Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

L’air dans l’une des salles de classe vides de Poudlard, transformée en salle de réunion, était lourd de tension. Chaque souffle semblait retenir son poids, et le silence, ponctué par les murmures des adultes, devenait presque insoutenable. Naomi, Nolan et Lilianna étaient assis côte à côte sur un banc, les mains jointes, les yeux baissés. Le rituel révélé par les ombres était désormais connu : il représentait leur seule chance de guérir, mais le prix à payer était immense.

Autour de la table, les parents des enfants étaient figés par l’angoisse. Fred et Charlotte Weasley se tenaient main dans la main, les doigts crispés, leurs visages pâles et tirés par des nuits sans sommeil. Chaque sourire de leurs enfants leur revenait en mémoire, chaque éclat de rire semblait fragile face au choix qu’ils devaient accepter. Killian Beauchamp, taciturne et distant, fixait le vide, mais son regard sombre trahissait l’inquiétude et la douleur d’un père prêt à tout pour protéger son fils. Teddy et Victoire Weasley-Lupin, toujours loyaux et protecteurs, étaient debout côte à côte, leurs mains se frôlant timidement, le cœur serré par l’incertitude et la peur.

Albus Potter, tableau dans le bureau, observait la scène en silence. En tant que Commandant des Aurors et oncle des jeunes sorciers, il savait l’ampleur du choix à venir. D’un côté, il comprenait la nécessité du rituel pour sceller le voile et protéger les enfants. De l’autre, il ressentait la douleur et le sacrifice impliqués : perdre une partie de sa magie, même pour survivre, n’était pas un geste anodin.

Les échos, toujours présents, semblaient amplifier l’atmosphère, chuchotant aux oreilles des enfants, mêlant douleur et confusion à leurs pensées. Naomi fronça les sourcils, tentant de ne pas se laisser submerger. Les ombres lumineuses, perçues depuis le chapitre précédent, pulsaient encore faiblement autour d’eux, comme un rappel silencieux de la voie à suivre.

— J’ai toujours rêvé de devenir aussi forte que ma mère, murmura Naomi, la voix tremblante, presque inaudible. Mais maintenant… est-ce que ça vaut vraiment le coup de tout sacrifier pour ça ? La magie est-elle vraiment ce qui compte le plus ?

Ses mots flottèrent dans l’air, lourds de doute. Elle leva lentement la tête et croisa le regard de Fred. Il avait les poings serrés, luttant contre l’envie de pleurer, et ses yeux reflétaient la souffrance d’un père confronté à l’impossible.

— Tu n’es pas seule dans cette décision, Naomi, dit-il enfin, la voix tremblante. Nous avons toujours cru que ta magie faisait partie de toi… mais si c’est ta vie qui est en jeu, alors rien ne compte plus que toi.

Charlotte ajouta, la voix douce mais ferme :

— Peu importe la magie, ma chérie. Ce qui compte, c’est que tu sois en bonne santé et heureuse. Nous serons toujours là pour toi, peu importe ta décision.

Malgré la tendresse et le soutien, Naomi ne pouvait se résoudre à accepter ces paroles entièrement. Le rituel signifiait un sacrifice irréversible, et elle savait qu’elle ne retrouverait jamais sa pleine puissance magique. Mais si elle refusait, le voile risquait de se briser, et les échos pourraient posséder d’autres personnes, mettant en danger bien plus que sa propre vie.

Nolan, jusque-là silencieux, leva soudainement la tête :

— Et si on refusait ? murmura-t-il. Et si on essayait de tout garder, la magie intacte ? On pourrait réussir, non ?

Son père, Killian, secoua lentement la tête, son expression sombre et grave.

— Tu sais très bien ce que cela signifie, Nolan. Refuser le rituel, c’est te condamner. Pas seulement à la douleur, mais à un avenir incertain. Tu ne serais plus le même. C’est le prix à payer pour survivre et protéger les autres.

— Mais… tout sacrifier… Nolan murmura, le regard plein de révolte. On est censés grandir avec notre magie, pas devenir des ombres de ce que nous aurions pu être…

Les larmes montèrent aux yeux de Lilianna. L’enfant discret et calme jusqu’alors, fut submergé par un océan d’émotions.

— Et si on n’avait plus aucune magie du tout ? murmura-t-elle. Pourrions-nous encore être nous-mêmes, même sans cela ?

Victoire posa sa main sur l’épaule de sa fille, d’une voix douce mais ferme :

— Lilianna, tu es bien plus que ta magie. Mais accepter ce sacrifice est difficile. C’est ta vie qui est en jeu. Le rituel pourrait vous sauver… mais cela signifie aussi changer.

Teddy, silencieux jusqu’alors, ajouta un geste d’affection et de protection, sa main serrant doucement celle de sa fille :

— Il n’y a pas de solution facile, ma chérie. Mais il faut que tu choisisses ce qui te semble juste. Et quoi que tu décides, nous serons là pour toi.

Les enfants échangèrent un regard long et lourd de sens. Les échos résonnent encore dans leurs esprits, mais l’espoir, insufflé par les ombres lumineuses, leur donne la force de réfléchir. Naomi, tremblante mais courageuse, brisa enfin le silence :

— J’ai peur… avoua-t-elle. Mais je crois que la seule chance de retrouver ma vie, de retrouver la paix, c’est de faire ce rituel. Si je dois sacrifier une part de ma magie pour guérir, alors… c’est le prix à payer. Je veux retrouver une vie normale, même si ça veut dire que je ne serai plus la même.

Nolan baissa les yeux, ses lèvres se pinçant, mais acquiesça lentement :

— Tu as raison, Naomi. Si cela peut nous sauver… je suis prêt à le faire.

Lilianna, les yeux emplis de larmes, hocha la tête doucement :

— Si ça peut nous aider à guérir, alors je le ferai. J’ai peur… mais je crois que nous devons le faire. Ensemble.

Les parents échangèrent un regard lourd mais plein d’amour. Bien qu’ils peinassent à accepter que leurs enfants sacrifient une partie de leur magie, ils comprennent qu’ils ne peuvent les forcer à faire autrement. Le rituel serait risqué, mais c’était leur seule chance de guérison.

Les ombres lumineuses pulsèrent autour des enfants, comme pour valider leur choix. Le voile demeurait fragile, et chaque souffle de vent semblait capable de le briser. Les enfants, unis par leur décision, sentaient pour la première fois depuis des jours un fil d’espoir traverser leur peur.

— Ensemble, murmura Naomi, fermant les yeux et serrant les mains de ses amis. Nous allons tenir.



Et dans le silence fragile qui suivit, les ombres brillèrent plus intensément, transmettant leur énergie et leur guidance. La route vers la rédemption serait difficile, semée de peur et de sacrifice, mais pour la première fois, les enfants avaient le courage de l’emprunter.