Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

La lumière pâle du matin filtrait difficilement à travers les rideaux tirés du petit chalet où le groupe s'était réfugié après l'incident dans le laboratoire des Montague. L’atmosphère était lourde, oppressante, comme si l’air lui-même portait la tristesse et la gravité de ce qui venait de se passer. Chacun des membres du groupe semblait chercher un peu de solitude avant de prendre la décision la plus difficile de leur vie.

Albus et Victoire se tenaient dans l’entrée, les visages marqués par la fatigue, mais aussi par le poids de la tâche qui les attendait. Killian Beauchamp, le mari de Roxanne, ne se trouvait pas dans cette pièce, mais il se savait, quelque part dans la maison, en train de s’interroger sur le silence qui régnait autour de lui. Les enfants, Nolan, Jade et Eileen, étaient ailleurs, inconscients de l'horreur qui allait bientôt bouleverser leur monde.

Albus se tourna vers Victoire. « Il faut le faire. Il mérite de savoir. Mais comment lui dire ça ? » Sa voix tremblait légèrement, l’angoisse de la situation s’imposant avec une violence qui le laissait sans voix.

Victoire hocha lentement la tête, les yeux remplis de larmes contenues. « Il faudra lui dire, Albus. Il a le droit de savoir. Même si c’est insupportable. Il faut être honnête avec lui.. »

Ils n’avaient pas le choix. Roxanne est morte. Son sacrifice héroïque pour sauver ses proches et empêcher une terrible magie de se répandre avait eu un coût dévastateur. Mais annoncer cette perte à un homme qui avait tout perdu — sa femme et, avec elle, un avenir qu’il n’aurait jamais imaginé — était la tâche la plus difficile qu’ils aient jamais eu à accomplir.

Albus prit une grande inspiration et se dirigea vers la porte qui menait à la petite pièce où Killian s’était isolé. Il frappa doucement, mais avant même que Killian n’ait eu le temps de répondre, il entra avec Victoire à ses côtés.

« Killian…. » commença Albus, sa voix presque un murmure, trahissant la peine qu’il ressentait. « Il faut qu'on te parle.. »

Killian, qui était assis sur une chaise près de la fenêtre, se tourna lentement. Il avait l’air fatigué, et il semblait attendre quelque chose sans vraiment savoir quoi. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-il, ses yeux se posant d’abord sur Albus, puis sur Victoire, cherchant des réponses dans leurs regards.

Victoire, après un moment de silence, prit la parole, sa voix brisée mais déterminée. « Killian, il… il n'y a pas de moyen facile de te dire cela.. » Elle marque une pause, cherchant les mots, mais ils semblent se dérober sous elle. « Roxanne… elle est morte. Elle a… elle a sacrifié sa vie pour nous tous. »

Les mots tombèrent comme un coup de tonnerre. Killian se figea, une expression d'incompréhension déformant son visage. « Non… non… ce n’est pas possible. Vous vous trompez, elle… elle était en sécurité, n’est-ce pas ? »

Albus s’approcha doucement de lui, mais aucun geste de réconfort ne semblait suffire. « Elle a fait un sacrifice pour nous. Pour nous protéger. Dans le laboratoire des Montague. Elle n’a pas eu le choix, Killian. Elle… elle a été la clé pour stopper la magie noire. »

Un silence lourd s’installa entre eux, alors que Killian digérait la nouvelle. Ses yeux se perdirent dans le vide, et il sembla se replier sur lui-même. « Comment… comment suis-je censé expliquer ça à mes enfants ? À Nolan, à Jade, à Eileen ? »

Albus et Victoire échangèrent un regard. « Il faut le leur dire, Killian. » dit Albus d’une voix grave. « Ils ont besoin de toi. Roxanne aurait voulu que tu sois fort pour eux.. »

Le visage de Killian se décomposa un peu plus. « Je… je ne peux pas… Comment vais-je leur dire ? » Il se leva brusquement, et la douleur dans sa voix était palpable. « Ils sont tout ce que j’ai, Albus. Comment leur dire que leur mère ne reviendra jamais ? »

Victoire s’approcha de lui et posa une main réconfortante sur son épaule. « Tu n’es pas seul, Killian. Nous serons là pour toi, pour les enfants. Tu n’as pas à le faire seul. »

Quelques heures plus tard, Killian se retrouva devant la porte des chambres de ses enfants. Il se tenait là, perdu dans ses pensées, les mains tremblantes contre le bois de la porte. Il savait que ce moment était inévitable, mais il n’avait jamais imaginé que cela arriverait aussi tôt. Il frappa doucement.

Nolan, le plus âgé, ouvrit la porte, l’air curieux. « Papa, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tout le monde semble si triste ? »

Killian se força à sourire, mais son cœur était en miettes. « Nolan, Jade, Eileen. » commença-t-il, mais il eut du mal à finir sa phrase. Ses yeux se remplissaient de larmes alors qu'il les regardait, sa gorge serrée par la douleur. « Votre maman… elle ne reviendra pas. »

Les yeux de Nolan s'écarquillèrent, comme s’il ne comprenait pas. « Quoi ? Pourquoi ? Où est-elle ? »

« Elle… elle est partie, Nolan. Elle a fait quelque chose de très courageux pour nous. Mais… elle n’a pas survécu. » La voix de Killian se brisa, et il se força à ne pas fondre en larmes devant eux. « Elle nous a protégés. Et elle vous aimait tellement. »

Jade, la plus jeune, éclata en sanglots. « Non, papa ! Non ! Maman ! Elle va revenir, n'est-ce pas ? Elle va revenir ! »

Killian la prit dans ses bras, l’étreignant doucement. « Non, ma chérie. Maman ne reviendra pas, mais elle vivra toujours dans nos cœurs. Elle sera toujours avec nous, d’une manière ou d’une autre. »

Eileen, la plus petite, se réfugia dans les bras de son père, ne comprenant pas pleinement, mais sentant que quelque chose de terrible venait de se produire. « Maman. » murmura-t-elle, les larmes coulant sur ses joues.

Le silence envahit la pièce alors que Killian serrait ses enfants contre lui, dévasté, incapable de contenir sa propre douleur. Il savait que l’avenir de ses enfants dépendait de lui maintenant. Mais il savait aussi que, malgré leur chagrin, ils ne seraient pas seuls. Ils avaient Roxanne en eux, dans leur amour, dans leurs souvenirs, et dans la force qu’elle leur avait donnée.



Ce soir-là, sous le poids de leur deuil, Killian promit à ses enfants, dans un murmure silencieux, qu’il veillerait toujours sur eux. Roxanne, de quelque manière que ce soit, continuerait de vivre à travers eux.