À propos des malédictions et autres infortunes.

Chapitre 1 : À propos des malédictions et autres infortunes

Chapitre final

3370 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/10/2025 11:56

Cette fanfiction est présentée en seconde chance pour le défi Chroniques d'antan de janvier/février 2024. Elle répond au niveau 1 - chroniques familiales, ainsi qu'au niveau 2 - illustrations de proverbe, en explorant l'expression Il n'y a pas de quoi fouetter un chat (sélectionnée dans la liste accessible via le lien du post initial).


 

*****



En cette radieuse journée d'août Harry Potter et Drago Malefoy se trouvaient installés, au grand désespoir de Kreattur, dans la cuisine de la Maison des Black plutôt que dans l'un des nombreux salons de l'antique demeure meublés avec goût et adaptés à toutes les préférences. L'elfe de maison avait sans doute tenté, en vain, de les diriger vers un espace plus digne de recevoir un héritier Malefoy, mais les sorciers avaient obstinément choisi ce lieu modeste et fonctionnel.


Les deux convives étaient séparés par la table en bois usé sur laquelle trônait une bouteille de Whisky Pur Feu de qualité médiocre, qui n'avait de ce noble breuvage que le nom - probablement une trouvaille datant de l'époque où Sirius habitait encore ces lieux. Et, comble de mauvais goût, cette boisson suspecte était accompagnée de toasts au concombre - ou plutôt de beurre au concombre et au pain. Cette « merveille » culinaire était une préparation personnelle du maître des lieux. Ce dernier dardait un regard quelque peu vague et empreint de souffrance sur son interlocuteur, qui arborait également des yeux embrumés et malheureux.

Kreattur soupira, essaya de subtiliser la bouteille contenant les restes de son liquide douteux ainsi que les sandwichs, mais n'y parvint pas, rattrapé par le bras vengeur de son maître qui, malgré tout, avait conservé les réflexes de l'Auror, et se retira en marmonnant.


Que faisaient donc ces deux anciens rivaux, aujourd'hui alliés au sein du clan de la Manticore, dans cet endroit ? Et où se trouvaient les autres membres du clan en ce moment ?

C'était une question qu'un observateur impartial avait tous les droits de poser, et dont la réponse était d'une simplicité désarmante. Dudley et Pansy profitaient de leur lune de miel aux Maldives, entre soleil tropical et eaux limpides. Olivier et Marcus participaient au prestigieux tournoi international de Quidditch en France. Ron et Hermione séjournaient en Australie, où Hermione tentait de restaurer la mémoire de ses parents, victimes collatérales de la guerre contre Voldemort. Malgré ses talents magiques remarquables, elle n'avait jusqu'à présent rencontré aucun succès.

Les deux derniers membres du clan étaient, comme mentionné précédemment, installés dans la cuisine de la Maison des Black autour d'une bouteille.


— Elle m'a jeté dehors comme un vulgaire déchet, gémit l'héritier Malefoy, le visage défait. Elle prétend me haïr, ne plus supporter de me voir si impeccable et soigné pendant qu'elle, échevelée et en sueur, s'échine à mettre au monde mon enfant. Note bien qu'elle a insisté sur « Ton » enfant et non pas le nôtre ! Elle a hurlé qu'elle en avait par-dessus la tête de me voir tournoyer autour d'elle, comme un vautour, en dégageant des odeurs infectes de savon, de propreté excessive et de parfum capiteux.


Le malheureux futur père, dans un geste maladroit, plaqua sa main contre le front de son acolyte - il visait manifestement le nez, mais sa coordination, altérée par l'émotion et probablement quelques verres d'angoisse, n'était plus ce qu'elle aurait dû être...


— Il pue mon parfum ? Je l'ai payé une fortune, il vient tout droit des laboratoires magiques français de Parfumus ! Et pourquoi je ne devrais pas être propre et bien mis le jour heureux de la naissance de notre héritier ? Je te le demande ! Je voulais simplement soutenir Astoria dans cette épreuve en aaaassistant à l’aaaaaccouchement. C'était d'ailleurs recommandé dans le livre J'attends un enfant qu'Hermione m'avait offert. Et au lieu de recevoir de la gratitude, bam ! Me voilà jeté dehors comme un malpropre !

Harry contempla un instant le futur père, qui vacillait légèrement, et prononça avec philosophie :

— Les femmes, elles ont une loooogique que personne - à cet endroit de son discours il leva un doigt solennel, faillit basculer dangereusement en avant et continua avec conviction - que personne ne comprendra jamais ! C'est comme ça depuis la nuit des temps !

— Tu as d'la chance, pontifia Drago en se redressant fièrement malgré son équilibre précaire, Severus n'est pas une femme, et vous avez eu une héritière toute faite toute prête ! Pas besoin de passer par toutes ces... coooomplications ! Ni lire les bouquins stupides…

Potter lui tapota le bras d'un geste qui se voulait rassurant et dit :

— Tu n'auras à endurer ça qu'une seule fois, alors que moi, les Conférences et les Congrès des Maîtres de Potions, je devrai les supporter toute ma vie ! Severus n'en manque pas un seul ! Et je reste tout seul et malheureux, avec pour unique compagnie les criminels qu'on arrête et une paperasse interminable !


Dans cette assertion, le valeureux Auror Potter ne faisait preuve ni de justesse ni de sincérité. Au bureau, il était entouré de ses collègues, et chez lui, il profitait de la présence de Théia, sa fille adoptive, qu'il aimait profondément, ainsi que de la compagnie de Kreattur, dont l'adoration était sans limites et particulièrement envahissante.


— Pourquoi une seule fois ? demanda Malefoy surpris, se sentant même dégrisé par cette affirmation absurde.

— Mais, bégaya le brave Auror, votre malédiction familiale, tout le monde dit, l'héritier, un seul, enfin tu es bien placé... Tu connais toi-même.

— Tout le monde le dit et ça devient une vérité fondamentale et immuable, pfff !


Harry, en véritable Auror habitué aux interrogatoires, pointa un doigt accusateur vers Drago et déclara du même ton qu'il utilisait pour confondre les criminels :

— Ton père, Lucius, est l'unique fils d'Abraxas, et toi tu es l'unique fils de Lucius... Et puis on raconte que depuis des générations, vous et les Weasley...

— Et alors ? Nous ne divisons pas l'héritage, un seul héritier suffit. Mais rien ne nous empêche de nous conduire comme les Weasley qui se multiplient à la manière des lapins... Rien, en dehors du bon sens !

Harry se sentit quelque peu décontenancé. Une rivalité et une hostilité manifestes étaient notoires entre les familles Malefoy et Weasley. Cette tension ancestrale, transmise de génération en génération comme un héritage empoisonné, ne s'était d'ailleurs apaisée que très récemment, grâce à l'amitié naissante entre Ron et Drago. Pourtant, les vieilles rancœurs persistaient encore, telles des braises dormant sous la cendre. La malédiction mystérieuse qui frappait les Malefoy était un fait connu de tous : elle planait comme une ombre sur leur famille depuis des siècles et, selon la rumeur, résultait de la vengeance des Weasley.

Harry décida donc d'insister un peu pour éclaircir cette situation, motivé plus par l'ennui qui le rongeait, que par la réelle curiosité. Depuis le départ de Severus pour son énième congrès, ses seuls interlocuteurs en dehors des employés du Bureau des Aurors et des malfaiteurs qu'il traquait, étaient Théia et Kreattur. Malheureusement, l'une était trop jeune et l'autre trop vieux pour lui offrir une conversation véritablement satisfaisante.


— Mais j'ai entendu dire que les Malefoy et les Weasley ont eu un gros diffèrent, vraiment très sérieux, et que les Malefoy en ont tiré la malédiction d'un seul enfant, tandis que les Weasley ont reçu celle des traîtres à leur sang...


Malefoy soupira, avalant un autre sandwich difforme :

— Si ça t'intéresse tant que ça, je vais te conter cette histoire édifiante. De toute façon, je n'ai rien de mieux à faire pour le moment.

Drago se redressa sur sa chaise, adoptant cet air docte qui exaspérait profondément son interlocuteur, et commença son discours sur un ton pompeux :

— Avant tout, il faut que tu saches écouter, mon ami aussi ignorant qu’inattentif !...


L'ignorant inattentif, suffoqua de colère face à cette remarque, mais n'eut pas le temps d'intervenir pour contester et déverser son indignation sur l'insolent.

— ... Les Weasley sont appelés traîtres à LEUR sang, et non à celui des Malefoy ! Nous n'avons rien à voir là-dedans ! Ou presque… Et si tu fais référence à cette vieille histoire datant de l'époque de Guillaume le Conquérant...


Harry secoua la tête en signe de dénégation, car en réalité, il ne faisait allusion ni à Guillaume ni au Conquérant. Il ignorait même qui étaient tous ces personnages, sans oser l'admettre, craignant que cet aveu ne conforte Malefoy qui le qualifiait déjà d'inculte.

— Alors je vais éclairer ta lanterne. À cette époque, les Weasley et les Malefoy entretenaient une relation très proche, comme...

Drago marqua une pause, cherchant ses mots dans son esprit légèrement embrumé par l'alcool.

— Comme cul et chemise, compléta Harry.

— Je ne te permets pas, s'emporta Drago. Aussi proches que les Potter et les Black, trouva-t-il enfin sa comparaison, plutôt maladroite d'ailleurs. Un jour, le chef de la famille Malefoy proposa au patriarche des Weasley d'unir leurs enfants par le mariage pour consolider davantage leurs liens. Par chance, les Weasley avaient une fille en âge, même plus qu'en âge de se marier - vieille fille autrement dit, et les Malefoy un jeune homme - pas l'héritier principal, évidemment. À cette époque, notre famille comptait de nombreux enfants, tant légitimes que bâtards.


Drago vida son verre de whisky, en contempla le fond comme s'il s'agissait d'un puits où la vérité se dissimulait, puis poursuivit :

— Les chroniques rapportent que les festivités du mariage étaient magnifiques. Toutes les personnes présentes, y compris les nouveaux époux, se livrèrent à des excès de nourriture et d'alcool, comme c'était la coutume à cette époque. Ensuite, personne ne sait exactement ce qui s'est passé - peut-être le marié était-il trop ivre ou la mariée trop laide - qui pourrait le dire aujourd'hui ? - Mais au matin, le jeune époux déclara avoir été trompé, affirmant que sa fiancée n'était pas vierge, et qu'il avait lavé cet affront dans le sang en l'égorgeant. Les Weasley en gardèrent une profonde rancune, mais selon les coutumes et les usages de l'époque, le jeune Malefoy était dans son droit.

— Il y avait de quoi, non ? intervint Harry sidéré par ce récit.

— Tout dépend du point de vue. Les Weasley, ne pouvant ni se plaindre ouvertement ni réclamer une compensation significative, livrèrent le malheureux fiancé à l'inquisition pour se venger, et il fut brûlé comme tout sorcier digne de ce nom. Rien que de très banal pour l'époque, pas de quoi déclarer une vendetta.

— Pas de quoi fouetter un chat, en somme, persifla Harry.

— Pas un chaton, se réjouit de sa compréhension, imperméable à toute ironie en raison de son état de légère ébriété, Drago. Les demoiselles étaient nombreuses dans la famille Weasley, tout comme les jeunes hommes dans la lignée des Malefoy. Je te dirai même davantage ! Les deux familles avaient fini par s'apparenter — d'ailleurs, le terme « s'apparenter » est-il approprié ? — Enfin, quelques années plus tard, Guy Malefoy, surnommé le Chasseur, prit pour épouse Millicenta Weasley, connue comme la Vertueuse ! Ce sont les premiers Malefoy dont nous possédons les portraits dans la galerie des ancêtres. Tu me feras remarquer que les mauvaises langues colportent...


Harry fit non de la tête - il ne voulait faire aucune remarque, ignorant totalement les rumeurs qui circulaient sur le Chasseur et la Vertueuse.

— ...que le Chasseur avait enfermé sa femme dans le plus haut donjon de son château pour la préserver de la tentation et s’assurer de sa vertu, et qu'elle s'était précipitée du sommet de cette tour mue par le désespoir. Peu après, Guy aurait péri, touché par une flèche égarée lors d'une partie de chasse avec Weasley. Si tu as eu vent de cela, n'en crois pas un mot !


Drago étouffa discrètement un bâillement, examina avec méfiance le dernier sandwich, renonça à s'en emparer et poursuivit :

— J'ai conversé avec leurs portraits, et j'ai réussi, non sans difficulté, car Millie n'était pas plus intelligente qu'un bouchon de liège et ne s'intéressait qu'à l'art culinaire et vaguement à sa progéniture, à découvrir la vérité sur cette affaire. Tu ne t'imagines même pas combien c'était difficile de me frayer un chemin entre les descriptions interminables de pâtisseries et de sauces afin de l'amener à me raconter toute l'histoire. En fait, elle avait trop mangé et fait un malaise lors d'une promenade sur les remparts, ce qui a provoqué sa chute. Quant à l'accident de Chasseur, il ne m'a encore rien révélé, mais je garde espoir de le faire parler un jour.

— Donc, conclut avec une dérision non dissimulée Harry, là encore, il n’y a pas de quoi fouetter un chat !

— Pas un chaton, confirma Malefoy.


Harry prépara encore quelques monstrueux sandwichs, cette fois-ci au bacon, en proposa à Drago, pour lui délier la langue, sans doute, et continua l'interrogatoire. 

— Mais alors, rien ne justifie l'hostilité entre vos familles...

— Hélas si, et j'en éprouve une grande honte, mais c'est l'un de mes aïeux qui en est la cause. Il a fait une chose horrible !

Harry, peinant à imaginer un acte plus odieux que l'égorgement d'une jeune femme ou la séquestration d'une autre dans une tour - ce qui l'avait manifestement conduite au suicide, bien que Drago soutînt qu'il s'agissait d'un accident - sans mentionner les bûchers et les tragédies de chasse, prêta une oreille attentive. Avec une curiosité morbide, il s'attendait à entendre un récit encore plus sanglant et épouvantable.

— Il y a bien trois cents ans mon arrière, arrière, arrière...

Malefoy s'interrompit, méditant quelques instants tout en repliant ses doigts, dénombrant manifestement la quantité des « arrières » requise. Lorsque tous ses doigts furent repliés en poings sans qu'il ne parvienne à déterminer le nombre exact, il exhala un soupir, détendit ses mains et poursuivit :

— Bref, mon bisaïeul, Jiles Malefoy le Blaguer, avait un ami nommé Georges Weasley le Crédule. Ils étaient inséparables et copains comme…

Drago claqua des doigts comme pour trouver une métaphore appropriée. 

— Cochons, compléta Harry.

— Je ne te permets pas ! Malefoy - un cochon ! Ils étaient copains comme… comme Ron et toi ! Voilà ! 

Drago fit un effort visible pour faire taire son indignation : 

— Et arrête tes remarques, sinon je ne te raconterai plus rien ! Pour revenir à cette affligeante histoire, bref…Un jour de printemps, pendant les fêtes de Beltane, si je ne me trompe pas, les deux compères se sont adonnés à des réjouissances sans limites. Ils ont ripaillé, bu des alcools forts, troussé les jupons des filles et des matrones, misé aux jeux de dés et même parié sur des courses d'hippogriffes. Rien que de très banal pour l'époque.

C'est après cette course maudite par Mordred que mon ancêtre, complètement torché, avait vendu à son acolyte, non moins torché, un vieil hippogriffe boiteux et presque aveugle en le faisant passer pour une jeune et vigoureuse bête de compétition. Figure-toi l'affront pour l'honneur familial ! Cette offense ne pouvait être lavée que par le sang dans une vendetta ! 

Cependant, le Weasley, qui était au fond un bon gars et un ami loyal, proposa le lendemain, une fois dégrisé, que son camarade le dédommage simplement et qu'ils oublient l'incident.


À ce moment du récit, Drago exhala un soupir empreint de tristesse et même d'une certaine admiration devant une telle noblesse d'esprit.

— Mais, honte à lui, mon bisaïeul refusa cette offre généreuse ! Je dois dire pour le dédouaner un peu, qu'il n'avait plus cette somme, l'ayant déjà perdue aux dés. 

— Alors, comme d'habitude, Malefoy le Blagueur est livré aux inquisiteurs par les Weasley, puis au bûcher…, hasarda Harry.

— Tu te mets le doigt dans l'œil ! s'exclama Drago d'un air triomphant. Pour éviter une vendetta, les Weasley ont livré à l'inquisition leur propre parent, Weasley le Crédule, afin de le punir pour sa naïveté et montrer aux Malefoy qu'ils ne leur en voulaient pas.

Harry resta muet, n'ayant jamais imaginé une telle traîtrise de la part des ancêtres de l'aimable famille Weasley. Drago, interprétant mal l'expression et le silence de son interlocuteur, ajouta :

— Je comprends ton indignation - c'est une faute de goût inimaginable ! La magie, d'ailleurs, avait jugé pareil, et a affligé les Weasley aussitôt par la marque des traîtres à LEUR sang !

— Et les Malefoy, par la malédiction d'un unique héritier, ajouta Harry.

— Tu es complètement ivre ou tu n'as vraiment rien écouté de ce que j'ai dit ? Il n'existe pas de malédiction de l'héritier ! Le Crédule, en montant sur le bûcher, avait maudit son ex-camarade, Le Blagueur, par le maléfice « Les Mains sales ». Et comme cette malédiction a été lancée aux portes de la mort, elle est devenue héréditaire et s'est transmise de génération en génération !

Pour appuyer ses propos, Malefoy plaça ses paumes parfaitement propres sous le nez de Harry.

Ce dernier allait faire remarquer que les mains de Drago étaient impeccablement lavées, quand un elfe de maison inconnu apparut soudainement dans la cuisine avec un discret plop et s'exclama joyeusement :

— Maître ! La Maîtresse demande à Dibbi, indigne d'un tel honneur, d'informer le Maître que l'héritier des Malefoy vient de pousser son premier cri. Le Maître est attendu au manoir...

Drago bondit de sa chaise, son visage s'illuminant comme un ciel où le soleil perce les nuages.

— Dibbi, répète exactement les mots d'Astoria !

— Dibbi ne peut pas, ce serait inconvenant ! Dibbi doit se punir ! gémit l'elfe en se cognant la tête contre le sol, très délicatement d'ailleurs.

— Cesse cette comédie et répète ce que tu peux, ordonna Drago.

Dibbi interrompit aussitôt son simulacre d'autopunition :

— Eh bien, si Dibbi omet tout ce qu'un elfe ne devrait jamais dire, il reste : « Drago, ramène tes fesses à la maison... Jamais, plus jamais... Pour la bagatelle tu peux toujours courir...»

Drago afficha un sourire béat et se précipita vers la cheminée de transport en murmurant victorieusement :

— Je savais bien - elle m'aime !

Harry, malgré l'alcool dans son sang, conserva ses réflexes d'attrapeur et saisit Drago par sa robe de sorcier pour l'arrêter :

— Lâche-moi, espèce de gramo-gorille !

— Pas avant que tu m'expliques les mains sales ! Et c'est quoi d'ailleurs, un gramo-gorille ?

Drago se débattit violemment pour libérer ses vêtements de l'emprise tenace de l'ancien attrapeur :

— Gramo-gorille ? Aucune idée, mais ça te va bien !

Puis, réalisant qu'il ne pourrait pas se libérer autrement, Malefoy s'immobilisa et expliqua brièvement :

Les mains sales empêchent les personnes touchées par cette malédiction de faire fortune dans les entreprises honnêtes. Elles ne peuvent s'enrichir qu'en trichant.

Potter relâcha la robe de Drago et balbutia, stupéfait :

— Pourtant les Malefoy sont riches comme Crésus et réussissent en politique !

Le jeune Malefoy se redressa fièrement, entra dans la cheminée et lança par-dessus son épaule, avant de disparaître dans les flammes vertes :

— Tout à fait exact ! Mais où, mon naïf ami, as-tu déjà vu un politicien honnête ?


FIN


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