R.A.B

Chapitre 45

1355 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/08/2022 20:16

Harry resta longuement silencieux, incapable de détourner ses yeux de Régulus. Finalement, il laissa échapper un souffle tremblant, presque un sanglot, avant de laisser paraître un sourire tremblant.

   — Personne… Personne ne m’avait jamais dit ça.


Régulus l’attira dans ses bras, pour le serrer contre lui.

   — S’il te plaît, laisse-moi t’aider. Ne te mets pas en danger stupidement, Harry. Tu n’es pas seul, même si tu as l’impression que la situation est désespérée.


Harry souffla, puis il s’écarta de Régulus pour se frotter le visage. Il ferma les yeux un instant puis se redressa, l’air moins perdu. Il eut un sourire un peu triste.

   — J’ai toujours été seul tu sais, jusqu’à mes onze ans. Après… il y avait Ron et Hermione, mais… ils comptaient sur moi, je crois, même s’ils m’auraient suivi jusqu’en enfer. En tous cas, c’est ce que je me disais. Qu’ils attendaient de moi que je les guide en quelque sorte, parce que j’étais celui qui devait le tuer. Ça semble tellement prétentieux…


Régulus eut un rire amusé.

   — Je pourrais te dire que ça l’est, mais d’après ce que j’ai compris, tu as dû porter le poids du monde magique sur les épaules. On t’a directement dit que tu étais celui qui avait mis fin au règne d’un mage noir et que tu aurais à lui faire face de nouveau un jour… C’est logique que le petit garçon que tu étais ait voulu faire de son mieux. Et je suis certain que tes amis avaient juste confiance en toi. Je suis certain qu’ils t’auraient soutenu si tu avais flanché, parce que d’après ce que tu m’as dit, ils t’aimaient réellement.


Harry se mordilla la lèvre pensivement, puis il hocha la tête, le regard dans le vague.   

   — Peut-être. Pourtant, mes amis me traitaient normalement contrairement à tous les autres, et je les aimais tellement pour ça ! Mais… j’étais toujours celui qui les entraînait en direction du danger… J’aurais pu causer leur mort et je ne m’en rendais même pas compte…


En voyant le frisson violent du jeune homme, Régulus soupira et objecta.

   — Les as-tu obligés à te suivre, Harry ?

Les yeux verts s’écarquillèrent sous le choc et le jeune homme secoua brusquement la tête.

   — Quoi ? Non !

   — Alors ils t’ont suivi librement, et s’ils avaient été blessés ça n’aurait pas été de ta faute. Penser que tes proches n’ont pas conscience des risques est prétentieux, par contre… Tu ne peux pas protéger tout le monde et tu dois comprendre que tu n’es pas le seul à avoir le droit de te mettre en danger.


Harry fronça brièvement les sourcils. Puis il marmonna, visiblement mécontent.

   — Mais si j’ai autant de pouvoirs que ce que tout le monde dit, je devrais pouvoir sauver ceux que j’aime ! Pourquoi ça serait mes proches qui devraient payer pour mon incompétence ?



La réponse ne vint pas de Régulus, mais de derrière eux et ils sursautèrent à la voix brusque de Severus Rogue. L’homme était suivi de Sirius et ils avaient entendu une bonne partie de la conversation.

   — Peut-être parce que vos proches croient en vous, monsieur Potter. Et que tous ceux qui se battent à vos côtés le font pour vous donner des chances supplémentaires. Nous avons tous des raisons personnelles de nous battre, vous savez, et nous avons commencé à lutter bien avant votre naissance.


Harry resta figé, pâle, alors que les deux hommes entraient. Sirius s’approcha de son filleul, un peu hésitant, et lui pressa l’épaule pour lui montrer son soutien. Le brun se jeta dans ses bras, retenant un sanglot et se laissa câliner comme un jeune enfant. Personne cependant n’aurait eu l’idée de faire la moindre remarque, comprenant son besoin de réconfort.


Sirius lui frotta le dos et soupira.

   — Je donnerai ma vie pour toi, Harry. Sans la moindre hésitation. Mais plutôt que d’imaginer le pire, nous devrions discuter d’un plan d’action… Tu ne crois pas ?


Le jeune homme quitta les bras de son parrain à regret et prit place près de Régulus, se collant contre lui sans la moindre hésitation. Severus croisa les bras sur sa poitrine, le visage lisse de toute émotion et il posa brusquement la première question.

   — Qu’est-ce qu’un horcruxe ?


Harry soupira.

   — Voldemort craint par-dessus tout la mort. Alors, il a divisé son âme pour s’assurer une certaine forme d’immortalité. En tuant, avec un rituel de magie noire, il pouvait placer une partie de cette âme mutilée dans un objet. Ainsi, si son corps était tué, il avait la possibilité de revenir à la vie grâce à ces… choses. C’est ce qu’il a fait pour revenir, lors de ma quatrième année.


Sirius émit une exclamation de dégoût tandis que Severus semblait légèrement plus pâle. Harry soupira.

   — J’ai fait face à la première de ces choses en seconde année. Enfin dans ma… réalité ? La chambre des secrets a été ouverte et j’ai fait face à un jeune Voldemort, issu de son premier horcruxe. Je l’ai détruit avec un croc de basilic, sans savoir ce que c’était.


Rogue fronça le nez et hocha sèchement la tête.

   — Ça n’a pas changé, je dirais. Durant votre seconde année, des élèves ont été pétrifiés et vous avez terminé à l’infirmerie. Dumbledore vous a octroyé un nombre indécent de points et a assuré que vous aviez réglé le problème. Bien évidemment, il n’a jamais parlé d’horcruxe ou même de… du seigneur des Ténèbres. Il a juste assuré que ces incidents étaient dus à une créature antique errant dans Poudlard et que vous aviez fait face avec brio.


Harry ricana, ses yeux s’éclairant de malice.

   — Je me suis battu contre le basilic à qui appartenait le croc, qui apparemment était l’animal de compagnie de Salazar Serpentard en personne. L’horcruxe de Voldemort avait pris possession d’une élève pour semer le chaos, je suis intervenu à temps pour l’empêcher de revenir cette fois-là.



Régulus poursuivit sans quitter Harry des yeux.

   — J’ai découvert l’existence de ces choses grâce à Kreattur, c’est pour cette raison que je l’ai trahi. J’ai tenté de… détruire l’un d’entre eux, sans savoir qu’il en avait créé plusieurs. Sans Harry pour me sauver, je serais mort dans cette caverne. Je pensais… je pensais que c’était son seul horcruxe et que mon… sacrifice mettrait fin à tout ça. À ce cauchemar sans fin.


Sirius jeta un regard fier en direction de son frère, comme s’il le découvrait. Harry enlaça ses doigts à ceux de Régulus et laissa échapper un rire tendre, semblant soudain moins désespéré.

   — Qui aurait pu croire que les deux personnes les plus courageuses de ma connaissance soient toutes les deux à Serpentard ?


Avec un sourire tranquille, Harry nota la rougeur soudaine qui avait envahi les joues de son professeur de potions. Pour autant, même s’il y avait eu un peu de malice dans sa déclaration, il le pensait de tout son cœur.

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