L'Ombre

Un don hors du commun. Oui c’est vrai que Percy avait beaucoup de potentiel, mais de là à aller faire la guerre contre des tueurs professionnels ! Le jeune sorcier ne savait pas quoi penser, s’il y acceptait il avait des chances de ne jamais revenir vivant, et si par le plus grand des hasards il arrivait à gagner ce “tournoi” ses grands parents le retrouveraient. C’était du suicide et toute personne saine d’esprit et avec un peu de fierté refuserait, mais la récompense était énorme : 100 000 galions ! Avec cela il n’aurait plus besoin de travailler dans les petits bars miteux de Salem, plus à devoir se demander s’il pourrait finir la semaine. L’idée était séduisante, mais dès que Percy songeait à accepter une petite voix lui disait “tu n’auras plus besoin d’argent non plus si tu es mort crétin". Le Directeur avait renvoyé Percy dans son dortoir en lui demandant de réfléchir à son offre et de ne rien dire à ses camarades tant que l’annonce n’aura pas été faite officiellement. Le jeune homme avait acquiescé et était parti tout en songeant à sa décision.

« Tu en as mit du temps dit donc ! Qu’est-ce qu’il t’a dit ? s’exclama Tania.

– Heu … rien de spécial, juste qu’il faut que j’arrête de me croire au-dessus de tout le monde et blablabla, avait-il dit avec un semblant de sourire.

– Percy ça va ? Tu as l’air pas bien, il s’est passé quelque chose de grave ?

– Non, non t’inquiète, c’était juste ennuyeux à mourir. D’ailleurs en parlant d’ennuyeux à mourir où est Malik ?

– Je ne sais pas, sûrement partit se coucher. Et il a eu raison, demain on commence à 8h par potion. Si on veut avoir une chance de ne pas s’endormir avec un prof comme celui-là, il faut vraiment pas que l’on soit crevé. Sur ce, bonne nuit Percy et à demain.

– Ouais, à demain… »

C’était son premier cours de l’année avec M. Lewis, professeur de potions. M. Lewis était quelqu’un de plutôt sympathique, mais ses cours étaient vraiment très complexes et souvent bien trop compliqué pour des sorciers de premier cycle. Et puis, ce jour-ci Percy n’avait clairement pas la tête à cela, il n’arrivait vraiment pas à se décider. En plus de cela il ne supportait pas de devoir mentir à ses amis. Il en avait marre, tant pis s’il allait avoir des problèmes, il fallait que ses amis soit au courant. D’autant plus si Percy comptait participer au tournoi. Le jeune homme se retourna vers Tania et Malik :

« – Il faut vraiment que je vous parle d’un truc .

– Et ça ne peut pas attendre la fin du cours ?

– Heu si m…

– M. Stark, je vous dérange peut-être ? intervint le professeur.

– Je suppose que je ne suis pas vraiment censé répondre à cette question ? »

« – Bravo ! Nan mais sérieux 2 h de colle juste parce que Percy ne sait pas fermer sa grande gueule ! dit Malik une fois arrivé en salle commune.

Ce qu’avait à dire Percy avait intérêt à être vraiment important parce que l’heure de colle tombait sur les sélections de Quidditch, car même si Malik savait qu’il était pris d’office il adorait regarder les petits nouveaux essayer de lui piquer sa place.

– Roh arrête de râler, toi, dit Tania. Mais Malik a raison, Percy, tu n’étais obligé de faire ton intéressant !

– Mais je ne fais pas mon intéressant, je suis intéressant ! Mais bon, parlons de chose plus sérieuse. Hier soir je ne vous ai pas tout dit à propos de ce qu’il s’est passé dans le bureau de M. Crowford. … »

Percy raconta tout ce qui c’était passé, Talia et Malik ne fit aucune remarque avant qu’il eut finit son récit :

« – Nan, mais ils sont sérieux là ! Nous envoyer au front, car ils sont même pas capable de gagner cette putain de guerre ! C’est pas possible et ce sale con te demande d’aller te faire massacrer c’est que des conneries !

– Talia a raison franchement ils croient vraiment que tu vas accepter, que tu vas devenir un de leur cher petit soldat.

– En… En vrai j’y ai bien réfléchit et je ne sais pas ce que je vais faire…

– Mais refuse, c’est une mission suicide !

– Mais tu comprends pas Talia ! 100 000 galions c’est énorme, j’en ai besoin moi ! Et puis de toute façon ils auront leur nombre de participant, alors autant que je tente ma chance et que je serve à quelque chose dans cette guerre ! C’est vrai quoi on râle, on râle mais du côté de l’Ombre ils sont vraiment dingues, notre pays s’emmerde pour pas que l’on tombe dans le chaos. Nous on critique leurs décisions tout le temps en répétant, moi j’aurais fait ceci, moi j’aurais fait cela, mais pour une fois que l’on a vraiment l’occasion de faire quelque chose là c’est autre chose hein ? Là on préfère jouer encore une fois les victimes, rester dans notre petit lit douillet à attendre que les autres prennent des décisions, que l’on va encore critiquer ! Alors ouais je réfléchis, car j’en ai marre de rester caché, que j’ai besoin de fric et que si j’y vais pas ça veux dire que je laisse quelqu’un d’autre mourir à ma place…

– C’est la meilleure celle-là ! Percy Stark le rebelle de la société devient un compatriote dès qu’il y a de l’argent en jeux ! Moi je dis opportu… »

Malik n’eut pas le temps de finir sa phrase que Percy avait sorti sa baguette et lui avait lancé un sortilège de Mutisme, puis pointant sa baguette sur sa gorge il lui répondit :

– MAIS FERMES TA GUEULE ! Tu n’es qu’un idiot qui ne comprendra jamais rien, tu n’es personne Malik ! Je te dirais bien de ne rien répéter mais bon je ne t’en laisse pas vraiment le choix. 

– Percy attend s’il te plait… »

Mais Talia n’eut pas réussi à la retenir. Percy était en rogne, il allait le tuer ce crétin ! Il n’en pouvait plus, il avait des problèmes et la seule chose qu’il arrivait à faire c’était l’insulter ! Il pouvait vraiment plus le supporter, ce mec. Percy marchait dans le château sans savoir vraiment où aller, il était énervé, effrayé et perdu il ne savait plus quoi faire. Il déambula quelque temps, puis se rendit au pied du grand arbre dans le parc. La légende disait que Isolt Sayre avait enterré la baguette de son ancêtre Salazar Serpentard, ce qui avait permis à ce magnifique arbre de pousser. L’école s’en servait principalement pour créer des remèdes et pour fabriquer des baguettes. Mais pour Percy c’était un lieu tranquille et calme où il pouvait réfléchir sans trop être dérangé surtout quand il faisait froid. Le jeune sorcier était seul, ses mains tremblaient, il n’arrivait pas à se calmer. Il avait vraiment envie d’accepter cette offre, mais s’il le faisait, le jeune garçon se ferait démasquer et sa famille le retrouverait.

Cela faisait déjà quatre heures ! Où est ce qu’il était passé ? Talia était dépassé par les évènements. Percy était parti en lançant un sort à Malik (qui soit dit en passant ne pouvait toujours pas parler). La jeune fille comprenait bien sa réaction, mais elle en avait marre que ses deux meilleurs amis n’arrêtent pas de se disputer, d’autant plus qu’ils s’entendaient tellement bien quand ils faisaient des efforts. Elle aurait aimé être là pour Percy et l’aider dans ses décisions, mais non ! Lui avait préféré piquer sa crise de nerf et disparaître. Talia connaissait vraiment bien Percy, et même si elle avait une petite idée de où est ce qu’il pourrait se cacher, pour l’instant Talia avait quelque chose de plus important à faire : trouver un moyen de refaire parler Malik. Car il ne pouvait décidément pas aller à l’infirmerie sans expliquer le coup de colère de Percy, et cela était hors de question, d’autant plus que le Directeur avait demandé au jeune garçon d’être discret. Cela dit Malik ne pouvait quand même pas rester muet pour toujours :

« – Bon écoute Malik ! Je sais que tu en veux à Percy, je sais aussi que tu as envie de reparler, mais on ira pas à l’infirmerie ! C’est hors de question ! Je t’interdis ne serais ce que d’y penser sinon je te promets que je t’étripe. Et d’ailleurs je pense que tu l’as bien mérité. Nan mais sérieux tu étais obligé de dire ça ! Donc on va trouver un moyen avant que quelqu’un se rende compte de quelque chose. »

Malik lança un regard noir à la jeune fille, essaya d’articuler quelques insultes, sans succès, puis, après quelques paroles de Talia (et quelques coups dans le tibia) le jeune sorcier obtempéra. Maintenant il fallait trouver une solution, déjà pas d’adultes ou de professeurs c’était hors de question, il ne fallait pas non plus quelqu’un susceptible d’aller cafter l’histoire, donc quelqu’un qui n’aurait ni une dent contre Talia (pas très difficile vu qu’elle s’entendait avec tout le monde), ni contre Malik ce qui devient compliqué : Malik était plus respecté que apprécié. Il n’était même pas apprécié du tout, bien que au fond Malik était quelqu’un de bien Talia le savait pertinemment, le jeune sorcier restait en société, quelqu’un de moqueur et d’irrespectueux.

« – Bon, commençons par le commencement. Percy t’a lancé un sortilège de mutisme, ça c’est sûr par contre ce que l’on ne sait pas c’est pourquoi les sortilèges d’annulations de base ne fonctionnent pas. Personnellement, je n’en connais pas d’autres que ceux que l’on a déjà utilisé. C’est pour ça que l’on va se rendre à la bibliothèque, peut être que l’on trouvera quelque chose. »

Les deux jeunes sorciers allèrent donc s’installer à la bibliothèque. Talia commença avec le premier tome de Silencio, mais sans trouver la moindre information sur une quelconque forme de ce sortilège sur lequel les sorts d’annulation les plus communs ne fonctionneraient pas. Ensuite, elle s’intéressa à un livre parlant des différents moyens de traiter le mutisme par la magie. Elle y trouva quelques sortilèges qu’elle testa sur Malik sans grand succès. Après plusieurs heures de recherche, les deux jeunes sorciers décidèrent de laisser tomber. Il n’y avait plus qu’une seule option : retrouver Percy.

« – Malik, non, arrête de me suivre ! Si tu es là il ne voudra pas t’aider et ce serait vraiment dommage qu’il te tue, donc tu restes dans la salle commune et ne fait rien qui m’obligerait à te tuer aussi compris ?! »

Talia partie directement à l’extérieur elle savait que le jeune garçon aimait bien le grand arbre dans parc, certes elle aurait pu y aller avant mais Percy avait vraiment l’air énervé tout à l’heure et elle n’avait pas eu envie d’empirer les choses. Mais il commençait à se faire tard et Malik était toujours muet. Mais une fois arrivé à l’arbre, il n’y avait personne, le parc était vide et il commençait à faire vraiment très froid. Talia n’en pouvait plus, elle n’en pouvait plus de ses deux stupides amis, elle n’en pouvait plus de Malik qui ne savait pas faire autre que chose de pousser les gens à bout, elle n’en pouvait plus de Percy qui avait toujours besoin de montrer qu’il était le plus fort, qu’il était le plus puissant, elle en pouvait plus de cette stupide guerre qui envoyait des gosses à l’abattoir. Talia était à bout de nerf, avec un cri de rage, elle frappa de tout ses forces l’arbre. Sanglotant, la main endolorie et sûrement cassée, la jeune fille se laissa glisser au long de l’arbre, et pleura toutes les larmes de son corps, car elle savait, elle savait très bien que Percy aller accepter, non pas pour l’argent ni même pour la bonne cause, mais pour montrer qu’il était le plus fort et le plus puissant, montrer que c’était lui le dominant.