Méfait Accompli

Chapitre 1 : Amato Animo Animato Animagus !

Chapitre final

3350 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/03/2024 11:15

Amato Animo Animato Animagus !

 

Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions .fr : Mon animal-totem (mars – avril 2024).

 

 

Ça y était. L’orage tant attendu avait éclaté ! Depuis le temps qu’ils attendaient. Des mois, presque deux années entières même. Plusieurs tentatives échouées avant d’obtenir la potion parfaite, avant d’arriver à maitriser et prononcer le sortilège distinctement, avant de sentir ce battement de cœur si particulier entre leur baguette et leur poitrine. Cet orage déclenchait la dernière phase du plan.

 

Après le premier coup de tonnerre, cette nuit-là, ils se précipitèrent hors de leur lit et sortirent, pieds nus, en pyjama, sans même prendre le temps de saisir la cape d’invisibilité de James. Ils ne prirent que leur baguette magique et bien entendu, la fiole de la précieuse potion couleur rouge sang qu’ils avaient eu tant de mal à préparer, indispensable au rituel.

 

Ils traversèrent le tableau de la Grosse Dame qui fermait la salle commune de Gryffondor et dévalèrent les escaliers de la tour, droit vers la sortie. Ils ralentirent à peine dans les couloirs qu’ils connaissaient par cœur, peu soucieux de croiser des surveillants à cette heure tardive.

 

Quand ils arrivèrent à l’extérieur, par des passages discrets qu’eux seuls connaissaient, la pluie, qui tombait drue, trempa leurs vêtements en quelques secondes à peine mais ils n’en avaient que faire. Leur excitation était trop grande.

 

Seul Remus jeta un regard en arrière dans la crainte de voir un professeur arriver. Mais par bonheur, il n’y eut personne. Ils s’éloignèrent dans la Forêt Interdite qui bordait le parc de l’école et s’installèrent dans une clairière qu’ils avaient repérée quelques jours auparavant. Et alors que les éclairs illuminaient leur petite clairière, ils s’encouragèrent une dernière fois d’un signe de tête pour finaliser le rituel.

 

Remus les regarda, à la fois admiratif, heureux et terrorisé.

Admiratif parce qu’ils avaient été vraiment tenaces et persévérants, malgré les difficultés.

Heureux, parce qu’il était bien conscient qu’ils faisaient tout cela, qu’ils prenaient tous ces risques pour lui, pour l’aider à supporter ses transformations à chaque pleine lune. Parce qu’il réalisait sa chance d’avoir des amis comme eux. Et c’est précisément pour cette raison qu’il les avait soutenus autant qu’il avait pu durant toute la durée de leurs essais.

Deux ans.

Terrorisé parce qu’à mesure que le temps avait passé, à force d’essayer de trouver des solutions pour dépasser leurs échecs, il avait mesuré davantage les menaces qui planaient au-dessus leur entreprise : ils risquaient tous les quatre de se faire renvoyer de Poudlard ou pire, enfermer à Azkaban. Il avait alors essayé de les dissuader, mais il n’y avait pas plus obstiné que James ou Sirius quand ils avaient quelque chose en tête.

 

Et maintenant qu’ils étaient arrivés dans le lieu qui accueillerait leur larcin, son regard passa de l’un à l’autre en se demandant s’il devait intervenir encore une fois et les faire renoncer à cette folie. Mais les deux têtes de mule de leur groupe lancèrent le début des réjouissances et, encore une fois, Remus ne dit rien.

 

James et Sirius choisirent de laisser Peter se métamorphoser en premier. Ils avaient beaucoup lu sur le processus et savaient qu’il serait douloureux. Fait qu’ils avaient délibérément voulu cacher à leur ami : les deux premiers pourraient supporter, mais en discutant ensemble, ils avaient émis des doutes sur la détermination de Peter si celui-ci venait à se rendre compte à quel point James et Sirius avaient souffert. Ils ne pouvaient pas le blâmer : personne n’aimait avoir mal, c’était logique et humain. Alors ils avaient décidé que Peter passerait en premier. Puis James ensuite. Et Sirius pour terminer.

 

D’un commun accord, ils avaient voulu garder secret leurs intuitions concernant la forme animale qu’ils allaient prendre jusqu’à la révélation finale et avaient souhaité savourer la découverte en direct, tous ensemble. Peu leur importait la pluie, le tonnerre ou les éclairs qui zébraient le ciel. Peu importaient les pyjamas trempés, les pieds nus dans la boue, l’air froid qui les entourait et les faisaient frissonner : ils passaient d’ores et déjà la meilleure soirée de ces cinq dernières années à Poudlard.

 

Peter d’abord se transforma en rat sous les hourras et les félicitations de James, qui, Sirius en était certain, exagéra ses encouragements pour occulter les gémissements de douleur de leur ami. Après quoi, alors que Peter gambadait dans l’herbe mouillée en poussant des couinements satisfaits, James se tourna vers Sirius et lui murmura à l’oreille :

— Un rat : symbole d’anxiété, d’insécurité…

— D’intelligence et d’amitié aussi, rétorqua Sirius.

 

Puis tous les deux enchainèrent en cœur, un sourire aux lèvres :

— C’est tout à fait lui !!!

 

James s’accroupit et tendit la main pour que le rat Peter grimpe dessus. Il se releva et porta leur ami à hauteur de leurs yeux puis il sourit.

— Regarde, avait dit Remus, sa queue ressemble à un ver de terre.

— Hmmm… Ton surnom sera donc : QUEUDVER !! déclara alors James.

— Il nous faut vraiment des surnoms ? demanda Sirius en grimaçant.

 

James opina du chef, gravement, pour intensifier la solennité du moment.

— Remus est Lunard depuis des années maintenant, il faut qu’on en ait un nous aussi. Et d’ailleurs, c’est mon tour, alors soyez créatifs !!

 

Ce fut à ce moment-là que Peter les rejoignit, à nouveau sous forme humaine, tout sourire et fier de lui. James et Sirius le dévisagèrent à la recherche du moindre signe de douleur résiduelle mais il ne dit rien. Peut-être avait-il déjà oublié lui-même, la satisfaction de la réussite effaçant le reste, mais il ne laissa rien paraitre, respectant leur pacte : ils s’étaient tous promis de se taire, pour que personne n’abandonne, pour qu’aucun d’entre eux ne prenne peur. Ils avaient décidé qu’ils parleraient de toute cette expérience après, quand ce serait fait. Après quelques secondes de flottement, James sourit, hocha la tête en signe d’approbation et lui tapa dans le dos pour le féliciter.

 

Il prit alors place au centre de la clairière, marchant à reculons sous les trombes d’eaux déversées bruyamment par le ciel, sans lâcher ses amis du regard alors qu’il articulait encore, de manière à ce que les autres puissent lire sur ses lèvres : CRE-A-TIFS ! Il leur fit un clin d’œil, persuadé de surprendre tout le monde avec la forme qu’il allait prendre, pointa sa baguette sur son cœur et prononça la formule magique.

 

Pendant ce temps, Remus s’avança vers Sirius et murmura, suffisamment fort pour que Sirius puisse l’entendre malgré l’orage qui ne faiblissait pas, mais sans que James ne puisse distinguer ses paroles :

— Moi je parie sur un cerf.

— Le roi des forêts, symbole de vitesse, de leadership, récita Peter. C’est vrai qu’il est rapide sur un balai notre capitaine !

— Rapide peut-être, mais endurant aussi… N’oubliez pas l’endurance… Ça fait quand même cinq ans qu’il court après Lily, plaisanta Sirius.

— T’exagères, seulement quatre, protesta Peter, toujours prompt à prendre la défense de James.

 

Et pourtant, il ne se fit pas prier pour rejoindre l’hilarité des deux autres alors que James finissait de se transformer devant leurs yeux. La métamorphose en elle-même semblait avoir duré peu de temps, finalement, et sans surprise, s’il avait souffert, James n’en avait rien montré.

Evidemment, Remus ne s’était pas trompé : un cerf majestueux avança vers eux et les regarda d’un air curieux.

— Ah oui, le surnom… se rappela son meilleur ami en se grattant le menton.

 

Peter, en admiration totale devant l’apparence de James, s’exclama, complètement déconnecté de la préoccupation de Sirius :

— WOAAAAA !! Vous avez-vous la taille de ces cornes !! Elles sont immenses !!

— Des bois, Peter, les cerfs ont des bois, corrigea Remus.

— Mais par contre : CORNEDRUE… Ça sonne bien comme surnom, non ? suggéra Sirius en interrogeant le cerf d’un coup d’œil.

 

L’animal brama son approbation avant de reprendre forme humaine. Heureux et excité, James sauta sur place, éclaboussant les bas de pyjama d’encore plus de boue, avant d’être rejoint par les trois autres. Pour le moment, ils avaient tous les deux réussis ! Il ne restait plus que :

 

— Sirius, à ton tour, maintenant ! annonça James en lançant une tape dans le dos de son ami.

 

L’interpellé sourit de toutes ses dents. Enfin !! L’attente lui avait semblée interminable tant l’excitation qu’il ressentait à l’idée de cette nouvelle aventure était grande. Il s’avança vers le centre de la clairière, brandit sa baguette magique qu’il pointa contre son cœur et prononça distinctement l’incantation qu’il avait répétée si souvent et que ses deux compères avaient récitée avant lui :

Amato Animo Animato Animagus!

 

Il avait gardé son sourire jusque-là. Il s’était imaginé qu’il saurait endurer, lui aussi, que ce serait facile.

 

Et pourtant, il fut foudroyé.

Il avait lu et étudié le processus de transformation plus que tous ses autres cours mais, malgré toute l’anticipation dont il avait fait preuve, il n’aurait jamais pu imaginer ça.

Cette douleur.

Cette explosion des sens.

 

Sa vue se brouilla de larmes qui se mêlèrent à la pluie ruisselant sur son visage. Il n’arriva pas à les retenir.

Des acouphènes lui vrillèrent les tympans tant il serra les dents pour retenir le cri de souffrance qui lui brûla la gorge.

Il lâcha sa baguette magique avant de tomber au sol, plié en deux. Ses poings se refermèrent sur l’herbe humide. Il haletait.

 

Il écouta battre son cœur dans sa poitrine. De plus en plus fort. De plus en plus vite.

Un deuxième battement se joignit au premier, plus rapide encore.

Sirius savait que les deux rythmes devaient se confondre. Ne plus faire qu’un. C’était purement terrifiant et exaltant en même temps.

 

Le monde se mit à tourner autour de lui, se réduisant à la souffrance qu’il subissait.

Il écarquilla les yeux, le souffle coupé. Depuis combien de temps cela durait-il ? Combien de temps cela durerait encore ?

Que ça s’arrête !!

Pitié !

— Non ! Résiste ! s’admonesta-t-il en esprit. Cette douleur est éphémère… Ce sera… la seule fois… où la transformation… fera mal.

 

Il n’arrivait même plus à penser. Un gémissement s’échappa de sa mâchoire crispée au moment même où un éclair, suivi du tonnerre, déchirait le ciel. Le bruit n’arrangeait rien à sa migraine qui pulsait au rythme de ses palpitants. 

 

A quatre pattes dans la boue, Sirius soufrait. La cadence de ses deux cœurs augmentait encore, au point qu’il eut l’impression qu’ils allaient exploser. La douleur lui déchirait le corps. Puis soudain, son double animal apparut clairement dans son esprit à l’instant même où les deux rythmes se synchronisaient en un seul battement, assourdissant.

 

Un chien. Un énorme chien noir. Confirmant l’image qui lui était apparue en rêve.

Sirius aurait pu rire s’il n’avait pas eu autant mal.

Quel cliché pour quelqu’un portant le nom de l’étoile majeure de la constellation du Grand Chien.

Celle connue sous le nom de … « L’étoile du Chien ».

Vraiment ? Aucune originalité !

Franchement, si ses amis n’avaient pas deviné, si James n’avait pas déjà réfléchi au surnom qu’il allait lui donner, Sirius serait très déçu.

Il voulut sourire, grimaça à la place.

 

Son cœur reprit sa course après un léger flottement. Un cœur unique cette fois, plus rapide qu’habituellement. Un cœur animal.

 

Il eut juste le temps de reprendre son souffle avant qu’une nouvelle salve de sensations lancinantes l’assaille. Sa peau le brûla atrocement. Il avait l’impression que les os de ses mains et de ses pieds se brisaient, lui infligeant une souffrance peu commune. Son visage s’allongea et prit la forme d’un museau. Une queue touffue lui poussa et allongea sa colonne vertébrale, déchirant la peau pour y faire sa place. La douleur lui donna envie de vomir au point que des spasmes secouaient son estomac à intervalles réguliers. Puis des picotements apparurent sur tout son corps, ou presque, annonçant la pousse des poils, des poils hirsutes qui perçaient péniblement la barrière cutanée.

 

Il avait réussi. Il se métamorphosait vraiment. Il devenait un Animagus.

 

A la bibliothèque, ils avaient lu tout ce qu’ils pouvaient trouver sur le symbolisme animal, plus précisément encore quand ils avaient commencé à se douter de la forme qu’ils prendraient. Et si son prénom l’avait plus ou moins prédestiné à cette transformation-là, Sirius s’y était tout de suite identifié. Encore plus quand il avait reçu la réponse d’un des professeurs de l’école de Magie Uagadou en Afrique, avec qui l’adolescent avait correspondu un peu plus tôt dans l’année. Il avait prétexté un travail sur les animaux totem et avait voulu demander des précisions à un spécialiste, mondialement connu.

 

Le professeur Sduduzo lui avait alors écrit une lettre dont l’essence l’avait complètement rassénéré : « Le Chien-totem encourage à reconnaitre les personnes qui vous ont maltraité et vous en séparer pour ne pas rester dans l’incertitude. Soyez fidèle à ce que vous êtes. Apprenez à défendre vos choix. »

 

Cette lettre avait étrangement fait écho à sa propre vie dans sa famille et à sa volonté de s’en détacher. Et même si cet animal avait d’autres symboliques, portées entre autres, par le Sinistros, le chien noir fantomatique qui terrorisait les sorciers les plus superstitieux, Sirius voulait se concentrer sur le positif. Oublier les présages de mort.

 

Il était un Animagus maintenant.

Un vrai.

Comme le professeur McGonagall qu’il admirait tant.

Il aboya son contentement. Maintenant que la transformation était complète, il avait oublié la souffrance qui l’avait accompagnée. Après tout, comme il se l’était répété, il ne ressentirait cette douleur qu’une seule et unique fois. Lors de la première transformation qui venait de s’achever. C’était désormais fini.

— Dire que Remus ressent cette douleur-là à chaque pleine lune.

 

Il leva la tête vers l’astre brillant, offrant son museau à la pluie qui commençait à se calmer mais qui tombait toujours. Les gouttes lui chatouillèrent la truffe, sensible alors qu’il découvrait ces nouvelles perceptions pour la première fois. Il éternua et ses oreilles claquèrent au vent, résonnant dans sa boite crânienne. Il aboya à nouveau et remua la queue allégrement, tout à sa joie. Il tourna la tête vers son arrière-train, curieux de ce ressenti jusqu’alors inconnu, puis, mû par un instinct qu’il découvrait et contre lequel il lui était pour le moment difficile de lutter, il tourna sur lui-même pour chercher à mordre cet appendice impétueux qui lui échappait sans cesse.

 

Il entendit alors le rire de ses amis un peu plus loin et son exaltation augmenta d’un cran. Il campa sur ses quatre pattes, à l’affût, puis démarra en trombe pour courir dans leur direction. A pleine vitesse, il leur tourna autour, dérapant sur la boue. Il sentait la vase glisser entre ses coussinets. C’était doux et froid, agréable, même. Il dut mobiliser toute sa volonté humaine pour résister à l’envie de se rouler dedans.

 

Il continua pendant un moment, savourant chaque nouvelle sensation : le vent qui faisait onduler ses moustaches le long de son museau, les odeurs bien plus fortes que lorsqu’il était humain, ses pupilles qui voyaient beaucoup plus clairement dans le noir et son ouïe, bien plus fine qu’auparavant. Quel sentiment de liberté incroyable !

 

Il sentait qu’il pourrait courir ainsi pendant des heures pour évacuer toute cette énergie que ces impressions inconnues nourrissaient sans cesse. Mais James l’appelait, hilare, en tapant du plat de ses mains sur ses cuisses :

— Sirius ! Viens mon pépère !!

 

Et si l’humain à l’intérieur aurait bien eu envie de lui faire ravaler son rire, le chien, lui, se précipita vers son ami. Il s’assit devant lui, la langue pendante d’avoir trop couru et pencha la tête sur le côté, les oreilles dressées, attendant de savoir ce qui pourrait lui faire plaisir.

— Tu ne perds rien pour attendre, pensa Sirius, l’humain, partagé entre l’exaspération et l’amusement.

 

Ce fut l’amusement qui l’emporta : il aboya dans un bruit semblable à un rire, joignant l’hilarité de ses trois amis.

— Il a les poils aussi longs et aussi doux que ses cheveux, remarqua le petit Peter, en s’attirant une œillade étonnée presque humaine de la part du gros chien.

— Parce que tu as déjà touché à ses cheveux, toi ? demanda Remus entre deux éclats de rire.

— Non !! C’est juste qu’ils ont l’air très soyeux ! Enfin, j’veux dire…, tenta de s’expliquer le premier.

 

Suspicieux, Sirius, le chien, s’éloigna légèrement de lui pour se rapprocher de James, accroupi devant lui, silencieux. Il tendit une main où Sirius posa la patte. Les yeux de James s’éclairèrent de malice derrière ses lunettes et il murmura, à l’attention du canidé uniquement :

— Je savais que tu ne pourrais pas te transformer en autre chose qu’un chien. Mon meilleur ami tu es et mon meilleur ami tu resteras.

 

Il enleva la boue des pattes du chien, pensif. 

— J’avais déjà pensé à un surnom pour toi. Et la douceur de tes pattes confirme mon idée de départ.

 

Il lâcha la patte avant de Sirius avec un clin d’œil et se releva pour s’approcher des deux autres. Il entoura d’un de ses bras l’épaule de Remus, qui était toujours en train de taquiner Peter. Il mit ainsi fin à la joute verbale que le premier gagnait haut la main et annonça d’un ton solennel au chien :

— Ton surnom sera… PATMOL !

— Comme le chien fantôme de Wakefield ! s’exclama Peter.

 

James confirma d’un hochement de tête alors que Sirius reprenait forme humaine. Il les rejoignit, tout sourire et tous les quatre reprirent le chemin de leur dortoir, bras dessus, bras dessous. James rit encore une fois et déclara, d’un ton plein de malice :

— Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue… Mes amis… Méfait accompli !

 

Laisser un commentaire ?