Katniss et Peeta, quelques extraits supplémentaires...

Chapitre 2 : Bad dreams

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:32

 

 

                Les cauchemars ont repris, en vérité, ils ne m’ont jamais quittés, mais cette fois-ci ils sont dix fois plus forts qu’auparavant. Je ne savais pas que c’était possible. Ce n’est pas la même peur que lors des premiers jeux. Je n’ai plus peur de mourir, je n’ai plus peur pour Prim. Je sais que désormais elle sait comment s’en sortir. Elle a tellement mûrie avec tous les évènements qui se sont abattus sur notre famille. Du moins, ce qu’il en reste. Elle se remettra de ma perte, elle aura de la peine mais elle s’en remettra. Et Gale, mon éternel partenaire de chasse. Mais cette période est finie depuis bien longtemps. Jamais nous ne retrouverons notre amitié. Si je reviens sans Peeta je ne pourrais plus supporter la présence de Gale. Trop de choses nous séparent à présent. Je ne redeviendrais jamais la Katniss d’avant les jeux. Cette Katniss est morte, le Capitol la tuée. Non, aujourd’hui j’ai peur pour Peeta. Je refuse de le voir mourir. Ce serait trop injuste. Et s’il se retrouve dans cette arène une deuxième fois c’est entièrement ma faute.

                C’est ma deuxième nuit dans le train, et les cauchemars y sont plus intenses qu’à la maison. Ici je ne ressens aucune sécurité, je suis déjà entre les mains de Snow. Je revois le visage de toutes ces personnes que j’ai vu défiler sur les cassettes de Peeta ces derniers jours. Je me vois les tuer puis Rue repend tout autour de leur corps des roses blanches. Pas n’importe lesquelles, je les reconnais à leur odeur, ceux sont celles du président Snow. Je cours et m’enfuis loin de cette image. J’ai le ventre tenaillait par la faim et la soif. Je me vois manger des bais de sureau mortel et attendre la mort qui ne vient jamais. Je cours et j’aperçois au loin Peeta, en plein combat contre Haymitch. Ce dernier lui lance un couteau que Peeta réussit à esquiver. Mais le couteau rebondit contre le champ de force et revient vers sa cible. Je crie de toutes mes forces, je supplie Peeta de s’agenouiller. Mais je suis trop loin, il ne m’entend pas et je suis complètement impuissante lorsque l’arme se loge dans son dos et que du sang jaillit par sa bouche.

                Je me réveille haletante et en sueur. Mais heureuse de retrouver la réalité. Je me lève jusqu’à la salle de bain et me passe de l’eau froide sur le visage. Mon reflet dans le miroir me fait peur. J’ai l’impression d’avoir pris dix ans. Au retour des jeux  j’ai retrouvée un poids décent, le creux de mes joues s’en est allé, mes cheveux ont repoussés et ont retrouvé un aspect normal, mais quelque chose a changé à jamais dans mes yeux. Mon regard n’est plus le même. Je retourne dans mon lit, il faut que je dorme, je dois être en forme si je veux être capable de protéger Peeta. Mais le sommeil ne me vient pas et je me rends compte que je suis affamée. J’enfile un peignoir et ouvre la porte. Je pousse un cri de surprise.

-Bon dieu, mais qu’est ce que tu fiches ? Tu m’as foutu la frousse !

                Peeta Mellark se tient droit devant la porte, immobile.

-Je… Je m’inquiétais pour toi.

-On n’est pas encore dans l’arène, on ne me tuera pas dans le train. On a trop besoin de moi pour le grand spectacle.

-C’est pas ça, je t’entends crier la nuit, tu fais encore des cauchemars ?

-Je pense qu’ils ne cesseront jamais. Et les tiens ?

                Depuis notre retour dans le district les mauvais rêves ne me quittent plus. Je n’ai trouvé un sommeil paisible que lors de la tournée des grands vainqueurs, quand Peeta et moi dormions ensemble dans le train. La sensation de ses bras autour de moi me rassurait, comme s’il pouvait me protéger. La vérité, c’est que lui seul le peut. Comme dans l’arène, finalement s’il n’avait pas été la, j’aurais été seule à jamais. J’aurais peut-être gagnée mais je serais revenue seule pour affronter tout ça. La tournée, le Capitol, l’Expiation. Je n’en aurais jamais eu la force sans lui. Cette nuit là dans le train, je me souviens des ses paroles : « Le plus souvent, je rêve que je te perds. Ca va mieux dès que je constate que tu es là ». Il avait dit ça tout naturellement.

- Toujours les mêmes.

-Viens, dis-je. J’ai faim.

                Dans la cuisine nous trouvons du pain et du laid chaud. On emporte le tout dans le salon où l’on s’installe en mangeant. Nous restons silencieux car la présence de l’autre suffit à nous rassurer, il n’y a pas besoin de mots. Quand j’ai engloutis trois mottes de pain entières et que Peeta reste planté là à me regarder, je décide qu’il est temps d’aller se recoucher.

-On devrait aller dormir. Il faut qu’on en profite tant que l’on peut encore.

-Katniss je ne peux pas.

                Il se place près de moi et me prend dans ses bras. Mais c’est différent de d’habitude. Il ne le fait pas pour me protéger. Il me serre comme s’il voulait me retenir, m’empêcher de partir. Et ses yeux brillent.

-Pourquoi est-ce qu’on laisse faire ça ? Me demande-t-il. Pourquoi personne ne réagit ? Ils savent à quel point je tiens à toi, tout le monde le sait, tout le monde l’a vu. Alors pourquoi est-ce que les gens laissent le président nous renvoyer là-bas ? Ensemble. Alors qu’un seul ne pourra en revenir ?

                Peeta se plaint rarement du Capitol. Il sait garder son sang froid et se montrer courageux. S’il réagit comme ça, il doit vraiment être effrayé.

-Si les gens en avaient le courage, ces Hunger games seraient finis depuis longtemps.

-Tu as peur ?

-Qui n’aurait pas peur ?

-Je ne laisserais personne te faire du mal.

                Je suis outrée. Je ne veux pas qu’on me protège, je veux que Peeta cesse d’être si gentil, je ne veux pas qu’il se sacrifie pour moi. Je ne veux pas qu’il abandonne. Il doit vivre.

-Je n’ai pas peur que l’on me fasse du mal. J’ai … J’ai peur pour toi, je ne veux pas que tu revives ça, et avec une prothèse en plus. Je ne veux pas encore te voir maigrir et souffrir. Je ne supporte pas l’idée que le Capitol puisse te faire subir ça de nouveau. Et j’ai peur parce que je vais devoir tuer des gens qui … qui pourraient être mes amis les plus proches.

-Qu’est ce que tu veux dire ?

-Ils sont comme nous. Ils ont déjà vécu ce cauchemar, leur vie a été détruite par le Capitol, comme nous ils ont perdu une partie d’eux même dans l’arène. Nous somme tous des victimes. Je te parie qu’eux aussi voient chaque soir dans leur rêve le visage de leurs victimes. Comme nous, on les a forcés à devenir des assassins.

                Et comme Peeta ne peux trouver des mots pour apaiser ce mal, il m’enlace plus fort. Il peut me protéger de tout sauf de ça. Il peut m’empêcher de mourir dans les jeux, mais il ne peut me protégé des conséquences qui restent graver en vous toute votre vie. Ceux sont les seuls cicatrices que le Capitol ne peut faire disparaître avec de la chirurgie esthétique.

-Allons dormir ensemble, si tu le veux bien.

                Je ne refuse pas son invitation. Ce n’est plus comme lors des premiers jeux où je ne voulais pas me rapprocher du garçon des pains que je perdrais de toute façon, que je vives ou que je meurs. Maintenant ça n’as plus d’importance. Il n’y a plus de comédie non plus. J’ai juste besoin de lui et lui de moi. C’est une sensation d’apaisement et de bonheur qui m’envahie lorsque je me loge dans ses bras.

-Bonne nuit Katniss.

-Bonne nuit.

                Et il rajoute tout bas.

-Je te protègerais, n’ai pas peur, tu reviendras saine et sauve, je te le promets.

                Je fais semblant de ne pas l’avoir entendu et c’est surement ce qu’il espérait. La meilleure solution est de le laisser croire qu’il me sauvera, ce sera plus facile pour le protéger. Car je suis déterminée et sûre de moi. Peeta Mellark reviendra vainqueur des soixante-quinzièmes Hunger games.

Laisser un commentaire ?