L'école des démons acte 1

Chapitre 29 : Les démons ne sont pas altruistes.

4061 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/12/2021 15:51

Les plantes rampent le long de ses membres et s’entortillent autour de sa nuque tout en resserrant leurs emprises sur elle. Les flammes mêlées aux rafales glaciales rongent progressivement sa peau. Sa cicatrice émet une lueur blanche pareille à celle créée par les faisceaux électriques. Une vision d’horreur à laquelle assistent frères et compagnons, alors que les éléments se déchainent avec fureur.

Azael tente de forcer la barrière en employant sa propre magie, mais celle qui se déchaine autour de sa sœur l’obligent à reculer. Il la dévisage, incertain de la tournure des évènements avec une terrible sensation d’impuissance. Primera ne s’est jamais autant manifesté, elle a totalement perdu le contrôle !

Degan en tombe à genou, le désespoir le faisant déjà abandonner l’idée de sauver sa sœur dévorée par son pouvoir.

Les autres n’ont pas dit leurs derniers mots. Le Cerbère de Callego, nourrit par la hargne de son maître, lutte contre les éléments et maintient une brèche dans le tourbillon infernal. Le dragon de ronce de Shichiro l'assiste en créant une arche végétale qui permet un accès à la rousse.

Les yeux injectés de sang, Aérin peine à discerner les démons. La douleur est-elle, qu’elle n’arrive pas à leur demander de s’éloigner et reste spectatrice face à leurs tentatives. Avec ses jambes brisées, Azael peut uniquement supporter les familiers pour permettre à Shichiro de rejoindre sa sœur.

Le démon ignore la morsure des flammes et de la glace. Les lianes s’agrippent à ses pattes, mais pas encore assez pour passer au-dessus de sa volonté ! Il y est presque, il peut la toucher !

 

— Pardonne-moi ! crie le démon, alors que sa main s’abat sur la nuque d’Aérin qui en perd alors conscience.

 

Les éléments perdent de leurs vigueurs jusqu’à se volatiliser dans les airs. Le corps lacéré de la démone s’écroule dans les bras de Shichiro qui en tombe à genoux, sous la pression que son corps vient de libérer.

Azael rampe jusqu’à eux, luttant de toutes ses forces pour ne pas enrager plus qu’il ne le fait déjà. Il le lui avait dit de rester en retrait ! Mais se morfondre ne sert à rien, il doit agir et le plus rapidement possible.

 

— Vous avez des guérisseurs dans votre famille ? demande Callego à Azael.

— Non, réponds celui-ci, coléreux.

 

Les démons sont égoïstes, l’empathie et altruisme ne leur est pas naturel, même au sein d’un clan ou d’une famille…

 

— Allons chez moi, ma mère sait se servir des sorts de guérisons, intervient Shichiro.

— Tu es sûr qu'elle acceptera de gaspiller son énergie pour un démon qui n’est pas de ton clan ? demande Azael.

— Elle le fera pour moi, affirme Shichiro, tout en se relevant.

 

Le démon sort ses ailes plumeuses, puis regarde les blessures d’Azael. Il ne va pas pouvoir suivre et Degan est toujours en état de choc. Callego lui fait alors signe de partir, Shichiro ne prend pas la peine de discuter et s’envole !

Le brun se retourne vers le bicolore qui rage intérieurement. Il ne peut rien faire pour Aérin et il est dans une posture qui lui déplait grandement ! Malgré ça, Callego garde une certaine distance avec le démon au cas où le stress de celui-ci le ferait entrer dans son cycle du mal.

 

— Que vas-tu faire ? Lui demande-t-il.

— Je connais une personne qui pourrait m’aider, réponds Azael.

— Je vais t’aider à rentrer, propose le brun avec un ton de voix maitrisé.

 

Azael le stop en pointant, Degan. Callego soupire et se rapproche du jumeau et lui en colle une à l’arrière de la tête pour le faire réagir. Celui-ci ce braque, puis le regarde confus.

 

— Eh, qu’est-ce qui t’arrive l’abrutit ? réplique Callego. 

— Quoi ? Où est Aérin ? demande Degan.

— Partie avec Shichiro, ton frère est blessé, tu ne l’aiderais pas au lieu de rester planté là !

— C’est ici qu’Azael et moi avions failli la tuer, dit Degan.

— Et tu penses que t’apitoyer sur votre erreur va arranger les choses ? rétorque le brun.

— Ferme-là Callego, un mec comme toi ne peut pas comprendre ! rétorque Degan, en colère.

 

Il en a assez de ce ton condescendant que le brun prend toujours quand il lui parle. Degan attrape Callego aux épaules et le pousse tout en se transformant, son corps s’embrassant sur la seconde, sa colère prend le dessus. Il ne se rend pas compte que ce n’est plus le moment pour cela. Non, en vérité, il le sait, il n’a pas agi. Il n’a rien fait et maintenant, il ne cherche qu’une excuse pour refouler ce stress qui l’habite.

Callego se contrôle pour ne pas s’énerver davantage. Ce n’est plus le moment pour les enfantillages. Le Cerbère prend le relais et repousse le jumeau dans un premier temps. Azael lui hurle dessus, mais il ne peut pas faire grand-chose dans son état. Il a déjà tenté de se relever pour Aérin, chose qu’il n’aurait pas dû faire, car à présent, il n’y arrive plus du tout.

Degan le charge dans un rugissement rauque et hargneux. Son crâne vient à heurter celui du Cerbère qui l’écrase sous le poids de ses pattes, mordant dans sa corne pour le maintenir au sol. Les flammes du rouge se mêlent à l’électricité qu’émane le familier de Callego. Il n’a pas dit son dernier mot, il se redresse et éjecte le chien un peu plus loin. De nouveau, il se jette tel un bélier sur Callego qui l’intercepte en l’attrapant par les cornes. Il pensait sur l’instant être assez fort pour tenir tête au rouge. Il aurait dû y penser, c’est logique, pourquoi changerait-il d’apparence si ce n’est pas pour y gagner quelque chose ? Il serre les dents et se maudit alors qu’il tombe à la renverse. Il assène des coups de pied dans le ventre de la créature, dont les flammes rongent lentement la peau du brun ainsi que c’est vêtement qu’il tente de protéger avec sa propre magie.

Son Cerbère rétabli, il donne un dernier coup accompagné d’une décharge électrique, qui cette fois, oblige le rouge à reculer. Le chien saute et se laisse tomber sur Degan qui hurle sa rancune tout en se débattant, pour finalement s'avouer vaincu et abandonne sa transformation. Callego souffle rassuré, Degan n’était pas sérieux, ils ont une force équivalente, il est tout à fait capable de lui tenir tête et bien plus longtemps que cela.

 

— Tu as fini ton caprice, abruti ? rétorque le brun, mauvais.

— Remercie ton Cerbère ! râle Degan.

— Tu as un familier toi aussi, tu n’as qu’à t’en servir, ce n’est pas ma faute si tu es du genre à foncer tête baissé, riposte Callego.

— J’ai l’air de quoi maintenant… soupire Degan.

— D’un con, mais ça ne change pas à l’habitude.

 

Le chien disparaît et il se retourne en soupirant vers le bicolore qui les observe silencieux. Azael n’avait qu’une jambe de brisée, mais en forçant la barrière d’Aérin l’autre a plutôt souffert. La douleur est telle qu’il n’arrive pas à se dresser dessus. Sa fierté en prend un coup. Devoir accepter l’aide des plus jeunes, c’était bien une chose dont il se serait passé.

 

— Attends Callego, je vais le prendre sur mon dos, dit Degan.

— Tu n’arriveras pas à me porter, crétin ! râle Azael.

— Pourquoi, tu as pris du poids dernièrement ?

 

Azael n’a pas envie de plaisanter, Callego l’aide à s’agripper à Degan, mais à présent, il ne leur est plus utile. Est-ce qu’il rejoint Aérin et Shichiro ? Il quitte les deux autres et s’envole tout en regardant ses brulures et soupire. Shichiro lui en voulait de ne pas avoir agi au bal. Peut-être aurait-il dû le faire, Seth ne serait peut-être pas venu jusqu’ici. Aérin et Azael ne seraient pas dans un sale état. Il préfère ne pas demander au blanc ou le rejoindre. Il est intervenu quand Seth a agressé Aérin, mais il n’a pas fait grand-chose. Encore une fois, lorsqu’elle en a réellement besoin d’aide, c’est Shichiro qui trouve la solution.

Degan dépose Azael dans le divan et s’en presse d’aller chercher son téléphone pour appeler ses parents. L’aîné le coupe dans son élan, surprenant son cadet. Il veut plutôt appeler Zya comme elle a une affinité magique avec la guérison et qu’il préfère garder cette altercation entre eux. Il lance l’appel et porte son téléphone à son oreille, la démone ne tardant pas à décrocher.

 

— A-Azael ?

— Salut Zya, je ne te dérange pas ? grince-t-il.

— Absolument pas… Azael, ça ne va pas ?

— On s'est fait attaquer par Seth, je crois que j’ai les jambes cassées, tu penses que tu pourrais m’aider ?

— Quoi ? Pourquoi ? Je ne sais pas si mon pouvoir est suffisant, mais je ferai de mon possible.

— C’est gentil, Degan va aller te rejoindre en cours de route pour que tu ne voles pas seule, sans savoir où est Seth.

 

Il raccroche et se localise via son téléphone, quelques secondes après Zya en fait de même. Degan prend le téléphone de son frère et s’en va, laissant là, son aîné. Le bicolore soupire de malaise, il déteste se sentir faible et dépendant, c’est bien la première fois qu’il est gravement blessé. Dire que les cours reprennent d'ici à une dizaine de jours. Il devrait aussi en informer Opéra, il ne va pas pouvoir l’aider, s’il a besoin de lui.

Degan se hâte pour rejoindre Zya, il regarde sur son téléphone son avancée, elle se déplace vite ! Comment cela se passe chez Shichiro ? Sa mère a accepté d’aider un démon qui n’est pas de son clan ? Il secoue sa tête, il n’a rien à dire, il n’a même pas agi quand elle avait besoin d’eux. Les arbres défilent sous lui, elle n’habite pas tout près, comme Seth. Ils ne vivent pas dans la même région, ils ne devraient pas se croiser. Il va falloir qu’il se décide à monter de rang s’il veut rivaliser avec le démon.

Degan relève les yeux et perçoit une forme au loin, c’est Zya et elle lui fait signe, elle le rejoint et lui ouvre le chemin pour retourner chez lui.

Zya n’a même pas pris la peine de s’habiller de manière plus décente. Elle a une simple robe rouge en soie. La démone n’avouera pas d’être rassuré de voir Degan en premier. Il est moins effrayant que son frère. Son cœur bat à cent à l’heure, due à l’inquiétude de voir dans quel état est Azael, quand elle voit les écorchures présente sur Degan, mais également de retrouver le bicolore, même s’il a été plus délicat envers elle.

Le rouge précise à l’albinos qu’ils ne sont plus très loin et la jeune acquiesce d’un mouvement de tête alors qu’il se tourne vers elle. Ils se posent, Degan lui ouvre la porte pour la guider vers son aîné.

Elle se rapproche de lui et se raidit dès que ses yeux croisent ceux du bicolore. Il se redresse, afin d'avoir un peu de tenue face à elle, si l'on omet le fait que les frères sont en caleçons. Elle regarde les jambes du bicolore qui ont une teinte qui ne lui plait pas.

 

— Que s’est-il passé ? demande-t-elle de sa petite voix.

— Un de ses frères m’a coincé sous terre et m'écraser les jambes... Degan, va t'habiller et descends-moi des vêtements.

 

Le rouge s’en va, Zya n’a pas réagi en le voyant puisqu’elle sait que les vêtements ne tiennent pas lors d’une transformation. Elle évite simplement de les regarder. Elle appelle son familier, une petite fée verte végétale spécialisée dans la guérison. Elle place les mains par-dessus la blessure d’Azael et active le sort, la fée l’imitant pour l’autre jambe.

Il l’observe, silencieux. À quel point peut-elle le guérir en tant que Beth, pour rappel, rang 2 ? La transformation permet aux Divalis de passer à un rang supérieur temporairement en plus de se lier à leur élément. Le corps de Zya se couvre entièrement de plumes nacrées qui émettent une lueur blanche. Plus les Divalis ont un haut rang, plus leur apparence monstrueuse est grande et impressionnante. Lorsqu’ils sont enfants ou de faible niveau, leur corps prend une apparence anthropomorphe, sans compter que les utilisateurs de magie de soin ont souvent une constitution plus faible que les autres démons. Dans son cas, Zya ne fait qu’augmenter sa force magique.

Ses jambes restent bleues, mais il a déjà moins mal. Elle s’ose à le toucher pour s’assurer que l’os n’a pas dévié et souffle rassuré que cela ne soit pas le cas. Elle a renforcé ses os et accéléré la guérison.

 

— Je-Je suis désolée, je ne peux pas faire plus. Ce n’est plus cassé, mais cela reste fragile, il vaut mieux que tu ne bouges pas de trop, dit-elle, intimidée.

— C’est plus que suffisant, tu n’étais même pas obligée de m’aider, répond-il.

— Ça me fait plaisir, dit Zya.

 

Degan est revenu près d’eux et tend ses affaires à son frère. Il s’assoit dans le fauteuil en face de celui d’Azael et Zya, qui sont à présent silencieux.

 

— Tu as fini le soin ? demande Degan.

— Je n’ai pas pu le guérir complètement, répond-elle, nerveuse.

— Pour une Beth, c'est déjà impressionnant, tu cherches à monter de rang ? dit Degan.

— Hérésya est une école qui ne donne pas facilement des rangs aux élèves faibles, dit-elle, en baissant le regard.

 

À Hérésya règne la loi du plus fort, une fois que les démons ont acquis leurs rangs, les plus faibles sont dénigrés et laissés au plus bas. Les professeurs n’accordent leurs intérêts qu’aux plus fort. C’est une école qui n’est accessible qu’aux enfants de bonnes lignées. Babyls est l’une des meilleures écoles, mais elle laisse entrer n’importe quel genre d’élèves.

 

— Je suppose que vous allez avoir des examens de rang pour la rentrée ? demande Azael.

— Oui, deux épreuves, confirme Zya.

— Nous aussi, intervient Degan.

— Je pourrais demander à Seth de m’aider, mais… Nos niveaux sont trop éloignés.

— Ses frères sont aussi Beth, réplique Degan, moqueur.

— Reste ici quelques jours, je vais t’entrainer, intervient alors Azael.

 

Zya devient complètement rouge, son cœur manquant un battement. Degan regarde son frère en haussant un sourcil.

 

— Dans le langage d’Azael, cela veut dire qu’il veut passer du temps avec toi, dit le plus jeune, narquois.

 

Le bicolore racle sa gorge en détournant les yeux et Zya est encore plus rouge que ce qu’elle ne l’était déjà. Elle sursaute alors qu’une truffe froide la hume et se crispe face au renard. Sa fée lui tourne joyeusement autour tandis que le canidé fait mine de l’attraper.

 

— Un renard infernal, dit-elle, étonnée.

— C’est Blase, il a adopté Aérin, explique Degan.

— Elle est toujours chez son camarade ? demande-t-elle.

— Elle a utilisé son énergie contre Seth, ça s’est retourné contre elle, un de ses camarades l’a emporté chez ses parents pour la soigner, explique Azael.

— Oh… Je vois, réponds l’albinos.

— Degan, regarde si l'on a toujours les béquilles d’Aérin, demande Azael.

 

Le rouge se lève et s’en va dans la grange vérifier, laissant les deux autres dans un malaise commun.

 

— Désolé, je te proposerais bien à boire, mais je ne serais pas te servir.

— Ne t’en fais pas et toi, tu n’as pas soif ?

— Je ne serais pas contre un soda, il y en a dans le bahut, prends-toi en un, lui montre-t-il l’appareil d’un mouvement de tête.

 

Elle se lève, se dirige vers la cuisine, ouvre le réfrigérateur et cherche ladite boisson, hésitant tout de même à se servir.

 

— Ton frère, il aime quoi ? demande-t-elle, avec sa petite voix.

— La canette verte et prends-toi un truc ou je me fâche, réplique Azael, essayant de la détendre.

 

Elle prend les trois boissons d’un geste maladroit et revient avec la même hâte dans son cœur alors qu’elle pose les canettes et se rassoit. Il la dévisage, ça lui fait bizarre d’avoir une fille aussi timide face à lui et cela l’amuse autant que ça ne le met mal à l’aise.

 

— Zya… Tu peux te détendre, je ne vais pas te manger.

 

Elle remonte les yeux vers lui et ose enfin sourire. Degan revient à son tour, il a trouvé les béquilles et les donne à son frère. Il se rassied tout en sortant son téléphone de sa poche.

 

— J’attends que Shichiro nous appelle ou j’ose lui envoyer un message ? demande le rouge.

— Un message suffira, il répondra quand il le pourra, réplique Azael.

— Shichiro ? Il ne s’appelait pas Callego, le démon présent au bal ? réfléchit Zya.

— Shichiro est un autre camarade de classe, explique Degan.

— Vous avez de la chance d’avoir autant de démons sur qui compter, dit Zya.

— Toi aussi, n’hésite pas à nous demander de l’aide si tu en as besoin, ajoute Azael.

 

Degan cligne des yeux en le regardant.

 

— Hé ben ! Tu t’en veux à ce point d’avoir manqué de tact avec elle, l’an passé ?

— J’étais aussi con que toi, râle le bicolore.

 

L’albinos les observe et se met à rire doucement. Elle est fille unique, elle n’a aucune idée de ce que c’est qu’une dynamique fraternelle. Ses parents l’ont élevée comme si elle était une poupée, seulement bonne à être celle qui leur donnera peut-être un enfant avec Primera. Pour le reste, ils se fichent de leur fille, de ses envies, de ses passions. Ils ignorent tout d’elle. C’est pourquoi, elle ne prend même pas la peine de les informer sur son retour rapide ou non. Elle est avec Azael et même s’ils ont pu voir l’année précédente qu’il n’avait rien de flatteur, ils s’en moquent.

 

— Je reviens, j'appelle Callego, dit Degan, en composant le numéro.

— Vous étiez tous là quand Seth a attaqué ? demande Zya.

— Non, Aérin est arrivé avec les garçons, son lien avec Degan a sans doute dû lui faire comprendre qu'il y avait un problème.

— Les démons devraient tous être ainsi, dit alors l’albinos.

— Ce n’est pas dans notre nature, les mariages arrangés devraient être la première chose à proscrire.

— Je suis navrée, dit Zya.

— De ? S’étonne Azael.

— Seth n’a pas l’air dérangé d’être promis à Aérin.

— Ce n’est pas une question d’être dérangé, tu devrais surtout avoir le droit de t’épanouir et de tomber amoureuse comme tu le désires.

 

Zya baisse les oreilles et dévie les yeux, en réalité, quand on apprend à le connaître, Azael est plutôt charmant comme démon. Il tente de se relever, Zya le rattrape en plaçant les mains devant lui, l’intimant à rester sur place.

 

— Je dois aller au petit coin, réplique le bicolore.

— Ah ! Heu… Tu veux que je t’aide ? demande-t-elle maladroitement.

— Ça va aller, c’est au fond du couloir.

 

Il se traîne sur ses béquilles et sous le regard ennuyé de Zya. Degan ressort de la salle de jeu en regardant son frère passer et revient vers l’albinos en souriant.

 

— De nous trois, il est le plus têtu, ricane Degan.

— C’est un garçon, répond Zya.

— Hé, je ne suis pas aussi têtu moi ! Je n’aurais pas dit non pour qu’une fille se colle à moi, dit-il en lui faisant un clin d’œil.

 

Zya se raidit d’un coup, devenant blanche. Degan voulait juste plaisanter, sa sœur réplique à ses conneries.

 

— Ne t’inquiète pas, je ne peux pas m’empêcher de faire de ce genre de vanne douteuse. C'est plus fort que moi, dit-il, pour la rassurée, puis regarde les boissons sur la table. Tu m’as préparé un soda ?

— Oui, Azael a dit que tu aimais bien celle-là.

— C’est bien ça, merci ! Viens, ne reste pas debout.

 

Il est allé lui chercher un verre, la sert et le lui donne en gardant ce même sourire rassurant. Aérin n’aime pas boire à la canette, elle n’aime peut-être pas non plus. Elle n’a plus le choix cette fois. Elle le saisit les mains tremblantes et en avale une petite gorgée.

 

— Alors, tu veux rester un peu avec nous ?

— Heu, je ne sais pas. Je n’ai pas envie de m’imposer, murmure-t-elle en tripotant les doigts.

— Ne t’en fais pas et ça fera plaisir à mon frère, il est bourru, mais il n’est pas méchant. Et, s'il l’est, il va avoir affaire à moi ! Vous êtes promis à l’autre, ce qui fait de toi ma belle-sœur et comme j’aime la simplicité, ma sœur. Donc comme pour Aérin, gare à celui qui te touche, ricane Degan.

 

Zya sourit plus naturellement, Degan est vraiment gentil… Azael revient vers eux et s’assoit aux côtés du pitre.

 

— J’ai entendu tes imbécilités depuis le couloir, ne t’en fais pas, sa bêtise ne s’attrape pas.

— Pas encore ! rétorque Degan, en rigolant.

— Tu fais quoi, tu tentes au moins une nuit ? Si ça ne te va pas, on te raccompagnera demain, demande de ce fait, Azael.

— Je la raccompagne et toi, tu ne bouges pas ! intervient Degan.

— J’ai les jambes foutues, pas les ailes et si je la laisse trop longtemps avec toi, elle va avoir peur de te sous-entendu chelou.

— Ah, ça va. Je n’en fais pas tant que ça ! dit-il, alors que son téléphone vient à vibrer. Oh ! C’est Chiro qui répond.

 

Il lit le message qui l’informe du suivi de sa sœur et le partage avec les deux autres.

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