Vers un Nouveau Monde

Chapitre 6 : Échange inter-monde

3306 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/10/2022 16:49

Le lendemain, Harry trouva sa couchette étonnamment confortable. Il ouvrit les yeux et ce fut le baldaquin bordeau qui surplombait son lit qui lui raviva la mémoire. Il n’était plus sur le bateau qui l’avait vu grandir, mais bien à Poudlard, école de magie et de sorcellerie en Angleterre. Voyant qu’il lui restait deux bonnes heures avant de devoir se lever, il décida de s’entraîner. Il se leva, enfila une tenue de sport et jeta un œil à Ron qui dormait comme une masse. Il décida de le réveiller. Après tout, l’autre garçon lui avait demandé de l’entraîner alors autant lui donner le plus tôt possible de bonnes habitudes. Il lui secoua légèrement l’épaule. Étrangement, alors qu’il s’attendait à devoir insister, le rouquin ouvrit immédiatement les yeux. Peut-être avait-il le sommeil léger ? 

 

Ron s’apprêtait à hurler sur celui qui avait osé troubler son sommeil, lorsqu’il reconnut le garçon brun qu’il avait rencontré dans le train. S’étonnant de le voir debout à - il regarda sa montre - 5h du matin, il demanda à voix basse : 

 

- Harry ? Qu’est-ce que tu fais ? 

 

Le plus jeune répondit sur le même ton : 

 

- Comme je me suis réveillé très tôt, j’ai décidé d’aller m’entraîner. Et comme tu m’avais demandé de t’apprendre à te défendre, je me suis dit qu’il valait mieux te donner de bonnes habitudes dès la rentrée. Alors debout, on va commencer ton apprentissage. 

 

- Maintenant ? Mais il est 5h ! 

 

- Tututut. Soit tu te lèves et tu ne discutes pas, soit tu devras trouver un autre professeur. 

 

Finalement, le dernier fils Weasley fila dans la salle de bain en faisant attention à ne pas réveiller Neville et leurs deux autres camarades de dortoir. 

 

Ce fut ainsi que les deux jeunes garçons partirent courir dans le parc. Ils firent deux fois le tour de l’école avant que Harry ne décide de s’arrêter là pour ce matin. Il expliqua à son partenaire de course que comme c’était sa première fois, ils n’allaient pas forcer, ce pour quoi le roux lui fut reconnaissant. Ils firent des exercices pendant encore une heure puis finirent par des étirements. En revanche, il râla quand Harry lui annonça qu’une bonne hygiène de vie passait par une alimentation saine et équilibrée. Le brun lui proposa alors de lui composer ses assiettes, ce qu’il accepta bien qu'il ne sache pas à quoi s’attendre. Les deux amis étant parvenus à un accord, ils purent ensuite rejoindre la grande salle. 

 

Ils s’assirent chacun d’un côté de Neville, qui s’étonna de les voir arriver dégoulinants de sueur. Harry expliqua alors d’où ils venaient et pourquoi. Suite à cette révélation, l’autre brun fut ailleurs - ou en tout cas plus que d’habitude - durant une bonne partie de la journée. Harry eut lui-même rapidement autre chose à penser. Si le professeur McGonagall lui avait fait bonne impression en acceptant sans problème de l’appeler par son nom d’adoption, il semblerait que tous n’ait pas son bon sens car, visiblement, la retenue n’avait pas suffit à faire rentrer cela dans la tête de Malefoy puisque celui-ci vint lui chercher des poux alors qu’il se rendait, avec ses camarades, en cours de DCFM. Harry dut prendre sur lui pour ne pas lui coller son poing dans la figure. Il fut sauvé par l’arrivée du professeur Quirrell, qui fit entrer ses élèves. 

 

Harry s’installa au premier rang, à côté de Neville. Ron se mit derrière eux. Si la directrice adjointe lui avait fait bonne impression, ce ne fut pas le cas de son collègue. Il ne put pas dire quoi exactement, mais une aura malsaine se dégageait de lui. 

 

Il s’efforça d’être attentif au cours mais fut rapidement forcé de constater que celui-ci était tout sauf intéressant. À tel point qu’il sortit une plume et un parchemin et commença à rédiger les lettres qu’il comptait envoyer à sa famille et à Dragon. 

Il se fit une note mentale de les faire passer au phénix de Dumbledore afin qu’il les transmette à leurs destinataires.

 

Il releva le nez de ses lettres au moment où sonna la fin du cours. Il sentit sur lui un regard désapprobateur. Visiblement, la casse-pieds de service avait vu ce qu’il faisait et n’était pas d’accord avec ça. Il en eut la preuve juste après, lorsqu’elle vint mettre à mal sa patience déjà bien entamée par Malefoy.  

 

- Hmm hmm.

 

Il se retourna et soupira en la reconnaissant : 

 

- Ah Granger, ce n’est que toi. Pendant un instant, j’ai cru que c’était important.  

 

Elle parut outrée qu’il insinue qu’elle n’était pas importante mais se rappela de la raison de sa présence et se reprit. Elle s’adressa ensuite à lui avec une familiarité qui l’étonna : 

 

- Harry écoute... J’ai vu ce que tu faisais pendant le cours et ce n’est pas comme ça que tu réussiras tes études. 

 

- Non, toi, écoute-moi Granger. Parce que je vais mettre les choses au clair, et que je ne me répéterais pas. Premièrement : qui t’as permis de m’appeler par mon prénom ? Pour toi, c’est Gold. Deuxièmement, la façon dont je gère mes études ne regarde que moi, et à la limite ma famille et mes amis, tu n’as donc aucunement le droit de t’en mêler. 

 

Sur ces mots, il la planta sur place et rejoignit ses amis qui étaient partis devant. 

 

Le cours suivant, en l’occurrence Histoire de la Magie, ne fut pas beaucoup plus intéressant, bien au contraire. Il crut plusieurs fois qu’il allait s’endormir et ne dut de rester éveiller qu’à son habitude de toujours être attentif à son environnement, une obligation quand on était élevé par des pirates. 

 

Vint ensuite l’heure du repas. Comme ils n’avaient cours qu’à 16h l’après-midi, Harry décida d’en profiter pour aller porter ses lettres à l’oiseau du directeur. Ne connaissant pas le mot de passe, il s’enferma dans une salle de classe et allait appeler le phénix mais n’en eut pas besoin car celui-ci apparut devant lui. Il sourit à l’oiseau mythique et dit : 

 

- Bonjour toi... J’aurais besoin que tu me rendes service. Est-ce que tu pourrais porter ces lettres à leur destinataire ? demanda-t-il en lui tendant les trois enveloppes.

 

Pour toute réponse, Fumseck les prit dans son bec et disparut dans une gerbe de flammes.  

 

OoooO                

 

Fumseck réapparut sur la côte d’une île, sous les yeux ébahis d’un jeune garçon de 11 ans. C’était la première fois que l’enfant assistait à cette scène, les précédentes ayant eu lieu sur le bateau de Roger. Il se demanda au départ ce qui lui valait la visite de cet oiseau qu’il n’avait encore jamais vu, jusqu’à ce qu’il remarque les enveloppes qu’il transportait. Il reconnut alors l’écriture de Harry et, comprenant de quoi il retournait, prit celle qui portait son nom. 

 

Il commença à la déchirer quand une voix derrière lui l’interpella : 

 

- Dragon ! 

 

L’enfant se figea en reconnaissant la voix de son père. Il s’empressa de glisser la lettre sous son t-shirt. L’adulte avait beau savoir qu’il était ami avec le fils adoptif de Roger, il ne donnait pas cher de sa peau si son père apprenait qu’ils entretenaient une correspondance régulière. Il se retourna et demanda : 

 

- Oui papa ? 

 

- Ne disparaît pas comme ça, jeune homme, ça fait vingt minutes que je te cherche partout ! 

 

- Désolé, répondit l’enfant d’une petite voix.

 

Tandis que le garçon se faisait passer un savon par le futur héros de la Marine, sa lettre toujours cachée sous son vêtement, le phénix disparut pour atterrir sur le pont d’un certain bateau. Sous les yeux de Lionel, qui n’avait encore jamais vu l’oiseau bien qu’il savait dans quelle école était allé son petit frère. Il appela : 

 

- Cap’tain ! 

 

Roger sorti de sa cabine, suivit de près par son second : 

 

- Oui Lionel ? Il y a un problème ? 

 

Le plus jeune lui montra l’oiseau rouge et or en disant : 

 

- Il vient juste d’apparaître devant moi. 

 

- Je vois..., dit-il en se tournant vers l’oiseau qui lui tendit les deux enveloppes qu’il avait dans le bec. 

 

Il attrapa celle qui portait son nom et tendit l’autre à Rayleigh qui la prit. Les deux adultes allèrent dans leur cabine tandis que Fumseck partait ailleurs. 

 

Une fois dans la sienne, Roger ouvrit l’enveloppe sans faire attention au papier. Il commença à lire :

 

Salut papa,

 

Est ce que tout le monde va bien ici ? Moi ça va super !

J’ai été envoyé à Gryffondor. D’après Dumbledore, c’était la maison de mes parents biologiques. Moi je m’en fiche un peu parce que c’est toi mon père, mais certains pensent que je devrais être fier de m’appeler Potter.

 

Je me suis fait des amis, deux garçons du même dortoir que moi. Ils s’appellent Neville et Ron. Ne t’inquiète pas, je ne néglige pas mon entraînement.

 

Malheureusement, parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde, il y a aussi des gens qui mériteraient que je leur colle une beigne.

 

Je t’aime,

Harry

 

Lorsqu’il eut fini sa lecture, l’homme sortit de sa cabine et se dirigea vers le phénix. Il avait une affaire à régler en Angleterre : il allait s’assurer personnellement que les Dursley restent très loin de son fils. 

 

Il s’adressa à l’oiseau, ayant le sentiment que celui-ci comprendrait sa requête : 

 

- Bonjour... Dis-moi, est-ce que tu pourrais m’emmener avec toi ? Je dois parler à la « famille » de Harry. 

 

Le phénix lança une trille joyeuse, attrapa le futur roi des pirates par le col de sa chemise et disparut avec lui. Il le déposa devant une maison des plus banales. L’homme parcourut la faible distance qui le séparait de la porte d’entrée et toqua. Quelques secondes plus tard, une femme vint lui ouvrir. Elle avait des cheveux bruns, était maigre et son cou ressemblait à celui d’une girafe. En fait, le pirate trouvait que la femme en elle-même ressemblait à un croisement raté entre un cheval et une girafe. Elle lui jeta un regard hautain, avant de demander :

 

- Qui êtes-vous ? Si c’est pour nous vendre quelque chose, nous ne sommes pas...

 

- Mon nom est Gol D. Roger et je suis venu vous parler de Harry. 

 

- Ça fait presque sept ans que ce petit vaurien est mort. Maintenant, dégagez avant que j’appelle la police.

 

- Je crois que je le saurais si mon fils était mort. 

 

- Votre fils ? Impossible, ma sœur est morte en même temps que son mari. 

 

- Oh... Autant pour moi, j’avais oublié de préciser que Harry était mon fils "adoptif".  

 

Il semblerait que la lueur dans les yeux de l’homme effraya la femme, puisqu’elle appela son mari : 

 

- Vernon !

 

Si la vision de la tante de Harry avait déjà prodigieusement agacé Roger, l’apparition de celui qui avait été le bourreau de son fils et le principal responsable des malheurs de son garçon lui donna des envies de meurtre. Il prit toutefois sur lui et les poussa pour entrer dans la maison, ignorant leurs protestations et leurs menaces d’un appel à la police. Qu’il fit de toute façon taire en leur précisant qu’il était pirate.

 

Étonnement, ils ne dirent plus rien après cette révélation et l’invitèrent même à les rejoindre dans le salon. Il n’attendit pas leur autorisation pour s’assoir et entra dans le vif du sujet aussitôt qu’ils l’eurent rejoint : 

 

- Harry est actuellement scolarisé dans une école... un peu spéciale. Si j’en crois mes informations sur le sujet, vous devez déjà être au courant. 

 

Le couple hocha vivement la tête, trop effrayé par leur « invité surprise » pour oser dire un mot. Invité qui se garda bien de leur dire qu’il était pirate pour être libre et non pour piller les civils. 

 

- Bien... Alors maintenant vous allez m’écouter très attentivement, et surtout ne pas m’interrompre, c’est bien compris ?

 

Ils acquiescèrent à nouveau. Il continua : 

 

- Le directeur de cette école nous a avoué, à mon ami et moi-même, vouloir renvoyer Harry chez vous. 

 

Le regard choqué qu’ils lui lancèrent valut, à ses yeux, tout l’or du monde mais lui tint également lieu de réponse. Il reprit : 

 

- Alors voilà ce qu’on va faire. Je vais vous proposer un marché. Si vous vous engagez à ne plus jamais vous approcher de Harry, sous aucun prétexte que ce soit, et que vous renoncez définitivement à tous vos droits sur lui, je vous garantis que vous n’entendrez plus jamais parler de lui, ni de moi et de ma famille. En revanche si, pour une quelconque raison, vous cherchez à nous attirer des ennuis, je peux vous assurer que vous n’aurez pas trop d’une vie entière pour le regretter. 

 

Il ne sut pas si c’était la perspective que le parasite qu’était son fils à leurs yeux sorte définitivement de leurs vies, ou l’aura menaçante qu’il dégageait, peut-être était-ce même un mélange des deux. Toujours est-il que lorsqu’il ressortit dans la rue quelques minutes plus tard, il avait ce qu’il voulait : un papier signé de Vernon et Pétunia Dursley stipulant qu’ils renonçaient définitivement à tous leurs droits sur leur ex-neveu Potter-Gol D. Harry, inscrit à Poudlard sous le nom d’Harry Gold. 

 

Il fut soulagé de voir que le phénix de Dumbledore l’avait attendu et ce fut avec le sourire qu’il rangea sous sa chemise l’enveloppe contenant la clé du bonheur de son garçon. Il marcha jusqu’au commissariat le plus proche et la leur confia, se doutant qu’ils sauraient quoi en faire. 

 

Puis, à sa demande, le phénix le ramena chez lui. Alors qu’il pensait que l’oiseau allait repartir, celui-ci resta jusqu’à ce qu’ils lui donnent leur réponse à la lettre de Harry puis disparut dans une gerbe de flammes rouge et or. 

 

À quelques kilomètres de là, un peu plus tôt dans la semaine  

 

Une fois qu’il n’eut plus son père sur le dos, Dragon put enfin lire la lettre que lui avait envoyé Harry : 

 

Salut Dragon !

Ça va ? Moi tout va bien. Tu passeras le bonjour à Maria de ma part ? Je te dirais bien de le passer aussi à ton père mais je crois qu’il ne m’aime pas beaucoup donc je suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

 

Poudlard est une école géniale ! Je me suis fait deux amis dans le train. Neville et Ron. Et en plus maintenant ils sont dans le même dortoir que moi. Il y a aussi deux autres garçons, Seamus et Dean, mais pour l’instant je ne les connais pas encore assez bien pour me faire une idée sur eux.

 

Ma directrice de maison est super ! Elle a accepté sans problème de m’appeler par mon nom d’adoption, juste parce que je lui ait dit que je m’identifiai à ce nom. Alors que je suis pratiquement sûr que le directeur lui a demandé de m’appeler Potter.

 

J’ai aussi rencontré des gens détestables à souhait, notamment une de mes camarades de maison, qui a un nom à coucher dehors. Littéralement. Elle s’appelle Granger. En plus de refuser de comprendre que je puisse m’identifier à un autre nom que celui de mes parents biologiques, elle se permet de me donner des leçons sur la façon dont je dois gérer mes études et de lire par-dessus mon épaule. Et elle est une miss Je-sais-tout. Mais ce n’est rien à côté de Drago Malefoy, qui a réussi à insulter mon père alors qu’on ne se connaissait que depuis moins d’une heure.

 

Et comme si ces deux-là n’étaient pas déjà suffisants, il y a aussi le professeur Quirrell. Lui c’est différent. Je ne l’aime pas mais pour une fois c’est pas à cause de son comportement envers moi. Ou du moins pas directement. Il me traite comme n’importe quel autre élève, et tant mieux. Mais le problème, c’est qu’en plus de donner des cours soporifiques, il dégage une aura malsaine. M’enfin... Je suppose que j’en apprendrai plus là-dessus pendant l’année en menant mon enquête.

 

Ton ami Harry

 

Lorsque celui-ci revint quelques jours plus tard, il confia sa réponse au phénix qui repartit aussitôt, les trois enveloppes dans le bec.



OoooO                               

 

Quelques jours plus tard, en Angleterre

 

Un matin, Harry eut la surprise de voir le familier du directeur déposer trois enveloppes devant son assiette avant de retourner se poser sur l’épaule du vieux professeur. Il se dépêcha de les ranger sous sa robe d’uniforme, avant que "quelqu’un" n’ait l’idée de regarder ce qu’elles contenaient.

 

Au même moment, le directeur reçut également une lettre, qui ne sembla pas lui plaire puisqu’elle s’enflamma aussitôt qu’il eut fini de la lire. Le regard presque haineux que Harry sentit ensuite dans son dos indiqua au jeune garçon que cela devait probablement le concerner sans qu’il puisse dire en quoi exactement. 

 

Il eut la réponse un peu plus tard dans la semaine, lorsqu’il fut convoqué dans le bureau du directeur sans raison apparente.

Laisser un commentaire ?