Bye Bye Tonight

Chapitre 3 : Baguette & Magie

Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/04/2013 05:10

Elle ouvrit les yeux, et les referma aussitôt. Elle se sentait aussi fatiguée que si elle n'avait pas dormi. Elle entendit du bruit, et sentit l'odeur de la nourriture chaude, et ne put s'empêcher de se redresser. Lucy était assise sur le sol de la tente, avec un bol de nourriture chaude - du bouillon? - et aussi une bouteille de vin. Elle servit Hermione qui mangea de bon appétit et fit honneur à son hôte. Quand elle eut fini, elle n'eut pas le courage de se lever tout de suite. Elle vit les yeux brillants de Lucy, qui semblait attendre son consentement pour épancher sa curiosité ; Hermione hocha la tête pour lui faire signe de déballer son sac et de poser ses questions.

« Tu es vraiment de notre monde ? »

La sorcière hocha la tête, se blottissant dans ses couvertures chaudes. Elle appréciait la compagnie de la petite fille, elle semblait la plus amicale des gens du camp. Hermione s'installa de manière confortable, et se tint assise en tailleur face à la blonde ; qui se tenait dans une position similaire, sauf qu'elle n'avait pas de couverture en fourrure fauve sur les épaules.

« Et Trompillon dit que tu es sûrement une sorcière, que tu as formé la lumière bleue et que tu nous a jeté un sort. »

Trompillon ? C'était le petit roux ? Hermione grimaça, puis soupira.

« Je ne sais rien sur la lumière bleue. Et je ne vous ai pas jeté de sort ! » s'insurgea t-elle.

Elle ne savait pas si il fallait taire ou pas qu'elle était une sorcière, aussi préféra t-elle esquiver la question. Elle ne tenait pas à mentir à sa nouvelle amie, mais elle ne tenait pas non plus à lui faire confiance trop vite. Lucy se dépêcha de se lever et lui sourit.

« Mes frères et Caspian nous attendent sur la piste d'entraînements. Ils veulent voir de quoi tu es capable. Si j'étais toi, j'irai prendre un bain, puis je m'habillerais vite. »

Sur ce, elle se sauva comme un lapin. Hermione mit quelques temps avant de se lever, puis alla sur les conseils de Lucy vers l'endroit où elle s'était lavée la veille. C'était un endroit éloigné, muni d'un lac et d'un bassin d'eau que des gens - des soldats ? - faisaient chauffer. Elle entra dans l'eau qui se révéla tiède mais propre ; au moins personne n'était passé avant. Elle sa savonna et rinça ses cheveux, puis s'habilla à la hâte d'une chemise blanche et d'un pantalon qu'elle avait trouvé, et elle supposa qu'on ne lui dirait rien, et si au contraire on venait à lui poser des questions, elle avouerait simplement avoir eu envie d'être à l'aise, même si cela se révélait être à l'aise habillée comme un homme. Alors qu'elle allait entrer dans le camp, un toussotement courtois la fit lever la tête. Une très belle femme au teint pâle était là, habillée de blanc. Elle s'inclina avec un hochement de tête gracile, comme si elle avait été royale et que toute sa personne était en cristal cassable. Hermione resta immobile, cette femme ne lui inspirait pas confiance.

« Bonjour, Hermione ... »

Sa voix était sensuelle, mais pleine d'un venin qu'elle avait du mal à contenir : son visage était pris par de légers spasmes qui révélaient une grimace atroce de par son air cruel et malfaisant. Mais Hermione ne bougea pas ; les apparences étaient-elles trompeuses ? Elle avait envie de fuir à toutes jambes loin de cet endroit de dingue, et de retrouver Harry et Ron. Mais ce n'était pas le moment pour être nostalgique !

« Je crois que tu as perdu ça, je l'ai retrouvé pour toi » murmura de nouveau la pâle inconnue.

Et elle tendit la baguette d'Hermione devant elle. La sorcière resta un instant pétrifié : comment était-ce possible ? Elle avait cherché autour d'elle, elle était sûre de n'avoir rien vu ! Sûre ? Non, en réalité elle n'en savait rien, peut-être que sa baguette avait été là, parmi les branches ... Elle était liée à sa baguette, comment aurait-elle pu ne pas la sentir, si elle avait été là ? Et pourtant, cette femme aux allures de louve la tenait entre ses longs doigts crochus.

« Pourriez-vous me la rendre ? S'il vous plaît ? » demanda Hermione du ton le plus poli qu'elle pouvait. Hélas, cela ressemblait plus à un ton froid et indifférent, mais l'inconnue lui fit un large sourire. Un requin aurait eu le même si il avait pu. Elle avait l'air carnassier, si dangereuse qu'Hermione recula d'un pas, manquant de renverser sa bassine d'eau à présent froide. Elle hésita : crier au secours ? Ce n'était peut-être pas judicieux, et puis elle ne voulait pas passer pour une faible, elle avait tout de même accompagné Harry durant toutes ces années et ils avaient bravés mille dangers, tous les trois avec Ron. La femme face à elle accentua son sourire.

« Bien entendu. Mais il y a une contre partie. Tu n'as entendu qu'un son de cloche : je ne suis l'ennemie de personne. Ce sont eux qui s'en sont pris à moi. »
« De quoi parlez-vous ? »

C'était vrai : c'était quoi cette histoire, encore ? Hermione remarqua un éclair furtif dans les yeux blêmes, et frémit. Cette femme avait sa baguette, et cela ne présageait rien de bon.

« On me nomme la Sorcière Blanche. Entre sorcières, nous devrions nous comprendre. On m'a souvent rabaissée pour les pouvoirs que j'ai ; sais-tu ce que cela fait ? D'être seule, rejetée par tous ? Ceux qui t'ont hébergés sont ceux qui m'ont fait subir mille tourments. Si ils savent ce que tu es, ils te feront subir le même sort, tu as vu avec quel genre de créatures ils traînent ! »

Mais sa tirade, qui prenait des accents de fureur, prit fin quand une flèche se planta aux pieds de la sorcière blanche. Un cri ,puis d'autres, et Hermione ne tarda pas à être entourée d'archers de tout genre, cela allait du nain au centaure, en passant par Peter et Edmund, qui se mirent devant elle dans un élan de courage qui n'était pas sans lui rappeler Harry et Ron. La Sorcière poussa un cri, et elle dut se sentir acculée car elle disparut dans un rideau de fumée blanchâtre. Edmund et Peter se tournèrent vers Hermione.

« Tout va bien ? » s'inquiéta le blond qui avait sorti son épée. Hermione répondit à sa question par un hochement de la tête. Elle allait bien oui, mais elle sentit un frémissement dans tout son être. De la peur. Qu'allait-elle faire, sans baguette ? Et même si elle ne croyait pas la Sorcière Blanche, pas complétement, pas du tout même, elle avait peur ; peur de comment tous ceux qui l'entouraient réagiraient quand ils apprendraient qu'elle était une sorcière. Etait-elle réellement l'origine de la lumière bleue ? Et comment était-elle venue ici ? La Sorcière Blanche semblait être la seule à pouvoir lui fournir des réponses, et accessoirement sa baguette ; jusqu'où pourrait-elle aller pour avoir des réponses ? Elle ne sut pas se répondre alors qu'elle s'éloignait, encadrés de ses gardes du corps.

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