Le Livre des Ombres

Chapitre 1 : Crépuscule

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 01:27

Le crépuscule d'un homme voit se lever l'aube d'un autre.

(Anonyme)

... un homme. Presque seul. Pourquoi lui ? Pourquoi pas un autre ?

Il fallait bien que quelqu'un reste après tout ce qui s'était passé. Le hasard avait voulu que ce soit lui, peut-être avait-il donné un petit coup de coude à ce même Hasard pour se faire une place au soleil. Ce n’est pas autrement qu’on peut espérer être un survivant.

Cet homme solitaire s'appelait Ash Twilight. Ou du moins, c'est ce qu'il pensait, car il n'était plus trop sûr de grand-chose en ce moment. Ce qu’il venait de traverser avait de quoi ébranler les esprits les mieux chevillés au corps.

La chaleur rendait sa mémoire encore plus cotonneuse, et à chaque fois qu'il voulait la fouiller à un endroit précis, une brève céphalalgie l'enserrait et le dissuadait d'aller plus avant. Un conditionnement simple, et il aurait payé cher pour savoir qui en était à l'origine -et s'il l'avait su, il aurait donné deux fois plus pour tout oublier à nouveau. Un conditionnement déclenché aussi, il en aurait mis sa main à couper s’il n’en avait pas eu un plus grand besoin.

 

Les cris, épouvantables, futiles… Appels à l’aide qui n’atteindraient personne, demande de clémence qui ne font que confirmer le bourreau dans sa décision…

Heureusement, cette amnésie n'était pas générale. Par exemple, il se souvenait très bien pourquoi il traînait derrière lui ce grand sac marron, qui ressemblait fort à un sac de patates. Ce qu'il avait en son sein était tout autre et pesait bougrement son poids, rendant la tâche de le transporter d'autant plus pénible qu'il se démenait comme un beau diable.

A sa place, Ash aurait également gigoté avec ardeur, même si en fait, c'était plutôt inutile. Il ne croyait pas réellement au destin, sauf à celui que d'aventure il était obligé d'imposer à autrui. En général, cela ne le rendait pas vraiment heureux.

Cette fois-ci, il ne se départait pas d'un certain plaisir anticipé, tant moral que scientifique.

A l'horizon, le soleil, pourvoyeur de vie et de mort -encore plus qu'autrefois !, continuait sa chute lente, pour aller éclairer une autre partie de la planète. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour trouver un endroit sûr. Le paquetage qu’il avait embarqué ne serait pas suffisant pour un camping prolongé… Surtout que les touristes nocturnes n’étaient pas très avenants.

Conscient de cela, il s'arrêta tout de même pour ramasser une poignée de sable en contemplant l’horizon. Il laissait la silice s'échapper en minuscules rigoles de ses doigts, tout en ayant de la peine à imaginer que ce qu'il observait avait pu être autrefois une riante contrée. L’adjectif même « riante » sonnait comme une farce macabre au creux de son esprit.

Depuis la phase finale, et singulièrement ratée à son sens, le processus de désertification s'était encore accéléré. Et pourtant, il y a seulement sept années, le monde vivait en paix, paisiblement -enfin, avec les tracas habituels.

Guerres, crises financières, désastres écologiques, attentats terroristes, génocides, dictature de gouvernements, corruption généralisée, embargos, violences, racisme, meurtres, opposition entre les deux Blocs, invasions de Hippies, les belles-mères, la naissance de Céline Dion ...

Rien que des bagatelles auxquelles les gens s'étaient habitués.

Les regards implorants, pathétiques… Ne pouvaient-ils donc pas comprendre pourquoi il agissait ainsi ? Ne pas voir que tous, ils avaient mérité ce jugement. Qu’ils avaient participé à une grande mascarade et que lui-même ne faisait qu’avancer l’heure de leur trépas ?[Écourter leurs tourments en somme ?]

Maintenant, ces problèmes avaient disparus pour la plupart, ou largement été minorés -de façon presque proportionnelle à une baisse démographique qui aurait fait pâlir d'envie Malthus. Oui, vous savez, ce sympathique personnage à la pieuse ère des anciennes grandes théories économiques, démographiques… Ce Malthus qui voulait arrêter la soupe populaire, l’aide aux pauvres, imposer l’abstinence, faire consentir les humains à l’idée qu’un bon coup d’épidémie fait du bien pour ramener la balance démographique en adéquation avec la production agro-alimentaire ; ne pouvant percevoir que cette dernière verrait son rendement grandement amélioré au fil des décennies. Bon vieux Malthus.

Il y a sept années, un des plus vieux désirs de l'homme, sublimement égoïste et inconséquent, avait trouvé une possible voie de réalisation. Une voie qui s’engageait par de biens étranges sentiers.

Il y a sept années, le Programme avait été lancé.

Dans le plus grand secret, évidemment, comme il sied à toute oeuvre de cette envergure. Les secrets, comme les règles, sont faits pour être violés, à plus ou moins long terme, et celui qui avait débusqué le lièvre, ou plutôt celle, c'était l'armée, qui aimait s’arroger tout ce qui est à la pointe de la technologie. Ou "était" plutôt, car désormais, elle n’est guère mieux placée pour continuer à vivre.

Elle n'appréciait pas trop qu'on expérimente ce genre de choses dans son dos, d'autant plus qu'elle avait des applications militaires possibles -alors que ce n'était absolument pas le but originel du Programme.

Quel était-il ?

Quand Ash voulait se le remémorer, son corps lui envoyait des ondes de douleur.

Douleur… Dans l’agonie, avaient-ils vu la vérité ? Ou ne pouvaient-ils que fixer leur idée sur leur mort imminente, craignant encore plus ce qui venait après ?

Par contre, de façon tout à fait indolore, il savait que le tournant avait été pris il y a quatre ans. L'annonce qui avait été faite pour annoncer au peuple une trouvaille miracle...

Quelle farce macabre après coup !

Il en rirait bien, s'il n'avait pas peur de dépenser trop d'énergie pour rien.

Le rythme s'était accéléré en une danse de mort. L'humain est tellement narcissique par certains côtés, tellement certain de sa supériorité, du fondement qu'il a de percer les limites qui lui sont imposées, qu'il pense pouvoir le faire en toute impunité.

Ash avait apprit aux premières loges, et des centaines de millions d'autres à leurs dépens  -tous ces innocents ! N'entendait-il pas leur voix crier vengeance, le soir, dans le désert devenu glacial ?- qu'aucun plan n'est sans faille.

Lorsque le Programme avait perdu le contrôle et que les spécimens 1 et 2 avaient été relâchés puis perdus, le ver était dans le fruit. L'horreur des bombes nucléaires était ridicule à côté de cela. Autant comparer la claque d'une mère qui prend son fils la main dans le sac en train de voler les bonbons avec une séance de torture sous l'Inquisition.

Il n'avait fallu que quelques mois pour que le désert se mette à recouvrir plus de la moitié des terres habitables de la planète.

Et ce n'était qu'un début. Il en resterait de moins en moins... Peut-être même plus du tout. Des mers s'étaient évaporées dans le néant, ne laissant plus que leur lit sur lequel se trémoussait en quelques spasmes pathétiques toute une faune marine et sous-marine, quelque peu perturbée de se retrouver sans son milieu naturel.

Ash secoua la tête. Mort ou vivant, il semblait que personne n'aurait la vie facile, maintenant. Mais pour ce qui restait à sauver du Programme, il devait encore faire quelques vérifications, et l'une d'elle avait pour objet le fardeau récalcitrant qu'il tenait derrière lui.

Pris au piège comme des rats de laboratoire… Quel effet cela avait-il dû faire de se retrouver de l’autre côté de la cage, impuissant, ne pouvant que voir venir la mort prochaine ? Lorsqu’ils avaient avalé les premières bouffées de gaz…

Il avisa une légère cuvette au creux du sable, et décida que ce lieu en valait bien un autre. Sans ménagement, il y jeta le sac qui atterrit avec un bruit mat et des grognements étouffés.

Puis il sortit sa gourde et en but les dernières gouttes, songeant tristement qu'il aurait quelque mal à retrouver du sirop de grenadine pour parfumer son eau. Il détestait la boire 'crue'. Heureusement, il avait d’autres gourdes en réserve.

Avec résignation, il s'approcha du sac qui se démenait de plus belle et en défit l'ouverture, libérant un individu mâle de taille moyenne, très peu satisfait du traitement qu'il venait de subir, et qui n'hésita pas à le faire savoir de vive voix.

Enfin, jusqu'à ce que sa gorge sèche le ramène à un débit plus vertueux.

" Où sommes-nous ?" souffla-t-il en regardant autour de lui, telle une bête prise au piège.

Ash le fixa d'un regard sans expression.

" Là. Ici. Ailleurs. Quelle importance ? Bientôt, tout se ressemblera de plus en plus. Et vous avez votre part de responsabilité là-dedans. Une belle part, même.

- Vous aussi ! Cracha l'autre avec véhémence. Je ne sais pas à quoi vous jouez, Twilight, mais si vous ne me ramenez pas immédiatement...

-... à la base, vous me ferez passer en cour martiale même si je ne suis pas militaire, on me mettra une balle dans la tête et on enverra mes restes dans le désert aux douze coups de minuit, compléta Ash avec bonhomie. Oui, oui, j'avais deviné. Je ne crois pas que vous trouverez beaucoup d'aide là-bas, général."

Ce dernier lui jeta un regard mauvais et interrogateur, tout en se remettant dans une position plus digne.

" Ai-je vraiment besoin de m'expliquer ?

- Vous les avez tous tués ?

- Oui, répondit Ash sans émotion. Ils étaient tous aussi pourris que vous. Désolé de vous avoir doublé sur ce coup-là.

- Qu'est-ce que vous racontez, imbécile ? Éructa le général en hoquetant presque.

- Vous savez quel est mon métier. C'est dommage que je sois le seul à avoir compris ce que vous comptiez faire... Mais c'est comme ça. Vous pouvez rouler des yeux effarés. Vous voulez que je vous montre tous les documents... Compromettants que j'ai trouvés dans votre bureau, si habilement dissimulés ? Ou les enregistrements audio idoines ? Si je décidais de contacter nos supérieurs, ils se moqueraient de la perte d’un centre et me féliciteraient d’avoir débusqué une taupe.

- Vous délirez complètement, mon pauvre vieux, fit son interlocuteur en observant discrètement autour de lui.

- Inutile de jouer les saints, Rockwell. Vous avez essayé d’avoir tout le monde dans le même mouvement. Vous avez été trop gourmand, et c’est vous le gros poisson dans le filet, maintenant.

- Je vous donne une dernière chance de vous en tirer", annonça froidement Théodore Rockwell.

Les menaces. ‘Je vais vous dénoncer au général !’ Pas de bol, celui-là était déjà trop occupé pour se soucier de vous.

Un gaz de combat vraiment répugnant. On aurait dit que les yeux allait se liquéfier, tandis qu’ils crachaient du sang, tapissant les glaces de protection…

Ash renifla dédaigneusement.

" Il n'y a que vous, et moi, général. Seuls sur des kilomètres carrés. La base est déserte, et sera bientôt recouverte pas la tempête. Ne vous inquiétez pas, elle restera en parfait état. Je compte y revenir... Plus tard.

- Vous êtes absolument taré ! Beugla le général qui cherchait une voie de sortie inexistante.

- Remarque amusante venant de celui qui comptait liquider tout son personnel, ne laisser aucune trace et repartir avec les plus grandes richesses qui puissent être maintenant. A propos, j’ai désactivé les explosifs.

- Parlez pour vous, Twilight. C'est vous qui les avez assassinés.

- C'est bien que vous arriviez à admettre la chose, dit-il. Vous pourriez même m’en remercier, non ? Je l'ai fait parce qu'ils ne valaient pas mieux que vous, pour la plupart. Vous me preniez pour un idiot, à m'obliger à falsifier mes rapports pour ordonner des permutations stupides ? Toutes ces morts accidentelles ? Beau coup de filet. Rassembler tous ceux qui vous gênaient pour les faire mourir ensuite et paraître blanc comme neige...

J'aurais dû être le premier sur la liste, n'est-ce pas ? Je crois que j'ai bien fait de ne pas boire mon breakfast. Il avait comme une odeur de ciguë."

Rockwell le foudroya des yeux avec un rictus mauvais, avant de finir par éclater d'un rire désabusé.

" Je savais qu'on aurait jamais dû laisser un psychiatre de merde en place.

- Psychologue, rectifia Ash sans se froisser.

- L'un ou l'autre ne sont pas censés guérir leur patient en les tuant, je croyais. Pas que vous serviez vraiment à quelque chose…

- Mais un général peut sacrifier ses troupes à l'envi, apparemment. Dites-moi, Rockwell, vous avez peur de mourir ?"

Le traître ricana.

" Ne me faites pas le registre des questions à la con. Si vous vouliez me tuer, je ne serais pas là.

- Faux, répondit doucement Ash. Vous n'avez pratiquement aucune valeur pour moi. J'ai tous les documents qu'il me faut, même si j'aurais aimé avoir plus de détails sur Shangrila.

- Oh ? fit Rockwell sans s'émouvoir, en se déplaçant imperceptiblement sur le sable. Vous êtes un de ces personnages de roman pour niaiseux qui aime faire sentir à sa victime tout le poids de ses péchés ?

- Je n'aurais pas attendu autant d'esprit de votre part, général, en tout cas, je ne vous aurais pas réservé cet honneur. Non, je voulais simplement vérifier de visu les effets du traitement sur un sujet vivant.

- Vous m'avez inoculé ?" croassa Rockwell en pâlissant.

Et comment ! Comme tant d’autres avant lui. Il allait goûter à la propre médecine que lui et ses pairs avaient voulu s’accaparer. Il avait fallu être d’une idiotie sans pareille pour ne pas remarquer que les spécimens 1 et 2 ne pouvaient pas être utilisés comme arme de guerre, à moins de vouloir ouvrir la boîte de Pandore.

Ash hocha la tête sans mot dire; le gradé le traita d'une ribambelle de noms qui ne feraient pas plaisir à ses ancêtres, avant de tenter de se jeter sur lui. Seulement, après plusieurs heures passées sans boire ni manger, dans la chaleur étouffante d'un sac comprimé, on n'est pas au summum de la forme.

Ash le repoussa d'un revers de bras, le faisant s'écrouler cul sur sable.

" Allons, vous devriez avoir confiance, dit Ash en dissimulant toute la haine qui le faisait agir ainsi. Tant que vous êtes vivant, il ne vous arrivera rien de mal. Inutile bien entendu de chercher votre holster, c'est moi qui ai votre Magnum."

Vaincu, Rockwell balança les bras.

" On dirait que la partie est finie pour moi, admit-il en apparence. Vous avez tout prévu, n'est-ce pas ? Comment vous y êtes-vous pris pour massacrer tout le monde ?

- Et vous le raconter pour que vous cherchiez un moyen de me désarmer pendant que mon attention sera détournée ? Je crois que vous êtes le personnage de roman niaiseux, Rockwell. Au fond, je me dis qu'il ne pouvait en rester qu'un, après cette débâcle. Autant que ce soit moi. Il y a d'autres bases. Je les trouverai, et je remettrai le Programme sur le bon chemin. Ou je mourrai en essayant, en tout cas.

- Je pencherais pour la seconde option, rétorqua le militaire avec une dernière pose de défi. Vous êtes un homme seul, foutrement seul. Et vous ne pourrez rien faire tout seul contre cette organisation. Un homme seul ne peut pas combattre l’avenir. Je ne vous donne pas deux jours avant de me rejoindre…

- Donnez mon bonjour à Edward, si jamais vous le croisez."

Rockwell allait encore répondre lorsque Ash lui administra deux balles en plein estomac. Une aurait suffit, et les munitions de Magnums étaient précieuses, mais il préférait être certain.

Le gradé s'écroula avec un gargouillis infâme, en portant les mains à son horrible blessure d'où s'écoulaient des flots de sang.

Ash regretta un moment son geste, mais le murmure au creux de son esprit eut tôt fait de le rassurer.

Tuer. Tuer pour purifier, débarrasser les survivants de ce genre de rebuts humains. Tuer pour apaiser la soif, tuer pour survivre.

Dans une tentative aussi pathétique que vaine d'évasion, Rockwell rampa quelques mètres en direction de la sortie de la petite cuvette.

Ash alluma sa lampe de pompier, puis consulta sa montre inoxydable. Il avait été inoculé depuis assez longtemps.

« Prenez votre temps pour trépasser, général. Je ne suis pas pressé. »

Rockwell finit par mourir, après avoir atrocement souffert, et Ash regarda ses ultimes convulsions avec une appréciation clinique.

Quelques minutes passèrent en un silence glacial ; la dépouille de sa victime ne remuait pas. Elle conservait même une immobilité tout à fait insolente, pour le moins.

Ash consulta sa montre plusieurs fois.

Il ne la quitta pas des yeux lorsque l'aiguille des secondes continuait sa course éternelle (enfin, limitée par la durabilité de la pile et du morceau de quartz) pour afficher minuit.

A 23h, 59 minutes et 59 secondes, il ne se passa rien.

A minuit pile, le corps de Rockwell fut agité d'un bref soubresaut.

A minuit et dix secondes, le cadavre se releva sur un coude, semblant chercher la bonne direction.

A minuit et quinze secondes, il guida le regard de ses yeux morts vers la lumière atroce qui nimbait le psychologue.

A minuit et vingt-six secondes, il se leva et se dirigea avec des mouvements d'automate vers cette chair chaude, en poussant un cri inhumain. Nourriture. Fraîche. Proche.

A minuit et vingt-neuf secondes, il ne restait plus grand-chose de la tête de feu le général Théodore Rockwell. Pas de quoi se faire reconnaître par sa mère, ni faire la une des journaux, même pas la rubrique nécrologique.

Ash regarda à nouveau sa montre tout en rengainant le Magnum.

" Je n'y croyais pas tellement... Très théâtral.", adressa-t-il en guise de compliment aux restes de Rockwell.

Ce dernier resta coi.

Ash Twilight prit sa lanterne, harnacha le reste de son paquetage, puis s'engagea dans la nuit obscure, mordante et mugissante.

La tempête était en train de le rattraper et allait transformer la petite cuvette en une tombe anonyme.

Le général Théodore Rockwell, ancien membre du Programme et survivant chevronné, ne méritait pas mieux.

A quelques pas derrière lui, une haute silhouette étrange le regardait partir, en mordant à belles dents dans une pomme juteuse. Lorsqu’il fut assez loin, elle tendit la main, donnant l’impression que Twilight était un pion au creux de sa paume, et elle pensait tout à fait ainsi.

La fête va pouvoir commencer.

Si Ash, sentant un picotement glacé à la base de la nuque, s’était retourné pour inspecter derrière lui, il n’aurait absolument rien vu. Un phénomène plus inquiétant se produisait : à mesure qu’il s’éloignait du centre, il avait la désagréable impression qu’une porte de sa mémoire se fermait à chaque pas…

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