu’il fallait se battre contre la tyrannie qu’il allait imposer sur le monde. Aujourd’hui que le pouvoir qu’il convoite est … plus puissant que je le pensais. Je ne pensais pas rencontrer quelqu’un comme vous. Vous avez remis en question tout ce que j’avais appris sur la Magie, moi aussi, je me pose trop de questions, dit Dumbledore avec son sourire bienveillant. Peut-être que nous pourrions partager nos interrogations, proposa le vieil homme et y trouver des réponses.

-         Quelle est votre question ?

-         Que cherche Voldemort ?

-         Le pouvoir absolu.

-         Qu’est-ce que c’est ?

-         Le contrôle.

-         De quoi ?

-         De tout ! Du temps, en connaissant le passé, en observant le présent, en découvrant les avenirs possibles. Il pourra choisir celui qu’il veut. Il aura accès à l’omniscience, la vérité, le savoir et l’omnipotence et la perpétuité. Il aura le contrôle « totale » d’une personne. Sa personnalité, son âme, son destin, son futur et … ce pour chaque personne vivant sur Terre, personne ne pourra échapper à son regard, à sa voix, à sa volonté. Il aura aussi accès à l’Avalon, à l’Atlantide et tous ses trésors.

-         C’est pire que je ne le pensais. Un tel pouvoir existe-t-il vraiment ?

-         Oui, mais sans l’avoir jamais vu, nous le savons tous les trois, nous en sommes les gardiens.

-         Qui détient ce pouvoir aujourd’hui ?

-         Personne, il est divisé

-         En sept ?

-         Non en quatre. Anna, Néné, Zao et Sakura en possèdent la « clé ». Enfin Voldemort à celle de Zao, nous avons mis Sakura à l’abri. Elle est sans doute la prochaine dans le viseur de Voldemort.

-         Il possède deux pierres ?

-         Il possède deux pierres, confirma Elsa.

-         Et votre interrogation ? demanda Dumbledore.

-         Pourquoi j’ai refusé… l’allégeance de Seto ?

-         Vous … êtes obligé d’accepté toutes les demandes d’allégeances ? Est-ce une obligation pour avoir confiance. Je travaille avec de nombreuses personnes et j’ai confiance en chacune d’elle pour œuvrer ensemble.

Elsa hocha la tête, cela lui paru si simple qu’elle se demanda pourquoi, elle n’y avait pas pensé plus tôt sans doute trop engluée dans ses questions pour y voir clair, maintenant elle savait ce qu’elle devait répondre à Seto.

-         Merci !

-         Elsa, cria Anna en courant vers eux. Je t’envoie chercher Seto et c’est toi qui disparait. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda la jeune fille.

-         Rien ! firent-elles en même temps.

-         Je savais que tu dirais ça, ajouta Anna avec le sourire.

Dumbledore et les deux sœurs remontèrent vers le château. Seto les attendait dans le hall d’accueil. Il échangea un regard avec Elsa, qui lui fit un petit sourire timide.

-         Je… Tout à l’heure, nous parlerons !

-         Oui.

Le repas se passa dans le calme, enfin Anna mettait de l’ambiance, mais comme Néné n’était pas là, les deux filles ne s’encourageaient pas l’une l’autre.

 

Quelques instants plus tard, Elsa et Seto se retrouvèrent dans la salle qu’ils avaient quitté des heures plus tôt. La jeune reine prit une grande inspiration. Elle lui tournait le dos, pas encore prête à lui faire face.

-         J’ai… Je ne peux pas accepter ton allégeance, elle est au pharaon. Mais Dumbledore m’a fait remarquer qu’on n’avait pas besoin de ça pour se faire confiance. Je te fais confiance, j’espère qu’il en est de même pour toi.

Seto s’avança vers elle et posa sa main sur son épale pour la tourner vers lui pour qu’elle le regarde en face.

-         Quel est le fond du problème ? demanda Seto.

-         J’ai… peur que cette allégeance change notre… relation.

Mais qu’est-ce qu’elle était entrain de dire, ils n’avaient pas vraiment de relation, ils ont dû se parler quoi… cinq minutes en tout, entre deux moments de paniques.

-         La quelle ? demanda Seto.

Il plongea son regard dans celui d’Elsa. La jeune femme se sentit absorbé par son regard bleu, ses yeux qui la regardait comme si elle… était l’une des sept merveilles du monde. Seto observait la jeune femme, elle avait le regard brillant. Pour la première fois depuis qu’il l’avait rencontrée, elle laissa entrevoir son âme. Il se pencha et posa ses lèvres sur celles d’Elsa, qui répondit à son baiser.

 

La jeune femme ne savait pas où cela allait la mener, mais pour la première fois depuis longtemps, elle était détendue. Elle se sentait bien, elle avait confiance en Seto pour l’aider à protéger Anna, elle partageait ce poids avec quelqu’un. Elle se dit qu’elle avait bien fait de refuser son allégeance, sans vraiment le vouloir, elle se sentait « supérieur » à ceux qui se … soumettait à elle de cette façon. Chaque jour, c’était un défi de ne pas succomber au pouvoir, à la facilité. Anna était sa boussole, elle la rendait humble et humaine. Seto aussi la rendait humaine, mais d’une autre façon, en l’aimant, mais surtout parce qu’elle ressentait quelque chose qui la rendait vivante. Elle ne s’était jamais liée à personne en sachant qu’elle allait fatalement la perdre.

-         Tu es réveillée, fit Seto en posant sa main sur la joue d’Elsa.

-         Oui !

-         Tu n’as pas dormi, n’est-ce-pas ?

Elle était comme Atem, lui non plus ne dormait pas. Le prêtre royal se demandait pourquoi ils dormaient si peu. Que pouvaient-ils craindre qui se passe dans leur sommeil ?

-         Je vais…. Bien ! Ne t’inquiète pas.

Et c’était vrai, elle ne s’était jamais sentie aussi bien de sa vie. Elle se pencha pour embrasser le jeune homme. Ce dernier glissa ses doigts dans les longs cheveux blonds de la jeune femme et approfondit le baiser. Il regrettait de ne pas lui avoir prêter allégeance. Il aurait voulu ainsi lui prouver tout l’amour et l’admiration qu’il avait pour elle. Seto ne savait pas ce qu’Atem allait en dire, mais il ne pouvait pas lui cacher cela. Elsa s’assit sur le lit pour se rhabiller, elle avait passé la nuit dans les bras de Seto. Le couple retourna dans la grande salle côté à côte.

 

-         Bonjour ! fit Anna avec le sourire.

La jeune fille remarqua tout de suite, l’air rayonnant de sa sœur, elle était beaucoup plus gaie ce matin. Tant mieux ! Les deux filles se retrouvèrent pour discuter toutes les deux autour d’une boite de chocolat que les elfes de maison leur avaient préparé. Anna écoutait sa sœur lui parler de Seto, de son début d’histoire avec lui. La jeune fille était toute excitée et ravie que sa sœur soit enfin amoureuse.

-         Tu veux que ça dure longtemps ? demanda Anna.

-         Oui. Atem a dit qu’il avait une « âme » particulière, peut-être que ça va durer, mais pour le moment, on doit surtout faire face à Voldemort. Promets-moi de faire attention à toi, dit Elsa.

-         Oui-Oui ! fit Anna.

 

 

Atem revint au milieu de la journée, depuis leur altercation avec Voldemort au Ministère, il fallait agir pour mettre fin à cette histoire. Il ne pouvait pas laisser le mage noir avançait plus dans sa quête de pouvoir.

-         Mon pharaon, il y a quelque chose dont je dois vous parler, commença Seto.

-         Oui !

-         Elsa et moi …

-         Elsa et toi, répéta Atem surpris. Est-ce une histoire qui va durer ?

-         J’espère oui.

-         Lui as-tu dit que ton « éternité » touchait à sa fin ?

-         Je vais lui parler.

-         Tu ne veux rien lui cacher ?

-         Les secrets sont … mauvais. Ils retournent les gens les uns contre les autres et les ennemis peuvent si facilement s’en servir contre nous. D’ailleurs, j’ai parlé de mon père à Dumbledore.

-         Vraiment ? Tu lui fais confiance ?

-         Dumbledore ? Non ! Il n’est pas différent des autres, il a …. Convoité le pouvoir lui aussi.

-         J’ai remarqué aussi, confirma Atem.

-         Mais vous avez raison, il faut trouver un terrain d’entente. Avez-vous l’intention de prendre le trône, mon pharaon ?

-         Néné a proposé de garder ouvert les portes des cités pour une meilleure collaboration, mais je me réserve le droit de le revendiquer si la situation n’est pas idéale, adéquate pour l’ensemble des créatures magiques, des « moldus » et … des sorciers.

-         Ils ont du travail à faire, je crois que Voldemort n’est que le sommet de l’iceberg. Ils ont clairement des soucis.

-         De toute façon, tout ça n’aura lieu que lorsque nous aurons arrêté Voldemort, dit Atem.

 

 

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