Désespérémment |HISOKA x OC|

Chapitre 1 : Désespérémment

Chapitre final

1442 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/11/2018 14:17

La nuit est sombre, et rien ne l'éclaire, pas même les étoiles dissimulées par d'épais nuages. Hier, c'était la pleine lune alors aujourd'hui, l'astre se cache. Les gens ne s'aventurent pas en dehors de chez eux une fois le soir tombé, les rues sont désertes et même les chats se font rares. Après tout, qui sait ce qui peut rôder dans le noir ? Mais l'heure est si tardive que tout est sombre, même à l'intérieur des maisons, et si tous sont sous les couvertures, un homme marche seul au dehors. Ses pas sont silencieux sur le sol sableux, et sa respiration forme quelques nuages de fumée dans l'air glacé. Il est tranquille, du moins il le paraît. Sa peau blanche capte la moindre particule de lumière au milieu de cette nuit si noire, et ses yeux couleur ambre transpercent l'obscurité, semblant voir même ce sur quoi ils ne sont pas fixés. Et à l'instant ils ne fixent rien. Son regard voltige, accrochant tout mouvement, toute forme qui se dessine, pendant une fraction de secondes, puis papillonne sans rien voir de précis. Ses vêtements ne sont pas adaptés à la température, et il a sans doute froid. Même si il est difficile de croire que son épiderme puisse devenir plus pâle, l'atmosphère le fait tout de même un peu blêmir. Ses bras découverts sont musculeux, et il fait jouer une carte entre ses doigts terminés par des ongles plutôt longs. Sans prévenir, d'un coup, il la lance et elle part se ficher dans le crâne d'un pauvre hère qui faisait mine de vouloir attaquer, tapi dans l'obscurité dans un coin formé par deux maisons. Hisoka continue son chemin, impassible, comme si rien ne s'était passé. La mort qu'il vient de causer ne lui fait pas grand chose, son pas reste souple et régulier, et cela ne hantera certainement pas ses nuits : son expression est des plus indifférentes, ses yeux ne se sont toujours pas fixés. Tuer est un art, pour peu qu'on y excelle ça devient aussi simple que de respirer. Ca lui est aussi naturel que de respirer.

Enfin, son regard semble apercevoir quelque chose méritant un semblant d'attention, et il fixe une porte. Ce qu'il cherchait. La maison est ordinaire, assez petite même, un tantinet à l'écart et construite de la manière la plus banale possible, en bois et pierres. Rien qui soit en définitive extraordinaire. Pourtant, il s'arrête devant et reste quelques instants sur le perron, pensif, à observer le heurtoir. Il caresse le bois de la porte, tandis qu'un de ses sourires si particuliers fleurit sur ses lèvres. Ce n'est pas fermé, il le sait et entre sans plus de manières. Il a fait du chemin, à pied, rien que pour trouver cette maison. Il ne pense même plus à s'embarrasser de politesses inutiles. A l'intérieur, la température est plus supportable. Un bon feu ronronne dans la cheminée, juste assez pour que la chaleur ne devienne pas étouffante. C'est agréable, mais c'est une autre chaleur qu'il recherche. Et il sait qu'il ne tardera pas à la sentir brûler.

A peine à t-il fait quelques pas, en effet, que dans la maison silencieuse retentit un bruit. Celui d'une porte qui s'ouvre, bientôt suivit de celui que font des pieds nus sur un sol de pierre. Et enfin, alors qu'il s'est à peine tourné vers l'origine du son, apparaît ce qu'il est venu trouver. Ou plutôt, celle qu'il est venu trouver. Pâle, presque autant que lui, le cheveux sombre et le regard clair, elle flotte dans une chemise de nuit légère laissant parfaitement entrevoir son corps mince et délié. Ses yeux brillent un peu en mettant un nom sur cette silhouette qu'elle peine à distinguer dans la semi obscurité qui règne, mais rien d'autre ne trahit sa surprise. Surprise quasiment inexistante, à vrai dire. Après tout, si elle est toujours ici, c'est qu'elle l'attend sans relâche. Elle ne dit rien, d'ailleurs que pourrait elle bien dire d'adapté dans cette situation ? Il suffit juste que leurs regards se croisent, pour que l'échange se fasse. Aucun ne bouge pourtant, mais la tension est palpable. Ce n'est pas une tension comme Hisoka en ressent parfois lorsqu'il trouve un adversaire avec un peu de valeur, non c'est quelque chose de plus authentique et de plus animal, de plus naturel; quelque chose qui ne demande pas de réflexion ou d'instinct de survie, mais de l'instinct tout court. Leurs prunelles se rencontrent une fraction de secondes, mais c'est suffisant pour embraser une étincelle et faire naître un brasier qui vient réchauffer l'air, leurs âmes et leurs corps.

Bienvenue, dit elle seulement du bout des lèvres.

Mais c'est suffisant pour définitivement rompre la tension. En deux pas, peut être moins, il est devant elle. En deux secondes, peut être moins, elle s'est emparé de ses lèvres avec fougue. Il n'y a aucune tendresse dans cet échange, juste de la passion, et une envie presque sauvage. Leurs lèvres se séparent alors que leurs corps demandent à se rejoindre, et il dessine, effleure presque, le corps de la jeune femme du bout des doigts au travers de son habit de nuit qui ne cache pas grand chose. Elle réplique un peu plus timidement, redécouvrant la sensation des muscles fermes sous la pulpe de ses doigts. Cependant, très vite, les questions qu'elle voudrait poser meurent sur sa langue, étouffées par un baiser ardent, et les dernières barrières qu'ils s'imposaient tombent en même temps que leurs vêtements. Hisoka prend rapidement le contrôle de l'échange, il sait qu'elle préfère quand il guide les choses. Le dos de la jeune femme ne tarde pas à rencontrer le mur tapissé du couloir, alors qu'elle s'abandonne chaque seconde un peu plus aux baisers de son amant. Sa poitrine est pressée contre le torse du Hunter, et il délaisse sa bouche pour venir mordiller la peau tendre de son cou, sans violence mais sans douceur non plus. Elle gémit en sentant que sa main descend titiller l'intérieur de ses cuisses, ouvertes devant la violence des émotions qui la traversent. Hisoka prend le temps de caresser son clitoris, alors qu'elle se cambre en arrière, offerte, les yeux déjà mis-clos, capitulant face à son désir qui gronde tout au fond d'elle, enflammant son bas ventre avec une ardeur difficilement supportable. Un nouveau gémissement monte le long de sa gorge, plus aigu que le précédent, lorsque qu'elle le sent taquiner ses lèvres, et elle peine à rester lucide devant la vague de plaisir qui la submerge lorsque, retirant ses doigts, il vient les frotter contre son clitoris, prenant visiblement un malin plaisir à la voir ainsi abandonnée. Hisoka cesse de lui marquer l'épaule pour revenir vers sa bouche, elle en profite afin de se coller un peu plus à lui. Elle ne sait même plus comment il a réussi à attraper le préservatif qu'elle lui tendait. Toute son attention est aspirée par son amant. Scandaleusement provoquant, et encore plus beau avec cette lueur d'envie sauvage au fond des yeux. Leurs peaux roulent doucement l'une contre l'autre, alors que la sueur commence à perler. Elle se laisse entièrement aller dans cette fusion de leurs corps, symbiose éphémère, et leurs gémissements deviennent plus rauques alors que leurs muscles tremblent sous l'effort. La secousse est tellement violente quand la jouissance la prend que l'espace d'un instant, elle peine à se souvenir de son prénom même. Ils s'effondrent contre le mur, au milieu de leurs vêtements éparpillés, ce brasier en eux enfin apaisé, le corps tremblant et couvert de sueur, la respiration erratique, mais indéniablement plus légers.

L'espace d'une nuit, le grand lit accueille deux corps avant que le matelas ne redevienne froid, et qu'elle reste là derrière, pâle, soignée, bien mise et se trouvant idiote à toujours l'attendre sans dire un mot.

Mais elle ne peut pas faire autrement, si elle ne le fait pas elle ne peut pas survivre.

Parce qu'elle a trop besoin de lui. Parce qu'elle ne peut se passer de ce regard, de ce corps et de ce caractère étrange. Parce qu'elle sait ce qu'il fait, ce qu'il est, et qu'elle s'en fiche.

Parce qu'elle l'aime.

Désespérémment.

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