Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 8 : Chapitre 5 : Brocéliande

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:44

 

Harry Potter et le secret du graal.

 

Chapitre 5 : Brocéliande

 

 

 

La forêt de Brocéliande étendait sa frondaison à perte de vue. Pour quiconque la méconnaît, elle est un labyrinthe sombre où il est facile de s’égarer hors des chemins de promenades tracés par les moldus. S’y engager est donc déconseiller lorsque l’on a aucune intention de suivre un quelconque sentier. En particulier lorsque l’on est quatre jeunes gens fraîchement arrivés par-delà la mer.

Harry, Hermione, Ron et Ginny étaient entrés en toute illégalité en France. Les frontières de chaque pays étaient étroitement surveillées par des sortilèges, en particulier en ce qui concerne le transplanage. Il avait fallut toute l’intelligence d’Hermione pour les franchir sans encombre. Mais le danger était toujours présent. Seule la forêt enchantée de Brocéliande leur garantissait de ne pas être repérés par les autorités. Mais maintenant qu’ils erraient tous les quatre entre les arbres centenaires, ils se demandaient si cela n’aurait pas été préférable.

Ils savaient que de nombreuses créatures vivaient sous les feuilles bercées par le vent de la forêt bretonne. Sans compter qu’ils n’avaient qu’une idée assez vague de l’endroit vers lequel ils devaient se diriger. Harry utilisait régulièrement l’enchantement des quatre points qui leur permettaient de se repérer. Mais ils n’avaient encore trouvé aucun endroit indiqué par Falmel.

 

« Moi je dis qu’on est perdus, fit Ron d’un air maussade, on ferait mieux de rebrousser chemin jusqu’à la dernière clairière et que l’on s’assure de la direction.

_ Arrête de râler ! S’exclama Ginny. Harry a vérifié plusieurs fois depuis la clairière. C’est impossible que ce soit ailleurs. »

 

Ron se tue en regardant Hermione dans l’espoir qu’elle le défendrait. Mais cette dernière avait besoin de tout son souffle pour suivre le rythme de Harry et lui fit juste un signe de tête pour qu’il continue d’avancer.

Bien que chacun commence à fatiguer, Harry, lui, continuait de marcher à grandes enjambées en parlant peu. Aucun buisson, aucune ronce ne semblait calmer sa détermination. Il jetait des regards partout en quête de l’un des indices que Flamel leur avait confié. Mais jusque là, il n’en trouvait aucun. Harry escalada un énorme tronc et se tint en son sommet. Son visage s’éclaira soudain.

 

« Le ruisseau ! Voilà le ruisseau. »

 

Quelques mètres plus loin en effet, un petit filet d’eau sortait d’entre deux énormes rochers et s’étendait à terre en une petite mare avant de serpenter sur le sol en s’enfonçant dans les profondeurs de la forêt. Il se retourna, souriant, vers ses amis. Il vit Ron tenir la main d’Hermione et l’aider à franchir divers obstacles de leur chemin. Ginny venait d’arriver au pied de l’arbre et Harry l’aida à se hisser sur le tronc couché. Elle faillit glisser et s’accrocha à lui. Il la retint de ses bras et l’enlaça. Elle lui sourit et s’approcha pour l’embrasser mais ils furent interrompus par la voix d’Hermione.

 

« Harry, s’il te plaît, est-ce qu’on pourrait s’arrêter ? Je n’en peux plus. »

 

Occupé à rechercher les indices de Flamel, il en avait oublié qu’Hermione ne faisait pas de quidditch et n’avait pas la même résistance physique que les autres. Avec Ginny et Ron, il la soulevèrent du sol et la firent s’asseoir contre une énorme racine qui atteignait presque les premières branches d’un chêne juste à côté d’eux. Ron s’assit à côté d’elle et la prit dans ses bras. Confortablement installée, Hermione récupéra peu à peu ses forces.

Harry et Ginny s’enlacèrent à nouveau et Ron préféra soudain observer un oiseau en train de chanter. Ils restèrent ainsi quelques instants sans rien dire. Harry regardait le ruisseau s’écouler tandis qu’il sentait le souffle chaud de Ginny sur son cou.

 

« Nous n’avons plus qu’à le suivre. Longer l’embranchement le plus au sud, puis celui qui passe entre les deux hêtres centenaires. Et enfin le lac.

_ Tu ne penses plus qu’à ça, fit Ginny. Je comprends que tu veuilles en finir, mais je vois bien que tu t’épuises aussi. Pourquoi dois-tu aller aussi vite ? Voldemort ne risque pas de s’envoler après tout.

_ Ce n’est pas que ça mon ange. Je crois qu’un autre mystère m’attend derrière tout ça. Après tout ma mère faisait parti du secret de la légende. Même Voldemort ne pouvait pas le savoir. Alors quel est le rapport avec tous ça ? Et s’il n’y en a pas, quel est le rapport avec moi ? Pourquoi je suis le seul à pouvoir trouver le graal ? Plus nous avançons vers la confrontation finale, plus les questions s’amoncellent. Je ne sais pas si je finirai par trouver la solution.

_ Attends ! Moi je peux au moins t’aider à adoucir ton esprit. »

 

Ginny approcha ses lèvres et embrassa Harry. Pendant quelques instants, il ne pensa plus au graal, ni à Merlin et encore moins à Voldemort. Il pensa à la nuit qu’il avait passée avec elle au terrier, peu avant leur départ. Il ignorait s’il aurait l’occasion de retrouver un tel moment d’intimité avec Ginny avant la conclusion de leur quête. Il ne pouvait que l’espérer.

Il savoura plusieurs fois les lèvres de Ginny lorsqu’elle s’écarta soudain de lui.

 

« Qu’est-ce que c’est que ça ? »

 

Harry, Ron et Hermione regardèrent dans la direction que leur indiquait la petite rousse. Au bord de la mare se tenait une créature à l’allure chevaline mais recouverte d’écailles qui s’abreuvait d’eau fraîche. Il avait de grandes ailes et sa tête ressemblait à celle d’un dragon. Harry reconnut immédiatement un sombral et s’étonna que les autres en soient effrayés. Puis il se souvint qu’aucun d’eux n’en avait encore jamais vu.

 

« C’est un sombral, dit-il, il ne nous fera aucun mal. Mais… comment se fait-il que vous puissiez le voir ? Vous avez vu la mort ? »

 

Hermione, Ron et Ginny se regardèrent étonnés puis Hermione se frappa le front.

 

« Oui, bien sûr. Le mangemort, en juin dernier.

_ Ah ! Ceux qui sont entrés dans Poudlard, se souvint alors Ron.

_ C’est vrai que l’un d’eux a été tué par erreur par l’un de ses amis et que nous étions là à essayer de les repousser, compris également Ginny.

_ C’est donc à ça que ça ressemble, reprit Ron. »

 

Ils tournèrent à nouveau la tête vers l’animal.

Mais soudain le sombral leva la tête et se mit à courir dans leur direction. Aucune d’entre eux n’eut le temps de faire le moindre geste que la créature était sur eux et essaya de les mordre. Mais il ne s’attarda pas et se mit à galoper rapidement à travers les arbres. Harry et Ginny qui s’étaient jetés contre le tronc, se relevèrent avec appréhension.

 

« Je ne comprends pas, fit Harry. Même un sombral sauvage n’attaque pas les humains. Qu’est-ce que tu en pense Her… »

 

Il vit alors que Hermione ne s’était ni allongée ni jetée à bas de l’arbre mais tenait fermement sur ses deux jambes, brandissant sa baguette, et scrutait les environs de la mare.

 

« Tu ne te souviens pas de ce que nous a dit Hagrid à propos des sombrals Harry ? Fit elle toujours concentrée sur le ruisseau. Ils préfèrent s’enfuir que de se battre mais ils sont alors capables d’attaquer ce qui se trouve sur leur route. Nous étions sur le chemin de fuite de ce sombral. Ce qui veut dire qu’il fuyait quelque chose par là bas. »

 

Harry, Ron et Ginny n’eurent pas besoin de se le faire répéter. Ils sortirent aussitôt leurs baguettes magiques et cherchèrent également ce qui avait fait fuir la créature. Mais ils ne voyaient rien. Au moment où Harry commença à penser que le sombral s’était peut être effrayé pour rien, il entendit un sifflement et leva les yeux.

 

« Attention ! »

 

Il tira Ginny vers lui et ils se plaquèrent à nouveau contre le tronc dans lequel se figea une flèche dans un bruit sourd. Harry entraîna Ginny dans les branchages de l’arbre couché tout en s’assurant que Hermione et Ron s’abritaient entre les racines.

 

« Qu’est-ce que c’est ? Demanda Ron à voix basse mais suffisamment audible pour Harry. Tu crois que ce sont des centaures ?

_ Non, répondit Harry, ils ont des flèches mieux taillées que celle là. Mais je ne sais pas qui pourrait utiliser des arcs.

_ Des skavens, s’exclama Hermione. Ce sont des hommes rats. Ils sont très agressifs.

_ Qu’est-ce qu’on peut faire ? Demanda Ginny.

_ Se défendre, reprit Hermione. Ils n’aiment pas beaucoup la magie et ne devraient pas pouvoir contrer nos sorts.

_ Couchez-vous ! Hurla Ron. »

 

Cette fois-ci ce fut plus d’une dizaine de flèches qui se plantèrent sur le tronc, tranchant même une branche.

 

« Vous allez bien ? Fit la voix d’Hermione.

_ Oui, répondit Harry. Mais ils commencent à être agaçants. »

 

Il pointa sa baguette vers un imposant buisson dont il était sûr d’avoir vu plusieurs flèches partir.

 

« Reducto ! »

 

Le buisson s’affaissa sur lui-même et trois êtres poilus s’éparpillèrent pour aller se cacher derrière les arbres. Mais aussitôt trois sortilèges de stupéfixion les atteignirent et ils s’écroulèrent sur le sol.

 

« Bien joué ! Fit Harry. Mais faîtes attention, ils sont plus nombreux. »

 

A peine avait-il finit sa phrase que des couinements suraigus s’élevèrent des rochers et que des skavens s’élancèrent en direction de l’arbre armés non seulement d’arcs mais également de lances. Harry envoya une créature rouler jusque dans la mare grâce à un sort de désarmement. A ses côtés Ginny lança son fameux maléfice de chauve furie ce qui occupa une partie des hommes rats pendant quelques minutes. Hermione et Ron stupéfixèrent chacun un skaven puis s’allongèrent à nouveau tandis qu’une nouvelle vague de flèches se figèrent dans l’arbre. Une lance vint se planter juste entre Harry et Ginny.

 

« On est pas assez protégés, s’exclama-t-elle. Expelliarmus !

_ Je sais, mais on n’a pas mieux pour l’instant, fit Harry tandis que le skaven qui les avait attaqué se retrouva sans sa nouvelle lance à plusieurs mètres au dessus du sol. Il serait trop dangereux d’essayer de bouger maintenant. »

 

Des éclairs de stupéfixion volaient dans tous les sens et les hommes rats s’écroulaient au sol. Il n’en resta plus qu’une petite poignée lorsque Harry et Ginny entendirent un cri de douleur aigu venant des racines.

 

« Hermione ! Murmura Ginny avec un regard affolé. Elle n’est quand même pas… »

 

Harry désarma un nouveau skaven sans répondre. Il essayait de se concentrer sur les ennemis restants en priant qu’Hermione n’ait pas été gravement blessée. Ou pire. Il visa un autre homme rat mais fut surpris de le voir soudain s’écrouler alors que personne ne l’avait touché. Ses compagnons encore debout s’affaissèrent également. Il n’en revenait pas. Avec prudence il sortit des branches et s’avança doucement, couvert par Ginny. Il vit alors une jeune femme près de la mare qui le regardait tranquillement. Harry la pointa de sa baguette bien qu’intérieurement, sans savoir pourquoi, il était persuadé que cette précaution était inutile. Ginny, elle, n’avait même pas pris la peine de lever le bras.

La jeune femme s’avança avec grâce. Harry cessa de la viser tandis que Ginny le rejoignait.

 

« Bonjour mes jeunes amis. Je crois que vous me cherchiez. Mais les nouvelles vont vite et je dois vous mettre à l’abri avant que d’autres créatures plus dangereuses ne vous trouvent. Vous allez venir avec moi et je prendrai soin de vous pour cette nuit.

_ Mais… notre amie est blessée, fit Ginny. Nous devons l’aider.

_ Je sais, repris la jeune femme, je n’ai aucune intention de la laisser ici. Allons la voir. »

 

Ils se dirigèrent rapidement vers les racines de l’arbre couché. Ils trouvèrent Ron, pleurant tout en tenant le dos d’Hermione contre lui. Sur le ventre de cette dernière s’étalait une grosse tache d’un rouge sombre. Harry ne connaissait aucun sort de soin et commença à avoir très peur. Mais la jeune femme se pencha sur Hermione et souleva son tee-shirt pour dégager son ventre. La plaie n’était pas belle à voir et Ginny détourna ses yeux remplis de larmes pour les cacher au creux de l’épaule de Harry. La jeune femme posa doucement une main sur la blessure et ferma les yeux. Entre ses doigts, Harry crut apercevoir une faible lumière. Puis la jeune femme se releva et ils ne virent plus la moindre trace de plaie. C’était comme si Hermione n’avait jamais été touchée.

Mais la jeune femme ne semblait pas s’en réjouir trop vite.

 

« Elle a perdu beaucoup de sang, expliqua-t-elle. J’ai refermé la blessure mais elle doit reprendre des forces. Les garçons, portez-là jusque chez moi. Je pourrai lui donner de plus amples soins. Quant à toi petite, ne t’inquiète plus et sèche tes larmes. Marche avec moi jusqu’à mon château. »

 

Bien qu’elle n’ait jamais vu la jeune femme auparavant, Ginny se jeta dans ses bras et ne cessa de la remercier entre deux sanglots. La jeune femme lui sourit et lui caressa doucement les cheveux tout en regardant Harry relever Hermione avec l’aide de Ron. Ce dernier sembla sortir d’un rêve lorsqu’il fut debout et se tourna vers la jeune femme.

 

« Mais… qui êtes-vous ?

_ Il est vrai que je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Viviane. Mais dans les légendes je suis nommée fée Viviane. Mais peut être que vous saurez mieux qui je suis si je vous dis que l’on m’appelle également la dame du lac. »

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