Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

La cour de Poudlard était baignée d’une lumière pâle, les branches du Saule Cogneur projetant des ombres longues et mouvantes sur les pavés. L’air était presque immobile, comme si le château retenait son souffle. Dans un coin isolé, Liam avait convoqué Nolan, Naomi et Liliana. Le trio pensait avoir accompli quelque chose de grand, mais ils ignoraient encore l’ampleur du chaos qu’ils avaient déclenché.

Liam croisa les bras, le regard sombre. — Vous devez comprendre… ce que vous avez fait n’est pas simplement une « erreur ». Vous avez manipulé la vie et la mort. Ce rituel… vous n’aviez aucune idée des forces que vous invoquiez.

Nolan, le front plissé, haussa les épaules. — On a juste essayé d’aider… On voulait ramener maman. On ne pensait pas que… ça pouvait mal tourner.

Naomi acquiesça timidement. — Oui… on voulait juste réparer quelque chose. C’est tout.

Liam inspira profondément, essayant de garder son calme. — Réparer ? Vous avez ouvert un portail vers l’inconnu ! Vous avez libéré une force que vous ne compreniez pas et mise en danger plus que vos propres vies. Et vous… vous semblez penser que c’est acceptable.

Liliana, les mains crispées sur sa baguette, regarda ses cousins, hésitante. — Mais… on a suivi les instructions… On a fait comme il fallait, non ?

— Comme il fallait ? répéta Liam, incrédule. Vous croyez vraiment que quelques mots de magie dans une bibliothèque vous rendent capables de contrôler la vie et la mort ? — Il fit un pas vers eux, sa voix se durcissant. Vous êtes loin de réaliser ce que vous avez déclenché. Chaque sort, chaque rituel a un prix. Et vous… vous n’avez encore rien payé.

Nolan serra les poings, sa fierté blessée. — On n’a pas fait ça pour se mettre en danger… on voulait ramener ma mère. On a cru que c’était possible !

— Vous avez cru ! — Liam frappa doucement sa main sur une pierre du sol, le son résonnant dans la cour silencieuse. La croyance ne suffit pas ! Vous avez ignoré les conséquences. Vous avez été naïfs. Et le pire… c’est que vous ne le réalisez même pas encore.

Naomi baissa les yeux, sentant un frisson de peur traverser son corps. — On… on ne savait pas…

— Vous ne saviez pas ? — Liam secoua la tête, sa voix un mélange de colère et de désespoir. Vous n’avez même pas conscience du danger que vous avez créé. Vous pensez que c’est un jeu, mais vous avez ouvert des portes que vous n’êtes pas prêts à refermer.

Liliana murmura, presque pour elle-même. — Mais… on a suivi ce qu’on pensait juste…

— Et c’est là le problème ! interrompit Alyson, qui venait de s’approcher, son visage dur mais les yeux brillants d’inquiétude. Vous pensiez faire « juste », mais vous avez mis tout le monde en danger. Vous avez libéré une magie que vous ne pouvez pas contrôler et… vous souriez encore, comme si rien ne s’était passé.

Le Saule Cogneur frissonna sous le vent, ses branches basses comme des doigts accusateurs, et l’ombre qu’il projetait semblait s’étendre sur le trio. Le décor lui-même semblait leur murmurer les conséquences de leur imprudence.

— On n’a pas fait de mal… — Nolan tenta de protester, mais sa voix tremblait légèrement.

— Vous n’êtes pas encore capables de voir l’ampleur de ce que vous avez fait, dit Liam, plus calmement, mais d’une voix glaciale. Vous pensez que ramener votre mère justifie tout… mais chaque rituel a un prix. La vie ne se manipule pas comme une formule magique.

Naomi serra les poings. — On voulait juste… réparer…

— Réparer ne veut pas dire contrôler, Naomi. Vous n’avez rien réparé. Vous avez créé des fissures. Et elles risquent de devenir irréparables. — Alyson fixa le trio, les yeux humides de colère et de frustration. Vous pensez que vous avez sauvé quelque chose, mais vous avez encore beaucoup à apprendre. Beaucoup.

Le silence retomba dans la cour, lourd et oppressant. Les jeunes sorciers restèrent là, à moitié abasourdis, à moitié convaincus qu’ils avaient fait ce qu’il fallait. Ils percevaient encore le rituel comme une réussite, un acte noble. Mais autour d’eux, l’air semblait chargé d’avertissements. Le Saule Cogneur bruissait, la brise agitant ses branches comme pour leur rappeler la réalité.

— Vous avez encore une chance de comprendre, reprit Liam, doucement. Mais pour cela, il faut que vous réalisiez la gravité de vos actes. Et pour l’instant… vous êtes bien loin de l’accepter.

Le trio échangèrent des regards hésitants. Le poids de la vérité n’avait pas encore touché leur conscience. Ils sentaient que quelque chose clochait, mais leurs esprits cherchaient encore des excuses, des raisons de croire qu’ils avaient bien agi.

— On… on ne peut pas savoir tout de suite… marmonna Liliana, presque pour elle-même, en serrant sa baguette.

— Non, vous ne pouvez pas, confirma Liam, sa voix douce mais ferme. Et c’est pour cela que nous devons rester vigilants. Le danger n’est pas derrière vous, il est encore là, dans l’inconnu que vous avez ouvert.

Les ombres du Saule Cogneur s’allongeaient sur eux, comme pour engloutir le trio. La lumière tamisée de la matinée reflétait la fragilité de leurs illusions. Pour la première fois, ils percevaient que leur geste n’était pas seulement une tentative héroïque… mais un acte aux conséquences imprévisibles, qui les dépasserait probablement tous.

— Il faudra du temps pour comprendre ce que vous avez fait, dit Alyson en se reculant. Mais une chose est sûre : vous ne pourrez pas avancer tant que vous n’aurez pas accepté la réalité.



Le trio resta silencieux, observant les branches qui se balançaient au-dessus d’eux. La magie de Poudlard semblait retenir son souffle, suspendue à la prise de conscience qui devait encore venir. Le poids de leur imprudence flottait dans l’air, et la leçon, bien qu’invisible pour eux pour l’instant, commençait lentement à s’ancrer.