L'Ecole des Hautes Etudes Ministérielles

Chapitre 9

1487 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/03/2022 14:37

L'humeur d'Hermione était exécrable depuis quelques heures. Elle ne savait pas pourquoi, mais Ginny, qui revenait de son entraînement, le remarqua très rapidement. La jeune femme rechignait pour tout, alors même qu'elles décoraient son nouvel appartement. Elle jeta même un livre par terre, parce qu'il traînait sur un meuble.


- Hermione, tu comptes me dire ce qu'il se passe ? Je croyais que les choses allaient mieux avec Malefoy ? osa Ginny, que la jeune femme avait mis au courant quelques instants plus tôt.


- Il n'y a rien, rien du tout, bougonna la brune, tout en s'asseyant sur son canapé avec un long soupir.


Ginny cessa donc de placer des cadres dans un coin du salon, et vint s'installer à coté de son amie.


- Raconte. Tout de suite.


Hermione la regarda quelques instants et hésita.


- Qu'est ce qui peut bien être si terrible que tu n'oses pas m'en parler ?


La brune soupira à nouveau et se lança enfin :


- Ce n'est rien, pas grand chose. Je suis juste... en colère après moi. Rien de grave, cela passera.


Pour toute réponse, Ginny fronça les sourcils, l'air sévère.


- Bon d'accord, mais tu ne te moques pas, parce que ça n'a strictement aucun sens, je ne sais même pas pourquoi je suis dans cet état, la prévint Hermione. Bon, ce matin, tu le sais, j'ai vu Malefoy pour travailler sur notre projet, entre autre, et pour apaiser les choses entre nous. Mais ce midi, il n'arrêtait pas de regarder l'heure donc j'ai supposé qu'il était attendu quelque part, et il m'a dit, deux fois, qu'il n'était pas seul chez lui en ce moment et qu'il aurait déjà du être rentré... Et c'est incompréhensible, parce que ça pourrait être n'importe qui, mais j'ai ressenti de la contrariété... Et je suis donc en colère parce que je ne sais pas pourquoi j'ai ressenti ça. Et parce que j'ai ressenti ça. Je ne sais pas. Tu vois, ça n'a aucun sens.


Ginny sourit, soulagée que ce ne soit pas quelque chose de grave.


- Je pense que ce n'est pas incompréhensible, dit-elle, posément, pour ne pas vexer la brune. Enfin, vous passez beaucoup de temps ensemble, vous êtes … des amis, on peut dire ça.


- Mais quel genre d'amie je suis si je suis contrariée qu'il voit des gens ? Tu vois, ça n'a pas de sens !


- Hermione, il t'a dit qui était chez lui ? demanda Ginny, suspicieuse.


- Non, il n'a rien précisé, donc j'imagine qu'il doit être avec … je ne sais pas, une amie à lui, probablement, marmonna-t-elle.


Ginny ne put retenir un éclat de rire.


- Tu ne serais pas un peu jalouse, Hermione ? se moqua-t-elle.


- Mais non enfin ! Je viens de rompre, et pas dans les meilleures circonstances, dois-je te le rappeler ? Ce n'est pas ça... C'est juste qu'il ne m'a pas dit de qui il s'agissait, et que je suis curieuse... Et que ça empiète sur le projet de recherches...


- Tu sais très bien que vous ne devriez même pas autant travailler le week-end sur ce projet, rétorqua Ginny. Vous devriez prendre un peu de temps pour autre chose. S'il n'avait pas eu quelqu'un … ou une copine chez lui, tu ne m'aurais pas proposé de venir et tu te serais tuée à la tâche, je le sais bien, la chambra la rousse.


- Peut être bien. Est ce qu'on peut parler d'autre chose ? Je n'ai pas vraiment les idées claires à ce sujet...




Malefoy – Granger, une histoire passionnelle ?

Ces derniers jours ne furent pas de tout repos si l'on en croit les témoignages de certains étudiants de l'EHEM. Ceux-ci préfèrent rester anonymes par crainte de représailles de la part de Drago Malefoy, Mangemort confirmé et ancien prisonnier d'Azkaban. Les deux jeunes tourtereaux se seraient donnés en spectacle dans une salle de classe, se criant dessus et se poussant violemment, avant de sortir. Ils ne seraient pas revenus suivre le cours si l'on en croit nos sources. Et pourtant, notre reporter les a surpris ce samedi matin dans un café discret, plus amoureux que jamais ( voir photo). Leur histoire d'amour semble passionnelle, comme nous l'a précisé notre reporter. Cette passion continuera-t-elle à les dévorer ? Ou se consumera-t-elle trop vite ? Vous le saurez dans les prochains numéros... R. S. .




Installée sur leur table discrète à la Bibliothèque le dimanche, Hermione lisait rageusement un nouvel article de la Gazette du Sorcier. Quelqu'un les avait pris en photographie à travers la vitrine lorsqu'ils discutaient de leur projet de recherches. Mais surtout, avec les reflets sur la vitre, on ne voyait rien sur leur table, seuls leurs visages, sensiblement rapprochés et souriants, les yeux dans les yeux, étaient visibles. Et cela ne donnait pas l'impression qu'ils travaillaient ardemment à leurs recherches... En tout cas, pour quelqu'un qui croyait en cette rumeur. En fait, on pouvait aisément penser qu'ils allaient s'embrasser, au grand dam d'Hermione. Dans son cas, elle voyait deux jeunes gens passionnés par ce qu'ils apprenaient dans leurs recherches... C'est le moment que choisit Drago pour arriver et s'installer.


- Bonjour Granger... Je vois que tu as pu lire ce nouvel article, et illustré... ironisa-t-il.


- Mais que vont penser les gens ? Regarde ça Malefoy, on croirait vraiment que... Qu'on va... bredouilla-t-elle mal à l'aise, sans oser le regarder dans les yeux.


- Qu'on va quoi Granger ? sourit-il, railleur devant le malaise de la jeune femme.


- Tu t'en fiches vraiment ? Toute cette attention, cette rumeur ? répondit Hermione, qui sentait ses joues rosir.


Pour toute réponse, le jeune homme haussa les épaules et sortit ses notes pour se mettre à travailler. Quelques heures plus tard, leur constat fut qu'ils devaient absolument avoir accès à des livres concernant les sortilèges de magie noire pour espérer développer et répondre plus précisément à leur problématique.


- Tu ne crois pas que... il faudrait aller voir ces livres de chez toi ? proposa Hermione prudemment.


- On pourrait jeter un coup d'œil aux livres oui, mais pas au Manoir. Je l'ai vendu, souffla-t-il. Les livres dont je t'ai parlé sont actuellement au Ministère, ils doivent être examinés avant de m'être rendus car ils sont potentiellement dangereux. Je les pense surtout théoriques, et je devrais les récupérer d'ici quelques semaines, tout au plus.


- Tu as vendu le Manoir ? s'étonna Hermione, qui ne s'y attendait pas.


- C'est tout ce que tu as retenu de ma dernière phrase Granger ?


- Mais... Où est ce que tu vis ? l'interrogea-t-elle, véritablement curieuse.


- Je n'allais certainement pas vivre dans cet endroit. En fait, j'ai vendu la plupart des propriétés de mon père. Et justement... Ne le prend pas mal, mais je ne te l'avais pas dit, pensant que tu refuserais forcément l'appartement dans lequel tu vis, mais j'habite juste à coté de chez toi. Dans l'immeuble juste avant, précisa-t-il, grimaçant en attendant la réaction d'Hermione.


Cette dernière fronça les sourcils.


- Mais pourquoi je ne te croise jamais le matin, ou alors pourquoi tu ne marches pas dans cette direction en rentrant d'ici ou de l'École ?


- Pour la même raison Granger... Je ne voulais pas t'inquiéter, je m'éloignais dans une rue pour transplaner, avoua-t-il, gêné.


Hermione le regarda, désabusée et amusée devant ce rare comportement.


- C'est ridicule, s'esclaffa-t-elle, devant sa mien déconfite.


- Oh ça va, lâcha Drago, dépité. Tu riras probablement beaucoup moins maintenant que tu es au courant, puisque je ferai le même chemin que toi. Tu devrais espérer que les journalistes ne nous suivent pas, imagine ce qu'ils écriront comme article quand ils nous verront arriver en même temps le matin à l'École, rétorqua-t-il, arborant son sourire en coin habituel.


Cette fois, effectivement, Hermione ne s'amusait plus. Elle n'avait aucune envie que la Gazette soit témoin de ce genre de choses, ils en tireraient encore des conclusions totalement fausses...


- Bon, Granger, je dois te laisser, nous avons suffisamment avancé pour aujourd'hui. Je suis attendu, dit le jeune homme, en rangeant ses affaires.


- Décidément, marmonna la jeune femme.


- Je te proposerai bien de te joindre à nous, mais je doute que tu apprécies de passer une soirée avec deux anciens Serpentards, et Blaise est tout à fait ennuyeux, ajouta-t-il en regardant la réaction d'Hermione.


Celle-ci parut surprise et un éclair de soulagement passa dans ses prunelles. Drago ne le manqua pas, et sourit, content de son effet.


- A demain Granger, lui lança-t-il en s'éloignant, tout en la gratifiant d'un clin d'œil.

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