Expiation

Chapitre 6 : Halmes

774 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/10/2017 15:14

Cela doit faire déjà plusieurs heures que l’on marche, moi et mes nouveaux copains de randonnée dans cette forêt de l’horreur. J’en ai déjà marre. Des arbres, des arbres et encore des arbres. Depuis notre accord, on a pu remplir nos gourdes qu’une seule fois dans la journée. Tout ce que l’on mange, c’est des fruits. On a pourtant rencontré des biches, des renards, des lapins et autres oiseaux, mais personne n’a réussi à en attraper un seul d’entre eux. Et dire qu’Emy s’apprêtait à survivre ici seule. Tu parles ! Je doute qu’elle saurait retrouver la direction pour retourner vers la ville. Moi non plus d’ailleurs, et c’est bien pour ça que traîner dans cette forêt était la dernière chose que je voulais faire. Heureusement qu’on a ces trois guignols avec nous. Je lève légèrement mes yeux à la recherche du soleil, qui allait bientôt se coucher.

« Hé, chef ! Dis-je en m’adressant au Neuf. Faudra peut-être penser à établir notre petit feu avant que la nuit tombe, tu ne penses pas ? »

Etant donné que l’on marchait en file indienne et que j’étais le bon dernier, tous se retournèrent vers moi en s’arrêtant. C’est bien la première fois que j’attire toute l’attention sur ma poire depuis notre petite rencontre à la lisière de la forêt. Je sens qu’on va bien s’amuser.

« Très bien, dit-il, déposez vos affaires. Que chacun s’occupe d’aller chercher du bois sec et pas trop épais, on va tenter de faire un feu. Emy, Ugo, allez chercher un peu de nourriture pendant ce temps, mais ne vous éloignez pas trop, compris ? Et Halmes, que l’on soit bien clair, moi ce n’est pas « Chef » mais Jöl. »

J’acquiesce tout en lui souriant lamentablement. Quelle stupide idée de les avoir suivis jusqu’ici. Si seulement Emy serait venu avec moi dans cet immeuble…


Une heure plus tard, le camp était opérationnel. Ugo et moi nous occupons de maintenir le feu tandis que Lukka et Jöl mettent en place un système de détection autour de nous grâce au fil à coudre. Emy, quant à elle, rassemble toutes nos affaires contre un arbre pas loin du feu. Lors du bain de sang, elle avait réussi à récupérer une grande caisse médicale en plastique blanc, marqué d’une croix rouge. De mon côté, à l’inverse, j’ai plongé, risqué ma vie et remonté le gouffre pour au final rien du tout. Mais cela m’a tout de même permis de garder un œil sur Emy, qui aurait très bien pu se faire tuer. J’ai donc récemment récupéré pendant notre longue marche un joli bâton de bois que j’ai commencé à tailler pour m’en faire une lance ainsi qu’un caillou assez pointu pour que je puisse en faire un petit couteau en pierre quand j’aurais trouvé un manche adéquat. Une fois le système de protection installé, Jöl se désigna pour veiller en premier sur le camp, sans que personne ne bronche. S’il croit que je vais arriver à dormir avec tout ce beau monde à côté de moi qui pourrait m’assassiner dans mon sommeil, il se met le doigt dans l’œil. Je parviendrais à dormir quand ce sera au tour d’Emy, c’est la seule personne en qui je pourrais avoir la totale confiance ici.

Aucun coup de canon n’a retentit pendant la journée, ce qui est plutôt surprenant. Les carrières doivent certainement attendre patiemment leurs proies au lieu de courir après. Il y a tellement d’endroit où se cacher en ville que ce serait une perte de temps et d’énergie. Aux alentours de minuit, tout le monde dormait. Jöl passa son tour à Ugo, qui le passa une heure plus tard à Emy. J’en ai donc profité pour me reposer un peu, la main droite refermé sur ma lance en bois. C’est elle qui vient me réveiller ensuite pour que je surveille à mon tour. Je me lève donc en direction du feu pour me réchauffer tandis qu’Emy part se coucher. Adossé contre un rocher, ma tête commence à basculer et mes paupières commencent à se fermer douloureusement sans que je ne puisse y faire quelque chose.

Laisser un commentaire ?