Drago Malefoy, mon mariage arrangé

Cela faisait quatre ans. Harry Potter avait disparu depuis quatre ans.

Depuis la vie de Ginny n'avait été qu'errance.

A travers son vagabondage la jeune femme fuyait ses poursuivants mais surtout elle même. Elle n'avait pas la force de se confronter à ses peurs les plus profondes. L'adrénaline de la fugue la tenait hors de ses ruminations. Les préoccupations prosaïques lui permettaient d'ignorer les sombres sentiments qui sommeillaient en son être. Elle ne se souciait plus que de trouver des endroits sûrs où séjourner ou encore de se procurer de quoi se nourrir.

Harry s'était volatilisée à la fin de la sixième année.

Le dernier souvenir que la jeune femme avait partagé avec son amant était l'enterrement de Dumbledore. Le jeune homme y était venu avec un visage creusé par trop de larmes. Ginny avait bien essayé d'avoir quelques gestes de tendresse à son égard mais il était resté de marbre. Bien qu'il ne se soit pas encore enfui Harry semblait déjà absent.

Le lendemain il était parti. Volatilisé. Il n'avait rien laissé.

Le poids des responsabilités, la peur d'une guerre inévitable avait eu raison du survivant. Sans Dumbledore, sans son allié le plus cher, le jeune homme n'avait pas pu confronter la réalité. On avait placé sur ses épaules un poids bien trop grand. A dix-sept ans il s'était sûrement senti incapable de continuer.

On avait qualifié Harry de faible. On l'avait traité de tous les noms.

Ginny n'avait pas été en colère. Elle avait été sidérée.

C'était comme si son monde s'écroulait .A vrai dire le monde entier s'écroula.

La voie était libre pour les ténèbres sans l'Élu. Les sbires du seigneur des ténèbres s'emparèrent du pouvoir et Lord Voldemort fut hissé à la tête du monde magique. La société fut purgée peu à peu. On exécuta les sang-de-bourbes. On pourchassa les membres du défunt Ordre du phénix. Ces derniers s'étaient dispersés et cachés séparément. La volatilisation d'Harry avait été un choc dont l'organisation ne s'était pas remise. L' ordre n'avait pas pu continuer à se battre car les sorciers n'avaient plus foi en l'avenir.

Chacun fuyait. Chacun tentait de sauver sa peau. Ginny ne faisait pas exception. Elle survivait tant bien que mal. Elle n'était pas restée avec sa famille après la disparition d'Harry car elle n'en avait pas eu la force, se confronter à la réalité avait été bien trop dur. Elle avait fui seule et depuis elle survivait seule. Son errance solitaire durait depuis quatre ans.

Nous étions actuellement en septembre. La jeune sorcière venait d'avoir 20 ans en août bien qu'elle n'y pensa pas une seconde.

Ce soir de septembre elle avançait dans les rues d'une petite ville écossaise. Ginny avait pour règle d'or d'éviter la ville, seulement aujourd'hui elle devait refaire ses stocks de nourriture. Elle avait choisi de venir tard afin de dissimuler son identité plus facilement.

Malheureusement la pénombre sur laquelle elle avait misé tourna en sa défaveur. Elle ne put pas remarquer l'homme qui la suivait. Ce dernier la filait tranquillement depuis plus d'une heure. Confiant, il faisait durer le plaisir de la capture. Cela faisait quatre ans qu'il tentait de mettre la main sur la jeune femme. Rien ne servait de se précipiter. L'homme sentait déjà le goût du triomphe. Capturer Ginny Weasley était un moyen assuré de redorer son blason auprès de son maître. Les yeux gris de l'homme brillèrent alors qu'un sourire mauvais fendait sa bouche.

Prudemment l'homme s'approcha d'un pas aérien vers la jeune femme. Ginny sentit la présence ennemie et fit volte-face avant de tenter de sortir sa baguette. Seulement Le sorcier lança avant elle :

- Expelliarmus

La baguette de la sorcière se détacha malgré elle de ses doigts et vint atterrir entre les mains de son nouveau possesseur.

- Je ne crois pas que vous aurez besoin de votre baguette Miss Weasley, susurra l'homme.

Avec horreur la sorcière regarda l'homme. Cela faisait des années que personne n'avait prononcé son nom. Comble du sort, celui qui venait de s'octroyer le droit de le prononcer n'inspirait qu'horreur à Ginny. La lune dévoilait le visage parfait et malveillant de Lucius Malefoy. Sa bouche était déformée par un rictus satisfait. Sans ménagement il immobilisa la sorcière d'un coup de baguette magique.

Lorsque la jeune femme reprit conscience, elle se trouvait dans une pièce étriquée. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle se rappela de la nuit précédente. Ses quatre années de fuite venaient d'être réduites à néant. Avec amertume Ginny se blâma de ne pas avoir remarqué Lucius Malefoy. La pensée du sorcier lui inspira un frisson. Cet homme malveillant lui donnait la chaire de poule depuis l'enfance.

Elle n'avait nul doute qu'elle se trouvait désormais en captivité aux mains des mangemorts.

Que lui voulaient-ils ? Qu'allait-il lui arriver ?

Les pensées tournoyaient dans la tête de la jeune femme bien qu'elle connaisse déjà les réponses. Ils allaient l'exécuter pour sa traîtrise à son sang. Il n'y avait pas d'autre option bien qu'elle soit inconsidérable.

Non ! Elle ne voulait pas mourir. Elle ne pouvait pas mourir.

Si elle mourrait maintenant elle ne reverrait jamais Harry. Elle n'avait survécut que pour lui. Son existence n'avait été supportable que grâce à l'attente illusoire de revoir son amant. Le souvenir d'Harry était comme un talisman auquel elle s'accrochait dès que l'espoir semblait la quitter. Harry n'était pas mort. Il avait juste disparu. Ginny ne pouvait pas se permettre de mourir. Elle ne pouvait pas céder si facilement face à la volonté du seigneur des ténèbres.

La mort n'était pas une option. La sorcière se sentit quelque peu revigorée par cette pensée. Elle allait tout faire pour rester en vie. Quoi qu'il en coûte : tout.

La porte de sa cellule s'ouvrit brusquement et laissa apparaître Lucius Malefoy. Au sein de ce cachot délabré l'homme dénotait par son élégance. Il était richement vêtu et son port de tête altier témoignait de son triomphe indiscutable.

- Bonjour, fit-il faussement poli.

Ginevra dédaigna la salutation de Lucius Malefoy. Celui s'approcha et se posta derrière elle.

- Vous ne prenez donc même pas la peine de me répondre, murmura-t-il en caressant une mèche de ses cheveux roux. La sorcière sentait le souffle de l'homme dans son cou. Que c'est impoli ! Lança-t-il avec un rictus mauvais avant de murmurer : Diffindo.

Le cou de la sorcière fut aussitôt recouvert de coupures sous l'action du maléfice. Le sang commença à perler sur sa peau laiteuse alors qu'elle réprimait un cri. Elle jeta un regard sidéré à l'homme qui lui répondit par un sourire mauvais.

- Bien. Je n'ai pas réellement le temps de vous apprendre les bases de la politesse. J'espère toutefois que vous saurez vous tenir ou il vous arrivera bien pire. Sur ce allons y.

Sans ménagement Mr Malefoy poussa la jeune femme en dehors de la cellule afin de l'amener jusqu'à une salle où se tenait une assemblée de mangemorts. Les sbires du seigneur des ténèbres étaient tous réunis autour d'une table. Leurs regards hostiles et menaçants se posèrent sur la jeune femme. Le seigneur des ténèbres quant à lui se tenait en bout de table à l'opposé de Ginny et la fixait de son regard reptilien.

- Miss Weasley, quelle plaisir de vous voir ! Fit Voldemort enjoué.

Il se leva. Ses robes noires semblèrent serpenter sur le sol en pierre alors qu'il avançait vers Ginny. Une fois arrivé à sa hauteur il se saisit du visage de la jeune femme avec ses longs doigts osseux. Lord Voldemort observa avec délectation la figure déformée par la peur que lui présentait la sorcière.

Celle ci se sentait happer par le regard rougeoyant du seigneur des ténèbres. La peur semblait avoir immobilisé ses membres et l'angoisse serrait son cœur. Elle avait le sentiment de ne plus pouvoir respirer sous le regard du mage noir. Plus il l'observait plus sa poitrine se compressait au point qu'elle eût réellement le sentiment de suffoquer. Finalement Lord Voldemort retira sa main et accorda son attention à Lucius.

- Tu as fait du bon travail Lucius, affirma le maître. J'ai bien fait de te laisser en vie. Ma clémence a porté ses fruits.

Le fidèle serviteur enorgueilli ne cacha pas sa joie. Il hocha sa tête avec respect alors que ses lèvres s'amincissaient en un sourire victorieux.

Le seigneur des ténèbres recula de quelques pas et fit face à l'assemblée. Tous les mangemorts le scrutèrent. Lord Voldemort ne prit pas directement la parole. Il aimait faire attendre ses interventions. Il aimait voir la peur de ses fidèles avant qu'ils ne se délectent des paroles qu'il leur octroyait.

Il finit par prendre la parole après un court moment :

- Mes chers mangemorts, vous savez qu'il n'y a rien que j'apprécie plus que la loyauté et la soumission. Quand vous savez me satisfaire par vos loyaux services j'ai toujours à cœur de vous récompenser. La capture de la petite Weasley me remplit de joie. Comme vous le savez j'ai toujours été intraitable face aux traîtres à leur sang. Je n'ai jamais hésité à les exécuter.

Ginevra frémit devant ces mots. Les regards sombres des mangemorts qui se faisaient de plus en plus insistants sur elle accentuèrent l'angoisse qui continuait à monter en elle.

- Seulement désormais notre régime est prospère, continua Lord Voldemort. Je pense qu'il ne faut pas gâcher du sang sorcier en vain. Je pense que punir Ginny Weasley en la condamnant à la procréation serait juste. Renouveler nos rangs de mangemort est ma priorité actuellement.

Ginny écarquilla ses yeux.

La condamner à la procréation ? Qu'allait-il lui infliger ? Qui allait poser ses sales pattes sur elle ?

Elle eût un mouvement de recul. Lucius Malefoy la rattrapa et posa fermement ses mains sur les épaules de la jeune femme. Un rire graveleux parcourut la salle. Ginny frémit d'horreur.

Allait-on la donner en concubine à Lucius Malefoy ? Allait-on laisser ce monstre profaner son corps ? Serait-ce là une juste récompense ?

- Je souhaite donc récompenser mon cher Lucius, reprit le seigneur des ténèbres alors que Ginny était à deux doigts de tomber en pâmoison. Je donner la petite Weasley en mariage à son fils Drago.

Ginny hoqueta de surprise. Son regard croisa instinctivement celui du jeune Malefoy qui était attablé parmi les mangemorts. Elle n'avait pas remarqué Drago avant que le mage noir ne l'évoque. Celui ne laissa rien transparaître durant leur contact visuel. Sa beauté froide était inchangée et il paraissait indifférent. Seuls des cernes creusés attestaient du temps passé hors de Poudlard.

Des applaudissement retentirent. Les mangemorts ricanèrent.

- La petite pute de Potter sera enfin à sa juste place entre les mains de mon neveux, ricana furieusement Bellatrix.

-Quelle chance dis moi Drago, renchérit Rodulphus, c'est qu'elle est bien foutue !

Les rires reprirent de plus belle sous le regard satisfait de Lord Voldemort. La situation parut irréelle pour Ginny. Elle n'allait pas mourir. Elle allait épouser Drago Malefoy.