R.A.B

Chapitre 50

1314 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/08/2022 20:31

Il y eut un silence choqué, tout le monde dévisageant Harry avec stupeur. Puis, Sirius rugit littéralement, serrant les poings.

   — Quoi qu’il se soit passé, je voudrais que tu cesses de penser que tu es coupable. Harry… Même en sachant ce qui peut se passer, je serais à tes côtés. Et si je devais m’interposer pour te sauver, je le ferais sans la moindre hésitation. Bon sang, Harry, Rémus n’aurait jamais dû t’en vouloir, parce qu’il sait que je serais prêt à tout pour toi. Y compris à donner ma vie.


Harry ouvrit la bouche comme pour protester, mais Régulus ajouta, tranquillement, sans la moindre hésitation.

   — Je le ferais aussi. Donner ma vie pour toi. Sans hésiter. Et avant que tu essaies de protester, c’est ce que font les gens qui s’aiment. Toi, tu n’hésiterais pas. Tu parlais de te sacrifier sans la moindre peur dans la voix, juste pour nous préserver. Nous t’aimons Harry, et nous ferions la même chose pour toi.


Une larme roula sur la joue du jeune homme et il l’essuya d’un geste rageur. Il baissa la tête, refusant de continuer sur ce sujet. Severus soupira et lui vint en aide, reprenant la conversation comme si elle n’avait jamais dévié.

   — Après votre… brouille avec Ronald Weasley, vous avez reçu un soutien inattendu de certains Serpentard, Blaise Zabini en premier lieu, puis Théodore Nott. Ainsi, il y a eu une paix bienvenue entre vous et Drago Malefoy.



Harry hoqueta, les yeux écarquillés.

   — Malefoy ? Je suis ami avec lui ? Je veux dire… ça veut dire que j’ai pu l’empêcher de prendre la marque ? Il n’est pas… Mangemort ?



Severus soupira.

   — Pour l’instant, il n’est pas marqué. Cependant, il ne pourra pas toujours repousser l’échéance, quelles que soient ses intentions à ce sujet. Tous les deux… vous n’êtes pas réellement amis, enfin pas publiquement. Vous maintenez plutôt une indifférence prudente à la vue de tous, mais je sais qu’il y a plus.


Harry gloussa, l’amusement chassant sa mélancolie.

   — Bien sûr. On n’a jamais pu s’ignorer après tout !


Régulus renifla, soudain jaloux, mais Harry se laissa aller contre lui, comme pour le rassurer et lui montrer qu’il avait une place spéciale. Qu’il était à part.

Le jeune homme reprit, frottant distraitement sa cicatrice.

   — Ça change tout ! Il faudrait… Peut-être que je pourrais les contacter ? Je veux dire, si l’Ordre est contre nous, pourquoi les Serpentard qui ne veulent pas être marqués ne pourraient pas nous apporter de l’aide ?


Sirius cligna des yeux, visiblement perplexe, mais Régulus hocha aussitôt la tête, enthousiaste.

   — Narcissa pourrait nous aider. J’ignore si son mari a changé, mais… quand je l’ai mise en garde, elle m’a avoué que Lucius n’était pas si convaincu qu’il le disait.


Harry eut un sourire rusé et fixa son professeur.

   — Monsieur ? Si les Serpentard me rejoignent, si je réussis à le vaincre avec leur aide… Aurais-je assez de poids politiquement parlant pour leur permettre d’être graciés ? Pour que ceux qui me suivent n’aient aucun compte à rendre ?



Sirius ricana en secouant la tête.

   — Oh Harry… Tu vas provoquer le chaos dans le monde magique…

Severus marmonna, mais ses yeux sombres brillaient d’amusement. Il hocha la tête, prudemment.

   — En jouant finement, en se servant de la presse même si je sais que vous n’appréciez pas faire la une, je pense que vous pourriez obtenir ce que vous voulez… Tout l’ordre n’est pas contre nous. Shakelbolt, Tonks… ils se fient aux faits et sauront écouter nos explications.


Harry hocha la tête.

   — Luna pourrait nous aider j’en suis sûr. Elle est digne de confiance.


Sirius gloussa, amusé.

   — Elle est surtout très fantasque ! Elle me rappelle son père… Xenophilius a toujours été un peu perché. Sa femme le ramenait sur terre avant son décès.


Harry murmura, un peu troublé.

   — C’est Luna qui m’a appris ce qu’étaient les Sombrals. Qui m’a expliqué pourquoi je les voyais contrairement aux autres. Elle n’a jamais… pensé que j’étais fou ou que je mentais. Elle m’a toujours cru, quoi que je puisse dire. Juste parce qu’elle a confiance en moi.


Severus hocha la tête, masquant son amusement.

   — Miss Lovegood est une Serdaigle. Elle est peut-être originale, mais elle est loin d’être stupide. Elle a l’esprit vif et probablement une façon de voir le monde… différente.


Harry laissa échapper un rire.

   — Et elle pourrait écrire un magnifique article dans le journal de son père. Tout le monde la sous-estime, mais elle s’est battue à mes côtés et… elle peut se montrer féroce.


Régulus plissa les yeux, essayant de masquer sa jalousie soudaine.

   — D’autres alliés ?

Harry soupira.

   — Neville. Il est loyal et farouchement opposé à Voldemort. Il… sait qu’il aurait pu être à ma place.



Sirius se passa une main sur le visage, incapable de cacher sa soudaine tristesse.

   — Franck et Alice ne méritaient pas un tel sort.


Il regarda son frère et murmura, la voix tremblante.

   — Juste après la mort de James et Lily, Bellatrix a complètement perdu l’esprit et elle les a attaqués pour savoir où était… son maître. Elle leur a lancé le Doloris encore et encore jusqu’à briser leurs esprits. Depuis toutes ces années, ils sont à Sainte Mangouste, inertes dans un lit. Deux coquilles vides. C’est tout ce qu’elle a laissé à leur fils.


Sentant les mains de Régulus trembler, Harry continua rapidement.   

   — Susan Bones. Elle n’est pas proche de moi, enfin pas dans la vie que je connais. Mais elle était de notre côté et elle est proche de sa tante, celle qui travaille au Ministère. Une partie de sa famille a été tuée par des Mangemorts.

   — Amélia Bones ? La directrice de la justice magique ?

Harry hocha la tête.

   — Elle-même. Elle savait que j’étais capable de faire un patronus corporel. C’était… Rémus qui m’avait appris.


Sirius laissa échapper un ricanement amer.

   — À l’époque où il me pensait encore coupable et où il était certain que je te cherchais pour te tuer ?


Harry hocha la tête.

   — Ici aussi, ils ont fait venir des Détraqueurs à Poudlard ?


Ce fut Severus qui répondit, d’un grognement agacé.

   — Des Détraqueurs dans une école. Je dois avouer qu’ils se sont surpassés cette année-là. Dumbledore avait demandé à Lupin de vous enseigner un moyen de vous défendre et… je dois avouer que vous nous avez impressionnés.



Le jeune homme hoqueta et eut un mouvement de recul.

   — Dumbledore le lui avait demandé ? Mais… j’ai dû presque le supplier pour le convaincre !


Sirius gronda presque, son visage se figeant en un masque sans émotion.

   — Fais comme moi. Oublie-le.

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