Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 35 : Appendice

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:13

 

Harry Potter et le secret du Graal

 

 

Appendice

 

 

 

Certains lecteurs se seront peut être demandés, et avec raison, quelles sont les parts de vérité et d'invention que j'ai utilisé tout au long de ce récit pour mettre en scène les chevaliers de la table ronde et leur légende. Le problème étant que, comme je l'ai fait dire à Nicolas Flamel dans le quatrième chapitre : « Les légendes primaires ont été récupérées et réadaptées si souvent qu’il est presque impossible de savoir la vérité aujourd’hui ».

Je vais donc essayer de vous exposer ici les grandes lignes « communément admises » à propos du cycle du Graal. Nombre de chercheurs et de fans se confrontent encore sur ses questions et je ne peux que m'excuser d'avance pour ceux qui ne sont pas d'accord. Je ne fais que répéter mes connaissances personnelles finalement assez limitées.

 

Merlin

 

Merlin est un personnage difficile à cerner. Les différentes manières de raconter une même histoire n'épargne pas les éléments les plus récurrents de ces histoires. Merlin est avant tout un outil au service des dieux, dans la version païenne de la légende, et de dieu, dans sa version chrétienne. Il a toujours été celui qui met les pièces en place selon un destin qu'il connaît à l'avance. Car avant d'être un mage, un sorcier, un druide,... Merlin est surtout un devin. Une entité qui était, qui est et qui sera présent lors des plus grands événements de notre monde. Mais Merlin n'est pas infaillible. L'amour qu'il porte à Viviane va pratiquement le retirer du monde. Les liens amoureux qui le retiennent, symbolisés par la tour d'air, ne l'empêcheront pas toutefois de revenir par moment, mais toujours de manière anonyme, auprès de quelques chevaliers égarés. Preuve que sa mise en place a parfois besoin d'être réajustée.

Sa plus grande tâche sur terre sera d'édifier l'assemblée de la table ronde. Pour cela, il va devoir accomplir plusieurs actions dont s'assurer de la procréation d'Arthur. Merlin permet à Uther Pendragon de coucher avec Ygerne, mariée au duc de Gorlay, en prenant l'apparence de ce dernier. Ce « viol permit » montre à quel point les problèmes moraux humains sont au mieux risibles pour les forces supérieures. Merlin est donc parfois obligé de commettre des actes répréhensibles s'ils sont voués à donner des résultats jugés bons.

Merlin a surtout conseillé Uther Pendragon. C'est là qu'il a eu le plus d'occupations pour préparer ce que deviendrait Arthur. Contrairement à la croyance probablement la plus répandue, ce n'est pas Arthur qui fonda la table ronde mais Uther. C'est là également qu'apparaît un personnage très célèbre de la légende, Léodagan, père de Guenièvre. Il fut l'un des premiers à rejoindre Pendragon autour de la table ronde. Lorsque Uther mourut, c'est Léodagan qui emporta la table et qui la garda pour que Merlin puisse ensuite la confier à Arthur.

 

Arthur

 

Arthur fut conduit auprès d'un père adoptif dès sa naissance par Merlin. La faute commise par Pendragon envers Ygerne ne faisait pas de lui un candidat idéal pour élever cet enfant, en particulier dans la version chrétienne. Il grandit au côté de Kaï, son frère adoptif dont il fera son sénéchal une fois au trône. Tout deux apprennent à manier les armes en compagnie de Bedwyr, leur meilleur ami.

Merlin amènera Arthur à conquérir Excalibur puis le trône de Bretagne. Tous deux, ils feront revivre la table ronde. Kaï et Bedwyr seront les premiers à la rejoindre ainsi qu'un grand nombre de chevaliers dont Gauvain, neveu du roi, considéré comme le meilleur des chevaliers, jusqu'à ce que Lancelot et Perceval arrivent.

Avant d'épouser Guenièvre, Arthur connu quelques aventures amoureuses. L'une d'elle le conduisit dans les bras d'une inconnue du nom d'Anna, qui s'avéra être sa demi soeur, fille légitime du duc de Gorlay et d'Ygerne. Arthur ignorait qui elle était mais ce crime incestueux lui sera néanmoins reproché. De cette union malheureuse naîtra Mordret qui, plus tard, profitera du conflit entre Arthur et Lancelot en Armorique pour asservir la Bretagne. En revenant d'Armorique, Arthur mènera une ultime bataille contre Mordret. Mortellement blessé, Arthur sera finalement emporté dans l'île d'Avalon où règne son autre demi soeur, Morgane. Là, la fée s'occuperait à lui redonner la santé s'il acceptait de rester dans l'île. Plusieurs légendes courent sur la dernière demeure d'Arthur. L'une d'elle considère que le roi serait enterré dans une grotte et attendrait son heure pour revenir réunifier la Bretagne. Des moines de l'abbaye de Glastonbury ont découvert des restes d'un roi et d'une reine et ils les firent identifier comme Arthur et Guenièvre sous la pression de Henry Plantagenêt pour lutter contre les croyances de Cornouailles qui disaient le roi endormit. Les deux corps reposent depuis dans la grande église de l'abbaye.

 

Lancelot

 

Le très célèbre chevalier Lancelot est en fait un pur ajout d'écrivains français, notamment de la part de Chrétien de Troye, l'un des plus célèbres auteurs ayant adapté les romans de la table ronde avec l'anglais Thomas Mallory. A l'origine, Perceval est celui qui trouve le Graal. Mais étant un personnage païen, son comportement n'était pas suffisamment décent aux yeux des auteurs du 13e siècle qui lui substituèrent Lancelot.

En pleine période littéraire de « l'amour courtois », c'est à dire souvent d'histoires adultères, Lancelot finit vite par ne plus être apprécié non plus à cause de sa relation avec Guenièvre. Les plus puritains des auteurs le remplacent par Galaad, le fils que Lancelot a conçu un soir où une potion l'avait trompé et où il croyait coucher avec Guenièvre. Mais là où Lancelot incarne une droiture et une morale toute humaine, Galaad est un personnage plutôt désincarné qui semble au dessus de tout ce qui se passe.

Galaad est en fait le vrai nom de Lancelot, celui que le roi Ban de Bénoïc et son épouse lui avaient donné. Cependant, à la mort de son père lorsqu'il était encore très petit, il fut recueillit par la fée Viviane qui l'éleva dans le château sous le lac. Il était appelé alors « beau trouvé ». Ses cousins, Bohort et Lionel le rejoindront également lorsque leur père, Bohort de Gaunes sera également tué. Plus tard, lorsqu'il partit rejoindre la cour d'Arthur, la dame du lac lui révéla son vrai nom ainsi que celui sous lequel il serait désormais appelé, Lancelot.

Lancelot sera finalement celui qui amènera la table ronde à sa perte. Modèle de droiture, son seul écart, avec Guenièvre, lui vaudra bien des tourments. Lorsque l'affaire fut révélée par Agravain, l'un des frères de Gauvain, Lancelot se retirera de la table ronde et vivra avec Guenièvre dans une forteresse après avoir délivré celle-ci du buchet. Mordret, insistera alors auprès d'Arthur pour que celui-ci se venge. Arthur récupérera Guenièvre et chassera le clan d'Armorique, Lancelot, Hector des Mares, Bohort et Lionel, de Bretagne. Ceux-ci retourneront en France. Gauvain voulait venger la mort de ses frères que Lancelot avait tué en secourant Guenièvre. Appuyé par Mordret, Il convainquit Arthur d'aller en Armorique pour déclarer la guerre aux pays de Bénoïc et de Gaunes. Mordret resta à Camelot pour s'occuper des affaires pendant la campagne d'Arthur et Gauvain. Toutefois il fit rapidement courir le bruit que le roi avait été tué en France et qu'étant son plus proche parent, le trône lui revenait. Gauvain sera tué par Lancelot en Armorique dans une bataille qui fera finalement comprendre à Arthur qu'il a commis une erreur et qui reviendra alors en Bretagne affronter Mordret (sans Lancelot, contrairement à ce que beaucoup ont cru).

 

Perceval :

 

Le premier roi du Graal était donc bien Perceval. Le père de Perceval était un membre de la table ronde, mais il fut tué dans une aventure. La mère de Perceval, sur le point d'accoucher, décida donc de vivre en recluse pour que son enfant ignore tout de la chevalerie. Mais une fois grand, Perceval apprend la vérité et n'a plus qu'une idée en tête, rejoindre la cour de Camelot. De chagrin, sa mère mourra le jour de son départ. Cela constituera un crime aux yeux des auteurs du 13e siècle qui lui préféreront donc Galaad. Le fait que Perceval était connu en tant que héros païen bien avant qu'ils n'écrivent leur version de la légende n'y ait pas étranger non plus.

L'éducation que Perceval avait reçut de sa mère est bien insuffisante. C'est un homme intelligent mais qui ignore beaucoup de choses et à qui on a jamais appris à raisonner de manière complexe. Cela lui vaudra le surnom de Perceval le naïf, ce qui explique aussi le personnage qui lui est réservé dans la série Kaamelott, qui est souvent bien renseignée.

Perceval fera finalement son trou dans l'assemblée de la table ronde. Avec Galaad et Bohort, dans la version chrétienne, il trouvera le château du roi « pêcheur » (mot à double sens pour l'époque puisque le monarque en question s'adonnait effectivement à la pèche). Le roi Pelles fut de ceux qui accompagna Joseph d'Arimathie lorsque celui-ci mena le Graal en Bretagne. Il fut blessé et seul celui qui guérirait sa blessure en posant une question (simplement « de quoi souffres-tu ? ») accéderait au Graal. Perceval posa donc la question au roi Pelles. Galaad mourut alors, sa mission était achevée. Perceval partit avec le Graal sur une embarcation (probablement à Avalon) tandis que Bohort eut la tâche de raconter cette dernière aventure.

 

Excalibur :

 

Il est difficile de parler de l'épée légendaire. On sait que c'est le demi-dieu Govannon qui la forgea mais il en est dit peu de choses au début de la légende. Il est facile de dire en revanche que c'est Merlin qui la récupéra pour la planter dans le rocher bien avant que Arthur ne soit capable de la retirer. Il est bien plus compliqué de dire à quel moment l'épée se retrouva chez la dame du lac qui la rendit par la suite à Arthur.

Je dois réparer une légende. En réalité, ce n'était pas Excalibur qui devait se briser si l'on en faisait mauvais usage mais l'épée que portait Perceval. Toutes deux, par contre, ont été forgées par Govannon. C'est donc Perceval qui brisa son épée quand, au beau milieu de la fureur d'un combat, il donna inutilement un second coup à son adversaire (l'épée de Perceval pouvait, selon certaines légendes, battre n'importe quel adversaire en un seul coup). L'épée ne pouvait pas être brisée deux fois, sinon, Govannon mourrait en la reforgeant. Il put la réparer cette fois-ci mais pria Perceval de ne plus en faire mauvais usage.

La fin d'Excalibur semble beaucoup plus clair que sa création. Selon la version la plus courante, Arthur, mortellement blessé par Mordret, se rendait au rivage pour que Morgane vienne le chercher et l'emmène à Avalon. Il était accompagné par Girflet. Arrivé au bord de mer, le roi ordonna au chevalier d'aller jeter Excalibur dans un lac derrière une colline (en Cornouailles, on raconte qu'il peut s'agir de deux lacs, soit le Dozmary Pool dans les collines de Bodmin que l'on dit sans fond, soit le Loe Pool à un mile au sud-ouest de Helston). Girflet s'y rendit mais n'eut pas le coeur de jeter Excalibur. Il jeta donc sa propre épée, cacha Excalibur et revint vers le roi. Celui-ci lui demanda ce qu'il avait vu et Girflet ne put répondre. Sachant que le chevalier lui avait menti, Arthur lui ordonna d'y retourner. Mais à nouveau, Girflet ne put jeter l'épée et se contenta de jeter le fourreau. Il prétendit au roi que rien ne s'était passé mais Arthur savait qu'un prodige devait avoir lieu. Girflet fut donc forcé de retourner une troisième fois au lac et se résoudre à y jeter Excalibur. C'est alors qu'un bras émergea du lac jusqu'à hauteur du coude, saisit l'épée par la poignée et la brandit trois fois avant de l'engloutir dans les profondeurs.

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