Post-générique
Chapitre 1 : Post-générique
3308 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 02/06/2025 18:44
Cette fanfiction participe en seconde chance au défi Mais qui êtes-vous ? Et qu’avez-vous fait de… ? (janvier - février 2023.) Niveau 1
On dit souvent qu' « il faut sauver les apparences ».
Moi je dis qu'il faut les assassiner car c'est le seul moyen d'être sauvé.
Frédéric Beigbeder. (L'amour dure trois ans)
« Qui es-tu ? Et qu'as-tu fait de Harry Potter ? » Cette interrogation, je la perçois dans les regards de mes amis. Certains n'hésitent pas à me l'adresser directement, à haute voix. Hermione prit même l'initiative de vérifier si je n'étais pas sous l'emprise d'un sortilège d'Imperium ou de diverses potions, tant autorisées qu’interdites, y compris le Polynéctar. Molly Weasley, accompagnée d'une Ginny inconsolable, tenta de me faire admettre au service psychiatrique de Sainte-Mangouste, réservé aux sorciers atteints de troubles mentaux ou soumis à des sortilèges altérant le discernement. Fort heureusement, le médicomage de garde, une personne adéquate, une rareté chez les magiciens, s'y opposa catégoriquement, arguant que si tous les individus décidant un jour de divorcer devaient être internés, la moitié de la population mondiale, tant magique que moldue, squattera les chambres douillettes aux murs capitonnées.
***
Mais commençons par le commencement.
Je me souviens avec précision de ce jour fatidique où moi, Igor Gorchkov (1), infirmier aux urgences de l'hôpital Moniki (2), regagnais mon modeste appartement situé à la périphérie de Moscou, cette capitale tentaculaire de la Russie. Ma demeure se trouvait à une distance considérable de mon lieu de travail et du centre-ville - dans tout autre pays du monde, cet endroit aurait déjà été qualifié de lointaine banlieue, voire de province, mais pas à Moscou. Mon quartier arborait fièrement le nom évocateur de Tchertanovo (3), que l'on pourrait traduire par Diablerie, ou, cette traduction avait ma préférence : Au diable Vauvert.
J'étais exténué, littéralement à bout de forces, après une journée entière à courir dans le service, partagé entre les cas d'infarctus et les blessures par armes à feu ou armes blanches. Une heure dans les transports, suivie d'une bonne demi-heure de marche pour rejoindre mon domicile, me semblait un supplice intolérable et un obstacle infranchissable. C'est alors que le destin, Dieu ou peut-être le Diable, attira mon attention sur l'affiche du cinéma dit de Renouveau, qui en réalité ne projetait que de bons vieux films de ma prime jeunesse, voire de celle de mes parents. Ce jour-là était programmé le premier Harry Potter, celui de l'année 2001, celui de mes onze ans. Je me souvenais encore de ma joie d'avoir le même âge que le héros et même, en secret et en vain, d'avoir attendu la lettre de l'équivalent russe de Poudlard. Et comment décrire l'émotion que j'éprouvais en attendant dans la longue file pour assister à la première projection.
Tout à ma nostalgie et sans réaliser pleinement comment, je me retrouvai avec un billet pour la prochaine séance dans une main et un cornet de pop-corn dans l'autre, m'installant dans la salle obscure et désuète de ce petit cinéma. Je me disais : « Qu'importe, au pire je ferai une sieste, au mieux je me replongerai dans mon enfance ». Je ne pouvais mieux prévoir, j’avais peut-être le don de voyance, après tout, car tant le sommeil que l'enfance furent au rendez-vous, à ceci près que cette enfance n'était pas la mienne.
***
J'avais fermé les yeux en 2025 dans un cinéma moscovite, pour les rouvrir en Angleterre, confiné dans le placard sous l'escalier en l'an de grâce 1991. J’ignorais ce qu'il était advenu de mon ancienne existence : une mort par épuisement ou un infarctus prématuré ? Un dédoublement de l'âme, mon alter ego poursuivant son existence avec ses joies et ses peines ? Un coma profond ? Un souhait inconscient exaucé par des forces occultes ? Peu importe, au fond. J'avais compris assez vite que je vivais une expérience maintes fois relatée dans la fanfiction, une réincarnation dans le protagoniste favori (ou non) d'un livre. J'espérais ardemment m'être retrouvé dans le fanon, ce qui aurait l’avantage de me réserver quelques surprises, et non dans l'œuvre originale, espoir vain et rapidement déçu.
C’était bien le canon dans toute sa splendeur, au début, je me suis même frotté les mains de cette perspective : « Moi, Igor le Grand, connaissant cette histoire, j'allais pouvoir en infléchir le cours à mon avantage ! Qui plus est, nombre de passages du premier tome présentaient des incohérences manifestes... » Mais il n'en fut rien. Ce que cette « chère » Joanne avait couché sur le papier demeurait gravé dans le marbre, totalement immuable. Même les stupidités manifestes et des trous flagrants dans le sujet trouvèrent rapidement une explication.
En découvrant ce livre durant ma jeunesse, certains aspects m'avaient échappé. Quelques années plus tard, poussé par la nostalgie, j'avais repris ma lecture et, avec un sourire quelque peu condescendant, je crus que l'auteur, s'adressant à un public d'enfants et d'adolescents, avait délibérément omis les considérations pragmatiques telles que les procédures administratives et l'intervention des services sociaux.
Quel adulte pourrait véritablement concevoir qu'un enfant soit adopté ou recueilli par des parents éloignés sans documentation attestant son identité et établissant les liens de parenté avec ses nouveaux responsables légaux ? Que celui qui avait un jour entrepris les démarches en vue d’une adoption me jette la première pierre.
Par ailleurs, comment ce gamin, ne possédant pour toute preuve d'identité que sa chevelure indisciplinée, ses lunettes rondes et la cicatrice « attention local sous haute tension » sur le front, dépourvu même des vaccinations obligatoires, avait-il pu être inscrit à l'école primaire ? Et comment expliquer l'absence d'intervention des services d’aide à l’enfance face à l'apparence négligée et la malnutrition évidente de l'enfant ? Où pourrait-on observer pareille situation dans notre réalité ?
Je me disais que cette chère JK avait simplement laissé les détails hors du cadre, afin de ne pas alourdir le récit et d'épargner aux jeunes lecteurs la peine de réfléchir aux détails superflus. Mais point du tout ! Une fois dans le corps du petit Harry – d'ailleurs, la question demeurait : qu'était devenu le propriétaire légitime de cette enveloppe corporelle ? – je réalisai que tout ceci était parfaitement réel et reposait sur une justification unique mais inébranlable : la Magie. Un sortilège de Confundo par-ci, un autre par-là, quelques charmes d'Oubliettes, un ou deux petits Imperium, et voilà, plus aucune nécessité de documents ou de vaccins ; les services sociaux et ceux de la protection de l'enfance soudainement frappés de cécité... Ah, l'Imperium constitue le second sortilège impardonnable ? Pas pris - pas un voleur ! De plus, il ne s'agissait que de Moldus, ces êtres considérés, consciemment ou non, comme de seconde catégorie par les sorciers, alors quelle importance ? Par ailleurs, ce dédain envers les personnes ordinaires me stupéfiait invariablement : une infime minorité de magiciens face à sept milliards de Moldus à l'échelle mondiale - en cas d'affrontement, ils nous submergeraient et écraseraient rien que par le nombre. Et même s'ils n'avaient pas été aussi nombreux... L'Inquisition avait parfaitement démontré leurs capacités ; car c’étaient les sorciers qui durent se dissimuler…
Je compris également que toute tentative d'influencer le cours des événements était futile. J'en fis l'expérience lors de cette visite mémorable au zoo : malgré tous mes stratagèmes pour infléchir la situation, le résultat fut inéluctable - la vitre disparut, le python s'échappa, et Dudley se retrouva à la place du serpent. Néanmoins, cette mésaventure m'apporta plusieurs enseignements précieux : les événements consignés dans le roman demeuraient immuables, certes, mais chaque épisode inaltérable m'était signalé par un désagréable frisson parcourant mon échine. En revanche, tout ce qui n'était pas explicitement relaté pouvait être modifié (durant cette sortie, j'avais emprunté un journal à un passant, épisode absent de l'ouvrage, sans rencontrer la moindre résistance).
***
Depuis ce jour, ma vie se divisa en deux parties distinctes : les éléments « validés », décrits et inchangeables, qui m'étaient signalés par ce frémissement particulier, et les « zones d'ombre », jamais relatées, où se nichait mon existence véritable. Bien avant l'épopée rocambolesque marquée par l'invasion de la demeure des Dursley par des hiboux et mon entrée marquante à Poudlard, je maîtrisai tous les sortilèges élémentaires, Lumos et ses semblables, sans baguette et de façon non verbale.
Je suivis ensuite assez passivement le cours des événements, accomplissant les aventures du récit original, même ceux dont je n'avais conservé aucun souvenir, avec la témérité affligeante d’un croyant fanatique, parfaitement conscient que « Maman Ro » avait veillé à tout.
Durant mes périodes de « zones d'ombre », j'entrepris l'ensemble des actions qui devaient m'assurer une existence honorable après l'Épilogue.
Grâce à Confundo, sortilège dont je ne pouvais plus me passer, j'obtins tous les documents légitimant mon existence dans le monde des moldus et passai même, en candidat libre les A-level, couronnement des études secondaires chez les gens ordinaires. J'avais également décroché mon permis de conduire, je tairai ce que cette prouesse m'avait coûté en efforts, en magie et en ressources sonnantes et trébuchantes. L'argent représentait une tout autre histoire, une aventure digne de la plume de Tolstoï par sa complexité et son - n'ayons pas peur des mots - héroïsme, composée de Gringotts, des gobelins – ces petites créatures cupides – et de quelques activités de contrebande.
***
Hier, après avoir escorté mes enfants jusqu'à la gare et les avoir installés dans le Poudlard Express, j'observai avec soulagement scintiller au-dessus de ma tête, invisibles aux yeux des autres, les mots fatidiques Épilogue et Fin, que je traduisis aisément par La Liberté. Enfin !
Certes, j'avais les coudées plus franches durant les dix-neuf années séparant le dernier chapitre du septième tome et l'épilogue. Néanmoins, je ne pouvais entreprendre quoi que ce fut qui aurait compromis l'avènement de cet épilogue. Chaque action potentiellement préjudiciable au dénouement m'était signalée, non par un simple frisson, comme auparavant, mais par une véritable secousse parcourant l'ensemble de mes terminaisons nerveuses et pouvant, en cas de résistance de ma part, culminer en une authentique crise d'épilepsie. Rien de plaisant, en définitive.
Mais, ma foi, maintenant que l'œuvre de Rowling ne guidait plus mon existence m'enserrant dans un cadre étroit créé par son imagination, certaines personnes connaîtront « d'agréables surprises » !
***
De retour chez moi…, enfin, pour l'instant chez moi, dans la maison de la place Grimmaurd, je déployai une activité frénétique, ce qui, du reste, me conduisit quelque temps après à la Sainte Mangouste, escorté par Molly et Ginny, dans le cabinet d'un médicomage spécialisé dans les troubles mentaux et les maléfices altérant le discernement. Par chance le guérisseur confirma que j'étais sain d'esprit et maître de mes actes.
Les exclamations de Molly : Comment oses-tu, l'ingrat, te conduire de la sorte avec nous, nous qui avons été presque ta famille ! (le terme crucial étant presque) et les vociférations de Ginny : Tu ne reverras jamais les enfants !, me laissaient parfaitement indifférent, j'avais une confiance absolue en mon avocat.
Mais à quoi s'attendaient-elles après m'avoir contraint à ingérer pendant des années des litres d'Amortentia(4), ou peut-être d'un autre philtre d'amour moins dangereux mais tout aussi efficace ? Je discernais parfaitement la situation, mais demeurais captif de cette satanée trame de roman original, condamné à éprouver des sentiments pour Ginny et à l'épouser, sans autre alternative !
Oh ! En espace de cinq heures seulement, j'avais accompli quantité d'actions, méticuleusement élaborées dans l'ombre de mon existence publique, voire publiée. Je présentai ma démission au bureau des Aurors, non sans une confrontation houleuse avec Kingsley. Celui-ci ne put toutefois s'y opposer et dut apposer son visa sur la lettre de démission qui, par ailleurs, avait été rédigée bien plus tôt par un avocat versé dans le droit du travail et attendait son heure dans un coffre anonyme à Gringotts. Je passerai sous silence gêné le prix d'un tel service auprès de ces escrocs à peau verte. De ce même coffre, j’avais extrait également les documents de divorce, préparés par un autre juriste, expert en droit familial celui-ci, car je ne souhaitais nullement perdre la garde de mes enfants, bien qu'ils passassent les trois quarts de l'année à Poudlard.
Puis je serrai, enfin la main de Malefoy, non pas dans un élan d'amitié, mais pour conclure la vente de la Maison des Blacks. Eh oui, chez les magiciens les transactions commerciales et privées se scellaient encore par un Topes là. D’ailleurs, il ne s'agissait nullement d'une confiance aveugle : au moment précis où les mains se rencontraient, un document parfaitement officiel apparaissait et s'enregistrait automagiquement dans toutes les instances administratives. L'offre d'achat de Malefoy représentait une véritable aubaine. Je n'éprouvais guère d'affection pour cette baraque, qui semblait me le rendre bien, et j'avais un besoin assez pressant de liquidités.
Ayant réglé mes comptes avec mon "ennemi", je m'attaquai sans reprendre haleine à ceux qui se prétendaient mes "amis". Quel délice incomparable de pouvoir enfin envoyer loin, très loin, comme l'exprime si justement ce dicton de ma terre natale Où Makar n'a jamais conduit de veaux (5), tous ces bien-pensants qui m'entouraient.
L'envieux Ron, avec ses regards obliques et ses multiples trahisons, qui méritait pleinement l'appellation de traître - non pas à son sang, mais de traître tout court. Sa conduite durant le Tournoi des Trois Sorciers et sa désertion dans la forêt de Dean, nous abandonnant, Hermione et moi, seuls face aux périls, justifiaient à eux seuls et amplement cette qualification.
La je-sais-tout Hermione qui, dans sa conviction inébranlable de connaître mieux que moi-même ce qui me convenait, prenait des décisions à ma place sans condescendre à solliciter mon opinion.
Son inspection improvisée pour vérifier si je n'étais pas, par pur hasard, sous l'emprise de maléfices ou potions, illustrait parfaitement son comportement à mon égard – sa baguette pointée sur mon front, un Revelium murmuré sans m'informer au préalable de ses intentions. Et pourquoi donc daignerait-elle me consulter si « c'est pour mon bien! » .
Et quelle était la raison d'un tel traitement désinvolte ? Simplement parce que j'avais fait preuve de franchise, et exprimé sans ambages mes véritables sentiments concernant leur prétendue « amitié désintéressée », avant de conclure par un catégorique et retentissant « Dehors ! »
***
Et voilà, toutes mes dettes étaient réglées : la démission présentée, le divorce prononcé, la maison vendue, les amis congédiés. À l'âge de trente-sept ans, j'étais enfin libre ! Fait curieux, c'était également mon âge, dans mon autre existence, lorsque je m'étais installé dans cette petite salle pour la séance de cinéma fatale.
Tout en souriant à cette coïncidence, j'effectuai une dernière vérification pour m'assurer que rien n'avait été omis. Baguette magique, porte-monnaie inépuisable, vêtements, artefacts – tout était là. Il ne me restait plus qu'à décider où porter mes premiers pas d'homme libre. Par crainte irrationnelle de tout compromettre, je m'étais interdit d'y réfléchir auparavant.
Ce que je voulais, ce que je désirais ardemment, c’était voyager. Ainsi, fidèle à mes habitudes, je m'en remis aux caprices du destin. Je sortis le globe terrestre, le fis tournoyer et, les yeux clos, je pointai ma baguette magique dessus pour déterminer le lieu où débuterait mon périple, espérant que ma facétieuse destinée ne m'enverrait pas au pôle Nord.
***
Je fis un geste avec la baguette en fermant les yeux… et les rouvris dans la salle obscure d'un petit cinéma, où défilaient sur l'écran les titres de fin. J'étais si épuisé que visiblement j'avais dormi pendant toute la séance. Et quel rêve extraordinaire avais-je fait ! Dans mon songe, j'avais vécu vingt-six années entières, toute une existence, dans la peau du célèbre héros de la Grande-Bretagne magique, ce garçon qui avait survécu. Je crois même avoir réussi à orienter convenablement son destin, le mettre sur de bons rails, en quelque sorte.
À vrai dire, j'éprouvais un réel soulagement que tout cela ne fût qu'une songerie, une chimère, car je préférais nettement mon existence actuelle, en dépit d'un travail éreintant mais moralement si gratifiant, entouré de ma famille et de mes amis proches, dans mon appartement modeste mais dont j'étais propriétaire.
Une seule chose m'avait véritablement captivée dans cette rêverie et qui aurait pu me manquer profondément, cette puissance que je ne pourrais jamais posséder dans mon existence réelle : la Magie.
Je m'étirai longuement, me frottai les yeux, puis emboîtai le pas aux rares spectateurs qui se dirigeaient vers la sortie. Une fois dehors, je sortis une cigarette – cette mauvaise habitude dont je souhaitais un jour me défaire – et, sans même y réfléchir, par pur automatisme, je claquai des doigts, comme je le faisais dans mon existence de Harry, pour l'allumer. Et à ma stupéfaction la plus totale et émerveillée, je vis apparaître au bout de mon doigt une petite flamme vacillante.
FIN
Notes :
- Igor Gorchkov - diminutif de Igor est Garik, Gorchkov - vient du mot Gorchok (le pot). Donc le nom peut se traduire littéralement par - Garik Pot. (Évocateur, n’est ce pas ?)
- Hôpital Moniki - existe réellement, et se trouve à proximité du centre de Moscou.
- Tchertanovo - tient son appellation d’un village qui se trouvait là auparavant et peut se traduire, effectivement, par Diablerie, ou chez le Diable. De nos jours c’est un quartier de Moscou, 13,5 km de centre-ville, actuellement ne représente plus l’arrondissement le plus éloigné du centre, Moscou s’étant considérablement “étalé” durant les dernières décennies.
- L’usage des philtres d’amour est une pure invention de ma part, une décision tout à fait arbitraire et OOC ! Ginny, que ce soit dans l'œuvre littéraire ou son adaptation cinématographique, m'était apparue trop insipide pour éveiller de véritables sentiments chez Harry. Il ne s'agit là que d'une humble proposition d'explication.
- Où Makar n'a jamais conduit de veaux - traduction littérale d’une expression russe qui signifie : très, très loin. Elle était également utilisée avant la Révolution de 1917 pour désigner ironiquement une déportation en exil pour des raisons politiques. L’équivalent français le plus proche étant “Au diable Vauvert”