Un amour hors du temps

Chapitre 14 : Le départ.

3297 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:21

Maeldan les avait emmené jusqu'au grand hall où quelques élèves qui avaient déjà eu connaissance de l'évènements étaient rassemblés. Harry venait à peine de se stabiliser lorsque Lily s'était précipitée vers lui pour s'assurer qu'il allait bien. Il sentit Severus se décaler sans doute gêné de se retrouver si proche de son ex meilleure amie.

C'était sans doute ce qui l'avait le plus surpris à cette époque. Apprendre que son professeur de potions qui le détestait tant avait été l'ami de sa mère bien avant Poudlard. Harry avait, ainsi, d'autant mieux comprit la haine que lui vouait le Severus Rogue adulte. Harry, en plus de lui rappeler l'adolescent qui l'avait intimidé durant ses années d'étude, lui rappelait ce qu'il avait perdu. Sa meilleure amie, en d'autres termes.

Harry rassura de son mieux celle qui allait devenir sa mère dans quelques années et se dégagea pour se tourner vers les maraudeurs qui étaient à proximité. Les trois hommes qui comptaient pour Harry affichaient une expression de profond soulagement. Harry eut juste le temps de voir du dépit et de la colère sur le visage de Pettigrew avant que celui ne cache ses véritables sentiments.

« C'était tu sais qui, n'est ce pas ? »Chuchota Lily avec crainte.

« Ouai avec les mangemorts… Vous étiez au village aussi ? »

« Oui… » Déclara Remus en détournant son attention du phénix qui reposait sur le bout de la rampe de l'escalier. « Heureusement, on a croisé Lily. Elle était seule. Merlin seul sait ce qui serait arrivé s'ils l'avaient trouvé avant nous. »

Lily étouffa un sanglot qui poussa James à s'avancer et à le serrer contre lui. Lily ne protesta pas contre le geste. Au contraire, elle enlaça davantage le jeune homme. Harry se retint de sourire en voyant le premier geste affectueux que ses parents montraient l'un pour l'autre. C'était un beau cadeau de départ.

« Qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Vous savez qui n'avait jamais pris le risque d'attaquer si près de Poudlard. Il a trop peur de Dumbledore. Tout le monde le sait. » Réfléchit Sirius.

« Il venait pour moi. Un mangemort récemment recruté à l'école aura parlé de moi. »

« Comment ? Toutes les communications sont suspendues. »

« Il y a toujours un moyen de communiquer, Sirius. Tu le sais. » Fit Remus sombrement.

Sirius laissa son regard glisser vers ses amis et soupira, bien placé pour savoir que quelqu'un de déterminé trouvait toujours le moyen de déjouer les règlements.

Harry jeta un regard vers Severus et vit qu'il avait les poings serrés. Il sentit son cœur se serrer. A ce stade, Harry savait que son petit ami était proche de ne jamais devenir mangemort, un serviteur de Voldemort. Mais Harry savait qu'il ne pouvait pas laisser cela arriver. Il ne savait pas quelles seraient les conséquences sur son présent s'il changeait cela. Elles seraient mauvaises certainement. Severus avait été espion au cours des deux guerres. Il avait dû donner d'innombrables informations cruciales aux ennemis des mages noirs. Trop de choses dépendaient du fait que Severus Rogue ait été un mangemort puis un espion. Harry savait qu'il devrait faire en sorte que Severus rejoigne Voldemort. Or, cela impliquait de blesser cruellement l'amour de sa vie. Et cela crevait le cœur d'Harry.

« Il ne t'a fait aucun mal, n'est-ce pas Zach ? »

Harry se tourna vers Sirius qui avait parfois les mêmes intonations que son futur lorsqu'il était inquiet à son propos. Harry secoua la tête et déclara à son futur parrain que l'homme ne lui faisait pas vraiment peur.

« Pas lorsqu'il est si près de Dumbledore. Vous n'imaginez pas ce dont est capable Dumbledore. L'homme est effrayant en plein duel. »

« Ry, je vais à la salle commune. » Intervint soudain Severus.

« Ok, on se voit plus tard… S'il te plait. J'ai besoin de te parler. »

Severus hocha la tête et s'éloigna vivement en un mouvement où l'on pouvait entrevoir l'ombre de celui qu'il deviendrait plus tard. Harry détourna les yeux et les posa sur le groupe que formait les maraudeurs et Lily.

« Qu'est-ce qu'il y a, Zach ? Tu as l'air grave, tout d'un coup. » Fit cette dernière ?

« Il est temps que je repartes. Maeldan dit que je suis prêt. »

Les yeux de Lily s'assombrirent à ces mots, comme ceux de trois des maraudeurs. Harry en fut touché. Cela signifiait qu'il avait été apprécié, voir aimé en tant qu'ami. Pour lui-même.

« Mince, Zach ! Tu pourrais mettre les formes. » Râla Sirius d'une voix rauque.

« Désolé, Sirius. »

« Qu'en parts-tu ? » Demanda Remus, sombre.

« Aujourd'hui… Ce soir, certainement. »

« Est-ce qu'on te reverra ? » S'informa James.

« Oui, promis. »

Le groupe sembla heureux de cet état de fait. Harry retint à grand peine un profond soupir. Ce n'était tout à fait la vérité pour Lily et James. Malheureusement, ils ne le reverraient jamais comme un adolescent. Ils ne le reverraient que comme un nourrisson et ils ne sauraient jamais que Zachary avait été le fils. Serait un jour leur fils. En dehors de Severus er Dumbledore, personne ne savait avec certitude que le visiteur du futur était un elfe des bois. L'espèce était trop rare pour être facilement identifiée. Et, Lily ne savait pas encore qu'elle avait du sang et de la magie elfique en elle. Elle n'avait pas reçu l'héritage à ses seize ans. La magie elfique n'était pas assez puissante en elle pour qu'elle s'active. Ce qui n'avait pas été le cas pour Harry. Lily ne découvrirait la vérité sur son héritage qu'à la naissance de son fils. Harry avait appris par Maeldan que le phénix avait perçu que sa magie elfique était assez puissante pour s'activer à ses seize ans. Maeldan s'était donc présenté à Lily et James le lendemain de la naissance d'Harry pour les avertir. Mais, même alors, ils pourraient ne jamais faire le lien avec Zachary Serpendor. Le changement physique chez Harry avait été très important. Peut être trop important pour qu'il soit reconnaissable. Peut-être sa mère aurait pu avoir des doutes si elle était passée par la même expérience…

Quant à Sirius, Remus et Dumbledore… Ils ne le sauraient qu'après l'anniversaire de ses seize ans. James et Lily avaient, de toutes évidences, gardé le secret sur l'héritage elfique de Harry. D'ailleurs, le jeune homme en avait eu la confirmation par Maeldan. Harry se doutait que la prophétie à son encontre n'y était pas pour rien. Ses parents avaient pensé que cela donnerait une chance supplémentaire à leur fils de s'en sortir.

Le point positif, c'était qu'Harry pourrait parler de son expérience avec Remus, Sirius… et Dumbledore, bien sûr.

« Tu peux nous dire combien de temps on aura à attendre notre ami ? » Demanda Remus en le serrant brièvement contre lui.

« Cela viendra vite, Remus. Et, je te préviens, tu auras une grosse surprise. »

« Merci de prévenir. »

Ce fut au tour de Sirius de lui donner une étreinte fraternelle. Harry sentit sa gorge se serrer en songeant à ce qui attendait son parrain. Alors, il ne put s'en empêcher.

« Reste confiant en l'avenir, Sirius. Tu verras, ça ira. »

Sirius se dégagea et hocha la tête malgré son expression perplexe. Harry enlaça ensuite Lily et profita de la dernière embrassade qu'elle lui ferait. Il profita des derniers instants avec sa mère. Puis, ce fut son père qui lui donna une accolade virile et amicale. Harry se détacha avec un soupir. Il était un peu déçu par ces dernières étreintes avec ses parents car il aurait aimé faire beaucoup plus.

Puis, finalement, il passa à Queudver. Il le serra contre lui avant que l'animagus n'ait eu l'occasion de s'y soustraire. Toutefois, en dépit des apparences, l'étreinte n'avait, bien sûr, rien d'amicale.

« Sois certain, Queudver, qu'un jour, tu paieras pour toutes tes trahisons. »

Harry relâcha rapidement le jeune homme qui le regardait avec une terreur pure. Harry adressa un bref sourire au groupe avant de se diriger vers la salle de classe vide où Severus et lui se retrouvaient pour étudier. Il était certain que c'était là qu'il trouverait Severus contrairement aux dires de ce dernier.

Alors qu'il approchait de sa destination, il sentit Maeldan se percher sur son épaule droite. Ce qui lui donna le courage de pénétrer dans la pièce. Et, comme il s'y attendait, Severus était bien là, assis tranquillement à un bureau. A l'entrée de son petit ami, le serpentard se leva et fit face à celui-ci. Harry, dès qu'il vit l'expression inscrite sur son visage, comprit que le jeune homme avait réalisé que c'était le jour du départ pour Harry. Ce n'était pas une surprise. Severus Rogue avait toujours eu une importante capacité de déduction.

« Tu pars ? »

La gorge serrée en prévision de la confrontation qui allait avoir lieu entre eux, Harry hocha doucement la tête. Il ferma un bref instant les yeux lorsque Severus se redressa avec une évidente détermination.

« Je veux savoir ton nom. Ou l'époque d'où tu viens. Mieux encore, viens me voir lorsque tu seras rentré à ton époque. Promet moi ! »

« Je ne peux pas faire cela. »

« Pourquoi ?... Tu as hontes ? »

« Non ? Ce n'est pas cela. »

« Quoi alors ?... Tu ne veux pas de moi, n'est ce pas ? »

Harry ne répondit pas. Comme il le soupçonnait, Severus avait sauté immédiatement à cette conclusion. Severus avait une telle vie qu'il soupçonnait toujours le pire. Il ne pensait pas mériter la moindre considération.

« Tu m'as menti. Tu ne m'aimes pas vraiment. Tu t'es servi de moi !3

Harry ne répondit pas, le cœur déchiré. Il rêvait de nier mais il savait qu'il ne pouvait pas le faire. L'avenir dépendait du fait que Severus croit « cette vérité ». Et, ainsi, Severus Rogue ne chercherait pas à trouver Zachary Serpendor.

Le silence d'Harry sembla conforter Severus dans son impression. Le visage du garçon se vida de toute émotion et Harry vit, avec un certain malaise, que le garçon ressemblait plus que jamais à son futur.

« Je vois. Ne t'approche plus de moi, Serpendor. Tu le regretterais. »

Sur ces mots, Severus bouscula violemment Harry et sortit sans un regard en arrière. Harry vacilla un peu sous l'effet de la douleur émotionnelle. C'était une chose étrange lorsqu'une douleur était émotionnelle. Du point de vue d'Harry, c'était bien plus douloureux que toutes blessures physiques. Et, il savait de quoi il parlait puisqu'il avait subi le doloris des mains même de Voldemort. Oui, du point de vue d'Harry, cette douleur là était bien plus douloureuse. Harry aurait pu jurer qu'il avait senti son cœur se briser lorsque Severus l'avait quitté.

« Maitre Harry ? »

« Je vais bien, Maeldan. Nous passons voir Dumbledore et nous pourrons partir. »

Maeldan ne répondit rien. Du moins pour le moment. Mais Harry devinait que le phénix n'approuvait pas sa décision de ne pas revoir Severus, il ne résisterait pas à l'idée d'en parler. Le phénix têtu n'aurait de cesse de le convaincre.

« Bon, allons y. » Souffla finalement Harry en prenant la direction du bureau directorial.

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Il était près de onze heures, le lendemain matin lorsque Severus réapparut aux yeux de tous. Après avoir quitté Zachary, il avait rencontré ses meilleurs amis qui lui avaient parlé. Encore furieux, Severus les avait écouté parler, avec plus d'attention que d'habitude, du Seigneur des ténèbres. Pour la première fois, il avait vraiment été tenté. Le lord noir pouvait lui apporter de qu'il désirait avait dit Rosier. Puissance et acceptation. Un groupe auquel appartenir, comme une sorte de famille. Cela avait été tentant après la trahison de Ry… Non, Serpendor ! Très tentant. Severus s'était laissé convaincre par ses amis et les avaient suivis jusqu'auprès du seigneur des ténèbres. Il avait tout dit de ce qu'il savait du voyageur du futur… Ce qui n'était pas grand-chose en réalité. Toutefois, le lord avait accepté dans ses rangs. Severus avait reçu la marque. Il était devenu un mangemort.

Et, maintenant, il n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision. Il rentra directement au dortoir, voulant s'allonger sur son lit et oublier les derniers évènements qui avaient perturbé sa vie.

Severus, arrivé sur place, fronça les sourcils lorsqu'il découvrit un livre qui ne lui appartenait pas posé sur son lit, à une page bien précise. Severus reconnut le grimoire que Serpendor lisait les premiers jours de son arrivée. Ce livre sur les elfes. Severus ne s'en empara pas tout de suite, préférant axer son attention sur le mot posé à côté. Ce n'était pas un message de Serpendor. Il ne connaissait pas cette écriture stylisée et fine.

« Severus Rogue,

Notre ami du futur avait de nombreuses responsabilités qui l'on forcé à prendre des décisions contre son grés. Pour le bien de tous, il a laissé ses désirs de côté.

C'est donc contre son grés que je vous incite à lire cette page particulière à propos des elfes des bois.

J'espère vous voir ensemble et heureux dans l'avenir.

Garde confiance en l'amour.

Un ami. »

Severus fronça les sourcils et laissa le mot glisser sur le matelas. Il hésita puis ramassa le livre.

« Le lien d'âme.

Le lien d'âme est similaire au lien qui unit les âmes sœurs. Cependant le lien d'âme ne lie pas des personnes prédestinées, comme les veelas par exemple mais une fois formé, il est aussi inaltérable.

Les races qui illustrent le mieux le lien d'âme sont les vampires et les elfes des bois. Le cas des elfes des bois étant celui qui nous intéresse le plus, nous le développerons davantage.

L'elfe des bois n'a effectivement pas de compagnon prédestiné par sa magie. L'elfe des bois, comme le vampire, choisit de lui-même et consciemment son compagnon de vie. Alors seulement le lien d'âme commence à se former. On ignore encore comment. Toutefois, il est certain, qu'à ce stade, la magie n'a aucun rôle à jouer.

En effet, la magie n'entre en jeu uniquement dans le cas où l'âme du compagnon répond à l'appel de celle de l'elfe. Pour que cela s'opère, il faut que les sentiments des personnes concernées soient d'une égale intensité.

A partir de là, le lien d'âme se forme. Une fois totalement fermé le lien permet aux deux personnes liés de communiquer mentalement et de ressentir et partager leurs émotions. On a aussi pu constater une importante croissance de la magie des liés.

Pour être totalement fermé, le lien doit être béni par le familier de l'elfe.

Il est facile de connaitre le compagnon d'un elfe des bois puisque c'est le seul être à pouvoir toucher les ailes des elfes.

Un compagnon est unique. Si le compagnon d'un elfe des bois décède, celui-ci pourra s'unir avec un autre être mais le premier compagnon restera celui de vie. D'ailleurs, il est rare que l'elfe des bois survive longtemps à son compagnon de vie. Comme les vampires avec leurs calices, ils préféreront suivre leurs compagnons dans la mort plutôt que vivre sans eux. »

Severus lâcha le livre, choqué. C'était impossible. Tout simplement impossible. Il ne pouvait pas être le compagnon de vie de Ry… Severus jeta le livre loin de lui. C'était un mensonge ! Et puis, cela n'avait aucune importance. Il n'avait plus besoin de cet homme. Il avait le Seigneur des ténèbres dans sa vie maintenant. Il était enfin accepté pour ce qu'il était. Il faisait parti de quelque chose de grand, à présent. Il était un mangemort.

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