L'école des démons acte 1

Chapitre 8 : Normalité écolière

3346 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/12/2021 22:59

Ils ne s’attendent pas avoir les jumeaux à l’école aujourd’hui, alors ils sont allés en classe. Contre toute attente, les jumeaux arrivent juste derrière eux. C’est donc surpris qu’ils regardent les Divalis venir s’asseoir. Aérin baisse les yeux en venant se mettre à sa place, et donc à côté de Callego. Ils ne les ont pas attendus au portail, ils ont décidé de mettre de la distance ? Rien d’étonnant à cela en soi, elle peut les comprendre.

Degan fusille des yeux les démons, puis se détend en remarquant l’attention qu’ils portent à la rousse.

 

— Tu es quand même venue à l’école ? S’inquiète Shichiro.

— Les crises sont passagères, répond Aérin, étonnée qu’il lui parle.

— Je te l’avais dit qu’ils ne te rejetteraient pas, intervient Degan en lui donnant un petit coup de coude.

— Nous n’avons aucune raison de le faire, dit Shichiro, sur un ton rassurant.

— Normal qu’elle le pense, c’est dans notre nature après tout, réplique Callego, son nez dans son carnet.

— Comme toi ? S’irrite Degan.

— Non, dit Callego en relevant les yeux vers lui.

 

Le professeur leur demande le silence et les informe sur le prochain examen de rang et le déroulement de celui-ci. Un genre de balle au prisonnier ou l’utilisation de la magie sur la balle est autorisée. Shichiro en devient nerveux et ne partage absolument pas l’enthousiasme de la classe. Callego s’en fiche, il est de rang 4, il ne montera certainement pas rang. Ce n’est pas maintenant qu’ils prendront du niveau, toutefois Aérin le pourrait, elle.

 

— Je refuse d'y participer, râle Shichiro.

— Tu ne veux pas devenir Daleth ? dit Degan.

— Nous ne monterons pas de rang et je n’aime pas ce jeu, dit-il plaintif.

— C’est la première fois que tu te plains d'une activité ? dit la rousse.

— Je vais encore blesser les autres par erreur, je ne maitrise pas ma force, répond Shichiro, en se cachant dans ses bras.

— Vise-nous ! Ou peut-être pas, déclare Degan en se rappelant l’état du bras du démon ayant attrapé Shichiro la dernière fois.

— Je ne crains pas ta force, je t’affronte quand tu veux ! intervient Callego, défiant.

— Shichiro s'est battu contre un élève ? dit Aérin, réalisant soudain les dires du démon.

— Il est vrai que tu étais absente ce jour-là. Disons qu’il y avait une drôle de tension quand on a rencontré Opéra, dit Degan en riant alors qu’il regarde cette fois Callego, narquois.

— Azael m’a un peu expliqué, enfin la prise de tête entre lui et Callego.

 

Callego tique et détourne la tête agacée, il soupire et passe sa main dans ses cheveux pour les repousser sur le côté. Ils vont à la cantine pour manger et les ainés ne tardent pas à les rejoindre. Directement Callego pousse son plat vers Opéra, puis détourne les yeux en espérant que celui l’ignore.

 

— Oh, c’est gentil de penser à moi, mon petit Callego, réplique le félidé en s’asseyant.

— Opéra la terreur, rit Degan.

 

Le démon chat se redresse ensuite vers le cadet. Degan grimaçant sentant la merde arrivée. Opéra place le pied sur la table et se penche face à lui, défiant. Le rouge recule préférant ne pas tenter le félin. Azael monte les yeux vers sa sœur, qui vient d’un mouvement rapide et souple, de prendre appuie sur ladite table, envoyant ces jambes pour venir faucher Opéra qui s’en retrouve étalé sur la table, les yeux écarquillés ! Il se redresse aussi vite en affichant un sourire carnassier. Shichiro et Callego ne connaissent pas les talents de la rousse, hormis le fait qu’elle peine à user de sa magie.

 

— Tu n’es qu’Aleph, dit Opéra, en repérant son badge.

 

La démone ne connaît pas la force, ni le niveau d’Opéra, elle la prit ou dépourvu, c’est pour cela qu’elle a réussi à le faire trébucher. Elle se rassoit plutôt satisfaite d’elle, même si elle vient à vite baisser les yeux quand elle croise le regard d’Azael, tandis qu’Opéra revient lui aussi à sa place.

 

— T’es rapide la petite sœur ! En revanche, pas assez puissante pour m’assommer, sourit-il.

— Je ne la tenterais pas, dit alors Azael.

— Tu ne parais pas si forte.

— Forte non, rapide oui, ajoute Aérin.

— La rapidité, c'est bien, cependant sans force, c’est inutile, réplique le chat.

— Le plus simple serait de te montrer, tente Aérin.

— Pourquoi pas, mais je te préviens, je ne suis pas du genre à retenir mes coups, même avec une fille.

— C’est hors de question ! Aérin, tu ne t’es plus entrainée depuis l’accident, intervient Degan.

— Ça ne te dérange pas que je participe à l’examen de rang ! Réplique la rousse en s’énervant.

— J’ai battu toute la classe l’an passé, dit Opéra, comme si c’était une simple anecdote.

— Tu les as exterminés oui ! Tu as été disqualifié par la prof, lui rappelle Azael.

— Toi aussi, je t’ai éjecté, dit le démon, Azael s’en racle la gorge, oui son estomac s’en souvient encore.

 

Degan revient alors sur la conversation :

 

— Je ne suis pas super emballé que tu y participes, mais je ne peux pas t’empêcher de monter de rang, non plus.

— Je suis d’accord avec Degan, en plus, ceux de ta classe n’ont rien avoir avec celui-là, dit Azael en pointant Opéra du pouce.

— Pas que je veuille m’interposer dans vos histoires de famille, mais c’est elle seule de décider de ce qu’elle veut faire, peu importe ses ambitions, intervient Callego.

— On ne veut pas la freiner dans ses ambitions, juste lui rappeler qu’elle… mouais, on peut toujours s’entrainer pour l’examen et voir ce que cela donne quand tu te mets à l’effort, dit Degan.

 

Aérin relève les yeux vers son jumeau, puis les tourne vers Callego en lui souriant, même si celui-ci n’en change pas d’expression. Azael lui dévisage Degan qui maintient le contact visuel, l’aîné soupire et accepte l’idée de son cadet. S’ils l’aident, ils pourront, en effet, se faire une idée de ce qu’elle peut encore supporter ou pas. Bien évidemment, Callego et Opéra vont lui prêter mains forte, Shichiro lui préfère la soutenir mentalement.

Alors pendant plusieurs jours, après chaque cours, ceux-ci se rejoignent sur le terrain pour entraîner les plus jeunes, parvenant même à faire jouer Shichiro avec eux au mécontentement de celui-ci. Ils se rapprochent à grands pas de la date de l’examen. Les Divalis d’un côté, de l’autre Callego, Shichiro et Opéra. Aérin sert et envoie la balle dans le camp adverse… En effet, celle-ci n’a pas des masses de force, et ce, non pas parce qu’elle est une fille, mais doit-elle se l'avouer, que sa maladie ne l’aide pas.

Pour changer, Shichiro se laisse volontairement toucher pour aller se placer sur le côté. Callego la rattrape et l’envoie charger d’électricité sur Degan qui l’évite, Azael la rattrapant pour en faire de même et la renvoyer sur Callego… Un boulet de canon vient de frôler de justesse son flanc et à être rattrapé par le félidé. Aérin et Degan se tiennent arqués à ne pas savoir que protéger. Degan se mange la balle en plein dans le ventre… Il est K.O.

Azael envoie la balle à Aérin qui encore une fois tente de l’envoyer sur Callego qui l’intercepte et la lance à Shichiro pour le forcer à participer. Lui qui se pensait sortit d’affaire, la lance alors sur Azael qui la rattrape tout en étant projeté un bon mètre en arrière ! La balle tombe des mains, une affichant un angle étrange… Il a le poignet cassé, le jeu s’en arrête là, Opéra l’accompagne jusqu’à l’infirmerie tandis que les autres rangent le matériel.

 

— Tu as réussi à péter le bras de mon frère ! Dit Degan, en riant.

— Je l’avais dit que je n’arrive pas à me contrôler, dit Shichiro en se cachant le visage dans ses mains.

 

Aérin est sur le côté à reprendre son souffle, les garçons se tournent sur elle interloqué, alors qu’elle lève les rassure d’être seulement essoufflée. Degan vient s’asseoir à ses côtés, Shichiro en faisant de même tout en lui caressant la tête, chose qu’il a pris habitude de faire depuis un petit moment. Enfin, tant qu’il ne lui touche pas les oreilles, Aérin n’en est pas dérangée.

 

— Je voulais vous demander, mais vous n’avez pas tous la même affinité magique ? Dit Callego.

— J’ai une affinité avec le feu comme ma mère et Azael avec l’électricité comme mon père, celle d’Aérin est appelé primera.

— Ceux qui ne possèdent pas d'affinité magique, répond Aérin.

— Si tu ne disposes pas d'affinité, alors cela explique que tu peines avec les magies élémentaires en cours, s'aperçoit le brun.

— Ça va Aérin ? demande Degan, alors qu’elle ne semble pas se remettre.

— Je suis fatigué, répond-elle.

— Je vais te chercher un truc à grignoter, dit Degan, avant de s’en aller, Shichiro l’accompagnant de ce fait.

 

Aérin est avec Callego et le silence se fait entre les deux… Ils s’ignorent dans un premier temps, puis le brun se penche sur elle pour passer un bras dans son dos et l’autre sous ses genoux. Aérin plus que surprise, elle se redresse d’un coup, ne comprends pas l’idée qui l’eut traversé. Callego reprend ses distances en regardant la rousse perplexe.

 

— Que fais-tu ? demande-t-elle, son cœur battant la chamade et le visage rouge.

— Les cours vont reprendre, je vais te porter jusqu’à la classe, s’agace le brun.

— Tu es conscient que les élèves vont te narguer si tu fais ça, Degan y compris ?

— J’m’en fous.

— Moins que le fait d’être confondu avec Opéra ? dit-elle, taquine.

— Oui, gronde-t-il.

— Donc tu supportes mieux mon frère que lui ?

— Disons qu’à choisir, je préfère entendre ton frère me vanner cinq minutes sur une possible attirance envers toi, que ces élèves qui viennent m’agacer parce qu’ils me confondent avec Opéra.

— Certes, vu de cette façon, dit-elle, en riant, mais c'est peu flatteur pour toi. Une Aleph ne doit certainement pas t’intéresser.

 

Il se baisse à sa hauteur, puisqu’elle s’est rassise pendant la discussion, son regard noir figé sur ses iris verts et lui sourit, défiant… Aérin se tend sur le coup, il est flippant quand il sourit comme ça !

 

— Qui sait ? Essaye de me séduire, dit-il d’un ton espiègle.

 

Aérin déconnecte un instant, son cœur manquant un battement, puis elle devient complètement rouge. Elle a chaud aux oreilles et son ventre lui fait quelque chose d’étrange, là ? Il se joue d’elle ? Un Daleth ne se montrerait aucunement attiré par une Aleph ! Son regard ne change pas de masse, mais Aérin lui sourit, joueuse, prenant sa réplique pour de la simple provocation.

 

— Tu me flattes Callego, la séduction ce n'est pas vraiment mon truc, aussi mignon sois-tu, répond-elle en lui renvoyant son sourire.

 

Il hoquète et racle sa gorge, détournant aussi vite les yeux. La rousse se met à rire et lui rappelle que c’est lui qui a commencé, mais c’est bien la première fois qu’elle le voit prendre des couleurs et étrangement, cela lui fait un petit quelque chose. Degan et Shichiro sont de retour avec des barres d’énergie qu’il donne à Aérin tout en proposant au brun et Shichiro.

Après le cours de botanique, Degan les abandonne pour son batora, le trio lui rejoint plutôt le débarras d’Azael et Opéra.

 

— Au fait, Shichiro, tu as ma tablette ? demande la rousse.

— Azael n'a pas dit qu’Opéra l’a prise ? relève-t-il la tête.

— Pardon ? Je ne l'ai pas autorisée !

 

La démone s’en va alors furieuse, sous les yeux médusés des deux autres et revient quelques minutes plus tard avec l’appareil. Aérin l'allume pour aller vérifier les données et surtout voir s’il n’a pas fouillé dedans. Callego se gratte la nuque, déviant plusieurs fois les yeux avant d’oser ouvrir la bouche.

 

— Puis-je la lire ? dit-il gêné.

 

Aérin remonte les yeux vers lui, en rougissant, ne pensant pas qu’il puisse s’intéresser à ça. Elle lui tend la tablette avec un certain embarras, redoutant un peu plus son jugement à lui que celui de Shichiro. Ce dernier lève les yeux de son propre livre en les observent, croissant les iris d’Aérin à qui lui sourit, la rousse le lui rendant, avant de détourner les yeux. Il a l’impression que depuis qu’il lui a touché les oreilles qu’elle est mal à l’aise avec lui, ce qu’il n’espère pas.

 

— C’est la semaine prochaine la fête des batoras ? Demande Aérin.

— C’est bien ça ? répond Shichiro.

— J’espère que nos parents viendront, dit-elle avec joie.

— Tu parles des tiens ou des nôtres aussi ? demande Shichiro, amusé par la joie qu’affiche la rousse.

— Nos parents sont toujours au travail, mais ils devraient venir pour la fête des Batora.

— Les miens viendront aussi, répond Shichiro.

— Vous savez qui est mon oncle, grommelle Callego en cachant son visage avec la tablette, alors qu’il écoutait d’une oreille.

 

Les deux autres le regardent en riant, il proteste toujours sur lui, mais il sait que son oncle l’adore. La fête dure trois jours, il y a un concours pour élire les meilleurs batora. Bien évidemment, le leur n’en est pas un, donc, ils ne feront rien de plus que de continuer à mettre en place leurs idées afin de le faire valider. Et si Azael n’en tape pas une, Opéra y a mis aussi la main à la pâte.

La semaine s’écoule et le moment qu’Aérin attendait avec impatience est arrivée… Seulement, ses parents n’ont rien répondu vis-à-vis de leurs présences et la rousse doute qu’ils en fassent la surprise. Callego observe la foule depuis la fenêtre du débarras ou ils restent planqués.

 

— Tes parents sont dans la sécurité, demande Shichiro pour engager la conversation.

— Oui, ils ne sont presque jamais à la maison. C’est à se demander comment ils nous ont eus, dit-elle en soupirant.

— Comme tous les démons, je suppose en…

— C’était une façon de parler, Shichiro ! Crie Callego, en se retournant sur lui, irrité.

 

Ce qui vaut un sursaut des deux autres qui s’échangent un regard en se retenant de rire. Aérin soupire en s'affaissant sur la table, cachant son visage dans ces bras. Shichiro lui tapote le haut de la tête tout en réprimant son envie de lui toucher les oreilles, alors qu'elle le regarde.

 

— Tu as des frères ou des sœurs, Shichiro ? Demande la rousse.

— Je suis fils unique, répond-il en imitant sa pose.

— Et toi Callego ?

— Un frère aîné.

— Il te ressemble ou c'est le jour et la nuit ?

— On est assez différent, un peu comme Azael et toi, explique le démon.

 

Elle regarde le pâle dans les yeux alors que le silence se réinstalle, lui souriant nerveusement même si elle se sent son cœur battre à cause de cette façon qu’il a de la fixer. Elle a déjà voulu lui demander pourquoi il porte un masque, mais elle a peur de l’embarrasser, si comme elle le pense, il y cache une blessure.

 

— Dis Aérin, entends-tu de tes quatre oreilles ? Demande soudain le démon.

 

La rousse cligne des yeux tout en redressant la tête face à cette question pour le moins surprenante !

 

— Pas tout à fait, mes oreilles animales agissent plutôt comme des amplificateurs, regarde, elles sont directement reliées à mon crâne sans conduit auditif.

 

Elle se penche vers Shichiro pour le lui montrer de ce fait. Curieux, il se permet de lui toucher les oreilles, se demandant comment elle fait pour les bouger ? Ravis de comprendre que c’est la base qui en est responsable, il ne prête pas attention à la démone… Aérin serre les crocs en se maudissant d’agir plus vite que sa pensée ! Elle ferme les yeux et sans le vouloir, laisse échapper un faible gémissement pourtant discret. Elle se redresse comme Shichiro, les deux devenant rouges comme des tomates en se regardant les yeux écarquillés, puis tels des robots, ils se tournent sur Callego qui bien sûr, n’a rien manqué de la scène.

 

— Vous voulez un peu d’intimité ? dit le brun plus que narquois.

—Toi aussi, tu veux que l’on chipote à tes oreilles, réplique Shichiro, afin de détourner l’attention sur ce qu’il vient de se passer.

— Sans façon, répond ce dernier en se les cachant.

 

Shichiro sort son téléphone de sa poche puisque celui-ci vibre et lit le message annonçant la présence de ses parents. Les deux autres l’accompagnent et le démon fait les présentations de ses parents et de ses camarades. La mère de Shichiro a un visage doux, son père parait un peu plus rustre, mais cela s’oublie dès qu’il sourit et qui voilà qui la rejoint également ? L’oncle de Callego.

 

— Oh, les parents Balam ! Comment allez-vous ? demande le chien de garde de Babyls.

— Très bien, et vous ? répondent en chœur les démons.

— J’ai hâte que mon neveu me remplace pour la garde de Babyls et enfin prendre des vacances ! ricane ce dernier en attrapant Callego par le cou.

— Parce que tu ne l’es pas déjà ? Tu ne te foules pas ici ! maugrée le brun.

— Il n’est pas merveilleux mon neveu ? Il est comme un fils, réplique le démon.

 

Callego ne répond rien à cela… Son oncle l’élève effectivement comme tel. Aérin les regarde s’éloigner avec les leurs tout en regardant autour d’elle… Sa famille ne viendra pas, elle devrait aller rejoindre Degan ou Azael. Elle sursaute alors que Shichiro vient l’attraper par la main pour qu’elle vienne avec eux et leurs familles faire le tour des stands. Au moins, cela lui a fait oublier, l’absence de ses parents, ses frères l’ayant rejointe en cours de route.

 

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