Le secret de Drago [Drarry]
Chapitre 7 : Le secret de Drago (7/7)
2822 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 15/08/2024 17:31
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En se levant, Drago eut l'horrible impression de porter le poids du monde sur ses épaules. Il s'habilla sans hâte, avec des gestes ennuyés. Seul la pensée qu'il allait voir Harry - son petit copain - le convainquit de se passer de l'eau sur le visage, ainsi que se peigner soigneusement les cheveux. Tout cela montrait bien son état mental plus qu'instable.
Justement, quand il rejoignit Crabbe, Goyle, Blaise et Pansy, ceux-ci se figèrent. Ce fut le métis qui prit la parole en premier, poussé par l'expression agacée du blond.
- Tu... as bien dormi ?
- Très bien, merci, fit son camarade d'une voix sèche.
- On dirait pas. Tu as l'air malade. Sans parler de tes cernes...
- Mes cernes, très drôle.
Ce n'était pas demain la veille qu'on allait lui faire croire ça. Le blond était très fier de sa peau sans imperfections, qu'il entretenait avec attention.
Et pourtant, lorsque Pansy métamorphosa une chaise en miroir pour lui montrer son visage, malgré son éducation stricte de Sang-Pur, il ne put retenir une exclamation horrifiée.
- Par le caleçon de Merlin !
Violettes. Il avait deux grosses poches violettes sous les yeux.
- Je vais arranger ça.
Il retourna au dortoir, ignorant ses amis lui disant de se dépêcher.
- N'oublie pas, la première "blague" pour Potter, est au petit déjeuner. Il ne faut pas être en retard !
Ce fut justement pour cette raison que Drago prit tout son temps pour appliquer ses crèmes magiques réfrigérantes, ainsi que quelques sortilèges de Glamour.
***
- On dirait pas qu'il se cache ? ricanait Pansy. Je jurerais avoir vu la tignasse emmêlée du Survivant ici.
- Il a peur, répondit Blaise.
- Et c'est lui qui doit vaincre le Maître ? Ridicule.
- Tais-toi, siffla Drago.
Il observait, figé, Hermione Granger à quelques mètres d'eux. Elle le fixait de ses yeux noisette et ses lèvres pincées ne laissaient pas de doutes quant à ses émotions actuelles. Le blond se sentait transpercé par ce regard qui, hier matin à peine, était rempli d'encouragements et de malice.
Mais ce n'était pas ça qui l'avait fait s'arrêter.
- Oh, Potter ! On te voit enfin, accompagné comme toujours de tes deux... amis. Ne nous regarde pas comme ça ! C'est comme si tu pensais que la blague de ce matin partait d'une intention réelle ! Tu t'es ridiculisé toi-même en avouant ton amour au cours de potion, hier. Ce n'est que le juste retour des choses. On t'apprend à ne plus confier de tels secrets à des camarades blagueurs. Et puis... À quoi t'attendais-tu, ce matin ? Comme si Drago allait vraiment te donner rendez-vous par lettre. Quel dommage que tu aies répondu... Poudlard aurait pu ne rien savoir de ton... attachement.
La Serpentarde sourit avec cruauté. Malefoy, quant à lui, était mortifié. Il avait évité le regard vert du Gryffondor, lorsque ses camarades Serpentards avaient dévoilé leur piège ce matin dans la Grande Salle.
Ils avaient écrit, la veille, une lettre passionnée au brun et avaient lu, devant l'ensemble des personnes présentes au petit-déjeuner, sa réponse avec délectation. Bien que timide, celle-ci ne laissait pas le doute planer sur ses sentiments.
Désormais, le regard vif de celui qu'il aimait - et qu'il avait blessé - était face à lui et il ne pouvait l'affronter.
- Drago... gronda Hermione, bien décidée à obtenir des explications.
- "Drago". Qu'est-ce que c'est chou ! se moqua Pansy. Toi aussi, tu es tombée sous son charme ?
Harry ne sembla pas réagir au sous-entendu de la brune, mais Drago vit une ombre passer sur son visage. Le rouge et or, lorsqu'il sentit son regard sur lui, releva la tête et lui fit un sourire qui brisa le cœur du Serpentard.
- Je suis pressé, Pansy. Si tu veux les énerver, fais-le, mais ce sera sans moi.
- Quoi ? ... Drago ! D'habitude, c'est toi qui...
Elle se tut sous son regard glacial. Il se retourna, partant à l'opposé des Gryffondors, mais eut tout de même le temps de voir la Serpentarde fusiller le trio de ses yeux marron.
***
La semaine ne fut pas différente de cette journée-ci. Le blond était obligé d'insulter son petit ami, accompagné des autres Serpentards, pour garder leur relation cachée. Si autrefois cela ne l'avait pas dérangée, aujourd'hui son cœur s'émiettait à chaque parole blessante qu'il lançait au brun.
Avant, c'était méchant, mais c'était entre eux et ils se renvoyaient les insultes. Là, c'était juste violent et gratuit. De plus, comme ils attaquaient les sentiments du Gryffondor, celui-ci ne pouvait nier sa déclaration sous Veritaserum.
Et ça ne semblait pas le déranger. À chaque allusion faite de son amour pour le blond, il relevait fièrement la tête. Le Serpentard avait envie de l'embrasser quand il faisait ça, se sentant profondément pitoyable.
Il soupira, se passant une main sur le visage.
Combien de temps cela allait-il durer ? Et c'était de sa faute, en plus. Drago savait que Harry n'avait aucun problème à annoncer leur relation.
Il ne disait juste rien parce qu'il avait vu que le blond n'était pas prêt.
- Est-ce que je serai prêt un jour, même ? s'exclama-t-il soudainement
Ils avaient décidé de cacher leur relation pour ne pas se préoccuper des rumeurs et des réactions négatives de ses camarades. Pour ne pas que ça influe sur leur couple.
Il ricana en réalisant que c'était tout le contraire. Maintenant, à cause de ce foutu mensonge, il était obligé d'insulter Potter à chaque fois qu'il le voyait, obligé de voir la peine se refléter dans les yeux qu'il aimait tant.
Le Gryffondor lui faisait sourire rassurant, comme si ce n'était rien, mais Drago le connaissait assez bien pour savoir que ça le blessait. Il se souvenait de toutes les fois où il souhaitait voir cette expression quand il le provoquait, avant qu'il ne se rende compte que c'était juste pour qu'il lui prête attention.
Et, maintenant qu'il était parti sur le sujet de sa très mauvaise décision, il voyait le beau brun encore moins qu'avant ! Chacun de leurs rendez-vous avait dû être annulé. Pansy et Blaise le voulaient pour concocter de nouveaux plans visant à se moquer de celui qui ravissait son cœur. Ils le collaient sans cesse, suspicieux dès que Drago voyait le Gryffondor seul. Ils pensaient qu'il s'amusait sans eux, ne pouvant pas plus avoir tort.
Il semblait également au blond qu'il avait perdu tout le soutien d'Hermione. Si, au début, elle le fusillait du regard quand elle l'apercevait, désormais elle l'ignorait, préférant rebrousser chemin en embarquant ses deux amis. Quelque part, il lui en voulait de lui enlever la possibilité de voir Harry, même s'il ne pouvait lui parler, mais il était soulagé de ne pas devoir lui lancer de nouvelles insultes.
Il soupira. Ça s'arrangerait avec le temps.
Il alla dans la Salle Commune et vit avec surprise tous ses camarades penchés sur un parchemin, concentré.
- C'est le devoir de Potions ? demanda le blond
Blaise, à qui il avait posé la question, acquiesça avant de griffonner frénétiquement.
Drago était heureux de l'avoir fait dès qu'il avait été donné: d'après ce qu'il avait entendu de ses camarades, son parrain avait enchanté la feuille pour que les questions deviennent de plus en plus difficiles à mesure que le temps passait. Il avait donné ce devoir il y a une semaine à toutes les maisons, et il était à rendre demain. En bref, il était quasiment impossible à réaliser.
Ça leur apprendra. Il fallait le faire plus tôt, à la place de chercher comment se moquer de Harry, pensa-t-il.
Il se rendit compte qu'il était libre de toute surveillance, et envisagea d'aller trouver son petit copain, puis se dit que celui-ci devait être également penché sur les problèmes.
Il soupira et décida tout de même de se balader.
***
Cela faisait à peine cinq minutes que le blond flânait, quand une furie l'accosta.
- Drago !
Il pâlit face à l'air furieux de la sorcière, mais répondit tranquillement.
- Granger. J'aurais dû me douter que tu avais fini.
Elle ne l'écoutait pas.
Ses cheveux semblaient encore plus fous que d'habitude, reflétant l'état colérique de la Gryffondor.
- Tu n'es qu'un lâche !
Il grimaça.
- Ecoute, Granger...
Elle lui coupa vivement la parole. Ses yeux lançaient des éclairs.
- "Écoute Granger" rien du tout ! Qu'est-ce que tu fous ? Tu te rends compte que tu agis comme un ignoble connard arrogant et tyrannique ?
Il voulut intervenir, ironiser en disant que c'était bien trop de compliments, mais elle ne lui en laissa pas le temps, furieuse.
- Tu aimes Harry, c'est une évidence ! Et tu lui fais tout de même ça !
Le Serpentard lança des regards craintifs aux alentours.
- Si quelqu'un t'entend...
- Rien à foutre ! Ils sont tous sur le devoir, de toute façon ! Ne m'interromps plus.
Elle inspira, tremblant de rage. Lorsqu'elle reprit, sa voix plus maîtrisée fit frissonner Drago. Il sentait qu'au moindre geste de travers, elle le décapiterait.
- Comment peux-tu dormir ? Comment peux-tu faire comme si de rien n'était alors que tu humilies constamment ton COPAIN !? Tu le connais, tu vois bien le mal que ça lui fait.... Et tu le fais quand même. Tu es horrible, Malefoy.
Le brusque retour au nom de famille serra le cœur du Serpentard.
- C'est inhumain de faire ça. Blesser la personne qu'on aime sur les sentiments qui nous lient. C'est à devenir fou. Imagine si Harry faisait la même chose ? Répéter dix, vingt fois par jour qu'il ne t'aime pas !
Il se figea. La Gryffondor avait dit ça uniquement pour le blesser, lui faire réaliser ses actes. Mais rien que l'imaginer un instant lui avait coupé le souffle, brisé le cœur.
Et Harry le vivait constamment, réellement.
- ... Je suis désolé, fit-il d'un ton douloureux, repentant.
Hermione le regarda, pour la première fois depuis une semaine, avec douceur.
- Je sais, Drago. Je sais que c'est difficile pour toi.
Il détourna les yeux.
- Mais il faut que ça change, dit-elle d'un ton plus ferme. Pour Harry.
Elle se leva et rejoignit son dortoir, le plantant, hébété.
Pour Harry...
***
La discussion - unilatérale - avec la rouge et or avait bouleversé Drago. Il savait que ses actes étaient horribles. Mais se faire confronter d'une telle manière lui rappelait un certain événement lors de sa troisième année, quand il s'était pris un coup bien senti de la part de la brune. Désormais, il était obligé de voir la réalité en face.
Ça ne pouvait plus continuer.
***
Cela faisait neuf jours depuis la déclaration de Harry Potter en cours de Potions et, contrairement aux prévisions de Blaise, Poudlard en parlait encore.
Il fallait leur offrir quelque chose d'encore plus incroyable pour fermer les bouches de ces commères. Du sensationnel.
C'était ce que se répétait en boucle le blond depuis cinq heures et demie, heure à laquelle il s'était réveillé, trop nerveux pour rester endormi.
Il passa une main dans ses cheveux pâles et lança un rapide Tempus. Huit heures. Parfait.
Ou pas.
L'estomac serré d'angoisse, il rejoignit ses camarades et les accompagna jusqu'aux portes de la Grande Salle. À cet endroit, il s'arrêta.
Jetant un bref coup d'œil à l'intérieur, il soupira.
- Allez-y sans moi.
- Mais, Drago...
- Allez-y. J'arrive dans quelques minutes.
Ces quelques minutes parurent des heures à Drago tandis qu'il guettait la chevelure corbeau de son Gryffondor préféré. Celui-ci arrivait toujours en retard, Ron ayant des difficultés à se réveiller.
Cela ne pouvait pas plus arranger le blond.
Quand Harry le vit, un éclair surpris passa dans ses yeux verts, mais il détourna aussitôt le regard, comme Drago l'avait fait tant de fois ces neuf derniers jours. Il eut un pincement au cœur. Oui, il avait pris la bonne décision. Tout ça, ça s'arrêterait ce matin.
Hermione aussi l'avait aperçut. Elle sembla comprendre ce qu'il comptait faire, et eut un sourire sincère.
- Allez, dépêchez-vous !
Elle attrapa leurs bras pour les entraîner, jusqu'à les faire courir. Elle se planta face au Serpentard.
- Je te le passe. Ne gâche pas cette chance.
Elle lui tendit la main du brun et Drago la remercia, un sourire troublé sur le visage qui fit hoqueter Ron.
- Hermy'... On a entendu la même chose ? Il vient bien de te remercier ? De... sourire ?
- Tais-toi, Ron, et observe le spectacle.
La main de Harry était grande et chaude. Avec tristesse, Drago se rendit compte qu'il ne la lui avait jamais tenue. Heureusement, ça pouvait s'arranger très vite.
Il entremêla leurs doigts et fit un clin d'œil au Gryffondor, figé de surprise.
- Allez, viens.
Il maudit sa voix et ses jambes qui tremblaient, mais quand l'autre serra sa main plus fort, il s'avança, décidé.
Les discussions ne s'arrêtèrent pas tout de suite, le temps que les élèves - et professeurs ! - réalisent que Drago Malefoy tenait la main de Harry Potter.
Le rouge et or hésita un instant sur la direction à suivre, mais Drago le conduit avec douceur à sa table pour s'assoir entre un Fred moqueur et une Lavande muette de surprise.
Ce fut Hermione qui, la première, applaudit le couple, rapidement rejointe par l'ensemble des élèves - excepté quelques Serpentards -. Néanmoins, Drago nota avec satisfaction que certains de ses camarades de maison semblaient réellement contents pour eux - même s'ils affichaient leur visage neutre habituel -.
Il y eut un éclat de rire soudain, qui venait de la table des verts et argent.
- Pouhaha, trop bien Drago ! T'es trop intelligent ! Vous êtes tous trop bêtes si vous pensez que c'est pour de vrai !
Il y eut un grand silence. Tous observaient l'échange, tentant de deviner si la brune avait raison, si le couple devant eux n'était en fait que le résultat d'une mauvaise blague.
Celle-ci s'avança vers eux d'un pas sûr, accompagnée de Blaise.
- Vraiment pas mal. Je ne sais pas comment t'as pu. Imaginer tenir la main de ce Gryffondor... brr
Elle frissonna.
- Ça me dégoûte.
Harry observa son copain et tenta de retirer sa main, le regard fuyant. Il pensait sûrement que ce n'était qu'une nouvelle blague cruelle, et quand le blondle réalisa, sa mâchoire se crispa.
Puis, il resserra sa poigne et l'attira dans ses bras. Son cœur s'emballa mais il fit comme si de rien n'était, fixant de ses yeux anthracite, la Serpentard.
Celle-ci gigotait, subitement mal à l'aise.
Sa voix claqua, froide et sèche.
- J'espère bien que ça te dégoûte parce que tu n'as pas intérêt à toucher à mon copain. D'ailleurs, le premier qui le touche, je le bute. Je suis mal placé pour parler mais, croyez-moi, je n'hésiterai pas.
Un frisson parcourut les tables. Dumbledore, indifférent à la tension omniprésente, mangeait joyeusement son pudding... au citron.
- Je ne comprends pas.
La Serpentarde était devenue pâle tandis que Blaise se retranchait habilement dans un coin de la Salle.
- Tu n'as rien à comprendre. Je vais te montrer.
Ses joues chauffèrent alors qu'il écartait Harry pour que celui-ci se retrouve face à lui. Il inspira et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Le brun gémit - de surprise, de contentement ? - et Drago sut que son visage devait être parfaitement accordé à la tenue rouge du brun.
Rapidement, le baiser s'intensifia, leur faisant oublier qu'ils étaient au milieu de centaines d'élèves, face aux professeurs. - Dumbledore avait d'ailleurs enfin reposé sa fourchette et les regardait avec attention -.
- Et bah... Dis-donc... Harry a changé la fouine, balbutiait Ron, écarlate.
- Tant mieux, lui répondit Hermione, une étincelle de fierté dans le regard.
Le Serpentard et le Gryffondor séparèrent un instant leurs bouches, et Drago, entre deux respirations, put glisser à celui qu'il aimait tant:
- Plus jamais je ne te lâcherai, promis. C'est nous deux contre tous ceux qui voudraient nous séparer.