Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 49 : XVII La Fin d'un Cauchemar

1749 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:45

           CHAPITRE XVII : LA FIN D’UN CAUCHEMAR

 

           Chun se réveilla quelques heures plus tard dans une chambre d’hôpital d’un style assez vieillot, datant au moins du début du XXème siècle. Une femme entra. Elle était habillée d’une robe blanche dont la poitrine portait un écusson représentant une baguette entourée de deux serpents s’entortillant l’un sur l’autre tel un caducée modifié.

« Ah ! Vous êtes réveillée ! fit-elle. Ça va rassurer votre amie.

-Où suis-je ? demanda Chun.

-A l’hôpital Gardevie.

-Comment suis-je arrivée ici ?

-Un chasseur vous a amenée ce matin très tôt.

-Pierrick ! Où est-il ?

-Il a dit qu’il reviendrait vite. Il avait des affaires à régler au Ministère. »

           L’infirmière lui donna un gobelet contenant une potion dont l’intense couleur rouge rappelait celle du sang. Elle en avait d’ailleurs le goût. L’infirmière devait deviner sa pensé et la rassura en lui expliquant qu’il ne s’agissait que d’une potion qui allait accélérer la production de sang de son organisme. L’infirmière ferma les rideaux, occultant les chaleureux rayons que déversait le soleil dans la chambre.

« Pourquoi fermez-vous ? questionna Chun.

-Pour que votre amie puisse entrer. Elle était presque intenable jusqu’à présent.

-Mon amie ? »

L’infirmière ouvrit la porte. Sans attendre d’invitation, Assya entra, se précipitant au chevet de la chinoise. L’infirmière sortit.

« Vous allez mieux ? s’enquit immédiatement la vampire.

-Oui, répondit Chun. Je suis heureuse de voir que vous êtes vivante vous aussi.

-C’est grâce à votre compagnon. Il nous a tous sauvés.

-Et maintenant, vous allez retourner en Transylvanie ?

-Oui. Je dois me préparer à affronter la fureur de mon père. Je vais passer un sale quart d’heure.

-Je suis sûre qu’il sera tellement heureux de vous revoir, qu’il en oubliera de vous faire la morale.

-Ça se voit que vous ne connaissez pas mon père ! »

 

           Au Ministère français de la Magie, Anton VanKarus exposait sa version de l’affaire à Charles Maldieu, Suzanne Janis et Luc Fabre. Chaldo et Moody étaient également présents. Une fois qu’il eut terminé, tous attendirent que Maldieu parle.

« Je ne vois aucune raison de vous retenir plus longtemps en France, dit-il. Vous pouvez repartir en Transylvanie. Pour nous, toute cette affaire est inexistante. Elle ne sera jamais consignée par écrit. Chaldo, raccompagnez monsieur VanKarus à Gardevie s’il vous plait. »

           Pierrick et Anton sortirent. Suzanne Janis et Luc Fabre firent de même. Moody ne semblait pas décider à se lever de sa chaise. Une nouvelle cicatrice zébrait son visage. Ses doigts avaient été remis à leur place.

« Tu voulais me dire quelque chose ? questionna Maldieu.

-Qui est Chaldo ?

-Un chasseur de la section S. Un des meilleurs.

-Je ne parle pas de ça. Je l’ai vu se battre contre ce curé sortit de nulle-part. Il a une puissance magique inimaginable. Et sa façon de combattre, jamais quelqu’un qui n’a que quatre ans d’expérience du combat contre les mages noirs pourrait agir ainsi.

-Il a subi des expériences traumatisantes. Comme la mort de ses parents et de sa petite amie.

-Arrête. Pas de ça avec moi. Je ne sais pas ce que vous lui avez fait. Et je ne le saurais sûrement jamais. Mais je sais une chose : aucune action ne reste impunie dans le monde de la Magie. Tu payeras.

-Je sais. Bon retour chez toi. »

           Moody sortit. Dans le couloir, il se retrouva face à face avec Chaldo. Le jeune chasseur arborait un léger sourire. Moody esquissa ce qui ressembla plus à une grimace qu’un sourire.

« Ce fut enrichissant de travaillez avec vous Moody, dit Chaldo.

-Pour moi aussi Chaldo.

-Appelez-moi Pierrick.

-Et moi Alastor. »

Les deux hommes se serrèrent la main.

« Et maintenant ? questionna Pierrick.

-La retraite je pense. Place aux jeunes. Sois prudent. On ne sait jamais quel visage aura l’ennemi au prochain affrontement dans ce métier. On en a eut la preuve dans cette affaire.

-Promis. Rentre bien en Angleterre. Si tu veux passer des vacances en France, fais-moi signe. »

 

           Le patron de Yann Firvel resta neutre. Plus rien ne le surprenait. Il avait vu trop de chose dans sa carrière pour être surpris par la disparition d’un agent en mission. Même si cette fois, il se doutait de la raison de cette disparition.

« Et la vampire ? demanda t-il.

-Elle n’était pas coupable, dit Firvel. C’était un autre vampire. Il a été éliminé. La vampire et son protecteur son encore en France avec les Chasseurs. Je pense qu’ils vont quitter le pays d’ici quelques heures à peine.

-Je vois. Vous pouvez disposer Firvel. »

           Yann Firvel sortit.

« Il l’a tué, dit le quadragénaire.

-C’était prévisible, répondit une voix par l’interphone. Dans le pire des cas, cela ne change rien pour nous et dans le meilleur, ça nous arrange. Ce Prêtre aurait pu devenir gênant. Ce n’est pas le plus important en ce moment. La priorité est de découvrir ce que les Chasseurs ont fait par le passé et quelles conséquences cela aura sur l’avenir. »

 

           Cela faisait deux jours que Chun n’était pas venu au bureau. Jacques avait passé la nuit à planquer devant le bâtiment délabré où elle était entrée quelques jours auparavant. Au boulot, il ne fut qu’un fantôme. Mais au moins il était présent. Le supérieur de Jacques et Chun vint lui dire que la jeune femme risquait un blâme pour absence sans excuse. Plus rien n’allait. Le soir, il décida de rentrer se coucher tôt, ne souhaitant pas passer une nouvelle nuit devant le bâtiment. Une nuit qui serait sûrement encore perdue.

           Lorsqu’il entra dans son appartement, il eut la surprise de trouver l’homme maigre à qui il avait demandé des renseignements. Jacques se contenta de se laisser tomber sur un fauteuil avant de lui parler.

« Alors ? fit-il.

-Bonsoir à toi aussi, dit le maigre. Au niveau des services habituels, je n’ai rien trouvé de spécial concernant Chun Yang-Li. Quand à ce Pierrick Chaldo, aucun agent de n’importe quel service ne porte ce nom. Et ce bâtiment n’a rien de spécial.

-Donc ce n’est pas un service habituel. Un service non-officiel.

-Rien de plus dans tout ceux que je connais.

-Mais alors qui est ce Chaldo ?

-Nom de code : Corbeau.

-Quoi ?

-J’ai découvert l’existence d’un service si secret et aux activités si obscures que je n’ai trouvé quasiment rien sur lui. C’est le nom de code sous lequel il est désigné par ce service.

-Il est bien des Services Secrets.

-Mais de quel pays ?

-Comment ça ?

-Ce nom de code le désigne, mais pas comme un agent de ce service. Plutôt comme quelqu’un à surveiller. Je n’ai rien pu apprendre de plus.

-Et le bâtiment ?

-Il est désigné sous le terme : site M. Je n’en sais pas plus. Quand à Chun Yang-Li, sous le code Grue Blanche, elle est désignée aussi à surveiller.

-Quel est ce service ?

-Je crois que ce n’est pas le moment de parler de ça. Tu as l’air fatigué.

-Répond !

-Il n’a pas de nom. Ceux qui connaissent son existence, sans pour autant connaître ses activités, l’appellent le 13ème Bureau. Les quelques bruits qui courent sur eux parlent de sorcellerie, démonologie, vampirisme,… Rien que des joyeuseries de ce genre. »

Jacques ne dit rien. Mais dans quoi c’était fourré Chun ? Il se promit de la sortir de là, même si elle ne voulait pas. Il le devait.

 

           Assya et Anton se préparaient à partir. Ils utiliseraient la cheminée de Pierrick pour rentrer plus vite en Transylvanie. Assya semblait triste de partir. En à peine quelques heures, une amitié était née entre la vampire et Chun.

« Tu pourras revenir, assura Chun. Mais n’attend pas des années. Pour nous autres humains, le temps passe plus vite.

-Tu vas me manquer, dit Assya.

-Toi aussi. Et ne t’en fait pas, je suis sûre qu’un jour Anton te remarquera pour qui tu es vraiment. Belle comme tu es, ce serait étonnant.

-Espérons.

-Assya, appela Anton. »

Les deux femmes se firent une dernière embrassade. Dans un embrasement vert, la vampire et son protecteur disparurent.

 

           Chun ne put s’empêcher de sentir l’injustice faite à Angelina Armose. La jeune fille était morte. Mais jamais personne ne devait savoir dans quelle condition. Quel était donc cet ennemi que redoutaient les Chasseurs au point de devoir mentir sur la mort d’une des leurs ? Comment tout cela finira ? Combien de morts et de souffrance avant que tout soit fini ? Quels secrets lui cachait encore Pierrick ?

            C’est avec ces questions que Chun s’endormit dans les bras de son amour. Un sommeil enfin paisible après un cauchemar de deux jours. Deux jours de ténèbres. Des ténèbres rouges sang. Des Ténèbres Ecarlates.

 

 

FIN

 

Un savoir ancestral. Un héritage maudit. Une quête de puissance. Un combat pour survivre.

A suivre :

LE CORBEAU

 

LIVRE IV

 

Le Dernier Druide

 

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