Harry Potter et la lumière infinie

Chapitre 16 : Le Bien contre le Mal

7683 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/09/2017 18:06

Chapitre 16 : Le Bien contre le Mal

Dans la Grande Salle, le silence se fut dès que les détonations commencèrent. Un silence pesant empli d'angoisse résonnait comme un glas. À travers les volets clos, on pouvait imaginer le déroulement des combats. Parfois, une masse percuta l'un d'eux et faisait trembler les vitres, laissant entendre des couinements affolés parmi les élèves les plus émotifs.

Les professeurs circulaient au milieu des élèves assis sur les bancs ou par terre. Toutes les tables avaient été rassemblées le long des murs pour laisser suffisamment de places de circuler et parer à toute éventualité dans le cas où des démons franchiraient les portes du château. On se serait cru deux ans plus tôt, quand un prisonnier du nom de Sirius Black avait été vu au château et infligé des dégâts sur le tableau de la Grosse Dame.

Seulement, cette fois, c'était bien plus grave. Des démons voulaient intenter à leur vie, les posséder ou les sacrifier. Peu d'informations avait été dite à leur sujet pour éviter la panique générale. Pourtant, certains savaient que les démons étaient sans pitié.

Un peu à l'écart, les frères et sœur Weasley, Hermione, Neuville, Luna, Harry et Drago s'étaient regroupés hors de portée d'oreilles curieuses. Ils ne partageaient pas la même peur de l'inconnu que les autres. Certains avaient déjà affronté le danger.

Harry était en colère. Il ne comprenait pas pourquoi il avait été écarté du combat. Drago et lui avaient été entraînés pour combattre Voldemort et ses troupes. Ils maîtrisaient l'ancienne magie et étaient donc mieux préparés que les Aurors et l'Ordre du Phoenix pour affronter les démons. Ils étaient des alliés à la mesure. Mais comme à chaque fois, leur jeune âge restait le motif principal de leur éviction, ainsi que le conflit plus personnel concernant Harry.

— Pourquoi Dumbledore ne nous a pas fait confiance ? Il savait que Jessy nous entraînait, Drago et moi.

— Peut-être que d'avoir ton cousin dans le camp adverse l'en a dissuadé, tenta Hermione. Tu sais combien tu peux te mettre en danger quand il s'agit d'un de tes proches. Et je doute que dans son état actuel, il t'épargne. Il ne t'a même pas reconnu. Il est complètement sous l'empire du démon.

— Au contraire, je suis peut-être le seul à pouvoir le sauver ! Il est ma seule famille dans le monde sorcier. Si jamais il était tué dans la bataille...

— Harry, je pense que tu dramatises un peu, le tempéra Ron. On parle de ton cousin ! C'est le sorcier le plus puissant, après Dumbledore peut-être, que le monde ait porté. Je doute qu'il meure aussi facilement. C'est plutôt lui qui nous tuera tous...

Hermione donna un coup-de-poing dans l'épaule de Ron.

— Aïe ! Tu m'as fait mal !

— Eh bien, tant mieux, si ça peut t'empêcher de dire des idioties, le disputa Hermione.

— Tu as la carte du Maraudeur, Harry ? demanda Fred pour changer de sujet.

— Euh, oui, je l'ai sur moi. Pourquoi cette question ?

— C'est simple, enchaîna George. Si jamais tu as une idée complètement stupide, irréalisable et qui risque de détruire l'école, pour sauver tout le monde...

— Alors, on t'aidera à sortir d'ici. Et la carte t'indiquera le chemin vers la sortie, termina Fred.

— Encore faut-il trouver un moyen de neutraliser Jessy et le ramener parmi nous. On ne peut pas foncer tête baissée sans un plan, lâcha Drago.

Tous tournèrent la tête vers lui.

— Si tu es si intelligent, Malefoy, on attend ton éclair de génie ! le nargua Ron.

— Je ne t'ai pas sonné, Weasley, cracha Drago.

Ron et Drago se levèrent, poings serrés. Leurs mains avaient dégainé leur baguette avant même d'y avoir réfléchi. Face à face, le regard noir, ils étaient prêts à en découdre, sous l'œil paniqué de certains. Hermione leva les yeux au ciel devant leur stupidité.

— Messieurs Malefoy et Weasley, veuillez vous calmer, immédiatement, clama le professeur McGonnagall. Ce n'est ni le lieu ni le moment pour vous battre entre vous. Il y a suffisamment de haine dehors pour qu'elle reste là où elle est. Cinquante points en moins pour Gryffondor et Serpentard !

Les deux élèves s'assirent à nouveau en faisant bien gaffe de conserver une certaine distance de sécurité et en se fusillant du regard, devant la lassitude de leur camarade.

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À l'extérieur, le combat était impitoyable. L'expérience des sorciers au combat leur permit de résister, mais on pouvait déjà dénombrer trois morts parmi les Aurors et quelques démons mineurs assez faibles. Du côté des sœurs Halliwell, les potions anti-démons fonctionnaient à chaque coup. Prue se battait avec acharnement et en tua un bon nombre. Piper utilisa son pouvoir d'explosion moléculaire pour en détruire beaucoup. Phoebe, douée en combat d'arts martiaux, arrivait à en déstabiliser plusieurs, avant de lancer des potions sur eux. Quand elles tombèrent sur de puissants démons, le pouvoir des trois les détruisait sans préavis. Leur maîtrise des incantations n'épargnait aucun démon. Elles étaient sur tous les fronts, mais faisaient toujours en sorte de ne jamais trop s'éloigner les unes des autres. Elles savaient que leur plus gros point faible était d'être séparées.

Balthazar et Jessy restèrent sur un promontoire et observaient les combats. Le chef des démons préférait que ses troupes affaiblissent au maximum les sorciers avant de demander à Jessy de tous les exterminer. Aussi puissant, le jeune sorcier était, il ne pouvait pas combattre tous les sorciers en même temps. Balthazar craignait les réactions d'Albus Dumbledore. Il ne pouvait pas se permettre de perdre son précieux poulain durement acquis, ou, tous ses rêves de conquête s'en verraient anéantis. Il avait tout misé sur Jessy : après s'être débarrassé des sœurs Halliwell et des plus puissants sorciers, il l'emmènerait dans le monde des Enfers pour détruire la Triade, et la Source par la suite, pour devenir le seul Maître des démons. Un juste retour des choses après tout ce qu'il avait enduré en montant patiemment les paliers du pouvoir. Un pari audacieux et ô combien risqué, mais il était homme à prendre tous les risques sans craindre ne serait-ce que la défaite. Il avait tout envisagé et il était sûr de gagner.

Des voix et des pas s'élevèrent en provenance de l'entrée de l'école. Il vit arriver Voldemort et ses Mangemorts. Le Mage noir fit attendre ses hommes et rejoint le Maître des démons.

— Je vois que les combats sont plutôt inégaux. J'imagine que ma présence ne vous apportera qu'une victoire plus rapide.

— Comme vous pouvez le constater, votre présence est inutile. Je vous laisse observer notre prochaine victoire.

— Puisque vous semblez avoir la situation en main, je viens chercher les garçons dont vous n'avez certainement plus besoin.

— Ils sont dans le château.

— Oh, ils vous ont échappé ?

— En effet, Jessy m'a joué ce mauvais tour au dernier moment. Enfin, maintenant, il est obéissant.

Voldemort observa Jessy et comprit qu'il était entièrement sous le contrôle du démon. Ses yeux noirs ne laissaient aucun doute sur sa possession. Dans ces circonstances, il ne pouvait aucunement s'en emparer. Cela n'arrangeait pas ses plans. Il trouvait le comportement du jeune homme, censé être un professeur, stupide d'avoir été capturé si facilement. Il le pensait plus puissant que ça.

— Je vois… J'en conclus que notre accord est caduque.

— Que comptez-vous faire à présent, dit Balthazar, soupçonneux.

— Ce que j'aurais dû faire dès le départ.

Voldemort fit un signe de la main et ses hommes se mirent à combattre les démons.

— Traître ! cracha le démon.

— Oh, non ! Je ne suis pas plus de leur camp que du vôtre. Sachez que je ne poursuis que mes propres intérêts. En laissant partir les garçons, vous avez vous-mêmes mis fin à notre coopération, en me prouvant que vous n'êtes pas aussi infaillible que vous laissiez l'entendre.

Dans la partie adverse, les sorciers avaient tremblé à l'arrivée de Voldemort et des Mangemorts. Ils se voyaient déjà perdus face au surnombre, leurs effectifs s'amenuisant de plus en plus. Mais quand les sorciers noirs commencèrent à se battre contre les démons, quelle ne fut pas leur surprise devant cette aide improbable. Ils redoublèrent d'efforts dans leur combat.

Si Voldemort voulait sauver Jessy de cet envoûtement, il devait tout faire pour l'isoler. Il prit à partie Balthazar et engagea le combat contre lui. La dernière fois, il avait été surpris par l'invincibilité de l'homme caché sous les traits du démon rouge. Il avait fait de nombreuses recherches pour en savoir plus sur Balthazar. Seulement, les informations semblaient anciennes, comme s'il n'avait pas commis de méfaits sur terre pendant des dizaines d'années. Par contre, en consultant ses espions dans les autres gouvernements sorciers dans le monde, il avait découvert qu'il y avait un certain Cole Turner au siège du MACUSA à New-York qui travaillait pour la justice magique. On lui avait révélé qu'il officiait également en couverture comme substitut du procureur Moldus. Son rôle était de surveiller les sorciers hors de leur juridiction qui ne se référaient qu'au monde des Moldus. Et il avait récemment pris contact avec les Halliwell.

Il n'avait pas mis longtemps à faire le lien entre les deux entités : ils n'étaient qu'une seule et même personne.

Il avait pu donc en apprendre plus sur cet homme qui avait la fâcheuse tendance à disparaître sans laisser de trace pendant de longues périodes, avant de réapparaître comme si de rien n'était sous un nouveau nom. Sans compter le nombre de morts qui semblait s'accumuler dans son sillage. Et sans jamais en être inquiété.

Trouver un point faible au démon était une autre paire de manches. À ce jour, il était resté invaincu. Aucun sortilège ne pouvait l'attendre - ce qu'il avait compris à ses dépens - et même les potions anti-démons semblaient inefficaces. Pourtant, aussi puissant fut-il, il n'était pas immortel.

Il était persuadé qu'il existait un moyen pour en venir à bout. La réponse lui vint en voyant les trois sœurs Halliwell détruire les démons, certes, difficilement, mais avec une efficacité redoutable.

Ainsi, voici donc les fameuses sorcières qui combattaient les démons et sorciers à leur solde depuis des générations. Leurs pouvoirs étaient effectivement surprenants. Elles possédaient, d'après ses sources, un livre appelé le « Livre des Ombres » qui contenait des formules inconnues du monde sorcier, et recelait des sorts capables de vaincre tous genres de démons. Il était sûr qu'elles savaient comment tuer Balthazar, cependant, comme ce n'était toujours pas fait, il supposa qu'il leur manquait quelque chose.

Balthazar avait une prédilection pour les boules de feu, puissantes et rapides. Voldemort esquiva difficilement chaque tir. Il contre-attaqua avec un pouvoir qu'il n'utilisait pas souvent sauf pour de petites tâches sans importance.

L'ancienne magie n'était pas la magie la plus simple à utiliser. Elle avait tendance à puiser dans ses réserves d'énergie assez rapidement. Ce qui fait qu'il n'en abusait jamais. En tout cas, c'était bien plus efficace que la magie avec sa baguette. Couplée avec la magie noire, l'ancienne magie était redoutable.

Sournoisement, ses attaques arrivèrent à toucher Balthazar, lui occasionnant des brûlures, mais rien qui puisse servir pour l'affaiblir. Sa peau était aussi dure que de la pierre. Le seul moyen qu'il lui restait, c'était qu'il reprenne sa forme humaine, beaucoup plus vulnérable.

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Les sorts de Dumbledore faisaient mouche en deux ou trois coups. Sa maîtrise de l'ancienne magie était quelque peu désuète et poussiéreuse. Pourtant, plus il attaquait ou se défendait, plus vite, il reprit ses anciennes habitudes. De fait de son âge, il savait qu'il ne pourrait pas tenir indéfiniment contre les assauts répétés des démons supérieurs. Leur pouvoir et leur puissance étaient considérables. Il comprenait combien les forces étaient inégales. La guerre des démons échouait à des sorcières élues pour leur faire face, comme les Halliwell. Ce n'était pas la tâche du commun des sorciers.

Autour de lui, ses amis résistaient tant bien que mal. Ils devaient à chaque fois se mettre à l'abri pour éviter de mourir sous un tir meurtrier. Certains démons possédaient des pouvoirs plus subtils, comme un contrôle mental sur leurs ennemis ou le vol de leur sort, rendant inutilisable leur baguette, sans parler des retours de flamme, les faisant succomber à leur propre sort. À ce rythme, les sorciers ne résisteront plus très longtemps.

Albus savait que le seul moyen d'arrêter cette hécatombe était de mettre hors d'état de nuire le meneur des démons. Prue avait lourdement insisté que leur priorité était de vaincre Balthazar. Mais tant qu'il était protégé par Jessy, et séparé par une centaine de démons, il ne voyait pas comment y arriver.

Il observa du côté des sœurs. Prue se battait dos à dos avec Sirius. Il reconnut qu'ils étaient complémentaires. Pendant que Prue projetait un démon contre un mur, Sirius utilisa l'ancienne magie pour les neutraliser pour que la jeune femme ait le temps d'utiliser une potion ou une formule. Albus fut surpris par le pouvoir de Sirius. Il ne savait pas que sa famille faisait usage, avant sa disparition, de l'ancienne magie. Sinon, comment Sirius l'aurait-il apprise ? Il se rendait compte que beaucoup de choses lui avaient été cachées par le passé. Il comprenait à présent pourquoi. Il supposait que certaines anciennes familles, dites de "sangs purs", avant qu'elles ne soient mélangées et plus nombreuses, étaient autrefois élues pour combattre les démons. Au fil du temps, la pratique se perdit et d'autres sorciers avaient pris le relais.

Piper, Léo et Kyle se battaient non loin. Ils étaient d'une efficacité redoutable. Le pouvoir de figer et d'exploser ses adversaires était tout bonnement incroyable. La sorcière possédait des pouvoirs qu'il enviait. Tellement pratique. Albus en connaissait peu sur les Êtres de lumière – que des spéculations sans fondement – avant de les voir de ses propres yeux – ce qui expliquerait pourquoi seules des légendes subsistaient sur eux dans quelques rares ouvrages.

Léo lui avait appris que les Être de lumière étaient des guides pour les bonnes sorcières dont le destin était vital pour l'équilibre du monde. Leur rôle était assez minime et ils ne participaient jamais aux conflits des mortels. Pourtant, les enjeux actuels étaient tels que Léo et Kyle ne pouvaient pas ignorer la détresse du monde humain à cause des démons qui menaçaient l'équilibre de tous les peuples. Et puis, ils avaient échoué à protéger Jessy du Mal. Il était donc de leur responsabilité de tout faire pour le sauver, car le tuer n'était pas envisageable, à cause de la Prophétie. Et ils devaient tout faire pour ne pas attirer les Fondateurs qui exécuteraient Jessy sans sommations.

Phoebe, quant à elle, ne possédait pas un pouvoir très grand. Pourtant, ses visions leur avaient permis d'anticiper ce qui allait arriver et se préparer au combat. Sans elle, ils auraient été anéantis très rapidement. Il n'avait jamais pris au sérieux la divination, pourtant, Phoebe pourrait être un bien meilleur professeur que Sibylle Trelawney qui n'avait, que par deux fois, annoncée une prophétie. Severus se battait non loin d'elle. Il trouva curieux combien le professeur de potions avait changé au contact de cette sorcière. Elle avait su extérioriser tout le Bien qui était en lui. Il se doutait qu'il nourrît de tendres sentiments à son égard et qu'avec du temps, il pût trouver sa place dans le monde sorcier.

La potion pour tuer Balthazar était prête. Il ne manquait qu'un morceau du corps du démon à ajouter dans la fiole. Le problème est que sous sa forme démoniaque, il était invincible.

Il observait la lutte entre le Maître des Mangemorts et le démon. Il reconnut que Voldemort ne s'en sortait pas si mal, mais sans connaître le moyen de le tuer, il courrait à sa perte. Ne pouvant pas se permettre de rester bloqué par les sous-fifres, il décida de le rejoindre en renfort. Ils ne seraient pas trop de deux pour le faire plier. Tout le problème serait de connaître la réaction de Jessy. S'il advenait à protéger le démon, le combat serait fortement déséquilibré. Mais en l'état actuel de la situation, il ne pouvait qu'espérer qu'un miracle vienne à leur aide.

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Un plan commençait à se former pour aider Harry et Drago à sortir de la Grande Salle sans être vus des professeurs. Ron avait longuement râlé qu'il souhaitait participer au combat. Hermione faisait preuve de plus de clairvoyance. Elle savait qu'ils n'avaient aucune chance contre les démons. Aussi développées étaient ses connaissances, elles ne seraient d'aucune utilité contre les démons, et ils risquaient plus de les gêner qu'autre chose.

Tout semblait se porter sur les amis de Harry et les jumeaux Weasley. Ces derniers avaient envisagé tout un stratagème pouvant attirer l'attention sur eux et faire perdre momentanément de vus Harry et Drago. Ces derniers devaient se faufiler sous la cape d'invisibilité que Harry avait retrouvée dans sa poche. Comment avait-elle atterri là alors qu'il pensait qu'elle était restée dans la boutique ? Il n'en avait aucune idée. Mais ce jeu du sort était une aubaine pour leur plan d'évasion. Tout ce qu'il leur manquait, était le moyen de sauver Jessy.

Luna fixa le bras de Harry. Elle semblait subjuguée.

— Ton bracelet est joli, Harry. Il émet une jolie couleur noire. En principe, je dirais qu'il est ensorcelé. Cette couleur n'est jamais un bon signe, surtout quand elle semble être vivante comme un Obscurus.

Harry tentait momentanément de comprendre de quoi elle parlait. D'habitude, il ne prêtait guère attention à la jeune fille à l'esprit un peu dérangé. Mais parfois, elle avait des éclairs de génie.

— C'est euh…

Harry fixa les deux pierres attachées par un cordon à chacun de ses poignets et réalisa enfin les paroles de Luna et son esprit s'allégea brusquement alors qu'une idée imprima son esprit. Un flot d'images le submergea, construisant les ficelles de son plan.

Drago vit une lueur dans les yeux de Harry. Il s'approcha de lui discrètement. Du moins, aussi discrètement que les yeux de Hermione et Ron le dévisagèrent, essayant de comprendre ses intentions. Quels idiots ! Toujours à imaginer de mauvaises intentions, là où il n'y a, justement, rien à imaginer.

S'approchant de son oreille, il l'appela dans le ton de la confidence :

— As-tu une idée, petit génie ?

Harry releva la tête pour croiser les iris bleus de son vis-à-vis à quelques centimètres de lui.

— J'ignore encore comment désenvoûter mon cousin, mais je connais le moyen de le neutraliser sans lui faire de mal, dit-il en lui mettant ses deux bracelets sous les yeux.

Un sourire s'étira sur les lèvres de Drago alors qu'il comprenait tous les tenants et aboutissants de ce qu'ils allaient accomplir. Il fixa ses propres bracelets qui étaient toujours à ses poignets. Le plus dur allait de trouver un moyen de les leur retirer. Il avait maintes fois essayé de s'en défaire, les pierres semblaient avoir fixer les cordons qui les maintenaient autour des poignets.

Maintenant qu'ils avaient la solution, Fred alluma une mèche de leur surprise. Son frère et lui avaient apporté avec eux des feux d'artifice de leur propre fabrication, qu'ils avaient réservés pour leur fin d'études, à l'obtention de leur ASPIC. Au vu des circonstances, ils pouvaient bien en sacrifier quelques-uns pour faire diversion. Perdre des points et prendre quelques retenues étaient des peines bien minces comparées à être ceux qui allaient contribuer à avoir aidé Harry Potter.

Quand les jets de lumière furent lancés, les explosions assourdirent toute la salle. Les élèves criaient en croyant à une attaque des démons. Les professeurs présents tentèrent de faire disparaître les dragons de feux qui fonçaient sur eux.

Profitant de la confusion générale, Harry et Drago se glissèrent sous la cape d'invisibilité. Les élèves couraient en tous sens. Hermione et leurs amis faisaient en sorte que la porte de la Grande Salle ne se vit pas s'ouvrir et se refermer pendant que les deux garçons se glissèrent à l'extérieur.

Alors qu'ils courraient, têtes baissées, Drago prit la main de Harry dans la sienne pour le maintenir à sa hauteur. Le jeune Serpentard avait une foulée pour rapide que la sienne et il avait du mal à rester caché sous la cape en filant à travers les couloirs jusqu'à la porte principale où quelques professeurs et fantômes étaient postés. Harry parut mal à l'aise de cette proximité, mais c'était bien peu de choses que ce qu'ils s'apprêtaient à accomplir. Il réglerait ce petit détail plus tard. La porte était malheureusement barricadée et trop bien surveillée.

En haut du grand escalier, ils étaient coincés.

— Palsambleu ! On ne peut pas sortir par là ! s'énerva Drago.

Harry consulta la Carte du Maraudeur. Il connaissait la plupart des passages secrets et en rechercha un en particulier.

— Là ! Le passage du Miroir Semi-Brisé. C'est le seul qui nous amènera au bon endroit.

Ils arrivèrent dans le couloir aux miroirs du quatrième étage. Avec un regard d'aigle, Harry trouva facilement le seul des miroirs qui paraissait semi-brisé lorsqu'il s'en approcha. Il passa sa baguette le long de cette brisure, mais rien ne se passe.

— Nom d'une gargouille ! J'avais presque oublié. Avant, il faut trouver un moyen de se défaire de ces pierres. Sans magie, la baguette ne fonctionne pas.

Une idée lui vint à l'esprit.

— Dobby ! appela-t-il soudain. Dobby !

Dans un « pop » sonore, Dobby, l'ancien elfe de maison des Malefoy, apparut.

— Monsieur Harry Potter m'a appelé ? Puis-je être utile à Monsieur Harry Potter ? Monsieur Drago Malefoy, mon Maître ! ajouta-t-il en s'inclinant jusqu'au sol.

— Ça va, Dobby, je ne suis plus ton maître !

— Dobby, peux-tu nous retirer ces bracelets à Drago et moi sans les détruire ?

— Bien sûr ! Ce que Harry Potter demande, Dobby exécute ! fit-il en claquant des doigts, et les quatre bracelets tombèrent au sol.

Drago récupéra les quatre pierres.

— Merci, Dobby !

— Si Monsieur Harry Potter n'a plus besoin de moi, je retourne auprès des autres.

Un craquement sonore après et Dobby avait disparu.

Harry passa à nouveau sa baguette et cette fois, le passage s'ouvrit. Ils s'engagèrent sur le chemin qui les mena à l'extérieur du château, à l'orée de la Forêt Interdite.

Une fois dehors, Harry laissa sa cape dans la cabane vide de Hagrid. Seul Crockdur gardait la maison et accueillit Harry de léchouilles au visage. Le demi-géant était au combat contre les démons. Avec sa force et l'épaisseur de sa peau, il résistait plus facilement aux sorts démoniaques.

— Harry, il faudrait attirer Jessy loin des autres. Si on pouvait le faire venir jusqu'à la clairière dans la forêt, on pourrait lancer notre piège.

— D'accord, mais laisse-moi m'en charger ! Je vais l'attirer là-bas ! Prépare le piège, Drago !

— Fais attention, Harry ! N'oublie pas qu'il n'est plus de notre côté !

Harry lui fit un signe de tête et s'engagea dans la forêt pour rester dissimulé des démons. Il savait que ce chemin l'amènerait juste derrière la zone de combat, au plus prêt de Jessy.

Il faisait nuit, mais on avait l'impression d'avoir des projecteurs qui éclairaient tout le parc, à cause de la pleine lune qui semblaient darder ses halos lumineux d'un rouge sanglant tout autour de la scène de combat.

Lorsque Harry émergea de la forêt, il était à moins de cinquante mètres de Jessy. Celui-ci était de dos et observait sans bouger les combats devant lui. Plus en avant, le jeune Gryffondor vit Balthazar et Voldemort combattre l'un contre l'autre. Il n'en croyait pas ses yeux. Il était persuadé que Voldemort serait du côté des démons. Il se demanda ce qu'il lui était passé par la tête pour qu'il change d'avis.

Une grande silhouette avança vers eux et ils arrêtèrent leurs sorts. Harry observa la scène en silence. Il ne pouvait pas encore intervenir sans les alerter de sa présence. Il crut un instant que son regard se tournait vers lui l'espace d'un clin d'œil, mais il ne pourrait le jurer.

— Albus ! Vous avez décidé de vous joindre à nous ? ronronna Voldemort. Plus on est de fous, plus on rit ! Ah ah ah !

— Bonsoir, Tom ! Je suis surpris de vous compter parmi nous.

— Ne vous méprenez pas ! Si je combats les démons, c'est dans mon propre intérêt. J'ai toujours l'intention de vous éliminer à la première occasion.

— Aucun de vous n'arrivera à me vaincre, stupides humains ! se moqua le démon.

— Balthazar ! gronda Dumbledore. Vous avez fait assez de mal ici ! Je doute que vous en sortiez indemne à deux contre un.

— Ah ah ah ! Vous êtes des mortels, quoi que vous en disiez ! Vous mourrez avant de m'avoir fait la moindre égratignure ! Jessy ! appela-t-il. Et si tu nous montrais ce dont tu es capable ?

Jessy sourit, comme heureux de pouvoir enfin se battre. Les deux sorciers se mirent en position de défense. Ce qu'ils redoutaient, arrivait, à leur détriment.

— Je n'avais pas besoin de votre aide, ronchonna Voldemort. J'avais la situation en main avant que…

— Il nous faut un morceau du corps de Balthazar pour terminer la potion, le coupa-t-il, sur le ton de la confidence, sans le regarder. Sans ça, nous perdrons. Il faut lui redonner sa forme humaine.

— Vous, pour imaginer des plans impossibles, vous me battez à plate couture. Et au risque de vous en déplaire, nous risquons bien de mourir avant d'y arriver. Je ne connais aucun moyen d'y arriver, et vous ?

— Crois aux miracles, Tom !

Ce que Dumbledore pouvait l'agacer ! Toujours à croire à la providence, comme si un miracle pouvait leur tomber dans le creux de la main d'un claquement de doigt.

Jessy les bombarda de puissantes boules de feu. Il n'était plus le temps de rire, mais de survivre !

En voyant son cousin malmener ses adversaires, Harry décida que c'était le moment. Il ferma les yeux et se concentra. Il ignorait si ça allait fonctionner, mais il espérait que les immenses pouvoirs de son cousin lui donneraient la faculté de percevoir les pensées qui lui étaient adressées.

« Allez, Jessy ! Entends-moi ! Arrête de te battre contre eux et attrape-moi ! » Harry répéta inlassablement ces quelques mots en usant de la magie ancienne pour guider ses mots à destination.

Tout à coup, le bruit des sorts s'arrêta. Quand Harry rouvrit les yeux, Jessy le fixait de sa position à demi tournée vers lui. Un moment de panique lui rappela qu'il ne devait pas rester là afin de l'attirer vers le piège.

Il se leva de son abri et cria :

— Jessy ! Attrape-moi, si tu peux !

Harry ignorait si son appel allait le faire bouger.

Jessy continuait de le regarder avec son regard noir, pourtant intrigué d'avoir été contacté de cette manière. Un sourire carnassier se fendit sur son visage. Il venait de trouver un nouveau jouet.

Ce fut le signal pour Harry de détaler : Jessy avait mordu à l'hameçon.

Harry courait à toute vitesse à travers le couvert des arbres. Jessy l'avait pris en chasse et lui lançait des boules de feu. Harry en esquiva plusieurs, protégé parfois par les arbres qui ne résistèrent pas au sort.

Alors qu'il croyait l'avoir semé, il attendit un instant pour tenter de l'apercevoir. Il espérait qu'il n'était pas retourné sur le champ de bataille. La voix le surprit dans son dos.

— Qu'espérais-tu en m'attirant ici ? Tu ne pensais pas me battre tout seul ?

Harry fit volte-face et recula un peu, désarçonné par le ton agressif et moqueur dans sa voix.

— Jessy ! Tu ne me reconnais pas ? Je suis Harry, ton cousin !

— Je sais qui tu es, Harry ! Je me demande bien pourquoi j'ai un gamin stupide et faible comme toi dans ma famille ! Tu sais quoi ? Je crois que je vais te tuer. Comme ça, je me serais débarrassé de toute ma lignée sur cette terre !

— Tu n'es pas dans ton état normal ! Les démons te manipulent ! Tu dois retrouver tes esprits, Jess' !

— Cesse de dire n'importe quoi ! Tu as attisé ma curiosité en parlant à mon esprit, mais je vais te tuer maintenant. Balthazar a besoin de moi !

Jessy se concentra et une aura noire enveloppa sa silhouette.

Harry savait qu'il ne pourrait jamais le battre avec la magie classique. Son niveau était trop faible. Il rangea sa baguette et arma ses mains de son pouvoir. Le niveau de puissance était clairement inégal. De la sueur perla sur son front et descendit sur ses tempes. Harry envoya sa sphère d'énergie sur son cousin que celui-ci rejeta d'une pichenette avec un sourire au coin. OK, mauvais signe.

Harry concentra son pouvoir dans ses mains, prêt à contrer le prochain sort. Jessy envoya des éclairs contre son jeune cousin. Harry s'envola dans les airs pour esquiver le coup. Sous le stress, il avait réussi à s'élever plus haut qu'à l'entraînement. Nullement surpris, Jessy fit exploser l'arbre qui se trouvait à côté de lui, et sous l'effet du souffle, Harry fut projeté au sol. Il roula plusieurs fois avant de se stabiliser.

Harry se savait en danger, mais il devait arriver à le conduire vers le piège sans qu'il se doute de rien. La clairière n'était plus très loin.

Il se releva d'un bond et fit face à son cousin.

— C'est tout ce dont tu es capable ? Je te croyais plus fort que ça ! Tu n'es même pas capable de me toucher ! le nargua Harry.

— Petit imbécile ! Tu riras moins dans un instant ! cracha Jessy.

Maintenant qu'il était sûr que Jessy le suivrait, il se mit à courir, en espérant ne pas mourir avant d'arriver au but.

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Quand il le vit courir après Harry, Balthazar ordonna à Jessy de ne pas le poursuivre, mais il était trop tard. Les deux jeunes étaient déjà partis dans la Forêt Interdite. Il espérait néanmoins qu'il règle le cas de ce gamin rapidement pour revenir à ses côtés.

— Eh bien, Balthazar ! On se sent abandonné ? ricana Voldemort.

— En aucun cas ! Je n'ai pas besoin de lui pour vous tuer.

Et pour bien prouver ses dires, il entreprit de les attaquer avec tout son pouvoir.

Voldemort fut étonné de voir Harry sur le champ de bataille. À quoi pensait Dumbledore en le laissant risquer sa vie ? Il espérait néanmoins que Jessy ne le tue pas, sinon, il ne donnait pas cher de sa peau, malgré toutes les précautions qu'il avait prises.

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Rogue, qui s'inquiétait du combat entre Dumbledore, Voldemort et le démon, fut étonné de voir Harry attiré Jessy vers lui. Une colère et une certaine crainte à l'égard du jeune homme remplacèrent la surprise.

— Phoebe, nous avons un gros problème. Jessy est en train de pourchasser Harry dans la Forêt Interdite.

— Harry ? Mais que fait-il dehors ? s'inquiéta-t-elle.

— Sûrement encore une de ses idées héroïques. Il ne peut pas s'empêcher de créer des problèmes. Je vais aller le sauver. Cet idiot est bien capable de se faire tuer avant l'heure.

— Très bien ! J'appelle mes sœurs et on vous rejoints. C'est peut-être notre seule chance d'isoler Jessy.

Rogue força son chemin en repoussant les démons. À défaut de pouvoir les tuer, il pouvait au moins les écarter de son passage.

Phoebe arriva vers Prue et Piper.

— Les filles ! Harry est en grand danger. Jessy l'a pris en chasse. Il risque de le tuer.

— Mais comm- ? commença Piper.

— Pas le temps ! Severus est parti les intercepter, la coupa Phoebe.

— Harry est en danger ? comprit Sirius. Je viens avec vous !

— Alors, allons-y ! approuva Prue. Il faut espérer que la formule contre les possessions fonctionne. Sinon, on est très mal.

— Léo ! appela Piper. Venez avec nous, Kyle et toi ! On ne sera pas de trop pour contenir le pouvoir de Jessy.

— Très bien ! On va tous s'éclipser, on gagnera du temps. Tenez-vous la main, dit Léo.

Dans un bel ensemble, ils disparurent dans la nuit.

Pendant ce temps-là, les effectifs sorciers s'amenuisaient et nombreux furent grièvement blessés ou inconscients. Le Mal devenait de plus en plus puissant prenant l'ascendant sur le Bien dont le temps était compté.

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Severus avait combattu le jeune professeur dès le premier jour de la rentrée pour espérer prouver qu'il n'était pas à la hauteur pour occuper le poste de défense contre les forces du mal. Malgré son manque d'expérience évident, Jessy l'avait battu. Severus ne voyait pas comment gagner face au jeune homme ne contrôlant plus ses émotions, et empli d'une envie meurtrière.

Il voyait enfin Jessy et Harry sur sa droite. Étonnement, après tout ce chemin parcouru, il était étonné que Harry ne soit pas gravement touché, voire déjà tué. Le jeune sorcier disposait d'une chance insolente et il espérait qu'il continuerait à en bénéficier jusqu'à ce qu'il les ait rejoints.

Harry et Jessy étaient maintenant face à face dans un grand espace dégagé où le jeune Gryffondor ne pouvait plus être protégé par les arbres. Severus redoubla d'efforts pour les rejoindre. Il craignait le pire.

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Harry était essoufflé. Il avait réussi à l'emmener dans la clairière. Il ne voyait pas Drago. Il espérait qu'il avait pu mettre en place les pierres pour le piège. Seulement, il ne savait pas exactement où il était situé.

— Tu as fini de t'enfuir, Harry ? Es-tu prêt à mourir ?

— Tu ne me vaincras pas aussi facilement. Tu es doué, mais tu es seul.

— Tu peux bien parler ! Je ne vois personne ici pour te porter secours !

Jessy s'approcha de Harry, son aura sombre tournoyait autour de lui, prêt à former une nouvelle sphère d'énergie. Avec toute la force de son pouvoir, il la jeta contre Harry, ne lui laissant peu de marge de manœuvre.

Harry trébucha contre une racine en tentant d'esquiver le sort. Quand soudain, une masse le percuta de côté et le fit chuter au sol. En se redressant, il découvrit, à côté de lui, son professeur de potions en sang. Il avait reçu le coup de plein fouet. Il se rendait compte de la puissance des sorts de Jessy. Rogue ne semblait pas pouvoir se lever et il vit Jessy s'approcher d'eux. Avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, Jessy fut projeté au loin. Prue venait de le repousser par la force de son pouvoir de télékinésie.

— Harry, tu vas bien ? s'enquit Sirius. On est arrivé juste à temps.

Léo était en train de soigner son professeur avec ses pouvoirs. Celui-ci reprit peu à peu ses esprits.

— Il ne faut pas tuer Jessy, expliqua Harry. Je sais que ça peut paraître bizarre, mais il n'essayait pas vraiment de me viser, même s'il y mettait toute sa force. Je le connais... Il ne rate jamais sa cible d'habitude. Et je suis pour lui une proie facile. Alors, je suis persuadé qu'il lutte pour sortir de sa possession.

— Tu as raison, Harry, renchérit Kyle. Ton cousin n'est pas entièrement converti au Mal. Il nous reste encore une chance de le sauver sans que la Prophétie se réalise.

Jessy se releva sans dommage, à part quelques égratignures. Il avait été envoyé à plus de quinze mètres, témoignant de la force du sort. Alors qu'il avançait pour rejoindre ses ennemis, il fut bloqué par une barrière d'énergie qui se déploya autour de lui.

— Qu'est ce qu...

— Je viens de te piéger, le coupa une voix qui venait du ciel. J'ai annihilé tes pouvoirs aussi. Tu es sans défense.

— Qui...

Drago descendit des cieux pour se poser tranquillement en face à Jessy. Il souriait d'avoir mené à bien sa mission.

Quand Harry était parti chercher Jessy, Drago était allé directement dans la clairière dégagée, dans la forêt. Il savait qu'il ne devait pas rester en vue quand ils arriveraient afin que Jessy ne se doute pas du piège. La seule solution était la lévitation.

Quand ils s'étaient entraînés, quelques mois plus tôt, Harry avait réussi à léviter rapidement, contrairement à Drago qui n'avait même pas réussi à décoller du sol. Par la suite, il avait continué à s'entraîner de son côté, car il voulait à tout prix obtenir ce pouvoir. Il y était parvenu après des semaines d'échec. Il avait tenu bon et sa persévérance était récompensée en pouvant enfin s'en servir aujourd'hui. Il était si haut que lorsque Harry et Jessy avaient émergé des sous-bois, ils ne l'avaient pas vu. Il avait patienté le moment idéal de mettre le piège en place. Il ne pouvait pas se permettre de rater sa cible. Il n'avait droit qu'à une tentative. Puis, tous les autres arrivèrent, et quand Prue projeta Jessy, il sut que c'était le bon moment pour jeter les quatre pierres autour du jeune professeur possédé.

— Bien joué, Drago ! le félicita Harry qui le rejoignit.

Jessy grogna et se jeta contra la barrière qui le repoussait. Il n'arrivait même plus à faire de la magie, ni quoi que ce soit d'autres, d'ailleurs. Il était aussi démuni qu'un Moldu.

— Je vous félicite les garçons, commenta Léo. Je vois que vous ne manquez pas de ressources.

— C'est plutôt une bonne chose ! Les filles, récitons la formule ! annonça Prue.

'' Que le prisonnier rejette le poison,

Que l'amour mette fin à cette horrible possession. ''

Malheureusement, rien ne se passa.

— Je ne comprends pas ! Normalement, cela aurait dû le libérer de sa possession ! s'étonna Phoebe.

Le sourire carnassier de Jessy s'agrandit.

— Vous êtes trop faible, pauvres idiotes ! se moqua-t-il.

— Recommençons ! Peut-être qu'il faut…, commença Piper avant d'être interrompu par un cri.

— Harry, ne fais pas ça ! paniqua Drago.

Harry s'était jeté contre le champ de forces et avait pénétré à l'intérieur du piège. Il était persuadé que malgré que Jessy soit manipulé, il avait un mental bien plus fort. Il était certain que s'il n'était pas encore mort jusque-là, c'était parce que son cousin résistait à son envoûtement pour l'épargner. Un pari très risqué. Mais Jessy était très important pour Harry et il était prêt à mourir pour qu'il redevienne lui-même.

— Jessy, entends-moi ! Tu es ce que j'ai de plus précieux au monde. Je t'en prie, retrouve tes esprits !

— Je te tuerai à mains nues s'il le faut ! feula-t-il.

Après quoi, Jessy se jeta sur Harry qui tomba à la renverse, et lui enserra le coup. Son visage était déformé par la haine.

— Harry ! hurlaient-ils tous.

Ils essayaient de passer par la barrière, mais ils furent tous projetés en arrière.

— Pourquoi nous n'arrivons pas à entrer ? s'étonna Phoebe. Harry a bien réussi.

— C'est peut-être parce qu'ils sont du même sang, intervint Kyle. Les pierres, ainsi disposées, forment un piège pour les sorciers et les démons. En toute logique, une seule personne peut en être prisonnière. J'imagine que le lien du sang permet à d'autres membres de la famille d'être piégés également.

— Que pouvons-nous faire ? dit simplement Rogue, qui avait gardé le silence jusque-là.

Prue tenta le déplacement astral en vain. Piper essaya de faire exploser la barrière sans plus de succès.

— Et si on déplaçait une pierre ? dit Sirius.

— Si vous faites ça, le sort ne fonctionnera plus et Jessy retrouvera ses pouvoirs. Dans son état, il n'aura aucun scrupule à nous tuer tous. Nous ne pourrions pas éviter de le tuer, se désola Léo.

— On ne va pas le regarder mourir. On doit faire quelque chose ! s'écria Sirius.

Harry commençait à suffoquer de plus en plus. Dans peu de temps, il perdrait connaissance, puis sa vie.

— Jess… Jes… Ouvre… ton cœur...

Soudain, tout devint lumineux. Harry ne voyait plus que Jessy, occultant les autres. Une douce voix perça à travers une onde apaisante.

— Calme-toi, Jessy. Apaise ta colère. Harry n'est pas ton ennemi. Réveille-toi et reprends le contrôle de ta vie. Tu es fort. Laisse l'amour te pénétrer et l'espoir renaître !

Jessy sentit la chaleur l'envahir, il commençait à se rendre compte de ce qu'il faisait. Il desserra les mains du cou de Harry. Pourtant, il sentait encore la colère et la haine qui le submergeaient, l'empêchant de reprendre pleinement conscience. Des voix tentaient de le contrôler. Il se prit la tête entre ses mains. À genoux, il se balançait d'avant en arrière.

— Taisez-vous ! Sortez de ma tête ! hurla Jessy.

Harry se redressa et le prit dans ses bras.

— Jessy ! Tu es le sorcier le plus doué que je connaisse. Tu es plus fort que les démons. N'oublie pas que tu as promis qu'un jour, nous vivrons tous les deux, ensemble. Ne me laisse pas tomber ! J'ai besoin de toi ! Je t'aime ! supplia Harry.

La lumière se fit plus forte et les entoura tous les deux.

Prue, voyant le changement opéré sur Jessy, et bien que surprise par ce qui se passait, ranima ses sœurs.

— Encore une fois, les filles !

'' Que le prisonnier rejette le poison,

Que l'amour mette fin à cette horrible possession. ''

Elles répétaient ce sort avec tout l'amour qu'elles éprouvaient pour leur petit frère. Enfin, le sort fonctionna. Une ombre sortit du corps de Jessy et explosa. L'aura maléfique disparut. Ses yeux reprirent la couleur d'un ciel d'été. Il s'effondra dans les bras d'une femme, complètement exténué, mais libéré.

Drago retira une des pierres et le champ de forces disparut, ainsi que la lumière. Tous furent soulagés et surpris de découvrir une femme d'une quarantaine d'années avec des cheveux dorés. Pourtant, la comparaison était frappante : elle ressemblait énormément à Jessy.

— Bonjour, Sarah ! dit Léo en s'approchant d'elle.

— Bonjour, Léo ! Ça faisait longtemps.

— Trop longtemps. Je me demandais à quel moment tu te déciderais à venir nous rejoindre.

Jessy ouvrit les yeux et se redressa avec quelques tremblements dus à sa possession éprouvante. Il observa toutes les personnes présentes. Il était à présent conscient de tout ce qui s'était passé. Il se tourna vers Harry avec les larmes aux yeux. Ce qu'il lui avait fait subir lui était impardonnable.

— Je suis tellement désolé, Harry. Ce que j'ai fait…

— Est du passé ! compléta Harry, ému. Te perdre aurait été pire que tout !

Ils se prirent dans les bras. Les retrouvailles émouvaient toute l'assemblée. Jessy fut entouré par ses sœurs et Sirius qui le serrèrent dans leur bras. Puis, il fit face à la femme qui, de toute évidence, l'avait sauvé en arrivant à pénétrer les barrières qui avaient inhibé son esprit.

— Je ne sais comment vous remercier... J'ai l'impression de vous connaître…, tenta Jessy, en la dévisageant.

— Je suis ta mère, Jessy ! Je suis tellement désolée pour tout ce qui t'est arrivé, mais les enjeux étaient trop importants pour pouvoir rester auprès de toi. Il me fallait t'abandonner. Pardonne-moi !

Jessy n'avait jamais nourri un quelconque ressentiment envers sa mère, et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer. Quelles que soient les raisons, le plus important pour lui, était de l'avoir enfin retrouvé. Les explications seraient pour plus tard. Alors pour bien lui prouver qu'il lui pardonnait, il la serra fort dans ses bras et pleurait de joie.

— Hum ! Je vous rappelle qu'on a encore une bataille sur le feu. Les autres comptent sur nous. Il serait temps d'y retourner ! lança Severus de sa voix neutre.

Jessy se sépara de sa mère et appuya les dires de Severus d'un signe de tête.

— Oui ! J'ai un compte à régler avec ce démon qui a osé me posséder ! approuva Jessy, fâché d'avoir été manipuler.

— Il est temps de mettre fin à cette guerre et de renvoyer les démons en Enfer ! renchérit Drago.

Toute la troupe se tenait la main et grâce aux pouvoirs cumulés des Êtres de lumière, ils s'éclipsèrent jusqu'au champ de bataille où la situation était sur le point de basculer dans le chaos.

À SUIVRE…

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