L'Ecole des Hautes Etudes Ministérielles

Chapitre 16

5341 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/04/2022 14:46

Le sang tapait contre ses tempes à chaque battement de cœur. Le tête lui tournait encore un peu, et chaque mouvement lui était douloureux. Elle ouvrit doucement les yeux, et mit quelques secondes avant de comprendre où elle se trouvait. Sa tête reposait sur la jambe de Drago, qui dormait encore, assis sur son canapé. A cette vision, elle se redressa brusquement, les souvenirs de la veille refaisant surface. Elle mit très rapidement sa tête dans ses mains car le mouvement ne l'aida pas dans son mal de crâne. Hermione entreprit de se lever le plus doucement possible, d'une part pour ne pas raviver les douleurs qui lui martelaient le cerveau et accroitre sa nausée, et d'autre part pour ne pas réveiller le jeune homme. Elle fonça dans sa douche et commença à réfléchir.


Elle l'avait embrassé... Son corps réagit instantanément, le souvenir du baiser qu'ils avaient échangé lui rappela les vagues de chaleur et de … désir qui lui avaient traversé le corps hier soir. Du désir... Elle en était là. Le goût de sa bouche … Et que dire du fait qu'il l'ait stoppé... La douche chaude lui faisait le plus grand bien. D'abord vexée de ce refus, Hermione lui en fut reconnaissante... Elle n'était pas dans son état normal. Que dire du fait qu'elle ait ressenti du désir pour lui … ? Le constat était sans appel : elle avait eu envie de Drago Malefoy. Cela n'avait aucun sens. Et pourtant... Mais ce qui perturba le plus Hermione fut que pour la première fois de sa vie, elle avait pu ressentir ça, sans savoir ce qu'il en était de ses sentiments. Pour elle, les choses devaient normalement se passer dans un ordre précis : de l'attirance, des sentiments amoureux et ensuite du désir. Malefoy venait tout chambouler. Sans parler de lui … Qu'en pensait-il ? Il ne semblait pas contre l'idée la veille, mais qu'en était-il vraiment … ?


Elle sortit doucement de la douche, anxieuse à l'idée d'avoir à affronter son regard. Mais le canapé était vide. Il était parti avant qu'elle ne sorte de la salle de bain. Un hibou vint gratter à sa fenêtre.



Je passe te voir dans la matinée, tu as des choses à me raconter ! Tu vas hurler en voyant cet article !

Ginny


Hermione ouvrit la Gazette du Sorcier qui était jointe au message de son amie, et elle le lâcha, hoquetant. Elle croyait que les journalistes s'étaient lassés, mais elle ne pouvait avoir plus tort.


La une du journal était une grande photo d'elle et Drago, lui le bras sur son épaule, possessif, et elle, la main dans son dos, agrippé à sa veste. Sa tête paraissait reposer sur son bras. Quelqu'un avait pris cette photo hier soir alors qu'ils rentraient du bar … Ils paraissaient former un véritable couple, alors qu'ils étaient principalement éméchés, et qu'elle ne tenait debout que parce qu'il la tenait... Elle était furieuse lorsqu'elle lu l'article associé à la page 3.


La vérité au grand jour !

Bien que depuis plusieurs semaines, nos reporters n'avaient plus accès à aucune donnée concernant le couple le plus en vue du moment, des témoins ont pu les aider à passer outre les cachotteries des tourtereaux. Les deux jeunes gens ont visiblement passé une soirée endiablée et passionnelle, et n'ont pu éviter de se montrer, laissant leur amour visible au grand jour. « Ils ont passé la soirée à danser langoureusement » déclare un habitué du bar sorcier dans lequel ils se trouvaient. Une autre personne interrogée déclare : « C'est une abomination, ils devraient avoir honte de s'afficher comme cela, c'est une insulte pour toutes les victimes de la guerre ». Idylle passionnelle ou désir d'être accepté à nouveau dans le monde sorcier pour Drago Malefoy ? L'avenir nous le dira... Peut-être même fêtera-t-on un mariage scandaleux dans l'année ! Votre dévouée reporter, R. S. .


Hermione soupira, dégoûtée. Cette mégère ! Tout était affabulation, encore une fois. Au même moment, des dizaines de hiboux débarquèrent à sa fenêtre. Autant qu'elle put en juger, il en était de même chez l'ancien Serpentard. Elle leur ouvrit et ne prit pas la peine cette fois ci de lire les courriers des lecteurs du journal... Elle les déposa directement à la poubelle, et s'installa dans son canapé, sa tisane à la main et son verre de paracétamol de l'autre. Quelques instants plus tard, Ginny toqua à sa porte. Hermione se traîna jusque là et lui ouvrit, avant de s'écrouler à nouveau.



- Et bien ça a l'air d'aller très fort ! se moqua Ginny. Je suis venue dès que j'ai pu, je ne peux pas rester longtemps. Tu as des journalistes en bas de l'immeuble de Malefoy. Il faut croire qu'ils ne savent pas que tu habites en face ! Alors, raconte ! Et ne me dit pas qu'il n'y a rien du tout !

Elle s'assit à coté d'Hermione qui se redressa, la tête lourde.


- Je crois que j'ai un peu trop bu hier soir, ma tête va exploser, dit-elle d'une voix à peine audible. Disons que.. savoir que Ron voyait quelqu'un m'a donné envie de … me changer les idées. J'ai donc demandé à Malefoy d'aller en ville avec moi... Et j'ai bu. Encore bu. Et je suis tombée nez à nez avec Ron et sa … Bref. J'étais complètement ivre Ginny... Et cette stupide photo, c'est Malefoy, ivre aussi, qui essaye de me tenir pour que je ne m'écroule pas.


- Tu me surprends Hermione ! Mais quel gentleman, se moqua la rousse, tout sourire. Il t'a ramené chez toi au moins ?


Hermione détourna le regard et se cacha le visage dans ses mains. Ginny gloussa, hilare.


- Vite, la suite ! s'exclama-t-elle.


- Il m'a ramené oui … je lui ai proposé de monter, je ne sais pas pourquoi ! Et on a parlé, un peu...


- Et ? insista Ginny, complètement excitée et amusée.


- Et je l'ai embrassé, avoua Hermione, rouge de honte.


Ginny était sidérée, que Malefoy tente quelque chose lui avait traversé l'esprit, mais qu'Hermione amorce le premier pas, c'était tout à fait amusant et surprenant !


- Tu devais effectivement avoir beaucoup bu ! Et alors ? C'était comment ?!


- Euh... pas trop mal ? De toute façon il n'y a rien eu, il a tout stoppé rapidement, lâcha la brune vivement, pour couper court à cette conversation.


- Comment ça ? Il ne voulait pas ? s'étonna Ginny.


- Je n'en sais rien … Il a dit … Non tu ne vas plus me lâcher si je te raconte ça … se pausa Hermione, dépitée de l'état hilare de son amie.


Les gros yeux que lui lança Ginny eurent raison de sa décision.


- « Pas comme ça... » Voilà ce qu'il a dit …


- OOOhh incroyable ! Il a vraiment l'air d'avoir beaucoup changé ! Tu nous as trouvé un homme décent Hermione, ils se font rares pourtant, s'amusa Ginny, enthousiaste.


- Je n'ai rien trouvé du tout.. et puis de toute façon, il est parti ce matin avant qu'on puisse en parler, dit la jeune femme de mauvaise foi.


- Il a dormi ici !? Mais pourquoi tu n'as pas commencé par là Hermione, s'esclaffa Ginny.


- Oui enfin non... On s'est juste endormis sur le canapé... Et ce matin le temps que je prenne ma douche, il avait disparu. Ce qui n'est pas plus mal d'ailleurs, j'ai vraiment honte de mon comportement...


- Je ne vois pas pourquoi, tu en as eu envie, tu fais bien ce que tu veux Hermione !


- Oui mais tu ne réalises pas, j'ai... J'ai ressenti plus que de l'attirance, et ça, c'est incompréhensible, normalement je dois avoir des sentiments pour ça, et là, ce n'est pas le cas, je suis un peu perdue.


- Tu es adulte Hermione, pour la millième fois, on n'est pas forcément tout le temps dans un conte ! Tu as envie de t'amuser avec Malefoy, ne le nie pas, et bien fait le, il n'a pas l'air contre cette idée du tout ! Tu n'as pas besoin d'être amoureuse pour ça, amuse toi ! Amuse toi amuse toi amuse toi ! martela Ginny, fatiguée de lui répéter à chaque fois. Et si ça doit mener quelque part, et bien soit, et si ça ne doit mener nulle part, pareil ! Tu n'as rien à perdre de toute façon, puisque le monde sorcier est à présent persuadé que vous êtes ensemble, ironisa-t-elle pour faire sourire Hermione. Tu es une Gryffondor, tu es supposée avoir un peu de courage tu sais !



...



Dans l'après midi, Hermione put enfin se débarrasser de sa migraine. Elle se plongea alors dans ses devoirs et se rappela que deux jours plus tard, ce serait le réveillon de Noël... Une angoisse la prit soudain. Ses parents ne l'avaient pas appelé, et elle ne l'avait pas fait non plus. Elle chercha dans ses affaires pour retrouver son portable et appela sa mère.


Elle dut appeler trois fois pour avoir une réponse.


- Maman ?


- Oh, bonjour Hermione, tu voulais quelque chose ? demanda sa mère, pincée, au bout du fil.


- Oui... Je peux passer Noël avec vous ? Je... Je ne suis plus avec Ron, et … je voulais avoir quelques nouvelles de Pattenrond...


- C'est fort dommage, la coupa sa mère. Nous ne sommes pas en Angleterre, nous sommes partis au ski en France depuis plusieurs jours, nous allons passer Noël là bas. Ton chat va bien, la voisine vient le nourrir. On s'appelle pour le Nouvel An ? Je te laisse ton père m'appelle. Au revoir Hermione, joyeuses fêtes.


Et sa mère raccrocha. Hermione en eut les larmes aux yeux. Elle allait passer Noël seule. Hors de question d'en avertir ses amis, sinon elle serait forcer de se rendre au Terrier, ce qu'elle voulait éviter au plus haut point. Elle retourna, l'âme en peine à son bureau et se mit à travailler pour éviter de penser.



...



Le 24 au matin, Hermione n'arrivait pas à sortir de son lit. « Je vais probablement passer le pire Noël de ma vie … » se dit-elle. Puis elle repensa à Godric's Hollow et se dit que finalement, ça ne pourrait pas valoir ce stade. Son esprit s'aventura vers Drago. Elle n'avait aucune nouvelle depuis qu'il avait passé la nuit chez elle et que l'article de journal était sorti. Elle n'osait pas lui écrire, ne sachant ce qu'il pensait. Et que devait dire sa mère en lisant les articles les concernant ? Hermione se rappela qu'il allait passer sa soirée avec elle... Si sa soirée ne s'annonçait pas si triste, elle l'aurait presque plaint. Mais lui au moins ne serait pas seul. Un souvenir de leur dernière soirée s'immisça alors dans son esprit, ses mains sur son torse musclé... Son ventre se contracta à cette pensée.


Elle ne pouvait nier que son corps savait ce qu'il voulait... Pour ce qui était de son cerveau, ce n'était pas si simple. En tout cas, elle accepta de se dire que Drago lui manquait.


Dans l'après midi, Hermione se décida à se rendre sur le Chemin de Traverse. En effet, elle avait besoin de s'occuper, et elle devait de toute façon aller acheter les cadeaux qu'elle avait prévu pour Ginny et Harry. Emmitouflée dans son manteau, son bonnet et son écharpe, personne ne pouvait la reconnaître, ce qui l'arrangea tout à fait. L'air était glacial et personne n'avait envie de trop s'attarder dehors. Les magasins étaient bondés de familles pressées de trouver les derniers cadeaux, les dernières emplettes. Devant toute cette agitation, elle se sentit plus seule que jamais. Une fois ses cadeaux en poche, elle décida de se promener dans le Londres moldu, pour ne pas se morfondre seule en rentrant. Elle avait besoin d'encore un peu de temps.

Elle passa devant une librairie et n'hésita pas une seconde. Après tout, elle avait bien le droit de se faire des cadeaux. Elle erra dans les rayons qui sentaient bons les livres neufs. Cela lui changeait des odeurs des vieux livres sorciers. Elle en choisit trois et les paya avec l'argent moldu qu'elle emmenait toujours avec elle ces derniers temps, vivant dans une zone moldue. Sortir de la boutique avec un sac empli de livres lui fit le plus grand bien. En continuant sa balade, elle passa doucement devant un disquaire. Une idée lui vint alors. Hermione entra dans la petite boutique et commença à aviser les différents rayons. Elle farfouilla dans les classiques britanniques et se décida pour un best-of de Queen, des Beatles et des Clash. Elle les acheta et demanda à ce qu'ils soient emballés. Offrir un cadeau à Drago ne lui avait pas effleuré l'esprit jusqu'ici, mais cela semblait parfait ! Il aurait quelque chose à écouter avec sa sono avec ça...


Sur le chemin du retour, elle se demanda ce que penserait Drago de son cadeau... Et si il ne voulait plus lui parler ? Son silence n'était-il pas éloquent, depuis leur soirée ? Hermione fut contente d'arriver enfin chez elle, la nuit commençait à tomber et le froid n'en devenait que plus mordant. La jeune femme se réchauffa avec une tisane et se remit au travail. Autant profiter de ce temps...


Vers 20h, Hermione lâcha sa plume et referma ses livres. Elle allait passer une soirée seule, mais autant la rendre agréable. Elle trouva son portable et utilisa une des applications pour se faire livrer à manger. Elle choisit de manger indien, pour se faire plaisir. Elle ne s'était jamais fait livrer, mais le fait de vivre dans ce logement moldu le lui permettait. Une demi heure plus tard, ses plats arrivèrent. Elle les disposa sur sa table basse où elle avait déjà posé son ordinateur portable. Après quelques ratés, elle réussit à trouver le film qu'elle cherchait... l'adaptation de son roman moldu préféré, Orgueil et Préjugés. Satisfaite de sa trouvaille, elle se dépêcha de se doucher et enfila le tee shirt informe qui lui tenait lieu de pyjama. Un élastique rassembla ses cheveux en un chignon grossier et elle enfila des chaussettes longues et chaude pour cette nuit d'hiver. Une fois prête, elle lança le film et commença à manger.




...



Hermione était à présent allongée sur son canapé sous un plaid, la fin du film approchait. Les plats indiens étaient tous vides et les boites jetées à la poubelle. Tout à coup, quelqu'un tambourina à sa porte. Elle sursauta et regarda l'heure : 23h30. Qui pouvait bien venir chez elle à cette heure, le soir de Noël ? Se levant, elle attrapa sa baguette et se tint prête à intervenir. Elle entrouvrit légèrement la porte.


Malefoy se trouvait derrière la porte, en chemise, grelottant. Ses cheveux paraissait trempé.


- Qu'est-ce qu'il se passe ? ! s'exclama-t-elle, inquiète.


- Je peux entrer ? répondit-il, en la regardant droit dans les yeux, d'un regard implacable.


Sous le choc de son regard, elle s'écarta légèrement pour le laisser passer. Elle le regarda avancer de quelques pas et passer sa main dans ses cheveux plusieurs fois pour les mettre en arrière. Il se tourna alors vers elle qui venait de fermer la porte, et c'est en voyant ses yeux se balader sur ses jambes qu'elle réalisa dans quelle tenue elle était. Elle rougie et se dirigea vers sa chambre pour mettre un pantalon. Drago l'en empêcha et se posta devant elle, la regardant de toute sa hauteur. Elle détourna le regard, gênée, et le contourna pour enfiler un semblant de pantalon. Lorsqu'elle le rejoignit, il était déjà installé sur le canapé. Il ne disait mot.


- Tu veux boire quoi ? J'ai acheté du Pur Feu tout à l'heure... commença-t-elle pour rompre le malaise qui s'installait.


Elle déposa les verres sur la table basse à coté de son ordinateur et servit. Angoissée de cette situation, ne comprenant pas pourquoi Malefoy se trouvait dans son appartement et visiblement perturbé, elle but son verre d'une traite. Elle sentit son regard, il avait l'air amusé de son comportement.


- Tu vas me dire ce que tu fais là ? osa-t-elle lui demander en s'asseyant à coté de lui.


Drago se ferma à nouveau, et ne dit rien. Il regarda alors Hermione puis la détailla de son regard d'acier. La jeune femme rougit en repensant à la dernière fois qu'ils s'étaient trouvés ici tous les deux. Remarquant son trouble, il sourit, visiblement fier de lui.


- Joyeux Noël Granger.


Hermione ne sut pas quoi dire et fronça les sourcils, agacé de son comportement.


- Malefoy, il est presque minuit, le soir de Noël et tu te pointes chez moi en chemise sans prévenir. Je te le redemande donc une fois, qu'est ce que tu fais là ?


- Très bien... Je suis allée chez ma mère, sauf qu'elle m'a emmené dans un réveillon regroupant plusieurs des grandes familles … Enfin tu vois bien. Toutes avec des filles à marier... J'ai tenu tout le long du repas pour ne pas me montrer complètement impoli, mais ma mère est venue me faire remarquer que je n'avais pas adressé la parole aux filles et que tout le monde lui avait parlé de l'article de journal. Autant te dire que le ton est vite monté et que je suis parti sans même récupérer ma veste. J'ai transplané dans la petite rue en contrebas et j'ai vu qu'il y avait un peu de lumière chez toi... Alors que je pensais que tu allais chez tes parents. Je n'allais quand même pas te laisser toute seule pour Noël, dis toi que je te fais une grande faveur, finit-il par dire, de plus en plus moqueur.


Hermione soupira, puis sourit à sa remarque.


- C'est très prévenant de ta part de te sacrifier comme ça, mais figure toi que pour une fois, je passais une soirée très agréable en regardant un film.


Drago souleva un sourcil, curieux.


- Les images moldues qui bougent toutes seules c'est bien ça ? Tu regardais quoi ?


- Je n'ai pas vu la fin, tu m'as coupé avant, je regarderai plus tard...


- Je voudrais en voir un. Je n'ai jamais trop compris comment ça fonctionnait, on peut ? demanda-t-il, souriant.


- Je ne sais pas... il est tard... hésita Hermione, pesant le pour et le contre rapidement.


- Oh allez Granger, tu ne vas pas me laisser tout seul comme ça, c'est Noël quand même ! la supplia-t-il, hilare.


- Très bien...


A ces mots, le jeune homme s'installa confortablement au fond du canapé. Il enleva ses chaussures, ce qui surprit Hermione.


- Tu as un peu bu à cette soirée non ? lui demanda-t-elle, suspicieuse.


Pour toute réponse, il lui fit un clin d'œil, confirmant ses dires.


- Bon, qu'est ce qui pourrait t'intéresser comme film... Sûrement pas un film romantique... parla-t-elle à haute voix, plus pour elle même qu'autre chose.


- Et pourquoi ça ? releva-t-il.


Un seul regard condescendant d'Hermione le fit taire et rire à la fois. Elle opta pour un film relativement classique, qui ne lui plaisait guère... Un James Bond devrait passer se dit-elle. Elle remplit à nouveau leurs verres déjà vides et s'installa dans le coin opposé de celui de Drago sur son canapé. Il remonta ses manches de chemise et déboutonna deux boutons en se calant encore mieux, prêt pour le film. Hermione n'en rata pas un instant et posa son regard sur ses mains, ses bras et son torse. En relevant le visage, elle rougit et reporta son attention sur l'ordinateur, car le jeune homme la fixait intensément, une nouvelle fois, et il l'avait vu profiter du spectacle. Pourtant, il ne dit rien, mais il passa son bras sur le dossier du canapé une fois encore. Sa main effleura la nuque d'Hermione, qui se tendit le plus loin possible de lui. Le générique terminé, le film commença enfin. Après quelques minutes, Drago réagit enfin.


- C'est étonnant cette façon de raconter des histoires, en images... Par contre, je te propose un jeu, après tout, c'est Noël. Une gorgée à chaque fois qu'un mec meurt ou à chaque fois que quelqu'un est touché par une balle, ça te va ?


Hermione acquiesça, hésitante mais elle voulait à tout prix que la tension entre eux se relâche. En revanche, elle fit attention à boire de très petites gorgées, ne souhaitant pas se retrouver dans le même état que leur dernière soirée. Cela ne l'empêcha de se sentir bien plus détendue à la fin du film.


- Tu en as pensé quoi alors ? demanda-t-elle a ramenant ses jambes vers elle et en les entourant de ses bras.


- Il existe combien de films ? Parce que c'est très plaisant, il n'y a pas vraiment d'équivalent dans le monde sorcier si on y réfléchit bien...


- Oh des milliers, c'est presque innombrable aujourd'hui, le cinéma existe depuis des décennies et des décennies, et partout dans le monde des gens réalisent des films. Les acteurs sont des gens connus et souvent très adulés. Disons qu'ils font les gros titres des journaux régulièrement.


- Eux aussi ont ce plaisir, ironisa le jeune homme. Parle moi de tes films préférés, continua-t-il, en plongeant ses yeux curieux dans ceux de la brune.


- Par quoi commencer... Par celui que je regardais... en fait, beaucoup de films se basent sur des romans, et les adaptent, certains presque à la lettre, d'autres prennent plus de libertés, …


Tout en écoutant Hermione parler passionnément de ces films, Drago rapprocha sa main de sa nuque et commença à jouer avec les mèches de cheveux de la jeune femme qui s'y trouvaient. La voix d'Hermione dérailla presque lorsqu'elle comprit ce qu'il faisait, et ses joues devinrent rouges. Elle s'arrêta de parler et le dévisagea, cherchant une explication. Son cœur battait la chamade et son ventre lui rappela à nouveau très clairement ce dont elle avait envie. Ses yeux se posèrent sur le torse du jeune homme puis sur sa bouche.


Puis soudainement, Drago se redressa et détourna le visage, coupant la tension dans laquelle ils se trouvaient. Décontenancée, Hermione bafouilla qu'elle devait aller aux toilettes.


Elle se rua dans la salle de bain et s'aspergea le visage d'eau fraîche. Que venait-il de se passer ? Que voulait-il ? Pas elle, visiblement... Elle avait besoin de savoir ce qu'il en était, pour comprendre. Elle ne supportait plus d'être dans le flou total.


Quand elle revint dans le salon, Drago n'était plus là. Elle regarda dans sa chambre mais nulle trace du blond. Ne comprenant pas, Hermione sentit sa colère monter et se mit à ranger son ordinateur. Puis la porte d'entrée s'ouvrit, laissant passer son visiteur, avec un paquet sous le bras.


- Mais … je croyais que tu étais parti !


Drago s'avança vers elle tel un prédateur et Hermione recula doucement, troublé par son regard. Elle se trouva acculée contre le mur de son appartement, et le jeune homme continua d'avancer dangereusement. Il approcha si près son visage du sien puis de son oreille, qu'elle sentit son souffle chaud dans son cou.


- Joyeux Noël Granger, murmura-t-il, et il lui tendit le cadeau, fier de son petit effet.


Hermione mit plusieurs secondes à reprendre sa respiration, et s'éloigna de lui pour reprendre contenance. Elle s'assit sur le canapé et regarda le paquet.


- Qu'est ce que c'est ?


- Le principe d'un cadeau Granger, c'est d'être une surprise, il faut l'ouvrir pour savoir... se moqua-t-il, debout face à elle.


Elle leva les yeux au ciel devant cette remarque, mais ne put s'empêcher de sourire. Il avait pensé à lui faire un cadeau... Elle arracha le papier autour du paquet et l'ouvrit. Sa main découvrit un tissu noir. Elle le prit et comprit qu'il s'agissait d'un tee shirt noir pour homme visiblement. Elle l'interrogea du regard.


- Pour remplacer cet immondice, dit-il simplement, en montrant du doigt le vieux tee shirt de Ron qu'elle portait.


- Merci, dit-elle tout doucement, ne pouvait retenir un sourire, attendrie devant cette bouge pas, je reviens.


Quelques instants plus tard, elle sortait de sa chambre un petit cadeau dans la main, qu'elle tendit à Drago. Il parut sincèrement surpris. Pour une fois, Hermione réussit à le déstabiliser. Il le prit et l'ouvrit, mais il ne comprit pas ce qu'il avait dans les mains.


- Ce sont des CD, pour mettre dans ton appareil tu sais, pour écouter de la musique... Je t'ai pris des groupes anglais, des classiques moldus...

Son sourire se fit plus large.


- Dans ce cas, il faudra que tu viennes chez moi pour me montrer comment ça marche, répondit-il, lui faisant un clin d'œil.


Hermione rougit à nouveau, ne sachant que penser de ce moment.


- Merci Granger, souffla le jeune homme en s'approchant d'elle.


Sans qu'elle ait eu le temps de réagir, il l'embrassa tendrement sur la joue et se plaça en face d'elle, ne reculant pas de suite. Son visage était près de celui de la brune, et il l'interrogea du regard. Les yeux d'Hermione oscillèrent entre ses yeux gris et ses lèvres. Elle porta sa main à sa joue, touchant de ses doigts l'endroit où il l'avait embrassé. Mais Drago ne bougea pas. Elle sentait sa respiration, les effluves sucrées de Pur Feu, mais il se contenta de la fixer, attendant qu'elle se décide. Hermione était pétrifiée. Son cœur n'avait jamais battu aussi vite, elle en était certaine. Que faire ? Elle se tritura les mains et baissa le visage... Doucement, Drago lui prit le menton pour que leurs regards se croisent à nouveau. Hermione y lut de l'envie et une autre chose qu'elle n'arriva pas à identifier.


- Que veux tu, Hermione Granger ? lui souffla-t-il, lui laissant le choix.


Une fois encore, l'entendre dire son prénom provoqua une décharge de désir dans le corps d'Hermione. Après une énième hésitation, elle s'approcha doucement de lui, le regarda une dernière fois dans les yeux et leurs lèvres se rencontrèrent enfin.


D'abord, il la laissa faire... Le baiser était timide, puis doucement, il se permit de poser ses mains sur sa nuque et sur sa taille. Par réflexe, le corps d'Hermione se plaqua au sien, et leur baiser devint plus langoureux. Il promenait ses mains sur elle, tous les sens de la jeune femme semblaient en feu. Il l'attira sur le canapé et s'assit, l'attirant sur lui, la déposant sur ses genoux. Il attira le corps de la jeune femme contre le sien. Agrippant sa crinière délicatement, il pencha la tête de la jeune femme en arrière et parsema son cou de baisers. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'aussi fort, c'était comme s'il savait précisément ce que provoquait chacune de ses caresses, chacun de ses baisers. Puis le baiser s'approfondit et il passa ses mains sur le tee shirt informe de la jeune femme. Tout devint de plus en plus pressant. Il effleura ses seins et la respiration déjà désordonnée d'Hermione se fit de plus en plus hiératique. Elle s'entendit alors gémir de plaisir, ce qui la fit rougir et reculer doucement, presque honteuse.


Drago la maintint contre son corps, une main sur sa nuque. Il posa son front contre le sien, reprenant sa respiration lui aussi.


- Laisse toi aller Granger, articula-t-il d'une voix rauque.


- Je n'y arrive pas... chuchota-t-elle, fermant ses yeux.


Il leva alors son visage vers elle, ses yeux plein de désir.


- Est ce que tu en as envie ? C'est la seule question que tu devrais te poser... Dans mon cas, oui Granger, j'ai très envie de toi.


Cette simple phrase eut pour effet de faire se contracter le ventre d'Hermione. Elle plongea ses iris dans ceux du blond, à la recherche d'une marque d'ironie, de moquerie, mais il paraissait on ne peut plus sérieux.


- Je ne continuerai pas sans ton accord... murmura-t-il tout en passant doucement sa main dans le dos de la jeune femme.


Sa main effleura ensuite sa taille, puis remonta vers son sein, ce qui provoqua un spasme à Hermione. Il continua doucement ses caresses vers le ventre d'Hermione, puis s'arrêta, la regardant. Il ne l'avait pas quitté du regard tout au long de ce petit manège. Mais elle n'arrivait pas à se décider. Elle en avait envie, son corps la trahissait, mais elle ne pouvait pas... Elle avait trop de contrôle sur elle même, elle ne pouvait pas lâcher prise et se laisser aller à l'inconnu, sans savoir ce que cela signifiait. Réalisant cela, elle se détacha de Drago et s'assit à coté de lui, honteuse. Elle jeta un regard vers lui. Il semblait déçu, et il respirait fortement, pour reprendre le contrôle sur lui même. Il passa une main sur son visage et remonta sa mèche de cheveux. Il la regarda simplement.


- Je vais rentrer chez moi. Je te laisse, prononça-t-il en se levant.


Alors qu'il se dirigeait vers la porte, Hermione se sentit bête.


- Attend ! S'il te plaît ! Je … Je veux juste t'expliquer pourquoi... lâcha-t-elle en le suivant vers l'entrée.


- C'est plutôt simple Granger. Tu n'as pas vraiment envie de ça, ce n'est pas grave, au moins je sais, lui répondit-il, blasé.


- Non, ce n'est pas ça... C'est plus compliqué que ça...


Pour toute réponse, il attendit...


- Je .. . je ne sais pas ce que c'est tout ça, je suis perdue avec toi, je... Tout ça me paraît invraisemblable parce que tu es Drago Malefoy... Et je sais tu as changé, mais tout ce passé... Et puis il y a Ron, je n'ai connu que lui, j'ai rompu récemment, et … Tout ça m'angoisse d'accord ? Je.. ; Je me sens nulle.. ; Inexpérimentée... Je sais que tu as régulièrement des nanas, magnifiques, féminines, chez toi, et je … Je ne sais pas faire. Je n'ai jamais fait ça, coucher avec quelqu'un uniquement parce que j'en ai envie. Ça me fait peur, et je ne sais pas où j'en suis. Et si les gens l'apprenaient, que penseraient-ils ?


Toutes ses pensées se bousculaient, alors qu'elle tentait de se justifier. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux.


- Je veux bien essayer de comprendre tout ça Granger, mais ne me sort pas l'argument de l'opinion des gens.. Avec les rumeurs et les articles, le monde sorcier a déjà en soi, accepté ça. Mais la question n'est pas là. Je t'ai dis que j'avais envie de toi, c'est le cas depuis quelques temps, j'y ai pensé. Maintenant je ne peux rien te promettre, je ne suis pas un ado de 15 ans, je ne peux pas te promettre que ça deviendra quelque chose, je ne peux pas te dire non plus que ça ne mènera à rien. Mais de toute façon, on ne le saura jamais, et je trouve ça dommage, pour toi comme pour moi. Le monde n'est pas tout noir ou tout blanc Granger...


Sur ces mots, il la regarda quelques secondes, et voyant qu'elle ne répondait rien, il soupira et passa la porte.

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