L'école des démons acte 1

Chapitre 16 : Mise au point

1705 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/12/2021 23:21

Le cours de magie rudimentaire vient de se terminer. Ils descendent les marches et se dirigent vers la salle du Batora. Callego est de plus en plus agacé par le comportement fuyard d’Aérin. C’est le dernier jour avant le week-end et il n’a pas envie d’attendre qu’elle se décide à briser la glace. Elle l’ignore même quand il lui envoie des messages. Alors, cette fois, même si cela motive le rouge de le narguer par la suite, il doit savoir ! Il s’immobilise, Shichiro en fait de même, surprit. Degan et Aérin, devant eux, se retournent à leur tour. La rousse le sent mal…

 

— Aérin, viens avec moi, dit-il sèchement.

 

Celle-ci reste figée, mais Degan la pousse vers le brun au lieu de l’aider ! Son frère et Shichiro continuent d’avancer. Elle sent son cœur accélérer, elle a juste envie de partir en courant. Callego fait demi-tour, lui imposant de le suivre. Aérin lui emboite le pas, elle stresse tellement qu’elle n’ose pas le regarder. La démone l'accompagne jusqu’à l'extérieur, ils se dirigent vers un banc où il l’invite à s’asseoir. Elle se pose en croissant les jambes, qu’elle balance nerveusement, alors qu’elle regarde ses pieds, les oreilles basses.

Le démon s’aperçoit qu’elle n’est pas tranquille et déglutit de ce fait. C’est vrai, il n’y a pas pensé, mais son malaise vient sûrement du fait qu'elle le craigne. Enfin, ils sont là, il n’a qu’à le lui demander, la rassurer…

 

— Pourquoi, m'ignores-tu depuis le lac ? Demande-t-il, en contrôlant le ton de sa voix.

 

Aérin remonte légèrement les yeux vers lui, avant de les rabattre sur le sol. Elle grimace, ne sachant quoi lui répondre. Callego détourne les yeux, pas spécialement plus à l'aise.

 

— Tu m’en veux ? demande-t-il sobrement.

— Non…

— Alors c’est quoi le problème ? réplique le démon, sur un ton tempéré.

— Ne le prends pas mal, ce n’est pas que tu ne me plais pas, tu…

— Je ?

— Qu'attends-tu de moi ?

 

Le brun se crispe, il devait se douter qu’ils partiraient sur ce terrain. Il inspire un bon coup et regarde vers le ciel, son cœur s'affolant. Encore une fois, il s’énerve contre lui-même pour garder son calme.

 

— Je me le demande moi-même, répond-il, légèrement agressif.

 

Aérin relève alors les yeux vers lui, osant cette fois, soutenir son regard qu’il dévie de ce fait en prenant la ride. Le regard d’Aérin se perd à nouveau sur les arbres face à elle :

 

— Je t’avoue que je serais plus rassurée que tu me dises avoir une certaine curiosité, que d’être amoureux, dit-elle à mi-voix.

 

Il se racle sa gorge et passe sa main dans ses cheveux qu’il décoiffe plus qu’il ne remet en place.

 

— Je n’irai pas jusqu’à déclarer que je suis amoureux… Comment ça, plus rassurée que ce soit de la curiosité ? remarque-t-il, seulement.

— Tant que le traitement ne prend pas, rien ne dit que je serai encore là d'ici à la fin de l'année. Enfin, ça ne t’arrange peut-être de me savoir mourante ? réplique Aérin, en le regardant.

— Je ne pars pas du principe que tu es mourantes et si tu veux m'énerver, tu vas y arriver ! rétorque le démon, agressif.

 

Aérin est recroquevillée sur elle-même, la tête et les oreilles basses... Callego inspire pour rester maître de lui, se relève et vient lui faire face. Aérin se fige, bras tendu contre le torse du démon, alors qu'il voulait juste glisser sa main contre sa joue.

Callego serre les dents, se retenant de l'embrasser, ne considérant plus cela comme une bonne idée, mais surtout, contrarié par la réaction de fuite de la rousse qui affirme sa pensée de plutôt.

 

— Je ne pensais pas t’effrayer, dit-il avec un brin de déception dans la voix.

 

Aérin confuse, reste figée quelques instants, puis secoue nerveusement la tête et l'enlace… Callego ne comprend plus rien.

 

— Ce n’est pas ça, dit-elle à mi-voix.

— Je ne te suis pas là, dit-il, ignorant que faire de ses bras.

— Je n'ai rien contre toi, je ne peux pas…

— Si ta seule excuse est ta santé, alors je vais me montrer insistant, rétorque le démon.

— Je ne sais même pas faire la différence entre l’affection que je ressens pour Shichiro et toi, dit-elle, sans le lâcher.

— Tu ressens la même chose pour nous deux ? demande-t-il en tapotant son dos.

— Oui et je ne ressens pas le besoin d’être en couple… Ni de curiosité que pour avoir ce genre d’envie, dit-elle en rougissant.

— Je comprends, répond-il.

— Callego, je peux te demander si ce n’est que de la curiosité ou autre chose ?

— Je ne suis pas curieux, enfin pas dans ce sens. Je veux juste que tu saches que peu importe le temps qu’il te reste, je resterais près de toi.

 

Aérin se sent défaillir, elle se sert davantage et Callego finit par resserrer l’étreinte entre eux.

 

— Je ne suis pas certaine de mes sentiments pour toi, Callego. Ce n’est pas idiot de s’attacher à une personne qui pourrait ne plus être là ?

— À mon sens, c'est le meilleur moment pour se rapprocher, dit-il, en rougissant.

— Si tu es certain de toi, je n’ai plus de réelle raison de te repousser, conclue-t-elle.

 

Aérin baisse les yeux, si, il y a Shichiro, mais Callego est plus froid et dure que lui, il ne sera peut-être pas trop touché par sa mort, contrairement au pâle. Callego pose un baiser sur son front, avant de reculer pour rétablir les distances. La démone le regarde dans les yeux avant de les dévier de gêne, ses joues devenant rouge vif…Callego est dans le même état. Il a encore cette sensation désagréable de ne plus rien contrôler.

Ils ne leur restent plus qu’à rejoindre le batora…

De leur côté, Shichiro et Degan, ont continué leurs chemins pour aller rejoindre leurs aînées.

 

— Aérin a décidé de briser la glace ? Demande Azael, remarquant l’absence de la rousse et du brun.

— Callego ne lui en pas laissé le choix. Je suis sûr qu’il s’est passé quelque chose entre elle et Callego au lac, ricane Degan.

— Perspicace, rétorque Shichiro, les yeux dans son livre.

— Aérin a courtisé Callego et il l’a envoyé chier ? Commente le rouge.

— Tu connais vraiment ta sœur, toi ? rétorque le bicolore.

— Elle n’a pas courtisé Callego, elle a même peur qu’il soit attirée par elle, réplique Opéra.

— Callego peut-être entreprenant ? Ricane Degan.

— Parce qu’Aérin oui, pour toi, rétorque Azael, en le regardant lasse.

 

Shichiro lève les yeux vers le rouge, qui laisse un blanc passer.

 

— Aérin paraissait perdue dans ses sentiments quand elle nous a parlé, mentionne Azael.

— Et que vous a-t-elle dit sans indiscrétion ? demande Shichiro.

— Succinctement, elle ne veut pas tomber amoureuse parce qu’elle croit que c’est inutile pour elle.

— Ah ! C’est ça qu’elle voulait dire par son « Je ne suis pas faite pour », comprend Degan.

— Et tu n’as pas cherché plus loin, grogne Azael.

— Non, affirme Degan.

— À cause de sa santé, je présume, répond Shichiro.

— C’est ça, dit Azael au pâle.

 

La porte vient à s’ouvrir sur Aérin et Callego, les regards se braquent sur eux et Degan, rompt le silence :

 

— Alors ? Êtes-vous en couple ?

 

Callego se tend et attrape son visage en le serrant, Degan souffrant et riant en même temps... Shichiro lui observe le duo alors qu’ils s’assoient et baisse les yeux, la boule dans son estomac se manifestant encore plus vivement.

Sur le chemin du retour, pendant que les Divalis bifurquent pour rejoindre leurs propriétés. Callego tente de se rapprocher d’Aérin… Celle-ci fuit, les saluant à peine pour se séparer du brun tandis que le démon colérique continue son chemin avec Shichiro, genre de rien.

 

— Soi plus franc la prochaine fois, dit Shichiro en riant.

— À la vitesse ou elle cavale, c’est compliqué !

— Parce que tu avais l’intention de l’embrasser avec ses frères de présents ? continue Shichiro taquin.

— On n’est pas une attraction, bordel !

— Ils sont juste amusés par votre timidité, ça va leur passer.

— Je ne suis pas timide ! Et, toi, ton regard de chien battu en dit long sur ce que tu en penses.

— Je n’ai pas un regard de chien battu et tu connais mes sentiments envers Aérin, réplique le pâle.

 

Callego observe son camarade… Il le sait que cela lui fait mal au ventre. Shichiro est parti de son côté, alors que lui-même rejoint sa demeure. Ça l’agace quand même cette histoire, il a envie de continuer avec la rousse, mais ça l’ennuie pour Shichiro. Après tout, doit-il avouer que s’il est allé vers elle, c’est avant tout par rivalité. L’envie de posséder celle que son camarade convoite. Pourquoi avoir cherché à la faire céder ? Il peut très bien la soutenir en restant juste présent pour elle. Non, s’il s'est autant rapproché, c’est parce qu’il a vraiment envie de la considérer comme sa compagne et pas juste une camarade avec qu’il s’entend bien.

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