L'école des démons acte 1

Chapitre 18 : Confession.

1035 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/12/2021 19:14

Callego est parti, elle fait volte-face, le félidé l’attend déjà dans le salon. S'en est presque flippant. Elle le guide jusqu’à la pièce, bien qu’il sache où elle se trouve. Ce n’est qu’une question de savoir-vivre.

Les démons commencent par des échauffements. Comme elle n’a pas bougé aujourd’hui, elle prend un peu plus de temps, surtout avec ce qu’il s’est passé avec sa prothèse tout à l’heure. Elle n’avait plus pratiqué, mais les étirements pour garder la forme, ça elle le fait toujours.

Aérin la jambe pliée contre elle et regarde opéra, puis se met à rire. Ils ont l'air ridicules. La rousse se tient en équilibre et enchaine quelques mouvements pour mettre la prothèse à mal, frappant dans le vide avec. Cela semble aller, mais elle doit tout de même faire attention, car la tige de métal est directement reliée à l’os et c’est là qu’elle peut causer des dégâts.

 

— Si je ne me trompe pas, ton accident remonte à deux ans ? demande soudain Opéra.

— Oui, pourquoi ?

— Tu avais déjà ta prothèse avant ?

— Non.

— Je suis surpris que tu arrives à aussi bien bouger avec, il me semble qu’il faut trois ans de rééducation.

— C’est l’adaptation des nerfs et du système nerveux qui prennent le plus de temps. Je n’ai presque plus de sensibilité dans le corps, la douleur était moindre, il ne m’a fallu que quelques jours pour déclencher les réflexes moteurs.

— Tu arrives à mesurer ta force et les distances, malgré ton manque de sensibilité ?

— C'était difficile au début et j'ai parfois tendance à ne pas être prudente.

 

Il se met en garde et elle en fait de même. Ils se tournent autour tout en se jaugeant, puis s’échangeant quelques coups. Aérin feinte et garde une position basse, mais elle est toujours incapable de le déstabiliser.

Opéra se sert beaucoup de ses jambes et même si elle parvient à éviter ses coups, c’est tout ce qu’elle peut faire. Même quand elle parvient à l’attraper, son poids et sa force ne joue pas en sa faveur et il ne faut que quelque seconde au démon, pour la mettre au sol et s’asseoir sur son dos…C’en est une vraie manie, chez lui !

 

— Trop lente, réplique le félidé.

— Tu te répètes, mon vieux, dit la démone, taquine.

— Je n’ai qu’un an en plus de toi, réplique le félin.

 

Il la libère et l’aide à se relever.

 

— Tu es trop concentré sur tes techniques, il me suffit de m’asseoir sur toi pour t’immobiliser. On va travailler ça, explique le félidé.

 

Il tend le bras face à elle et Aérin le regarde perplexe, alors qu'il lui dit de frapper dans sa main. La rousse s'exécute et son poing reste figé dans la paume d'Opéra… Elle la reprend en la secouant tout en se retenant de jurer. Le démon, lui, n'a pas bougé d'un pouce !

 

— Tu as suivi quoi comme entrainement pour être aussi résistant ? Dit-elle, la larme à l’œil.

— Je m’entraine depuis mon plus jeune âge, répond simplement le félin.

 

Opéra se mêle volontiers aux conversations, toutefois, hormis le fait qu’il soit lié au directeur Sullivan, elle ne connait rien de lui. Le chat ne lui laisse pas le temps d'être curieuse. Ils enchainent différents exercices…

Opéra ne la pousse pas pour le moment, il sait qu’elle a été prise en charge par un jeune professeur spécialisé dans la guérison depuis sa rentrée. Il était présent quand ils ont parlé de son état avec le directeur. Les démons peuvent guérir des blessures assez graves, mais cela n’empêche pas les séquelles et selon la gravité, il est impossible de remplacer des organes défectueux.

 

— Tu es le majordome de maître Sullivan depuis longtemps ?

— Oui.

 

Il ne dit rien de plus, il n’aime peut-être pas en parler ? Aérin s’en pince la lèvre, puis sans vraiment savoir pourquoi, se met à lui parler, elle :

 

— Les Divalis sont tous soumis à un pacte dès la naissance. Nous n’avons pas le droit de nous marier avec une autre lignée et encore moins d’en avoir une descendance.

— Tes frères en avaient parlé le jour du rituel.

— J’aurais dû mourir ce jour-là…

 

Son expression ne change pas hormis ces oreilles qu’il vient de secouer quant aux dires de la démone.

 

— Et tes frères ?

— Ils n’auraient pas à espérer vainement que ma santé s’améliore. Sans primera, le clan m'ignorerait, mais s'ils l'apprennent, je serais une erreur à rectifier.

— Tu seras tuée en d’autre mots.

 

Aérin affirme d'un mouvement de tête alors qu'il la fixe dans les yeux. Elle se laisse tomber au sol, assise. Opéra se place face à elle, la basculant sur son dos en s’asseyant sur son ventre. Elle n’a pourtant pas demandé d’option coussin, dernièrement…

 

— Mais tu es toujours là et avec la volonté de te battre, alors acharne-toi et laisse-nous t'aider, dit-il, plutôt énervé.

 

Il l’aide à se redresser, Aérin le regarde plutôt surprise. D’accord, mais son traitement ne fonctionne pas et elle a peur de vouloir y croire. Qu’est-ce qui est mieux franchement ? Garde à l’esprit qu’elle ne vivra pas longtemps ou se permettre l’espoir qu’un traitement finira par prendre ? Parce qu’en ce qui la concerne, c’est le troisième et elle continue à se détériorer sans que les médicaments, n’y fasse quoique ce soit. Ces crises continues et elle-même si elle leur dit l’inverse, ses frères savent qu’il n’en est rien.


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