L'école des démons acte 1

Chapitre 6 : Acte 6 Une soeur fragile

1697 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/12/2021 22:42

Le dernier jour de la semaine n’est jamais facile. Heureusement Azael sait motiver son frère au grand damne du rouge. Ils atteignent le portail et retrouvent le sol. Aérin salue les élèves de leurs classes, Degan le fait surtout avec les filles, Callego les ignorent et Shichiro est ignoré.

 

— Vous savez ce qui serait bien dans cette école, s’exclame Degan en s’étirant.

— Le silence forcé aux élèves, rétorque Callego.

— Une pension pour les élèves dans l’école, réplique Degan.

— Il dit ça, pour ne plus avoir Azael à dos, répond Aérin.

— S’il pouvait arrêter de se prendre pour notre père, râle le rouge.

— Vous vous êtes disputé ? Demande Shichiro.

— Pour changer, intervient Callego.

— Degan voulait inviter des démones hier soir et Azael a refusé, explique Aérin.

— J’ai le droit, non ? Il accepterait que tu les invites eux, réfute Degan.

— Peut-être parce que je ne passe mon temps à l’ennuyer ? rétorque Aérin.

— C’est toi que j’adore taquiner ! Au fait, j’ai adoré les scènes érotiques que tu as écrites, ricane Degan.

 

Les deux autres regardent alors Aérin qui en devient immédiatement rouge, plaçant ces mains en avant et agitant frénétiquement la tête de gauche à droite.

 

— Je ne fais pas ça ! Dit la rousse, gênée.

— Et bien sûr, vous êtes ces proies favorites, enchéri Degan.

— Ce n’est pas vrai ! Réplique Aérin, qui se met alors à pleurer.

 

Elle fuit, se prenant quelques élèves aux passages. Degan reste un coup sur le coup alors qu’il la regarde partir. Ils voulaient juste les embarrasser tous les trois !

 

— Je plaisantais les gars…

— Tu sais, tu ne devrais pas lui dire ça, dit Shichiro sur un ton de réprimande.

— Il y a des limites à la taquinerie, ajoute Callego.

— Ça va, elle en a l’habitude ! Même si c’était réel, vous vous en foutez ! Râle le rouge.

— Cela ne nous regarde pas et pour un qui adore sa sœur, tu te moques souvent d'elle, clarifie Callego.

— Je l’ennuie, je ne me moque pas d’elle, répond Degan, consterné.

— C’est un peu ce que tu viens de faire, affirme le blanc.

 

Le démon recule tout en tournant sa tête sur la gauche et la droite, il ne sait pas par où elle est partie. Le rouge court jusqu’aux toilettes de leur étage. Callego et Shichiro lui ont emboité le pas, enfin jusqu’à ce qu’il rentre sans gêne dans la pièce. Sur le coup, les démons préfèrent passer outre et aller les attendre en classe avec les élèves déjà présents. Aucune fille n'est présente heureusement pour lui et une seule porte est fermée, laquelle il vient frapper.

 

— Laisse-moi…

— Aller arrête de faire la tête, ils ne me croient pas, dit doucement le jumeau.

— Lâche-moi Degan.

— Aérin, excuse-moi. Je ne pensais pas que ça te mettrait autant mal à laisse. Les garçons m’en veulent de t’avoir ennuyée.

— Comment veux-tu que je sache encore les regarder après ça, pleure Aérin.

— En ignorant ce que j’ai dit et en me prenant pour l'imbécile que je suis. Allez Sœurette, sort de là, j’ai l’air fin, ici.

 

Degan se tourne sur deux filles qui viennent d’entrer et devient blanc. Il leur sourit béat et tente de leur expliquer qu’il ne fait qu'attendre sa sœur. Les démones sont sorties en courant. Aérin ouvre la porte, passe sur ses pieds et prend la direction de la classe. Degan la suit tout en affichant le même sourire qu’il eut fait aux filles, aux élèves qui le regardent avec un drôle d’air. Ils se sont assis à leur place. Aérin a le regard et les oreilles basses.

 

— J’ai une idée, dit-il soudainement.

— Cela promet, intervient Callego.

— Je l’ai embarrassée, alors on va tous faire un truc embarrassant, comme ça on remet les compteurs à zéro.

— Pourquoi tu nous y impliques ? Râle Callego.

— Heu, je n’ai pas spécialement envie de me faire remarquer Degan, ajoute Shichiro.

— Laisse tomber, répond la rousse.

 

Le professeur les rappelle à l’ordre et le silence se fait. Aérin est figée sur ces cours, Degan est fidèle à lui-même, Callego l’ignore au possible et Shichiro n’en a jamais réellement été dérangé. Ils quittent la salle pour rejoindre le prochain cours, celui de magie rudimentaire et en suite vient l’heure de midi. Les démons se dirigent vers la cantine et prennent leurs plats. Aérin s’étonne de voir Callego en prendre deux, ce qu’elle fait aussi pour Azael, depuis le début. Ils se sont assis dans le silence. La rousse relève juste la tête à l’approche de son frère, surprise de constater un autre élève avec lui, qu’elle salue par politesse, geste qu’il lui rend.

Aérin sent Callego à côté d’elle se tendre, elle en cligne des yeux sans comprendre. Azael s'est assis à côté d’elle, Shichiro, Degan et Opéra sont en face. Bien qu’elle soit intriguée par Opéra, Azael remarque qu’il y a un malaise entre ces cadets.

 

— Ça va Aérin ? demande le bicolore.

— Degan a été méchant avec elle ce matin, dénonce Shichiro sereinement.

— Oh, mais la balance ! Chiro, je ne te pensais pas comme ça ! dit le rouge, pas très bien.

— Je suis tout simplement franc, réplique le démon.

— Que lui as-tu dit ? demande Azael déjà près à s’énerver.

— C’est oublié, pas vraie sœurette, tente le rouge en souriant niaisement.

— Il l’a fait passer pour une perverse, intervient Callego.

 

Voir Degan blanchir à vue d’œil est tellement satisfaisant, qu’il n’arrive pas à cacher son sourire narquois.

 

— Putain, mais vous m’en voulez tant que ça ? Pourquoi tu déprimes toi aussi ? Ils te soutiennent pour une bêtise que j’ai balancée au matin, s’énerve Degan qui se rassied aussi vite alors que les yeux perçant de son frère viennent de se poser sur lui.

— C'est-à-dire ? Demande Opéra en penchant sa tête.

— J’ai juste lâché qu’elle fait des écrits érotiques sur eux, se défend Degan.

— Tu peux en faire sur-moi, dit Opéra.

— Je ne fais pas ça ! Qui es-tu ? Demande la rousse, en clignant des yeux.

— Il faudrait que j’arrête de t’assommer, tu deviens de plus en plus con, s’agace le bicolore qui se retourne sur sa sœur. C’est Opéra, il est dans ma classe, il fait partie du Batora et arrête de déprimer pour des conneries, Aérin !

 

Les quatre viennent de se figer, Aérin acquiesce et Degan protège sa tête. Shichiro et Callego viennent de voir le côté effrayant d’Azael… Après la pause de midi. 1ᵉʳ et seconde retournent à leur cours. Ceux-ci de terminé, Callego préfère rentrer chez lui directement. Degan est du même avis, Aérin et Shichiro se retrouvent tous les deux de ce fait.

 

— Tu veux aller au Batora ou tu rentres aussi ? demande la rousse.

— J’aimerais finir mes fiches.

— Je t’accompagne, dit-elle en lui souriant.

 

Ils se dirigent vers le batora, Shichiro se sentant étrangement nerveux. Le téléphone d’Aérin vibre dans sa poche, elle le saisit et décroche à Azael qui voulait juste savoir si elle et son frère son toujours dans l’établissement, puis raccroche, sous la confusion d’Aérin qui n’a pas trop bien comprit. Elle discute à voix basse avec Shichiro, remarquant au bout d’un moment qu’il y a également messe-basse parmi les autres élèves qui se moque ouvertement de Shichiro, ce qui agace grandement la rousse.

 

— Ne t'en fait pas, j’ai l’habitude, soupire le démon.

— C’est mal te connaître et te juger parce que tu ne fais pas les choses comme les autres !

— Je suis trop curieux pour mon propre bien, répond simplement le démon.

— La curiosité n’est pas un défaut, Shichiro, c’est ce que j’apprécie chez toi, dit-elle en lui souriant.

— Un démon aussi compatissant que toi, c'est tout aussi rare, répond le pâle en abordant une expression douce.

 

Elle le regarde en baisant légèrement les oreilles et comme à chaque fois, il serre le poing pour se retenir de les toucher. Pourquoi les démons avec des attributs animaux, ont deux paires d’oreilles ? Est-ce qu’ils entendent des quatre ? Ou celle sur le haut de leurs têtes est uniquement décorative ?

Aérin à la tête baissée sur son carnet, elle efface un trait qu’elle vient de manquer, ces oreilles s’affolent toujours quand elle s’agace. Il tend la main et lui saisit délicatement… La rousse en sursaute et en tombe sur ces fesses, le visage complètement rouge alors qu’elle dévisage Shichiro, embarrassée.

 

— Pardon, c’était plus fort que moi ! Dit-il en agitant ces mains.

— Ça m’a surprise, balbutie Aérin.

 

Ils s'aperçoivent que les élèves à côté d’eux les regardent avec un petit sourire en coin. Shichiro se racle la gorge et Aérin détourne le regard.

 

— Je suis épuisée, je vais rentrer chez moi, bonne journée Shichiro.

 

Elle s’empresse de partir sous le regard désabusé du blanc qui se sent stupide pour le coup.

 

— Au revoir Aérin…


Laisser un commentaire ?