L'école des démons acte 1

Chapitre 27 : C'était une mauvais idée...

2193 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/12/2021 19:52

Au cours dédiés aux familiers, le professeur leur a expliqué qu’il pouvait modifier l’apparence de celui-ci en fonction de la magie que leur maître leur insuffle. Le Cerbère de Callego est un peu différent de celui qu’invoquent les autres démons de manière générale. Le sien est fait d’énergie pure et provient de sa magie héréditaire. Le dragon d’écorce de Shichiro peut-être aussi gros qu’un chat ou être de taille équivalente au chien de Callego. Le renard d’Aérin est un peu plus grand que l’animal d’origine, mais quand elle lui insuffle plus de magie, celui-ci prend une apparence fleurie. Il parait plus gros… Certes, mais il est encore moins crédible comme bête qui en impose. La démone en baisse les bras exaspérée… Pourquoi, n’arrive-t-elle pas à en faire un familier de combat ?

 

— Les renards Curae ne sont pas faits pour l’attaque, explique Shichiro en voulant la rassurer.

— Je le sais, mais je pensais quand même pouvoir le rendre plus menaçant. En tout cas, il y en a un qui s'en amuse !

 

Elle se retourne sur Callego qui éclate de rire.

 

— Excuse-moi, mais la tête que tu as faite quand il a fleuri était excellente ! Nos familiers sont à nos images et le tient et est mignon, s’époumone-t-il.

 

Aérin rougit et Shichiro le regarde avec un petit sourire en coin, le jeune se reprend, sans comprendre la réaction des deux autres.

 

— Son familier est à son image, mignon, dit Shichiro, plaisantin.

 

Il se crispe et attrape la tête du blanc en la serrant entre ses doigts, ce qui fait rire ce dernier, qui se dégage bien vite de sa poigne. Le renard disparaît rappelé par sa maîtresse, les deux autres en fond de même, tandis que l’oncle les appelle pour le souper.

Le clan d’Aérin vient de la haute sphère, mais sa famille reste modeste. Elle est tout autant perdue que Shichiro face à cette démesure. Callego est assis à côté de son oncle, Aérin est en face de l’homme et Shichiro à côté de la rousse, donc face à Callego.

Les deux blanchissent devant les plats trop fournis et le verre de vin qui les accompagnent. C’est la première fois qu’ils voient Callego boire de l’alcool. Aérin et Shichiro se regardent… Aucun des deux n’ose déclarer qu'ils n’en ont pas l’habitude. Shichiro se tâte, il a pris l’habitude de manger devant les autres, mais ce n’est pas le cas de l’oncle. Disons que sans joues, il est difficile de manger proprement.

Le silence s'avère presque gênant, Shichiro et Aérin se regardent à plusieurs reprises. C'est épicé, Aérin le supporte encore, mais Shichiro à de plus en plus envie de boire. Il saisit son verre, espérant couper le brûlant. L’odeur âcre le prendre déjà à la gorge ! Il n’en prend qu’une petite gorgée et tente discrètement de faire comme s’il ne venait pas d’avaler d’une traite la liqueur qui lui laisse un goût écœurant en bouche. Callego aime ça ? Aérin a vu sa tête, elle est encore moins franche de poser ses lèvres sur le verre. L’oncle se sert pour la troisième fois. Elle devrait demander un verre d’eau. Un frisson la traverse, berk, c'est dégoutant !

 

— Ça va vous deux ? demande l’oncle en remarquant leurs expressions.

— Oui, réponds en chœur le duo.

— Si vous n’aimez pas le vin, je peux vous donner autre chose. Tu aurais pu me le dire qu’ils n’avaient pas l’habitude ! râle l’oncle sur son neveu.

— Pas pensé, rétorque Callego, un petit sourire satisfait aux lèvres.

— C'est ça, répond le démon.

— Cela se voit tant que nous n’avons pas l’habitude ? dit Aérin, gênée.

— À la vitesse ou vous avez bu vos verres, oui. Eh Callego, tu saoules les filles pour arriver à tes fins ? C’est quoi pour des manières ? dit l’adulte narquois.

— Ne te fait pas de film, soupire le brun.

— Attends ! réplique-t-il en remplissant le verre du brun jusqu’au-dessus. Il fait son malin, mais il reste sobre tant qu’il ne boit qu’un demi verre !

 

Aérin et Shichiro se regardent, ils n’avaient qu’un demi-verre comme le brun. Le repas de fini, ils ont pour idée de rejoindre la chambre de Callego… Pourquoi l’escalier se défile sous les pieds d’Aérin ? Shichiro et Callego la soutiennent pour monter.

 

— Je crois… Qu’elle s’est... Obligée... À boire, balbutie Shichiro.

— Vous n’étiez pas forcé, répond le brun, narquois.

— C’est ça... Tu savais… Que l’on ne dirait rien.

— Oui, répond-il.

— C’est fin, rétorque le blanc.

— Ça va, tu t’en sors mieux qu’elle, ricane Callego.

— Eh, je me concentre sur les marches, mais je vous entends, réponds lentement Aérin.

— Tu vas prendre une aspirine et te coucher ! dit Callego en riant.

— Ça te fait réellement rire ! réplique Shichiro.

— Il y a de quoi ! Un verre à moitié plein, elle ne sait plus marcher droit et toi tu ne sais plus parler.

— Je sais… Parler.

 

Il cherche ses mots, c’est tout ! Aérin tâte le sol quand elle monte, heureusement que les garçons la tiennent sinon, elle partirait en arrière. Note Shichiro l’aide, toutefois, il se sert également d’eux pour tenir droit. Le blanc a comme des vertiges et l’impression que ça tourne dans sa tête. Ils sont dans le couloir et rejoignent enfin la chambre. Le brun laisse le blanc aider la rousse à s’asseoir le temps que lui ferme la porte. Callego se touche le front… Cela commence. Aérin s'est assise sur le bord du lit et Shichiro vient de s’écrouler sur elle, en voulant s’asseoir.

 

— Ça va aller Shichiro ? dit-elle en riant.

— Oui, je pensais que la porte était plus loin, répond ce dernier.

— La porte ? dit la rousse confuse.

 

Le démon remonte les yeux vers Aérin, se redresse sur le matelas où il se tient à genou avant de se laisser tomber dessus en soupirant avec exagération :

 

— Le matelas, je voulais dire.

— On va tous dormir et cela ira mieux, réplique Aérin.

— Perso, ça me fait l'effet inverse, répond Callego en se grattant la tête.

— Comment ça ? demande Shichiro, la tête contre le drap et le bassin en l’air.

— Ça m’excite l'alcool.

 

Aérin lève un sourcil en regardant Callego, Shichiro rigole alors d’une façon forcée et perverse, laissant bien comprendre au brun le sous-entendu qu’il perçoit dans sa phrase.

 

— Shichiro, met toi à plat ventre, répond Aérin en rigolant.

— Pas comme ça, enfin ! rétorque le brun énervé.

— Shichiro devient lubrique, ajoute la rousse en riant.

— J’suis pas une brique, je suis un démon, répond le blanc.

— Tu as surtout l’air de ne plus savoir ce que tu dis, râle Callego.

— Et toi, tu rigoles tout seul depuis les espaliers, fourche Aérin.

— Je ne rigole pas seul, je me moque de vous ! rajoute Callego.

— Tu vois! Réplique-t-elle, en se levant pour aller sur lui.

 

Il la rattrape, alors qu’elle tente… À vrai dire, il ne sait pas ce qu’elle a voulu faire ? Le brun suppose qu’elle voulait l’attraper, mais se serait ravisée et laissé tomber au dernier moment ? Par ailleurs, il ne devait pas lui donner une aspirine ? Callego l’attrape en glissant ses mains sous ses cuisses pour qu’elle s’accroche à lui, la pose sur le matelas et il lui tombe dessus... Shichiro, le visage tourné vers eux, se remet à rire.

 

— Aérin, lâche-moi, demande Callego.

— J'veux un câlin, réplique-t-elle en le serrant plus fort.

— Moi aussi, j'en veux un ! dit Shichiro.

 

Il se redresse et se laisse tomber comme une masse par-dessus Callego. Aérin, toujours accrochée à lui, comme un koala, leur fait remarquer qu’ils ne sont pas légers. Callego râle pour qu’une lâche et l’autre se retire. Shichiro bascule sur le côté et le brun qui se tord le dos, s’assoit à son tour sur le matelas. Aérin passe sa main sur la morsure, elle a ravivé la douleur.

Callego se décide enfin à attraper la plaquette posée sur la table de chevet.

Shichiro observe la démone, qui a dégagé sa chevelure flamboyante en touchant délicatement la plaie. Le démon se rapproche d’elle, se glisse dans sa nuque et la mort délicatement, sans comprendre sa propre réaction.

Aérin se recule d’un geste vif, ça la dessaoulerait presque ! Shichiro se rassoit et regarde alors Callego qui a bloqué sur son geste. Aérin le dévisage, perdue, son cœur a accéléré, mais c’est surtout cette sensation étrange qui l'a parcouru un bref instant qui la perturbe le plus !

 

— Désolé, j'ignore ce qu’il m’a pris ! réplique le démon en agitant les mains vers elle.

— Ce… Ce n’est pas grave, répond-elle à voix basse.

— T’es un pervers mon gars, pourquoi t’as fait ça ? dit Callego qui en perd sa voix.

— Mais non ! Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça ! Pendant un instant, ça m’a semblé être une bonne idée, répond Shichiro, rouge de honte.

— Apprends à te tenir enfin ! répond Callego.

— Je ne sais pas ce qu’il m’a pris...

— Ce n’est rien… Callego… Tu as été curieux toi aussi, dit la rousse à voix basse.

— Ah ! dit Shichiro en le pointent du doigt ! Puis il le regarde étonner : Vraiment ?

— Ça ne te regarde pas ! réplique le brun qui se retourne en attrapant un livre sur sa table de chevet et fait semblant de le lire.

— Tu n’as jamais été aussi rouge ! dit le démon en rigolant.

 

Shichiro se rapproche et lui chuchote ce qu’il suppose avoir fait, ce qui plonge Callego dans un nouveau malaise. Celui-ci réplique d’un coup de livre sur la tête du démon, qui reprend de ce fait ses distances, bien qu’il continue à rire.

 

— Shichiro, tu redeviens malsain, dit Callego qui commence à regretter.

— Je n’ai encore rien fait, contrairement à toi ! dit Shichiro en se dandinant.

— Arrête avec ça !

— Waw... Ça cogne dans ma tête, dit-il soudain en se massant le crâne.

— Tu devrais dormir Shichiro, ça vaut mieux pour tous, dit Aérin allongée.

 

Il regarde la rousse puis revient sur Callego qui secoue la jambe de nervosité.

 

— Tu me donnes le tournis à te secouer comme ça, dit-il en agrippant le brun.

— Shichiro lâche-moi, râle le sombre.

— Je ne te tiens pas, réponds le blanc.

— Si et tu me sers trop fort, tente-t-il d’échapper à sa prise.

— Je ne suis pas aussi franc que toi…

— Je ne le suis pas non plus ! Et, lâche-moi !

 

Se débattre est inutile contre Shichiro et il a encore de la chance qu’il arrive à se contenir. Il patiente, PATIENTE, mais le démon ne semble pas décidé à le lâcher.

 

— Eh, ne t’en dort pas imbécile ! crie-t-il dessus.

— Je ne dors pas… Callego, pourquoi t’es dans mes bras ?

— C’est toi qui me tiens, abrutis !

 

Shichiro le lâche tout en le regardant étrangement. Il glisse les doigts dans la mèche de cheveux de Callego qui se raidit à son geste, tandis que blanc se porte vers lui. Callego recule d’un coup, surprit par le démon. Shichiro le fixe toujours avec ce drôle de regard puis s’allonge tout en se blottissant cette fois contre Aérin, qui elle dort depuis quelques minutes.

Callego se relève, tourne un peu dans sa chambre, s’arrête devant sa bibliothèque et regarde ses livres. Il n’a pas les pensées claires et il n’a vraiment pas envie de se coucher. Sur ce, il tourne les yeux vers les deux autres en soupirant. Par ailleurs, il doit se vider la tête. Le démon sort de la pièce… Tout cela, c'est sa faute ! C’est d’un pas décidé qu’il se dirige vers son oncle avec un sourire carnassier aux lèvres.

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