L'Ecole des Hautes Etudes Ministérielles

Chapitre 26

2518 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/06/2022 14:25

Les premiers jours de vacances d'Hermione consistèrent en de longues promenades dans les parcs de Londres, des lectures sur des bancs au soleil ou sur l'herbe. Le mercredi soir, elle était invitée à manger chez Harry. Le repas se déroula très bien, la jeune femme profitait de James. Alors qu'Harry allait changer leur fils, Ginny se rapprocha d'Hermione, l'air soupçonneux.


- Tu n'aurais pas oublié de me raconter quelque chose d'important ?


- De... quoi ? balbutia Hermione, espérant que Ginny ne veuille pas parler de son aventure avec Malefoy.


- Tu es sûre ? insista Ginny, mécontente.


Hermione soupira et attendit. Ginny se leva, difficilement compte tenu de son ventre, et déposa un journal devant son amie.


- Vas-y, tourne les pages...


Hermione s'exécuta, ne comprenant pas où la rousse voulait en venir. Ce n'est qu'en voyant la troisième page et la photographie en noir et blanc qui s'y étalait qu'elle comprit. Il s'agissait d'un nouvel article sur Drago Malefoy et sa mystérieuse amie, repérés à la soirée de remise des diplômes de l'EHEM. La photographie semblait prise de loin, on reconnaissait suffisamment le jeune homme qui embrassait à pleine bouche une femme dont le visage était majoritairement caché par le corps du blond. Ce que pouvait voir les lecteurs, en revanche, n'était pas Astoria, puisque ses cheveux étaient d'un noir de jais et droits. La jeune femme sur la photographie semblait moins brune et ses cheveux étaient bouclés. Hermione rougit, dépitée de se retrouver une fois encore cible de rumeur, même si pour cette fois, elle n'était pas identifiée. Elle croisa le regard noir de Ginny.


- Ne me fais pas croire qu'il ne s'agit pas de toi, j'ai reconnu ta veste, je te l'ai offerte !


- Bon d'accord, c'est moi, quel est le problème ? Ça ne regarde personne, et je...


- Hermione, il est marié bon sang ! la coupa Ginny.


La jeune femme soupira.


- Comme je l'ai déjà dit à Chloé, Malefoy ne vit plus avec Astoria depuis plusieurs mois et ils sont entrain de divorcer... Donc non, je ne fais pas n'importe quoi.


- Qui divorce ? demanda Harry, en revenant, surprenant leur conversation.


Ginny ferma rapidement le journal, l'air coupable.


- Gin', pas la peine de me cacher ça, j'ai reconnu Hermione au moment où j'ai vu cette photo. J'en déduis que Malefoy divorce ?


- Oui, avoua Hermione, honteuse.


- Ça doit être compliqué avec toutes les clauses qu'ont du rajouter leurs familles... Quand ils annonceront la nouvelle, ça va être un beau scandale, cela fait des décennies qu'il n'y a pas eu de divorce dans leurs rangs, continua Harry, sur le ton de la conversation, en servant du dessert à tout le monde.


- Sans doute, articula difficilement la jeune femme, ne sachant comment réagir.


- Pas la peine d'être gênée Hermione, tu fais ce que tu veux, je pense qu'on peut se fier à ton jugement, n'est ce pas Ginny ?


- Oui oui... excuse moi, murmura la rousse, honteuse.


- Ce dessert est délicieux ! annonça Harry pour changer de sujet, ce dont la brune lui en fut gréé.











Quelques jours plus tard, Hermione se baladait sur le Chemin de Traverse, profitant d'une belle journée de la fin du printemps. Elle ne put résister lorsqu'elle passa devant Fleury et Botts, et entra dans sa boutique favorite. L'odeur des livres autour d'elle lui donna le sourire, et elle erra dans les allées de la librairie.


- Scorp, reviens ici ! s'exclama une voix familière dans le rayon d'à coté.


Le cœur d'Hermione manqua un battement et elle commença à s'éloigner de son rayon, ne souhaitant pas le croiser. Mais c'est un minuscule petit blond qui atterrit dans ses jambes, laissant juste le temps à la jeune femme de le rattraper avant qu'il ne se fasse mal. Il s'accrocha à ses jambes, hilare. Elle ne sut comment réagir quand le père de Scorpius apparut lui aussi en face d'elle, l'air inquiet. Il fut surpris de la trouver ici, et parut rassuré lorsqu'il vit son fils.


- Scorpius, dit-il en s'agenouillant, tu sais que tu n'as pas le droit de courir n'importe où dans les magasins.


Hermione fut étonnée du ton calme qu'il utilisa pour parler à son fils.


-Viens là , continua-t-il, en le prenant dans ses bras. Laisse Hermione tranquille.


Scorpius , à présent à hauteur d'Hermione puisque Drago s'était relevé, regarda Hermione et lui sourit.


- Bonjour Scorpius, dit-elle doucement, ne sachant quoi faire d'autre et cachant son trouble alors qu'il l'avait appelé par son prénom.


Le petit cala son visage dans le cou de son père, subitement timide. Drago leva les yeux au ciel, amusé de l'attitude de son fils.


 Et bonjour à toi, dit-il doucement, en croisant le regard d'Hermione.


La jeune femme rougit et fit un signe de tête en guise de réponse.


- On va te laisser... je cherche des livres pour Scorpius, je n'en ai pas beaucoup chez moi, sa mère a prit presque toute sa bibliothèque...


- Tu peux aller dans le rayon là bas, lui indiqua Hermione, il y a de belles choses pour les petits, j'en ai offert plusieurs à James, le fils de Harry, il aime beaucoup la collection Petits sorciers, si ça peut te donner des idées, dit timidement Hermione.


-Merci pour les recommandations, répondit-il sincèrement en s'approchant d'elle.


Il regarda autour d'eux, et baissa la voix pour ne pas être entendu.


- Je suis désolé d'être parti l'autre jour, mais j'ai pensé que tu n'aurais pas forcément envie de me voir le lendemain.


Hermione haussa les épaules pour toute réponse, ne sachant quoi ajouter.


- Mais on peut toujours remettre ça, tu peux toujours envoyer ta chouette... tu sais où j'habite.



Il conclut sa phrase par un clin d'œil et un sourire, avant de continuer son chemin, son fils dans les bras. Hermione reste immobile quelques secondes avant de sortir, perturbée, du magasin. Le voir se comporter calmement avec son fils, comme un père aimant, l'attendrissait beaucoup trop. Sa proposition était tentante... Mais elle n'avait pas à prendre une décision tout de suite. Elle reprit son chemin vers son appartement, tentant de penser à autre chose.










Lorsque le week-end arriva, Hermione n'avait certainement pas réussi à se sortir le blond de la tête, mais avait fait en sorte de s'occuper pour penser à sa proposition le moins possible. Lorsque Chloé lui proposa d'aller boire un verre dans les bars sorciers, Hermione accepta immédiatement. Les jeunes femmes burent beaucoup et s'amusèrent comme elles en avaient pris l'habitude ces dernières années. Cela fit le plus grand bien à Hermione. En rentrant dans leur appartement, Chloé et Hermione eurent la surprise de trouver le jeune homme brun qui avait passé la soirée avec elle lors de la remise des diplômes.


- Oh Peter ! Qu'est ce que tu fais là ?


- La semaine dernière, tu m'avais dit de venir te rejoindre vers minuit samedi soir... J'ai pu entrer dans l'immeuble, mais vous n'étiez pas là. Enfin, ça ne fait que trente minutes que j'attends, j'étais sûr que tu rentrerais, expliqua le jeune homme, un peu mal à l'aise.


Chloé gloussa et se jeta dans les bras du brun, qui parut ravi. Finalement, peut être que Chloé avait trouvé la personne qu'il lui fallait, qui sait ? Hermione leur ouvrit la porte, et tenta de les ignorer, alors qu'ils s'embrassaient sur le canapé.


- Vous savez que vous avez une chambre disponible ? tenta la jeune femme.


Mais elle n'obtint aucune réponse, les deux jeunes gens étant trop occupés. Elle soupira, dépitée. Elle avait bu, et elle aussi, elle avait envie de voir quelqu'un... Et si …


Hermione griffonna un mot à sa colocataire en vitesse et dévala l'escalier de son immeuble. Elle tituba jusqu'à la rue déserte et transplana devant un immeuble qu'elle connaissait bien. Ses yeux se posèrent sur les fenêtres du dernier étage, allumées. Le maître des lieux était chez lui. La porte du bâtiment n'était pas verrouillée complètement et elle put donc entrer. Les escaliers n'avaient pas changé, et elle monta, difficilement, les marches, en se tenant à la rampe. En effet, l'alcool ne l'aidait pas vraiment à monter rapidement. Enfin, elle se trouva devant la porte de l'appartement du dernier étage, et elle souffla. Allait-elle oser ? Elle repensa à sa nuit la semaine précédente et des frissons la traversèrent. Elle toqua, retenant son souffle.


La porte s'ouvrit sur un Drago en tee-shirt noir et en jean. Son éternelle mèche de cheveux tombait devant ses yeux, qui parurent surpris de la voir.


- Bonsoir, dit timidement Hermione, ne sachant plus trop comment se comporter.


- Je... Bonsoir Granger, qu'est ce que tu f...


Hermione ne le laissa pas finir sa phrase et s'avança de quelques pas pour l'embrasser. Il répondit brièvement à son baiser et la repoussa doucement. La jeune femme tituba légèrement, ce qui fit sourire Drago.


- Tu es ivre Granger...


- Et alors ? répliqua-t-elle, vexée qu'il l'ait repoussée.


- Je comprends mieux que tu sois là, c'est tout. Je suis avec Blaise, mais tu peux entrer, proposa-t-il en s'écartant de devant l'entrée.


- Oh non, je ne vais pas vous déranger...


- Tu ne nous dérangeras pas, soupira Drago, amusé par le comportement de la jeune femme. Par contre, tu sais qu'il existe des moyens simples pour s'assurer de ne pas déranger ? Comme les hiboux ? Tu as de la chance que ce soit mon week-end sans Scorpius, il est parti chez sa mère hier soir...


Hermione rougit de honte. Elle n'avait pas pensé une seule seconde à son fils dans cette histoire. Elle vivait toujours une vie d'étudiante, mais lui ne pouvait plus se permettre les mêmes choses lorsqu'il avait son fils. Elle ne pouvait pas débarquer à l'improviste chez lui lorsque Scorpius était là. Elle recula de quelques pas.


- Je suis désolée, je n'ai pas pensé... je n'ai pas réfléchi... balbutia-t-elle.


- Et c'est probablement une première, se moqua Drago. Entre Granger, c'était juste pour que tu ne recommences pas le week-end prochain, ajouta-t-il, souriant.


Hermione entra, penaude, dans l'appartement qu'elle connaissait. Rien ne semblait avoir changé, excepté les jouets dans le salon, les affaires d'enfants, une chaise haute... Une fois dans l'appartement, on ne pouvait oublier l'existence de Scorpius.


- Vous aussi vous avez l'impression de revenir presque cinq ans dans le passé ? demanda Blaise, hilare de la venue de la jeune femme.


- Tais toi, Zabini, répondit sèchement Hermione, qui tituba jusqu'au canapé, en essayant de tirer sur sa robe.


Drago s'esclaffa en la regardant et croisa le regard de Blaise, amusé.


- Tu veux quoi Granger ? Encore à boire ? Autre chose ? demanda le blond.


- Euh... vous buvez quoi ? Du Pur Feu ? Tu n'as pas … quelque chose d'un peu moins fort ? De la bière moldue ?


- J'en ai quelques unes oui... Accio bière !


Une bière arriva dans la main du jeune homme qui la tendit à Hermione en s'installant à coté d'elle.


La jeune femme resta silencieuse pendant quelques instants, laissant les deux hommes parler entre eux. Peu à peu, sa gêne se dissipa et elle se détendit. Drago posait sa main juste à coté de sa cuisse sur le canapé, et elle fit mine de redresser quelque peu pour se décaler légèrement, de façon à ce que la peau nue de sa cuisse effleure la main du jeune homme. A ce simple contact, Hermione eut l'impression de recevoir une décharge électrique et frissonna. Le jeune homme tressaillit à ce contact mais il sourit , et resta impassible. Cela échappa à Blaise qui se servait à boire.




Presque une heure plus tard, les trois compagnons se remémoraient Poudlard, et la main de Drago était à présent posée sur la cuisse de la jeune femme. Blaise n'avait fait aucune remarque, et parut plutôt amusé de la situation. Il regardait les deux anciens ennemis se chamailler et devenir tactiles, comme si tout cela leur était naturel depuis des années.


- Bon, je vais vous laisser à vos affaires, j'ai promis à ma future ex-femme que je rentrerai avant le petit matin. Pas la peine de te lever Drago, je connais le chemin. Amusez vous bien, ajouta-t-il en s'éloignant, en clignant de l'œil.


Les deux concernés s'esclaffèrent et le saluèrent. A peine la porte refermée, Drago prit entre ses doigts le menton de la jeune femme, l'obligeant à la regarder.


- Qu'avez vous envie de faire Miss Granger ? demanda-t-il, en la fixant profondément.


Pour tout réponse, Hermione sourit et s'installa sur le jeune homme.


- Je pense avoir quelques idées...


A ces mots, Drago posa ses mains sur les hanches de la jeune femme et elle l'embrassa lentement. Ils prirent leur temps, mais peu à peu, le baiser devint plus pressant.


- Viens là Granger, dit-il attirant la jeune femme dans le couloir pour la mener vers sa chambre.


Elle sourit, et ne se fit pas attendre, brûlant de désir.


Au matin, Drago ne comprit pas pourquoi il était réveillé. Lorsqu'il repris ses esprits, des mains traçaient des caresses sur son torse, descendant de plus en plus bas. Il sourit et tourna le visage pour trouver celui d'Hermione qui le regardait. Il l'embrassa, et la jeune femme réagit instinctivement et colla son corps nu au sien. Drago rit doucement et enlaça Hermione.


- Encore ? demanda-t-il, amusé du désir de la jeune femme.


Elle hocha la tête, acquiesçant et continua de promener ses mains sur le corps de son compagnon de lit.


Quelques instants plus tard, Hermione respirait fortement, tentant de retrouver un souffle normal. Drago, transpirant, enlaça la jeune femme en souriant. Décidément, ils étaient fait pour coucher ensemble. C'est en tout cas ce que se dit Hermione, sa tête reposant sur le torse du blond.


- Tu as faim ? demanda Drago, après un temps.


- Un peu, murmura Hermione, qui n'avait pas envie de quitter ses bras chauds. Mais je vais rentrer, ne t'embête pas.


- Comme tu veux... J'ai du thé, de quoi manger, …


Hermione se redressa et posa sa tête sur sa main.


- Si tu veux que je reste, tu peux demander tu sais ? dit-elle moqueuse.


- C'est un peu ma réplique, normalement ça Granger... Mais soit. Reste. Il se pourrait qu'après un petit déjeuner et une clope, j'ai encore envie de toi, dit Drago, en remettant une mèche de cheveux d'Hermione derrière son oreille.


Le fait d'entendre ces petits mots, Hermione ressentit des tiraillements dans son bas ventre.


- Avec de si bons arguments, je suis obligée de rester...

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