Même les sorciers doivent bien manger

Chapitre 1 : Même les sorciers doivent bien manger

Chapitre final

1822 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/12/2022 16:43

Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions .fr : A table ! - (novembre décembre 2022).


Eh oui… ce n’est pas toujours facile d’être un hibou. C’était assez reposant de jouer le facteur lorsque les Weasley n’avaient qu’un seul enfant. Je n’étais pas mécontent qu’ils en aient deux, puis trois. Mais à présent qu’ils sont arrivés au nombre de sept… Certes, ça met de l’ambiance. Alors là, rien à redire là-dessus ! Mais, c’est que ça finit par devenir lourd, tout ce courrier ! En revanche, contrairement à ce que vous pourriez penser, je ne me plains pas. Pas du tout. En aucun cas je n’échangerai ma place. J’ai mes amis, ici ! Pendant les vacances, il y a Hermès, et aussi Coquecigrue. Et… quoi ? Comment ça, je parle trop ? Toutes mes excuses. Je me fais vieux, vous savez. J’ai presque entièrement perdu la vue. Que ferais-je de mes longues journées, sinon de raconter les péripéties de la famille Weasley ? Hé ! Je viens d’avoir une idée ! Et si je vous rapportais « la cuisine chez les Weasley » ? Mon petit cerveau regorge d’anecdotes. Accrochez vos maxillaires !


« Fred ! A table ! Ron ! Pose tout de suite ce plat de frites ! George ! Pour la cinquième fois, DESCENDS !!! »

Molly Weasley se retourna, harassée, écervelée, mais un grand sourire illumina son visage lorsqu’elle aperçut son troisième fils.

—     Ah… Percy chéri… toujours le premier ! le félicita-t-elle. Pas comme certains… Ron ! Les frites !

–        Mais j’ai faim ! protesta ce dernier en reposant à contrecœur le plat.

–        Rony ! fit Fred, imitant sa mère. Combien de fois t’ai-je dit de ne pas jouer les estomacs sur pattes ?

Je m’en souviens : l’imitation était si parfaite que tous ont dû rire, même Ron qui avait pourtant la bouche pleine de frites.

—     On va manger, le rassura Molly. Il manque juste… Arthur ! Je sais que tu aimes le cadeau de Harry, mais pose ce machin phone et viens à table !

–        Ouais, sinon y aura plus de frites, ajouta George à voix basse.

Saisissant l’allusion, Molly se retourna et retira d’un coup sec le plat à son plus jeune fils, qui fit la moue.

Ainsi était généralement l’heure du repas.


Alors, vous allez sans doute me dire : « c’est bien beau, tout ça, mais qui les a préparées, les frites ? » Et vous avez parfaitement raison. Les frites -comme tout le reste, d’ailleurs- ne sont pas sorties de nulle part ! On est peut-être chez les sorciers, mais je vous rappelle qu’un certain Gamp a établi une loi selon laquelle on ne peut rien métamorphoser en nourriture ! Alors laissez-moi vous raconter une seconde histoire : les Weasley dans la cuisine.


« Ginny chérie, tu veux bien venir donner un coup de main aux garçons, s’il te plaît ?

Ginny avait beau venir après six garçons, elle n’en manquait pas moins de répartie.

—     Nan ! répondit l’intéressée. Ils ont qu’à cuisiner tout seuls, pour une fois !

C’étaient les vacances de Noel et le célèbre Harry Potter nous avait honorés de sa présence. Enfin… quoique lui octroie son statut, il n’en était pas plus dispensé de tâches ménagères ! A la plus grande joie de Ron, qui gagnait ainsi un peu de compagnie afin d’éplucher les choux de Bruxelles.

—     Ginny, t’es pas cool ! s’indigna son frère. On verra bien quand tu devras le faire !

—     Je serai majeure d’ici là, ricana cette dernière.

—     Mais maman !

Molly avait plutôt reporté son attention sur les jumeaux.

—     Vous deux ! Allez laver la salade au lieu de faire des bêtises !

—     Mais maman, protesta Fred. On n’a pas fini de…

—     Tututut, les interrompit-elle. Hop ! A la cuisine et plus vite que ça. Quand vous aurez fini, vous assaisonnerez le poulet avant de le mettre au four. Et sans baguette ! ajouta-t-elle en tendant la main, histoire de mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

C’est non sans rouspéter que les jumeaux se dirigèrent vers l’évier.

—     Famille d’esclavagistes, grogna George.

Ainsi se déroulait généralement la préparation des repas.

Evidemment, je reste extérieur à tous ces évènements ; d’ailleurs aucun n’a jamais fait cas de moi. Mais… disons que je profite de quelque instant d’inattention pour chiper de la nourriture… Ben quoi ! J’y peux rien si tous oublient de me nourrir !



Mon nom est Arabella Figg. Vous ne vous souvenez peut-être pas de moi, mais moi en tout cas je me souviens de vous. Car depuis la date du 1er novembre 1981, je suis chaque jour collée à la fenêtre, observant ce qu’il peut bien se passer dans la rue si morne du 4 Privet Drive… en particulier chez la famille Dursley. En effet, lorsque le professeur Dumbledore m’a demandé de lui envoyer un rapport quotidien sur les moindres faits et gestes de la famille d’Harry Potter, j’ai commencé à noter tous les détails. Depuis le moment où Vernon se lave la figure jusqu’à Pétunia qui éteint la lampe le soir, en passant par Dudley qui joue à la Playstation en cachette dans son lit.

Mais trois moments sont particulièrement bien décrits dans mes rapports. Je vous laisse deviner ? Ce sont les repas. A mesure que de délicieux effluves me parvenaient à travers la cheminée, je me précipitais pour sortir mes jumelles et observer la famille Dursley. Je notais ainsi un certain rituel : dès que Pétunia les appelait pour passer à table, Vernon était le premier à s’asseoir, couverts en main et serviette nouée autour de cou. Harry le suivait ensuite d’un pas tranquille et pour finir, Dudley ne venait généralement qu’après avoir été appelé à quatre ou cinq reprises.

Puis, le repas durait une heure, parfois une heure et demie. Ce qui a eu le don de m’énerver au plus haut point, c’est sans doute le fait qu’Harry était servi en dernier, lorsqu’il ne restait que le fond du gratin ou le croûton de pain. La première fois que j’ai pu constater cela, c’est lorsque les Dursley m’avaient invitée pour un repas. Pétunia avait préparé de la soupe. Elle avait d’abord rempli l’assiette de Vernon, puis la mienne, puis la sienne, en finissant par celle de Dudley. Aucun ne semblait avoir remarqué que celle de Harry était encore vide.

—     Excusez-moi, Pétunia, étais-je poliment intervenue. Pourquoi est ce que Harry n’a-t-il pas encore été servi ?

Vernon avala une grosse bouchée de pain avant de répondre, à la place de son épouse :

–        C’est comme ça chez nous, point ! Le plus âgé est servi en premier, le plus jeune en dernier ! Et puis mêlez-vous de ce qui vous regarde !

« Bien sûr. Donc je suis plus jeune que vous, c’est ça ? » m’étais-je dit intérieurement.

Lorsque j’ai raconté cet épisode à Dumbledore, il m’avait tout de suite rassurée : la prochaine fois que les Dursley m’inviteraient, tous les mets seraient ensorcelés. De cette manière, chaque fois que Pétunia voudrait remplir une assiette autre que la mienne ou celle de Harry, les aliments sauteront de leurs plats.

Autant vous dire que ce fut drôlement marrant de voir les saucisses virevolter…


Il faut également que je vous conte la fois où Pétunia fut à deux doigts de faire une crise de nerfs cataclysmique. Le laitier était passé, déposant sa livraison sur le pas de la porte des Dursley. Comme tous les jours, c’était Harry qui était chargé de tout récupérer. A peine avait-il franchi le seuil de la cuisine que déjà, Dudley se précipitait vers lui :

—     Chouette, des œufs ! cria-t-il en arrachant le carton des mains de Harry. Maman ? On peut faire une omelette ?

—     Si tu veux, mon chéri, avait répondu Pétunia avec un grand sourire.

—     N’oubliez pas le lard ! ajouta Vernon depuis le salon. Ni la marmelade !

Pétunia s’était donc attelée à la tâche, coupant les oignons et râpant le fromage. Sans oublier bien sûr le lard et la marmelade de son cher mari. Ces préparations terminées, elle commença à casser les œufs. Un, puis deux, puis trois… Elle y était si habituée qu’elle le faisait sans même regarder.

Les choses se gâtèrent lorsqu’elle voulut mélanger. A ce moment-là, elle poussa un cri si strident que tous mes chats se dressèrent.

—     VERNOOOOOOOOONNNNNN !!! Viens vite !!!!!!!

Vernon obtempéra et arriva dans la cuisine aussi vite qu’il le put. Il jeta un coup d’œil au bol et…

—     POTTTTTTTTEEEERRRR !!!!!

Harry lui-même n’y était pour rien, bien sûr. Comme Dumbledore me l’a expliqué plus tard, il avait chargé le professeur Flitwick et le professeur McGonagall de remplacer le contenu des œufs par des lettres de Poudlard, ces fameuses lettres qu’Harry avait l’interdiction de lire. Si le vieux fou avait espéré qu’Harry les trouve, je dois dire que c’était plutôt raté. Mais ce fut tout de même drôlement marrant d’observer les têtes désespérées des Dursley.

Et voilà… Je vous rapporte tout cela à l’heure où Harry ne vit plus ici, et où les Dursley sont partis je ne sais où avec Dedalus Diggle et Hestia Jones.

Qui sait ce qu’ils cuisinent, en ce moment ?

Laisser un commentaire ?